Révolte contre le monde moderne

De Metapedia
Aller à : navigation, rechercher

Révolte contre le monde moderne est un ouvrage de philosophie de l'histoire, rédigé en 1934 par Julius Evola.

Révolteevola.jpg

Un ouvrage fondamental

Initialement paru en 1934, traduit en allemand un an après, Révolte contre le monde moderne est considéré comme l'ouvrage le plus important de Julius Evola (1898-1974).

Ce livre prouve que déjà à cette époque, les bases d'une révolte globale contre la civilisation contemporaine avaient été posées, révolte en comparaison de laquelle la « contestation » qui s'est exprimée à la fin des années soixante du XXe siècle apparaît chaotique et invertébrée. Au-delà des derniers aspects du monde moderne - hypertrophie de la technique, société de consommation, conditionnement de masse, etc. -, ce livre remonte aux causes, analyse les processus qui, depuis des siècles, ont exercé une action destructrice sur toute valeur authentique et toute forme supérieure d'organisation de l'existence, ont soustrait le monde des hommes aux influences spirituelles pour le livrer à l'individualisme, au matérialisme, à l'irréalisme et à sa rhétorique spectrale. La première partie du livre, « Le monde de la Tradition », définit, à travers une étude comparée embrassant les civilisations les plus variées, une doctrine des catégories fondamentales du monde traditionnel : la royauté sacrée, la paix et la justice, l'État et l'Empire, le rite, la contemplation et l'action, l'initiation et le sacre, la guerre, les « jeux », le statut de l'homme et de la femme, etc. Ainsi sont indiquées les voies qui conduisent parfois au-delà de la condition humaine, ou bien qui lui assuraient une stabilité inébranlable. A l'inverse, l'homme moderne apparaît comme un cas aberrant d'être non plus relié aux forces d'en haut et emporté par la « démonie » du collectif vers de nouvelles formes de la barbarie. La deuxième partie du livre, « Genèse et visage du monde moderne », développe une « métaphysique de l'histoire », à travers l'exposition de la doctrine traditionnelle des cycles, des considérations sur le symbolisme du pôle, l'habitat hyperboréen originel, la « Lumière du Nord » et la « Lumière du Sud  », le matriarcat, etc. Elle se poursuit par l'analyse des cycles de la décadence, depuis les grandes cultures préchrétiennes jusqu'à la Russie et l'Amérique contemporaines, en passant par le monde gréco-romain et le Moyen Age.

En 1935, le poète Gottfried Benn salue ce livre comme « une œuvre dont l'importance exceptionnelle apparaîtra clairement dans les prochaines années » et écrivit qu'en la lisant « on regardera l'Europe d'une autre manière ».

De don côté, le critique anglais Mc Gregor écrit : « Plus que le chef-d'œuvre du Spengler italien, j'appellerai ce livre le bastion de l'esprit traditionnel et aristocratique européen

Éditions et traductions

L'ouvrage paraît pour la première fois en 1934, publié à Milan par l'éditeur Hoepli[1]. Le livre subi une importante révision, constituée de coupes et d'ajouts, par l'auteur qui le fait republier en 1951 par les éditions Bocca. La troisième version, révisée et augmentée, paraît en 1969 aux éditions Mediterranee. L'intention de l'auteur, cette fois, est clairement d'apporter une réponse au mouvement de pseudo-« contestation globale » de 1968. C'est cette dernière version qui sera la plus rééditée et qui va servir de source à la plupart des traductions.

La première traduction allemande paraît en 1935 à Stuttgart sous le titre Erhebung wider die moderne Welt. La seconde édition, dans une nouvelle traduction, réalisée par Hans Thomas Hakl, paraît en 1982 sous le titre Revolte gegen die moderne Welt. Celle-ci tient compte de toutes les modifications apportées par l'auteur jusqu'à l'établissement de la version définitive en italien en 1969.

L'ouvrage a également été traduit en anglais (1995), espagnol, serbe, hongrois et turc (1994).

Éditions françaises

Alors que l'ouvrage est traduit dès 1935 en allemand, il faut attendre 1972 pour pouvoir disposer d'une traduction française, réalisée par Pierre Pascal et publiée par les éditions de L'Homme à Montréal[2].

En 1991 paraît une nouvelle traduction, augmentée d'une préface, « Une "métaphysique de l'histoire" fondée sur la polarité masculin-féminin », et d'un riche appareil critique, réalisés par Philippe Baillet, éditée par les éditions de L'Âge d'homme et en collaboration avec les éditions Guy Trédaniel. Cette traduction a fait l'objet de plusieurs rééditions.

Notes et références

  1. Cette première version de l'ouvrage a été republiée en fac-similé en 2024 par les éditions Mediterranee. Cette réédition présente la jaquette originale du livre, retrouvée par Guido Andrea Pautasso et dessinée par Evola lui-même. Elle contient également un essai introductif d’Andrea Scarabelli, ainsi qu'un dépliant promotionnel distribué à l’occasion de la deuxième édition de l’ouvrage (1951), contenant une revue de presse allemande commentée par Giovanni Sessa.
  2. Une réédition non autorisée et de très mauvaise qualité a été diffusée par les éditions Kontre Kulture en 2019.