Putsch de la Brasserie

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Le putsch de Munich ou putsch de la Brasserie (en allemand Hitler-Ludendorff-Putsch) fut la tentative de prise de pouvoir faite par Adolf Hitler et le NSDAP les 8 et 9 novembre 1923 à Munich.

Pourquoi ce nom ?

Timbre postal commémorant le 9 novembre

Les brasseries étaient de gigantesques tavernes qui, au début du vingtième siècle, existaient dans la plupart des villes d'Allemagne du Sud. Là, des centaines, voire des milliers de personnes, pouvaient se retrouver le soir pour boire et pour discuter.

Leurs tailles en faisaient aussi des salles de réunion pour les partis politiques, une tradition qui s'est perpétuée jusqu'à aujourd'hui.

Une des plus importantes brasserie de Munich était la Bürgerbräukeller, d'où fut lancé le putsch, d'où son nom. Toutefois, il est à noter que ce nom n'a pas cours en Allemagne, où l'événement est désigné sous le nom de Hitler-Ludendorff-Putsch.

Origines du Putsch

La situation de la République de Weimar au début des années 1920 est alarmante. Le pays est en proie à une hyperinflation qui plonge la population dans la misère. Suite au Traité de Versailles, l'Allemagne doit également payer de nombreuses réparations de guerre et a perdu une partie de sa souveraineté sur les territoires rhénans. Le point de départ de la crise politique est l'occupation de la Ruhr décrétée par Raymond Poincaré. Le gouvernement de Wilhelm Cuno doit y faire face. Il décrète la résistance passive afin de priver les Français de toute ressource. L'économie du Reich continue à s'effondrer et des séparatismes se font jour, Cuno est prié de se retirer. Gustav Stresemann le remplace le 13 août 1923. Il met fin à la résistance passive, ce qui lui attire, entre autre, les foudres du gouvernement régional bavarois. Les extrémistes de droite menés par Eugen von Knilling y décrètent l'état d'urgence. Gustav von Kahr y est alors doté des pleins pouvoirs. Stresemann demande au président Ebert d'y faire rétablir l'odre constitutionnel mais l'armée en poste en Bavière sous le commandement du général von Lossow refuse d'obéir aux ordres et soutient Von Kahr.

Le conflit continue lorsque le général Otto von Lossow, commandant de la Reichswehr en Bavière, refuse d'appliquer l'ordre d'interdire le Völkischer Beobachter, l'organe du parti national-socialiste. Von Lossow refuse de démissionner le 9 octobre sur l'invitation de Von Seeckt, il est destitué le 20 et devient commandant de l'armée de Bavière le 21 octobre contrevenant à la Constitution du Reich. Le fossé entre la Bavière et le Reich se creuse de plus en plus. Le 20 octobre, le représentant de von Kahr, Freiherr von und zu Aufseß, déclare : « Pour nous, il ne s'agit pas de dire : fini avec Berlin ! Nous ne sommes pas des séparatistes. Pour nous c'est : debout vers Berlin ! Depuis deux mois Berlin nous ment d'une manière inouïe. On ne peut rien attendre d'autre de ce gouvernement de juifs à la tête duquel se trouve un ingénieur en matelas. Je l'ai dit en son temps : à Berlin tout est ébertisé et pourri et je le pense encore aujourd'hui ».

D'autres régions sont touchées par les soulèvements séparatistes. En Rhénanie, une république est proclamée, les affrontements sont violents. Entre le 19 et le 29 octobre 1923, le gouvernement du Reich rétablit son autorité sur la Saxe en envoyant la Reichswehr. Les communistes sont chassés du gouvernement régional, les « centuries prolétariennes » sont dissoutes. À Hambourg, c'est le KPD qui prend l'initiative d'un soulèvement armé du 23 au 25 octobre, probablement sous l'impulsion du Komintern. En trois jours, les combats avec la police font une quarantaine de morts. L'intervention en Saxe va créer une crise gouvernementale avec le départ des ministres SPD et attiser la crise avec la Bavière. Von Seeckt projette de mettre sur pied une « dictature légale » pour pallier la crise, ce que Stresemann refuse. Il perd l'appui de l'armée, Seeckt lui annonce : « Monsieur le chancelier, on ne peut mener la lutte avec vous ; nous n'avez pas la confiance des troupes. »

Déroulement

La tentative de putsch était inspirée par la victorieuse marche sur Rome de Benito Mussolini. Hitler et ses proches voulaient faire de même à Munich, puis utiliser cette ville comme base arrière pour une gigantesque marche sur Berlin contre le gouvernement de la république de Weimar.

