Action nationale

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L'Action nationale (AN), abréviation usuelle d'Action nationale contre l'emprise étrangère puis d'Action nationale pour le peuple et la patrie, est un parti suisse de droite nationale, fondé en 1961.

En 1990, il prend le nom de Démocrates Suisses (DS), suite à une fusion avec le Parti républicain.

Histoire

Le parti est fondé en 1961 par le Zurichois Fritz Meier sous la dénomination allemande de Nationale Aktion gegen Überfremdung von Volk und Heimat (Action nationale contre la surpopulation étrangère pour le peuple et la patrie). Le mouvement se forme initialement en réaction face à une immigration de plus en plus massive de travailleurs étrangers et face aux conséquences de celle-ci sur l'environnement (bétonnage), les rapports de travail (pression sur les salaires) et sur les rapports sociaux (chocs culturels). Entre 1950 à 1970, la population de la Suisse passe en effet de 4 714 992 habitants à 6 269 783 !

La même année, le parti lance le journal Volk und Heimat (la version française Peuple + patrie naît en 1976). Ce journal prendra en 1990 le nom de Schweizer Demokrat (Démocrate suisse en version française).

Les années Schwarzenbach

En 1966, l'Action nationale présente une liste de coalition aux élections cantonales de Zurich et obtient 7,6% des voix et 11 sièges.

En 1967, le Zurichois James Schwarzenbach est le premier élu du parti au Conseil national (législatif).

Schwarzenbach dépose en 1969 sa première initiative populaire, intitulée « contre l'emprise étrangère ». Le texte de l'initiative demande l'ajout d'un article 69 quater à la Constitution fédérale limitant à 10 % le nombre d'étrangers par canton, à l'exception de Genève avec 25 %. Elle précise que cette mesure doit être effective dans les quatre ans suivant son acceptation par le peuple. L'initiative sera rejetée en 1970 par une faible majorité de 54%. Malgré le rejet, l'initiative est considérée comme une victoire pour l'Action nationale. En effet, elle a fait connaître le petit parti dans tout le pays, et son score est impressionnant, compte tenu de l'opposition de tous les autres partis politiques.

Schwarzenbach, suite à des dissensions au sein du parti, quitte l'Action nationale et fonde un Mouvement républicain (Republikanische Bewegung), qui obtient sept sièges au Conseil national lors des élections fédérales de 1971. Même séparé de l'Action nationale, il reste le moteur de la mouvance. Ainsi, il forme un groupe parlementaire, réunissant les quatre élus de l'Action nationale et les sept élus du Mouvement républicain. Le groupe compte donc 11 conseillers nationaux sur 200.

En même temps, le parti commence à s'implanter en Suisse romande. Aux mêmes élections fédérales de 1971, l'un de ses élus est d'ailleurs le Bernois Georges Breny, présenté dans le canton de Vaud.

En 1971, Karl Weber est remplacé à la présidence du parti par Valentin Oehen[1].

En 1973, la liste commune Action nationale et Mouvement national républicain obtient 9 élus sur 100 aux Conseil communal de Lausanne. En 1974, 5 députés de l'Action nationale entrent au Grand conseil vaudois.

En 1973, le parti fonde son organisation de jeunesse, la Junge-Nationalen Aktion.

Une deuxième initiative populaire de limitation de la surpopulation étrangère est lancée par le conseiller national Valentin Oehen. Elle est rejetée en 1974 par une nette majorité des votants.

Les succès électoraux sont aussi irréguliers : en 1975, l'Action nationale n'obtient que 2 sièges au Conseil national, et 3 en 1979.

En 1977, l'Action nationale est rebaptisée Nationale Aktion für Volk und Heimat (Action nationale pour le peuple et la patrie).

En 1979, James Schwarzenbach quitte la politique.

Les années 1980: une nouvelle dynamique en dents de scie

En 1980, Hans Zwicki devient président du parti national et le reste jusqu'en 1986, remplacé alors par le Bâlois Ruedi Keller.

En 1981, l'Action nationale lance un référendum populaire contre la nouvelle loi sur les étrangers et remporte une victoire en votation populaire. Dans les années qui suivent, le parti gagne également un référendum contre l'introduction d'une procédure de naturalisation facilitée.

En 1983, l'Action nationale parvient à nouveau à constituer un groupe parlementaire (cinq députés sont nécessaires) avec le parti romand Vigilance (1983-1986).

