Svastika

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On nomme Svastika, ce qui veut dire « être bien » ou « propice » en sanskrit, la croix gammée (Hakenkreuz en allemand).

Un symbole indo-européen

Origines

Bien qu’il ne soit pas unique, le svastika peut, sans conteste, être considéré comme un des symboles primordiaux. En effet, il a été utilisé par des cultures anciennes, sans liens entre elles et réparties sur tout le globe, et il l’est toujours. Il est souvent utilisé pour représenter le soleil et il est souvent un signe de bonne fortune, comme son nom sanskrit l’indique. Selon le Kurma-purâna, l'un des plus importants textes médiévaux de l'hindouisme, le siège du Vishnu solaire, représenté comme « le Blond » ou « le Doré », et près d'un trône symbolique « soutenu par des lions, resplendissant comme le soleil et rayonnant comme le feu », a pour signe la « croix polaire », c'est-à-dire le svastika.

Joseph Campbell, un auteur célèbre pour ses travaux comparatifs en matière de religions et de symboles, a décrit le premier svastika connu qui fut utilisé dix mille ans avant notre ère. Il fut gravé au paléolithique sur une défense de mammouth qui a été trouvée lors de fouilles en Ukraine près de Kiev. Depuis, il a été utilisé dans les arts décoratifs - des gravures aux tissus – et religieux à travers le monde. Les archéologues et les ethnologues débattent afin de savoir si le svastika s’est diffusé de proche en proche à partir d’un modèle originel ou si ce symbole, faisant parti de ce que Carl Gustav Jung nomme l’inconscient collectif, est apparu spontanément à des peuples vivant à différents endroits de la planète. Certains ont suggéré que c’est une forme géométrique qui naît naturellement en vannerie. L’astronome Carl Sagan a relevé que les queues des comètes peuvent prendre la forme d’un svastika et a publié, dans son livre Comet, une illustration chinoise datant de la dynastie des Han (vers 150 avant notre ère) dans laquelle une comète à la forme d’une croix gammée.

Les archéologues ont trouvé des svastikas sur des poteries de l’âge du bronze, et son usage dans les religions hindouiste et bouddhiste a précédé de beaucoup celle de la croix par les chrétiens. Sénestrogyre ou dextrogyre, des svastikas ont été découverts dans de nombreux sites pré-chrétiens d’Europe de l’Irlande aux Balkans. En Grèce, on le connaissait sous le nom de gammadion. Dans les régions du Nord de l’Europe que Lanz et Guido von List imaginaient être la terre d’origine de la race aryenne, le svastika était associé avec le marteau de Thor. Plus près de nous, on trouve des croix gammées dans les églises chrétiennes, plus particulièrement dans celles liées à l’Ordre des chevaliers teutoniques, ainsi que dans la littérature cabaliste juive. Le svastika fut aussi fréquemment utilisé comme un symbole officiel en Finlande et en Estonie durant les XIXème et XXème siècles.

L’archéologue Heinrich Schliemann, quand il fouilla le site de Troie dans les années 1860, y trouva des svastikas. Les liants avec d’autres qui avaient été découverts en Grèce et dans le Nord de l’Europe, il émit l’hypothèse d’anciennes migrations entre l’Inde et l’Europe de peuples indo-européens ayant une religion commune ou, au minimum, des symboles religieux communs.

Période moderne

À la fin du XIXème siècle, Helena Petrovna Blavatsky intégra un svastika dans le sceau de la Société théosophique, où il voisina avec l’ankh égyptien, l’étoile de David et le symbole de l’éternité qu’est le serpent Ouroboros.

Bien que les aryosophes ait mis l’accent sur la présence de svastikas dans toutes les régions de culture indo-européenne – de l’Inde et du Tibet jusqu’au Nord de l’Europe – la croix gammée fut aussi utilisée comme symbole en Amérique du Nord, spécialement chez les Navajos et, de ce fait, figura dans le logo de la société gérant les autoroutes d’Arizona jusqu’au début des années 1940.

Symbole religieux dans certains contextes, le svastika fut aussi utilisé dans la décoration. On le trouva ainsi, à la fin du XIXème siècle et au début du XXème, en architecture, sur les cartes de vœux, dans les publicités, sur les emballages, etc. Par exemple, pour ne parler que des États-Unis, la croix gammée était alors utilisée par les sociétés suivantes : American Biscuit Company, Snow Flake, Buffum Tool Company, Crane Vale Company, Duplex Adding, Federal Milling, Good Luck, Iron City, IVW Brown Estate California, KRIT, Miller Brothers Wild West Rodeo, Pacific Coast, Peoria Corporations, Standard Quality, Svastika et United State Playing Card, sans oublier … Coca-Cola !

Quand Jörg Lanz von Liebenfels hissa son drapeau à svastika pour la première fois en 1907, il fut le premier à l’utiliser dans le contexte de la supériorité aryenne. Lanz se servit aussi souvent de croix gammées pour illustrer son magazine Ostara que Hitler lisait quand il était étudiant à Vienne. L’Ordre des Germains utilisait diverses runes et ce n’est qu’en 1916 qu’il commença à user d’une croix gammée dans le décorum de ses cérémonies et que sa lettre d’information porta sur sa couverture une croix et un svastika superposés. La Société Thulé, qui était un surgeon de l’Ordre des Germains, utilisa le svastika en 1918. Rudolf von Sebottendorff, de la Société Thulé , se servait aussi de la rune ar pour symboliser un aigle s’élevant, assimilé au réveil de l’Allemagne.

Quelques autre mouvement occultistes utilisèrent aussi le svastika comme appellation : Svastika Heim, Cercle svastika, etc.