La rumeur d'une marche sur Berlin se répand le 3 novembre. Von Seeckt fait savoir au ministre de l'Intérieur qu'il ne tentera aucune action contre l'armée bavaroire : « La Reichswehr ne tire pas sur la Reichswehr. » Au soir du 8 novembre 1923, un fois qu'il eut réalisé que von Kahr se jouait de lui, Hitler decida de prendre les choses en main. Accompagné d'un important groupe de SA, il se rendit à la Bürgerbräukeller où von Kahr avait réuni un meeting de 3,000 personnes.

Dans la froide nuit qui tombe, 600 SA entourent la brasserie et une mitrailleuse est mise en place, dirigée vers sa porte centrale. Hitler, accompagné de Hermann Göring, Alfred Rosenberg, Rudolf Hess, Ernst Hanfstaengl, Ulrich Graf, Johann Aigner, Adolf Lenk, Max Amann, Scheubner-Richter, Wilhelm Adam, etc. (ils sont une vingtaine au total) force les portes à 8 heures 30, se fraie difficilement un passage dans la foule, tire un coup de feu en l'air et monté sur une chaise s'écrie : "La révolution nationale a commencé ! La salle est entourée par six cents hommes. Pesonne n'est autorisé à sortir. Les gouvernements de Bavière et de Berlin sont déposés. Un nouveau gouvernement va être constitué. Les casernes de la Reichswehr et de la police sont occupées. Toutes les deux se sont ralliées au svastika."

L'arme au poing, Hitler, accompagné de Rudolf Hess, Adolf Lenk et Ulrich Graf força le triumvirat von Kahr, von Seisser et von Lossow dans un petit salon (qu'avait loué Rudolf Hess) et exigea qu'ils supportent le putsch. Hitler pensait obtenir une réponse immédiate et il implora von Kahr d'accepter de devenir le régent de Bavière.

Durant ce temps, des discours ont lieu dans la salle principale. Goering en particulier prend la parole et obtient le retour au calme bien que personne ne soit autorisé à sortir. Certains cependant, dont des journalistes étrangers, réussissent à fuir par les cuisines. Au même instant, Heinz Pernet, Johann Aigner et Scheubner-Richter sont envoyé chercher le général Ludendorff, dont Hitler espère profiter du prestige personnel pour appuyer son putsch. Un appel téléphonique est passé par Kriebel à Ernst Röhm, qui attendait avec la Reichskriegflagge à la Löwenbräukeller, une autre brasserie, et il lui ordonna de s'emparer d'immeubles clefs répartis dans la ville. Au même moments, d'autres conspirateurs dirigés par and Gerhard Rossbach mobilisaient les cadets d'une écoles d'officiers d'infanterie afin qu'il s'emparent d'autres objectifs.

Hitler fut irrité par le refus de Kahr de collaborer et il demanda à Ernst Poehner, Friedrich Weber et Hermann Kriebel de rester avec lui pendant qu'il retournait dans la salle principale pour y tenir un discours (comme il l'avait promis quinze minutes au paravant). Escorté de Rudolf Hess et d'Adolf Lenk, Hitler se rendit dans la salle principale où il tint des propos qui changèrent l'opinion des personnes présentes en un instant. Karl Alexander von Mueller, professeur d'histoire contemporaine et de sciences politiques à l'Université de Munich, était présent en tant que partisan de von Kahr, il a témoigné des faits : "Je ne peux pas me souvenir, dans toute ma vie, d'un modification telle de l'attitude d'une foule en quelques minutes, voire en quelques secondes... Hitler retourna l'opinion des présents, comme on retourne un gant, en quelques mots. Ce fut comme de la prestidigitation ou de la magie."

