Polythéisme
Le polythéisme suppose néanmoins un ordre supérieur intégrateur (holisme) à l'intérieur duquel coexistent, même en contradiction mutuelle, des "dieux", des valeurs, des fonctions, extrêmement diverses. L'atomisation individualiste de la société actuelle, indifférenciée, n'est pas plus du polythéisme que du "différentialisme". Ce pluralisme égalitaire apparaît au contraire comme massifiant et relève du monothéisme puisque tout est mesuré à la même aune, est mis au même niveau. Le polythéisme suppose au contraire la hiérarchie des valeurs, des idées, des fonctions, des divinités, etc.; l'ordre polythéiste est dominé par une unité, qui n'a rien de totalitaire, mais qui est celle du sens supérieur, celle des "dieux souverains", celle de la souveraineté. Le polythéisme politique, par exemple, n'est pas le pluralisme démocratique qui atomise les individus et factions, mais homogénéise les valeurs; il est l'inverse: ce qui rassemble individus et factions, mais qui diversifie hiérarchiquement les valeurs. Le polythéisme social suppose, par exemple, que la fonction souveraine laisse la société, la "troisième fonction", se diversifier dans ses formes (reconnaissance des marginalités), mais rassemble le peuple autour d'une conception-du-monde commune. C'est là tout l'inverse de l'étatisme égalitaire qui dissout les valeurs communes mais homogénéise les mœurs et les formes sociales.
Nous pouvons avoir une conception polythéiste des cultures en disant que celles-ci sont incomparables et incommensurables (là est le vrai "droit à la différence"). La perception polythéiste du réel, comme ordre discontinu et contradictoire, est maintenant celle des sciences modernes. Nombreux sont désormais les auteurs, en diverses disciplines, à définir leur pensée en termes de polythéisme[1]..
Notes et références
- ↑ Guillaume Faye, Robert Steuckers et Pierre Freson, Petit lexique du partisan européen, Eurograf, Esneux, 1985 (rééd. Ars, Nantes, 1989), 108 p.