En 1984, l'AN devient le troisième parti à Bâle et à Berne. En 1985, elle obtient 16 sièges sur 100 au Conseil communal de Lausanne, en coalition avec Vigilance. A Zurich, en 1986, l'AN reprend 11 sièges au Conseil communal.. Au élections du Grand conseil vaudois, en coalition avec Vigilance, elle obtient six députés. Parmi eux, on remarque le philosophe non-conformiste Éric Werner.

Cette ascension des années 1980 est toutefois nettement freinée par nombre de dissensions internes, qui voit des départs, des exclusions et des scissions.

En 1990, l'Action nationale fusionne avec le Parti républicain et prend le nom de Démocrates suisses.

Une lente mais irrésistible chute

Au cours des années 1990, les Démocrates suisses se retrouvent face à une concurrence inattendue, qui va entraîner leur déclin et leur presque disparition : celle de l'Union démocratique du centre (UDC). L'UDC, pendant longtemps, s'était cantonnée à défendre les intérêts paysans et à incarner un centre-droit localiste. La section zurichoise de l'UDC, menée par Christoph Blocher depuis 1977, est en revanche plus offensive et va prendre de plus en plus d'importance sur l'ensemble du parti. En 1992, un référendum lancé par Christoph Blocher, appuyé par l'UDC zurichoise et par l'ASIN (Action pour une Suisse indépendante et neutre) contre un projet du gouvernement pour un « Espace économique européen », remporte la majorité des votants. Cette victoire marque le début de l'hégémonie de Blocher sur l'UDC et, en parallèle, le début de l'ascension du parti et son implantation dans tous les cantons suisses. Sous la houlette de sa nouvelle direction, l'UDC se donne pour mission de rassembler toutes les forces de Droite en Suisse. Elle reprend toutes les thématiques qui étaient alors celles de l'Action nationale et de ses scissions : limitation de l'immigration, opposition à l'adhésion à l'Union européenne, lutte contre l'insécurité, défense des identités suisses. De plus, l'UDC dispose de moyens financiers énormes par rapport à ceux de l'Action nationale, ce qui lui permet de mener des campagnes de propagande de grande ampleur.

C'est là aussi qu'apparaissent les différences fondamentales entre les deux partis. L'Action nationale est un parti populaire, dont les seuls moyens matériels proviennent des cotisations de ses membres. L'UDC, en revanche, est dirigée par un homme d'affaires milliardaire et ses cadres sont souvent des entrepreneurs, des avocats ou des enseignants. Ceci transparaît aussi dans leur programme : l'Action nationale réclame des mesures sociales en faveur des catégories modestes, ce que l'on ne retrouve pas dans les programmes de l'UDC, qui se revendique comme le « parti des classes moyennes ». Quoi qu'il en soit, l'électorat de l'Action nationale va peu à peu être absorbé par l'UDC.

Fin 1998, le Conseil national lève l'immunité parlementaire de Rudolf Keller, président du parti, accusé d'avoir violé la nouvelle loi « antiraciste ».

Entre 1999 et 2007, les Démocrates suisses ne sont plus représentés au Conseil national que par le Bernois Bernhard Hess. Ce dernier siège est perdu lors des élections de 2007. Avec des hauts et des bas, le parti était parvenu à maintenir une présence au nouveau fédéral durant 40 ans. Au sein du parti, beaucoup envisagent alors une dissolution. Le parti maintiendra pourtant quelques élus dans des parlements cantonaux et des conseils communaux, mais il finira peu à peu par les perdre aussi.

Lors des élections fédérales de 2011, les Démocrates suisses présentent encore des listes dans 6 cantons, mais pas une ne dépasse le 1 % des voix.

Depuis 2015, les Démocrates suisses sont absents de tous les parlements cantonaux.