Hitler commença doucement en rappelant à ceux qui l'écoutaient que son action n'était pas menée contre von Kahr et se lança dans un discours se terminant ainsi :

"En dehors de cette salle, se trouvent Kahr, Lossow et Seisser. Ils luttent avec difficulté pour prendre une décision. Puis-je leur dire que vous les soutiendrez ?" Le public hurla son approbation. Il termina triomphalement : "Vous pouvez constater que ce qui nous motive n'est pas lié à des considérations personnelles mais uniquement un désir brulant de mener bataille pour notre patrie allemande... La dernière chose que je peux vous dire est que soit la révolution allemande commence ce soir et demain l'Allemagne possède un véritable gouvernement nationaliste soit nous serons tous morts demain à l'aube"

Hitler retourna dans l'antichambre où était gardé les triumvirs pour leur faire remarquer les applaudissements qu'ils n'avaient pu manquer d'entendre. A son retour dans la salle, Hitler donna l'ordre à Goering et à Hess de s'emparer de von Knilling et de sept autre membres du gouvernement bavarois et de les emprisonner.

Durant le discours de Hitler, Poehner, Weber, et Kriebel avaient tenté de manière courtoise d'amener le triumvira à adopter leur point de vue. L'atmosphère dans la pièce s'était détendue mais von Kahr restait réticent. Ludendorff arriva sur les lieux vers 21 heures et discuta avec von Lossow et von Seisser, faisant appel à leur "sens du devoir". Le triumvirat finit par lui apporter son soutien.

Hitler, Ludendorff, et les membres du triumvirats se rendirent alors de nouveau dans l'auditorium où ils firent des discours et se serrèrent les mains. La foule fut ensuite autorisée à quitter les lieux. Par une erreur tactique, Hitler décida alors de quitter le Bürgerbräukeller. vers 22 heures 30, Ludendorff relacha von Kahr, von Lossow et von Seisser, qui ayant retrouvé leur liberté indiquèrent clairement qu'ils ne soutenaient pas le putsch.

Le police bavaroise et la police fédérale avaient été informées des troubles par deux policiers en civil qui se trouvaient à la Löwenbräukeller. Leurs rapports furent transmis au major Sigmund von Imhoff de la police fédérale. Il mobilisa immédiatement ses hommes et leur fit garder les centraux télégraphiques et téléphoniques. Il informa aussi le major-général Jakob von Danner, qui commandait la Reichswehr à Munich. Cet aristocrateméprisait le "petit caporal" et "les bandes de voyous des corps-francs." Il n'appréciait pas non plus son supérieur, le général Otto von Lossow. Ainsi était-il déterminer à s'opposer au putsch, avec ou contre. Le général von Danner mit en place un poste de commandement à la caserne du 19ème régiment d'infanterie et alerta toutes les unités militaires.

Au même moment, le capitaine Karl Wild, informé du putsch par des passants, fit garder le siège du gouvernement von Kahr et donna l'ordre de tirer sur les émeutiers.

Vers 23 heures, Ritter von Danner, accompagné des généraux Adolf Ritter von Ruith et Friedrich Freiherr Kress von Kressenstein, intervint auprès de von Lossow pour qu'il dénonce le putsch.

Un membre du gouvernement, Franz Matt, vice-premier ministre et ministre de l'éducation et de la culture n'était pas présent à la brasserie. C'était un catholique conservateur radical qui dinait avec l'archevêque de Munich, le cardinal Michael von Faulhaber et le nonce du pape pour la Bavière, l'archevêque Eugenio Pacelli (le futur pape Pie XII), quand il fut averti du putsch. Il téléphone immédiatement à von Kahr. Le trouvant peu décidé et peu fiable, il commença à constituer un gouvernement de Bavière en exil à Regensburg et il rédigea une proclamation demandant aux policiers, soldats et fonctionnaires de rester loyaux ay gouvernement légal.

L'action de ces quelques hommes fut fatale aux putschistes.

La nuit fut marquée par la confusion dans les rangs des fonctionnaires gouvernementaux, des forces armées et des unités de policen qui durent décidé à qui ils obéissaients. Les hommes du Kampfbund, qui s'étaient procuré des armes dans des caches secrètes s'emparèrent d'immeubles. A 3 heures, les premiers blessés du putsch résultèrent d'un échange de tirs entre la Reichswehr et des hommes de Röhm qui quittaient la brasserie. Ces derniers tombèrent dans une ambuscade alors qu'ils se dirigeaient vers une caserne de la Reichswehr et ils durent battre en retraite. Les officiers de la Reichswehr mirent alors toute la garnison de Munich en alerte.

