Humanitarisme
Amour proclamé de tous les humains sans distinction, et affirmation du devoir d'assistance à tous les opprimés, affamés, malades, etc.
Un dévoiement de l'humanisme
L'humanitarisme est un humanisme dévoyé et défiguré. L'humanitarisme contemporain relève d'une sorte de pitié systématique envers l' « Autre », mais ne comporte aucune commisération envers le « Prochain ». Il est l'exacerbation de ce que l'on appelait jadis la « philanthropie » et la laïcisation hypocrite et détournée de la « charité » chrétienne. En ce sens, il relève de la xénophilie ; il est une des armes de l'arsenal de la « préférence étrangère ».
On mobilise en masse pour défendre les « sans-papiers » allogènes, c'est-à-dire des clandestins illégaux, pour porter secours à des peuples lointains victimes de massacres et de guerres intestines (dont ils sont eux-mêmes pleinement responsables), mais on reste indifférent devant la paupérisation et la précarité d'autochtones européens. On se scandalise des déportations des Albanais, mais pas de celles des Serbes. On condamne les actes de guerre des Russes contre les Tchétchènes, non l'inverse ni les bombardements illégaux des anglo-américains sur l'Irak, etc.
L'humanitarisme moderne a commencé au XXème siècle avec les campagnes contre la « faim dans le monde » et l'idéologie hypocrite de l'aide au tiers monde, qui le dessert plutôt que de l'aider. L'humanitarisme est un détournement de la notion gréco-latine d' humanisme ; ce dernier ne prônait nullement l'amour du genre humain sans distinction. Les mouvements humanitaires ne viennent pas, concrètement, en aide à grand-monde. Il y a, derrière l'entreprise humanitaire, un charity business mondial, qui fait un bon chiffre d'affaires et permet à des personnalités de la gauche cosmopolite d'obtenir une large médiatisation. L'humanitarisme est une systématisation marchande et hypocrite de l'ancienne « philanthropie » de la philosophie des Lumières. Il n'a pas d'efficacité concrète, mais sa nuisance idéologique est considérable auprès des Européens, puisqu'il implique, dans son égalitarisme forcené, que tous les hommes, tous les peuples se valent et qu'il existe une unité métaphysique du genre humain, un « devoir d'aide » à l'étranger, à l'Autre, aussi impératif — sinon plus — qu'envers le compatriote et le proche.