Initiatives populaires lancées par l'Action nationale

Années 1970

  • Initiative populaire « contre l'emprise étrangère », dite Première initiative Schwarzenbach. L'initiative est souvent appelée « deuxième initiative contre l'emprise étrangère », en raison de celle lancée en 1965 par le Demokratische Partei du canton de Zurich. Celle-ci avait été retirée par les initiants en 1968 et n'avait pas passé en votation. Toutefois beaucoup d'historiens emploient cette chronologie, considérant qu'il s'agit de la « première initiative » sur le sujet.</ref>. L'initiative demande l'ajout d'un article 69 quater à la Constitution fédérale limitant à 10 % le nombre d'étrangers par canton, à l'exception de Genève avec 25 %. Elle précise que cette mesure doit être effective dans les quatre ans suivant son acceptation par le peuple. Elle est déposée le 20 mai 1969. Elle passe en votation et est rejetée par 54% des voix. La participation bat tous les records avec un taux de près de 75 % qui ne s'était pas vu depuis 1947 avec l'introduction de l'assurance-vieillesse et survivants (AVS).
  • Initiative populaire « contre l'emprise étrangère et le surpeuplement de la Suisse ». L'initiative demande l'ajout d'un article 69quater à la Constitution fédérale limitant le nombre d'étrangers résidents en Suisse à 500 000 personnes et à 12 % de la population de chaque canton, à l'exception de Genève avec 25 %. Elle demande également que les naturalisation soient plafonnées à 4 000 par an. Elle est déposée le 3 novembre 1972 et passe en votation le 20 octobre 1974. Elles est rejetée par 65,8 % des voix (participation de 70,33 %).
  • Initiative populaire « pour la protection de la Suisse ». L'initiative demande l'ajout d'un article 69quater à la Constitution fédérale limitant le nombre d'étrangers résidents en Suisse à 12,5 % de la population globale du pays. En cas de dépassement de cette limite, l'initiative prévoit une limitation des nouvelles autorisations de séjour ainsi que du renouvellement et de la prolongation des autorisations existantes. Elle est déposée en juin 1972 et rejetée le 13 mars 1977 par 70,5 % des voix (participation de 45,5%).
  • Initiative populaire « pour une limitation du nombre annuel des naturalisations ». L'initiative demande la modification de l'article 44 de la Constitution fédérale pour limiter le nombre de naturalisations à 4 000 par an. Déposée le 15 mars 1974, elle est rejetée le 13 mars 1977 par 66,2 % des voix (participation de 45,22 %). Cette initiative a passé au vote le même jour que la précédente.

Années 1980

  • Initiative populaire « être solidaires en faveur d'une nouvelle politique à l'égard des étrangers ». L'initiative demande d'apporter plusieurs modifications de l'article 69ter de la Constitution fédérale qui définit la politique du pays à l'égard des étrangers et le statut de ceux-ci. Parmi ces modifications, l'initiative demande la suppression du statut de saisonnier, le droit au renouvellement automatique d'un permis de séjour et la liberté de choix des lieux d'emploi et de domicile tout en restreignant l'immigration. Déposée le 20 octobre 1977, elle est rejetée le 5 avril 1981 par 83,8 % des voix (participation de 39,88 %).
  • Initiative populaire « pour la limitation de l'immigration ». L'initiative demande la modification de l'article 69ter de la Constitution fédérale pour limiter le nombre de permis de séjour délivrés à des étrangers aux deux tiers du nombre d'étrangers ayant quitté la Suisse l'année précédente, et ceci aussi longtemps que la population totale du pays dépasse les 6,2 millions d'habitants. L'initiative prévoit également une limitation du nombre de permis pour les frontaliers et les saisonniers. Déposée le 10 avril 1985, elle est rejetée le 14 décembre 1988 par 67,3 % des voix (participation de 52,84 %).

Années 1990

  • Initiative populaire « Pour un jour de la fête nationale férié ». Le texte demande l'introduction d'un nouvel article 116bis à la Constitution fédérale, déclarant le 1er août comme jour de fête nationale, considéré comme un dimanche pour le droit du travail. Déposée le 25 septembre 1990, elle passe en votation le 26 septembre 1993 et est acceptée par 83,8 % des voix (participation de 39,85 %).

Années 2000

  • En 2007, les Démocrates suisses lancent, avec le concours du petit Parti suisse de la liberté, une initiative « Pour la liberté d'expression - non aux muselières ! ». Le texte demande que, dans le cadre de la formation de l’opinion et du débat démocratique, la liberté d’expression soit garantie dans tous les cas et ne peut être restreinte par aucune disposition légale. Il demande explicitement l'abrogation de la « norme pénale antiraciste » entrée en vigueur le 1er janvier 1995, sous la forme de l’article 261bis du code pénal. Mais les 100 000 signatures nécessaires ne seront pas récoltées en temps voulu et l'initiative ne passera donc pas en votation.

Notes et références

  1. Le Bernois Valentin Oehen est un authentique écologiste de Droite. Elu au Conseil national de 1971 à 1987, il va marquer fortement l'AN et la politique suisse. En 1986, suite à des conflits récurrents avec d'autres membres de sa section comme Markus Ruf, il démissione du parti et fonde son propre parti, le Parti écologique de la liberté (Ökologisch-Freiheitliche Partei, ÖFP). Il le dissout en 1988, en raison de difficultés financières. Il s'installe au Tessin où il est rapidement élu au Grand conseil. En 1991, il se retire de la politique