Tôt le matin du 9, Hitler ordonna que le conseil municipal de Munich soit pris en hotage. Ensuite, il envoya l'officier du Kampfbund, Max Neunzert, pour demander l'aide du prince héritier Rupprecht de Bavière, afin qu'il serve de médiateur entre von Kahr et les putschistes. Neunzert échoua dans sa mission.

Au matin du 9, il était évident que le putsch était un échec et Hitler était désespéré. Les putschistes ne savaient plus quoi faire ni comment se sortir de ce mauvais pas. At ce moment, Ludendorff s'écria "Wir marschieren !" (Nous allons manifester), et les hommes de Röhm et de Hitler (au total environ 2000 hommes) formèrent un cortège que Ludendorff conduisit vers le ministère bavarois de la défense. Cependant, sur l'Odeonsplatz devant la Feldherrenhalle, ils rencontrèrent une force de cent policiers bloquant la rue sous le commandement du lieutenant Michael von Godin. Les deux groupes échangèrent des coups de feu qui firent vingt morts (quatre officiers de police et seize manifestants). Hitler and Göring furent tous les deux blessés, Hitler fut arrêté deux jours après alors que le second parvint à s'enfuir.

Le samedi, 4.000 étudiants de l'Université de Munich manifestèrent jusqu'à la Feldherrnhalle où ils déposèrent des gerbes de fleurs. Leur agitation continua le lendemain jusqu'à ce qu'ils apprennent l'arrestation d'Adolf Hitler. Leurs slogans dénonçaient von Kahr et von Lossow comme des "judas" et des "traitres".

Les participants les plus notables du Putsch

Rudolf Hess, Hermann Goering, Erich Ludendorff, Hermann Kriebel, Friedrich Weber, Ernst Röhm, Max Scheubner-Richter, Ulrich Graf, Julius Streicher, Hermann Esser, Ernst Hanfstaengl, Gottfried Feder, Josef Berchtold, Ernst Poehner, Emil Maurice, Max Amann, Heinz Pernet, Wilhelm Brueckner, Lt. Robert Wagner, Adolf Hitler.

Heinrich Himmler, Edmund Heines, Gerhard Rossbach, Hans Frank, Julius Schaub, Walter Hewel, Dietrich Eckart, Wilhelm Frick, Julius Schreck, Josef Sepp Dietrich, Philipp Bouhler, Franz Pfeffer von Salomon, Adolf Lenk, Hans Kallenbach, Ernst Rüdiger Starhemberg, Adolf Wagner, Jakob Grimminger, Heinrich Trambauer, Karl Beggel, Rudolf Jung, Rudolf Buttmann, Hans Ulrich Klintzsche, Heinrich Hoffmann, Josef Gerum, Capt. Eduard Dietl, Hans Georg Hofmann, Matthaeus Hofmann, Helmut Klotz, Adolf Huehnlein, Max Neunzert, Michael Ried

Ordre de marche des manifestants

Au premier rang se tenaient quatre porteurs de drapeaux, suivis par Adolf Lenk et Kurt Neubauer, ordonnances de Ludendorff. Derrière eux venaient d'autres porteurs de drapeaux, puis les dirigeant du putsch sur deux rangs.

Hitler était au centre. A sa gauche, en tenue civile, marchait Ludendorff. A la droite d'Hitler se tenait Scheubner-Richter, puis Alfred Rosenberg. A gauche de Ludendorff étaient Ulrich Graf, Hermann Kriebel, Friedrich Weber, Julius Streicher, Hermann Goering et Wilhelm Brueckner.

Au secong rang se trouvaient Heinz Pernet, Johann Aigner (l'ordonnance de Scheubner-Richter), Gottfried Feder, Theodor von der Pfordten, Wilhelm Kolb, Rolf Reiner, Hans Streck et Heinrich Bennecke, l'ordonnance de Brueckner.

Derrière venaient la Stosstrupp, les SA, des étudiants de l'école d'infanterie et les membres du corps franc Oberlaender.

Le procès

Adolf Hitler bien que blessé était néanmoins parvenu à s'enfuir, il fut arrêté le 11 novembre et immédiatement incarcéré. Parmi les autres dirigeants du putsch, certains furent aussi arrêtés, les autres réussirent à s'enfuir en Autriche. Le NSDAP et son journal - le Völkischer Beobachter - furent interdits dès le 9 novembre.

