Jan Marejko
Jan Marejko, né à Gdańsk en 1946 et décédé le 21 septembre 2016 à Genève, était un écrivain, philosophe, journaliste, essayiste et homme politique suisse, de tendance libérale-conservatrice.
Biographie
Jan Marejko naît en 1946 à Gdańsk (Pologne) d'un père polonais[1] et d'une mère suisse. Ayant perdu son père très tôt, il vit à Carouge (Genève) depuis son enfance, où il est élevé par ses grand-parents. Son grand-père travaille alors comme mécanicien aux Services industriels de la ville de Genève.
Marejko entreprend des études de lettres et de philosophie, d'abord à Genève, puis à Paris, où il suit le séminaire de Raymond Aron. En 1980, il obtient son doctorat de philosophie à l'université de Genève, en soutenant une thèse brillante sur Jean-Jacques Rousseau, sous la direction de Jean Starobinski.
En 1981, Jan Marejko publie, avec son ami Éric Werner, un essai intitulé De la misère intellectuelle et morale en Suisse romande. Les deux jeunes philosophes y critiquent l’emprise sans partage des marxistes dans les hautes écoles qui forment les futures élites de leur pays. Ils dépeignent l’ascenseur social que constitue alors l’adhésion obligatoire au dogmatisme marxiste. Ils épinglent surtout la verbeuse médiocrité des « mandarins » des sciences humaines.
Les conséquences seront fatales pour la carrière académique des deux hommes. Jan Marejko, malgré son doctorat, se voit refuser sans justification sa candidature à un poste d'enseignant en philosophie.
Il part ensuite au États-Unis poursuivre des recherches en philosophie. Il suit notamment les cours de Hannah Arendt à New York et ceux de Richard Pipes à Harvard. Il épouse une Américaine avec laquelle il aura deux filles, Tessa et Samantha.
Rentré à Genève, il commence à travailler en tant que journaliste. Il collabore à plusieurs organes de presse comme L'Agefi et L'Impact.
Se définissant comme un « révolutionnaire conservateur », il va poursuivre par la plume un combat contre le moralisme des bien-pensants et le conformisme post-soixante-huitard. L'une de ses cibles favorites sera la coqueluche de la gauche suisse, le champion de la repentance tiers-mondiste Jean Ziegler.
Il tente aussi d'infléchir la politique du Parti libéral de Genève d'un libéralo-centrisme timide vers une ligne de Droite décomplexée, en s'efforçant d'armer intellectuellement le parti. Il sera conseiller municipal entre janvier 1994 à octobre 1999, élu sur la liste de ce parti.
En 2003, contrairement à toute attente, il prend position en faveur de l'intervention américaine en Irak.
Dans les années 2010, il contribue activement au site de réinformation LesObservateurs.ch, dirigé par Uli Windisch. Il fournit plus de 150 articles, signé du pseudonyme « Le Penseur ».
Le 21 septembre 2016, il décède de maladie chez lui à Genève.
Œuvres
- Avec Éric Werner, De la misère intellectuelle et morale en Suisse romande, Lausanne, éditions de L'Âge d'Homme, 1981, 210 p.
- Jean-Jacques Rousseau et la dérive totalitaire, Lausanne, Éditions L'Âge d'Homme, 1984.
- Chroniques d'un révolutionnaire conservateur, Lausanne, L'Âge d'Homme, 1985.
- Le Territoire métaphysique, Lausanne, L'Âge d'Homme, 1989
- Cosmologie et politique, Lausanne, L'Âge d'Homme, 1989.
- Exercices systématiques de philosophie, Éditions Florimontanes, Genève, 1990. 3 volumes
- Les esclaves du sablier : technocratie et hystérie, Lausanne, L'Âge d'Homme, 1990.
- La Cité des morts : avènement du technocosme, Lausanne, L'Âge d'Homme, 1994.
- Dix méditations sur l'espace et le mouvement, Lausanne, L'Âge d'Homme, 1994.
- Philosophe moi aussi, Genève, éd. La Joie de lire, 1996.
- avec Ilya Prigogine, Isabelle Stengers, et alii, Temps cosmique et histoire humaine, Vrin, Paris, 1996.
- Passions philosophiques, L’Âge d’Homme, Lausanne 1998.
- Il n’y a pas de suicides heureux, L’Âge d’Homme, Lausanne, 1999.
- Des inconnus dans les couloirs, roman, Genève, éd. Slatkine, 2012.
Posthume
- Je voulais vous dire, éditions Bibracte, 2017, 238 p.
Liens externes
- Hommage de Slobodan Despot : [1]
- Hommage de Paul Ducay : [2]
Notes et références
- ↑ Il acquiert la nationalité suisse lors de son mariage à Carouge (GE), lieu où résidait les grands parents de J. Marejko et sa mère avant son mariage (elle était originaire d'une petite ville fribourgeoise).