En 1919, Friedrich Krohn, dentiste à Starnberg, militant folkiste de longue date et membre à la fois de l’Ordre des Germains et de la Société Thulé, fut celui qui suggéra au NSDAP de prendre le svastika comme emblème. D’autres sources suggèrent que c’est Adolf Hitler lui même qui l’imposa. Il aurait découvert la croix gammée en 1898, dans l’abbaye bénédictine de Lambach-am-Traum, en Autriche, alors qu’il vivait dans cette ville avec ses parents.

Le svastika est utilisé par d'autres mouvements nationalistes allemands, antérieurs à la fondation de la NSDAP. Ainsi le corps-franc de la Brigade Ehrhardt, créé en février 1919, fait peindre des svastikas sur les casques de ses membres. L'hymne de l'organisation y fait allusion dès sa première strophe: « Hakenkreuz am Stahlhelm, schwarz-weiß-rotes Band, die Brigade Ehrhardt werden wir genannt » (La croix gamméee sur le casque, la bannière noire-blanche-rouge, on nous appelle la Brigade Ehrhardt).

Dans Mein Kampf, Hitler consacre plusieurs pages à donner sa version du choix du l’étendard du NSDAP. Il y relate que « le drapeau doit être l’équivalent d’un symbole de notre propre lutte (…) aussi parlant qu’une affiche », et il ajoute que « tous ceux qui se sont intéressé au fonctionnement des masses humaines reconnaîtront qu’il s’agit d’un point très importants. Un visuel frappant, peut, dans des centaines de milliers de cas, être le premier élément qui fait naître de l’intérêt pour un mouvement. »

Apparemment, le svastika figurait dans la plupart des projets de drapeaux qui furent soumis à Hitler. Cependant, il se plaint dans Mein Kampf qu’il « fut obligé de rejeter les nombreuses ébauches qui furent réalisées et qui, pour la plupart, surchargeaient le vieux drapeau impérial d’une croix gammée. Je ne voulais pas, en tant que Führer, proposer immédiatement mon propre projet, car il se pouvait très bien qu’un autre membre du parti en ait réalisé un aussi bon, voire même meilleur, que le mien. »

Dans les mêmes pages, Hitler confirme que l’idée finale lui fut apportée par Friedrich Krohn : « Un dentiste de Starnberg me proposa une ébauche qui était intéressante et qui, curieusement, était très proche de mon idée. Son seul défaut était que les branches du svastika contenu dans le disque blanc étaient courbes. »

Finalement, Hitler écrit : « C’est moi même qui, après d’innombrables essais, lui ai donné sa forme finale : un fond rouge, un disque blanc et un svastika noir en son centre. Après de longs tâtonnements, je définis aussi la bonne proportion entre la taille du drapeau et celle du disque blanc, de même que la forme et l’épaisseur de la croix gammée. »

En ce qui concerne les couleurs, l’ancien étudiant des beaux arts explique que « le blanc n’est pas une couleur entraînante. Il convient aux associations de vierges chastes, mais pas à un mouvement souhaitant changer le monde dans une période révolutionnaire ». Quant au noir, « il n’y a rien en lui qui puisse être interprété comme une représentation de la volonté de notre mouvement. »

Après que le bleu ait été rejeté car il figurait dans le drapeau de l’État de Bavière, Hitler en vint à une combinaison des couleurs noire, blanche et rouge de l’ancien étendard impérial aboutissant à ce qu’il nomme « la meilleure harmonie qui puisse exister. » Il ajoute : « En tant que socialistes nationaux, nous pouvons lire notre programme dans notre drapeau. Le rouge représente l’idée sociale du mouvement, le blanc l’idéal nationaliste, le svastika la mission que nous avons de lutter pour la victoire de l’homme aryen et, par extension, pour la victoire de l’idée d’un monde créatif, qui à toujours été à la base de l’antisémitisme. »

Hitler conclut : « Au milieu de l’été 1920, le nouveau drapeau fut présenté au public pour la première fois. Il convenait parfaitement pour notre mouvement. Il était jeune et nouveau comme lui. Personne ne l’avait vu avant, il faisait l’effet d’une torche brûlante. Nous fument joyeux comme des enfants quand une femme, membre du parti, nous remit le drapeau après l’avoir brodé. »

À la suite de cela, le svastika devint omniprésent au sein du NSDAP, figurant sur tous les supports possibles des affiches aux cravates, sans compter sur les drapeaux réalisés par centaines et sur les brassards des SA et des SS. L’emblème officiel du parti était un aigle, les ailes déployées, posé sur un svastika entouré d’un cercle.

« Pour un symbole, c’était vraiment un symbole ! » affirme Hitler quand il décrit le drapeau national-socialiste. « Ce n’était pas du qu’aux couleurs uniques que nous aimions tous passionnément et qui, ayant été présentes dans tant de batailles gagnées par l’Allemagne, attestaient de notre vénération pour notre passé, c’était parce qu’il incarnait la volonté de notre mouvement. »

ManWoman, un artiste canadien, a entrepris de restaurer l'image du svastika depuis les années 1960. Il apublié pour ce fait le livre Gentle Swastika, Reclaiming the Innocence et il fut mis en avant dans le film My Swastika (2010). Au début du 21° siècle, son oeuvre est poursuivie par Pro-svastika, un mouvement lié aux raéliens.

Bibliographie

  • Jörg Lechler & Edwige Thibaut, Le Svastika. Histoire d’un symbole, Versipellis, Maraye-en-Othe, 2019, 271 p.
  • Bernard Marillier, Le Svastika, coll. Bibliothèque des symboles, Pardès, 2002, 96 p.
  • Jörg Lechler, Vom Hakenkreuz. Geschichte eines Symbols, Kabitzsch, Leipzig , 1921 (rééd. augm. 1934)

Liens externes