Hitler fut accusé de haute trahison. Ce n'était pas, cependant, la première fois qu'il était poursuivi. En septembre 1921, avec quelques SA il avait attaqué un meeting du Bayernbund. Il avait été arrêté à cette occasion et condamné à un court emprisonnement (trois mois, mais il n'était resté en prison qu'un seul). Curieusement, c'est le juge Georg Neithardt qui l'avait alors condamné qui eut à le juger de nouveau après le putsch.

Le procès débuta le 26 février 1924 et Hitler, ainsi que Hess furent condamnés à cinq ans de prison (Festungshaft, confinement dans une forteresse) pour trahison. Le statut de "Festungshaft" excluait le travail forcé, et les emprisonnés étaient logés dans des cellules acceptables ou ils pouvaient recevoir des visiteurs presque chaque jour. C'était, en Allemagne, l'emprisonnement qui correspondait au statut de "prisonnier politique" tel qu'il exista en France.

Hitler utilisa son procès comme une opportunité pour répandre ses idées. Chaque mot qu'il y prononçait était reproduit le lendemain dans les gazettes. Les juges étaient impressionnés (Neithardt leur était favorable), cela fit que Hitler ne resta en prison que huit mois et qu'il dut s'acquitter d'une amende de 500 Reishsmark. Du fait des ses états militaires et de ses relations, Ludendorff fut acquitté. Röhm et Wilhelm Frick, bien que déclarés coupable furent libérés.

Même si le putsch échoua, il fut une réussite médiatique pour le NSDAP qui attira l'attention des milieux nationaux de toute l'Allemagne. Durant son emprisonnement, Hitler écrivit Mein Kampf. Le putsch modifia l'opinion d'Hitler sur les révolutions violentes. A partir de cette date, afin de conquérir le coeur des Allemands, il n'agit plus que de manière légale.

Les principaux accusés du procès Ludendorff-Hitler

Heinz Pernet, Friedrich Weber, Wilhelm Frick, Hermann Kriebel, Général Erich Ludendorff, Adolf Hitler, Wilhelm Brueckner, Ernst Roehm, Robert Wagner.

Seul deux des accusés, Hitler et Frick, étaient vétus en civil lors de son déroulement.

Membres du NSDAP morts durant le Putsch

Felix Alfarth, Andreas Bauriedl, Theodor Casella, William Ehrlich, Martin Faust, Anton Hechenberger, Oskar Körner, Karl Kuhn, Karl Laforce, Kurt Neubauer, Klaus von Pape, Theodor von der Pfordten, Johann Rickmers, Max Erwin von Scheubner-Richter, Lorenz Ritter von Stransky, Wilhelm Wolf.

La commémoration du Putsch

Le souvenir des morts du 9 novembre est célébré au sein du NSDAP dès 1926 en tant que «jour de deuil du Reich » (Reichstrauertag). Les seize victimes sont considérés comme les premiers « Martyrs du Mouvement » du NSDAP et leur nom est rappelé par Adolf Hitler dans la préface de Mein Kampf. Le drapeau qui, durant le fusillade, fut taché du sang des victimes est désigné comme le Blutfahne (Drapeau du sang).

Peu de temps après l'accession d'Adolf Hitler au pouvoir, un mémorial, surmonté d'un svastika fut érigé au sud de la Feldherrnhalle. Il portait l'inscription "Und ihr habt doch gesiegt!" ("Maintenant, la victoire est votre"). Ce monument était orné de fleurs et gardé par des policiers ou des SS. Les passants étaient invités à le saluer.

Le culte des premiers « Martyrs du Mouvement » est parachevé les 8 et 9 novembre 1935 avec la réinhumation des Seize à Munich. Hitler entend réaliser ainsi sa promesse d'enterrer ensemble ceux à qui Weimar avait interdit de reposer côte à côte. Ils sont inhumés huit par huit dans deux édifices adjacents de marbre, identiques, à ciel ouvert : ce sont les Temples de l'honneur de la Königsplatz, jumeaux baptisés die ewige Wache, la « Garde éternelle ». Le Völkischer Beobachter, quotidien du NSDAP, insiste sur le fait que « Adolf Hitler [...] marcha alors avec eux, épaule contre épaule » avant d'« élever pour eux leur dernière demeure... temples de la résurrection du peuple allemand pour lequel ils moururent » (VB du 8 novembre 1935).

