Archaïque

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Le terme « archaïque » est chargé d'ambiguïté. Dans le langage courant, il a pris un sens négatif et péjoratif, équivalent à « très ancien », et on l'assimile volontiers à « passéiste ».

Pourtant son sens originel est éminemment positif. Il se réfère au substantif grec « archè », qui signifie à la fois « fondement », « commencement » et par conséquent « impulsion fondatrice ».

L'essence de l'« archaïsme »

Le terme « archaïque » a également le sens de « ce qui est créateur et immuable » et se réfère à la notion centrale d'« ordre ».

Il est totalement faux d'assimiler l' « archaïsme » avec un quelconque « passéisme ». En effet, le passé historique a produit la modernité égalitaire qui échoue, et donc toute régression historique serait absurde. C’est la modernité elle-même qui appartient déjà à un passé révolu.

L’archaïsme n'équivaut pas totalement au traditionalisme. Le traditionalisme prône la transmission des valeurs et, à juste titre, combat les doctrines de « table rase ». Mais tout dépend quelles traditions on transmet. On ne saurait accepter n’importe quelle tradition, par exemple celles des idéologies universalistes et égalitaires ou celles qui sont figées, muséographiques, démobilisantes. Un « choix des traditions » est donc indispensable.

Les valeurs « archaïques »

Les valeurs « archaïques » sont tout simplement biologiques et humaines (anthropologiques) et peuvent être synthétisées ainsi:

  • séparation sexuelle des rôles
  • transmission des traditions ethniques et populaires
  • spiritualité et organisation sacerdotale
  • hiérarchies sociales visibles et encadrantes
  • culte des ancêtres
  • rites et épreuves initiatiques
  • reconstruction des communautés organiques imbriquées de la sphère familiale au peuple
  • désindividualisation du mariage et des unions qui doivent impliquer la communauté autant que les époux
  • fin de la confusion entre érotisme et conjugalité
  • prestige de la caste guerrière
  • inégalité des statuts sociaux, non pas implicite, ce qui est injuste et frustrant, comme aujourd’hui dans les utopies égalitaires, mais explicite et idéologiquement légitimée
  • proportionnalité des devoirs aux droits
  • dict de la justice selon les actes et non selon les hommes, ce qui responsabilise ces derniers
  • définition du peuple et de tout groupe ou corps constitué comme communauté diachronique de destin et non comme masse synchronique d’atomes individuels.

Évidemment, l’idéologie aujourd’hui hégémonique – mais sans doute plus pour très longtemps – regarde comme diaboliques ces valeurs. Exactement comme un fou paranoïaque voit le psychiatre qui le soigne sous les traits du démon. En réalité ce sont des valeurs de justice. Conformes à la nature humaine immémoriale, ces valeurs archaïques refusent l’erreur de l’émancipation de l’individu, commise par la philosophie des Lumières qui aboutit à l’esseulement de cet individu et à la barbarie sociale. Ces valeurs archaïques sont justes au sens des anciens Grecs parce qu’elles prennent l’homme pour ce qu’il est, un zoon politicon (“animal social et organique inséré dans la cité communautaire”) et non pour ce qu’il n’est pas, un atome asexué et isolé muni de pseudo-droits universels et imprescriptibles.

Concrètement, ces valeurs anti-individualistes permettent la réalisation de soi, la solidarité active, la paix sociale, là où l’individualisme pseudo-émancipateur des doctrines égalitaires n’aboutit qu’à la loi de la jungle.

Le retour de « archaïsme »

Le philosophe Raymond Ruyer, dans ses deux ouvrages principaux, Les nuisances idéologiques et Les cents prochains siècles, la parenthèse des XIX et XX siècles une fois refermée, les hallucinations de l’égalitarisme ayant sombré dans la catastrophe, l’humanité en reviendra aux valeurs archaïques, c’est-à-dire tout simplement biologiques et humaines (anthropologiques).

Les enjeux qui agitent le monde actuel et qui menacent de catastrophe la modernité égalitaire sont déjà d’ordre archaïque : le défi religieux de l’islam ; les batailles géopolitiques et océano-politiques pour les ressources rares, agricoles, pétrolières, halieutiques ; le conflit Nord-Sud et l’immigration de colonisation vers l’hémisphère Nord ; la pollution de la planète et le heurt physique entre les souhaits de l’idéologie du développement et la réalité. Tous ces enjeux nous replongent vers les questions immémoriales.

Bref, les siècles futurs, dans le grand mouvement de balancier de l’histoire que Nietzsche nommait “l’éternel retour de l’identique”, en reviendront d’une manière ou d’une autre à ces valeurs archaïques. Le problème, pour nous, Européens, est de ne pas, par pusillanimité, nous les laisser imposer par des forces venues de l'extérieur – ce qui est train, subrepticement, de se passer -, mais de nous les réimposer à nous-mêmes, en puisant dans notre mémoire historique.

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