Le 8 novembre 1935 au matin, les Seize, exhumés en grande pompe dans trois cimetières munichois, sont rassemblés devant la Feldherrnhalle. Là, leurs cercueils drapés de la bannière à croix gammée sont exposés, chacun sous un haut pylône surmonté d'une « flamme de vie ». La nuit tombée, le Führer arrive, monte l'escalier et salue un à un ses camarades. Mille six cents novices des Jeunesses hitlériennes jurent de poursuivre au centuple la lutte des défunts.

Le 9 novembre au matin, les Seize sont convoyés vers la Garde éternelle, accompagnés des vétérans du putsch, qui forment l'ordre des « témoins du sang ». La procession suit la route empruntée en 1923. Les rez-de-chaussée des maisons sont drapés sur tout le parcours. Les bannières flottant au-dessus des marcheurs portent la swastika comme la sigrune, rune de la victoire de la SS.

Les dépouilles gagnent les « temples d'honneur ». Chaque descente au caveau est saluée par les Jeunesses hitlériennes, répondant au nom du décédé : « Présent ! » Selon le Völkischer Beobachter « Chacun des morts salue ainsi la multitude rassemblée, reflet et porteuse de leur volonté de triomphe. (...) Les morts du 9 novembre [ne gisent pas] dans d'obscures fosses ou tombes, mais dans un bel édifice, un hall lumineux sous le libre ciel de Dieu. Dans ces sarcophages de bronze bat le cœur de notre révolution... » Par cette célébration de la victoire et de la résurrection, les Seize passent dans le « corps du peuple. Leur sang qui coula, proclame le Führer, est devenu eau baptismale pour le Reich. » « Pour nous ils ne sont pas morts. » lit-on dans le Völkischer Beobachter « Ces seize hommes, qui voici douze ans sacrifièrent leurs vies pour leur Volk et leur Führer se sont aujourd'hui levés de la tombe. Qui ne ressent la vérité de cette résurrection ? Qui ne voit pas le scintillement de leurs yeux dans la Wehrmacht nouvellement relevée ? Et le Reich, lui-même construit autour de ce sol consacré, n'est-il pas leur royaume ? Le royaume de leur volonté, de leur victoire ? » Et sous le titre « Immortels parmi les mortels », Alfred Rosenberg écrit : « Vous êtes ressuscités dans la liberté du IIIe Reich ! » La « marche triomphale des Seize » témoigne du « miracle du 9 novembre » : « L'expérience vécue d'un simple soldat de première ligne fut ainsi transformée en la foi de millions » d'Allemands (VB du 9 novembre 1935).

Chaque année, même durant la guerre après 1942, une commémoration présidée par Hitler avait lieu. Elle consistait principalement en un défilé entre la Burgerbräukeller et la Feldherrnhalle. Chaque Gau devait, de même, organiser à la même date une cérémonie commémorative. Les documents distribués aux propagandistes précisaient que les seize étaient les premiers morts du mouvement et que la cérémonie était l'occasion de se souvenir de tous ceux qui étaient tombés.

Lors des commémorations du 9 novembre, deux attentats contre le Führer se sont produits. Le premier a été commis le 9 novembre 1938 par le Suisse Maurice Bavaud lors de la marche du souvenir vers la Feldherrnhalle et le second un an plus tard par l'ouvrier Georg Elser dans la Bürgerbräukeller.

Le putsch fut aussi commémoré par une série de trois timbres. Mein Kampf leur fut dédié et dans le livre Ich Kämpfe (qui était donné à ceux qui rejoignaient le NSDAP dans les années 1940) given to those joining the party circa 1943), ils étaient cités en tout premier, avec la mention "Bien qu'ils soient morts, ils vivront à jamais", dans une liste séparée des centaines d'autre morts. L'armée possédait un régiment nommé Feldherrnhalle et une division de la SA portait le même nom.

En juin 1945, la Commission alliée de contrôle, fit enlever les corps des Ehrentempels et contacta les familles qui durent choisir entre un enterrement dans un cimetière munichois dans une tombe anonyme et une crémation. Le 9 janvier 1947, les structures supérieures des temples d'honneur furent détruites à l'explosif.

Depuis 1994, un plaque en bronze apposée sur les lieux commémore le nom des quatre policiers qui furent tués durant le putsch.

Depuis la fin du siècle passé, un certain nombre de mouvements nationalistes, en Amérique et en Europe, célèbrent le 9 novembre, comme le "jour de la fierté aryenne" ou "jour de la fierté blanche".