Juan Donoso Cortés

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Juan Francisco María de la Salud Donoso Cortés y Fernández Canedo, dit Donoso Cortés, né en 1809 et mort en 1853, est un écrivain, philosophe et homme politique espagnol.

Il est l'une des plus grandes figures intellectuelles de la Contre-révolution.

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Biographie

Juan Donoso Cortès, marquis de Valdegamas (1809-1853), est né à Valle de la Serena (Estrémadure). Il a été secrétaire de la reine Isabelle II, membre du conseil royal, député aux Cortes, ministre plénipotentiaire, ambassadeur à Berlin et à Paris.

Il embrasse d'abord les idées libérales, avant de se tourner vers un retour au catholicisme, un forme de conservatisme et vers une critique radicale des dogmes de la modernité.

Donoso franchi au cours de sa vie trois étapes successives :

- Une séquence libérale-modérée (1832-1836), rationaliste, très critique des « fanatiques » traditionalistes-carlistes partisans de Don Carlos (le frère de Ferdinand VII que celui-ci a écarté de la couronne). Donoso encense alors Luther et salue « la magnifique révolution française ».

- Puis une phase conservatrice libérale (1837-1847), au cours de laquelle il reconnaît que la raison doit s’appuyer sur la foi et qualifie désormais la Révolution française de « fourvoiement de la raison ».

- Enfin, l’étape proprement catholique traditionnelle (1847-1853). Le 4 janvier 1849, avec le Discours sur la dictature, Donoso combat désormais les opinions qu’il avait défendues jusqu’alors.

Il retient à nouveau l’attention en 1850, à l’occasion de son Discours sur la situation de l’Europe, qui contient une critique radicale de l’économisme. Donoso nie que les véritables hommes d’État de l’histoire, se soient jamais appuyés sur la vérité économique. « L’ordre matériel n’est rien sans l’ordre moral ». Dans son Essai sur le catholicisme, le libéralisme et le socialisme, publié en juin 1851, il affirme que « Toute grande question politique et humaine suppose une grande question théologique ».

Il meurt en mai 1853, alors qu’il va entrer dans sa quarante-quatrième année.

Citations

« Je vois venir le temps des négations absolues et des affirmations souveraines ».

« [...] c’est pourquoi, lorsqu’une société, abandonnant le culte austère de la vérité, se livre à l’idolâtrie de l’esprit, il n’y a plus d’espérance ; à l’ère des discussions succède l’ère des révolutions ; derrière les sophistes apparaissent les bourreaux. » Essai sur le catholicisme, le libéralisme et le socialisme (1851)

« Je crois, au contraire, pour ce qui est du droit : que le droit humain n’existe pas, et qu’il n’y a de droit que divin. En Dieu réside le droit et la concentration de tous les droits ; en l’homme, le devoir et la concentration de tous les devoirs. Ce que l’homme appelle son droit n’est que l’avantage qu’il retire de l’accomplissement par autrui de son devoir, si bien que le mot droit sur ses lèvres est une locution vicieuse. Que, poussant les choses, il transforme son vice d’expression en une théorie, et cette théorie n’en finit plus de déchaîner des tempêtes sur le monde. » Lettre adressée au directeur du journal El Heraldo, 15 avril 1852

« Ce qu’ont d’extraordinaire et de monstrueux toutes les erreurs sociales, dérive de ce qu’ont d’extraordinaire les erreurs religieuses qui les expliquent et desquelles elles procèdent. »

Œuvres

  • Essai sur le catholicisme, le libéralisme et le socialisme considérés dans leurs principes fondamentaux, 1851; rééd. Éditions‎ Dominique Martin Morin, 1986, 415 p.
  • Théologie de l'histoire et crise de civilisation, textes choisis par Arnaud Imatz, Les éditions du Cerf, Paris, 2013, 250 p.
  • Œuvres de Donoso Cortés : tome I / tome II / tome III, 2ème édition, 1862.
  • Lettres et discours de M. Donoso Cortès, Paris, 1850
  • Situation de l'Espagne, Paris, 1851

Bibliographie

Monographies

  • Carl Schmitt, Donoso Cortes in gesamteuropäischer Interpretation, 1950.
  • Carl Schmitt, La Visibilité de l'Église – Catholicisme romain et forme politique – Donoso Cortés. Quatre essais, André Doremus, Bernard Bourdin, Jean-François Kervégan, Olivier Mannoni (dir. et comm.), Les éditions du Cerf, Paris, Collection La Nuit surveillée, 2011, 288 p.

Articles

  • Philippe Baillet, « Donoso Cortés, ambassadeur, ascète et prophète » et « Donoso Cortés, entre la dictature et l'Apocalypse », in: Philippe Baillet, Pour la contre-révolution blanche : portraits fidèles et lectures sans entraves, Akribeia, Saint-Genis-Laval, 2010, 188 p., p. 23-41.
  • Gérard Boulanger, « Juan Donoso Cortés, l'homme des négations radicales et des affirmations absolues », Totalité, no 26, automne 1986, p. 48-55.
  • Julius Evola, « Donoso Cortés », in Explorations - Hommes et problèmes, trad. Philippe Baillet, Pardès, Puiseaux, 1989, p. 211-215.
  • Günter Maschke, « Le retour de Juan Donoso Cortés », trad. Robert Steuckers, Vouloir, n°65-67, 1990; article paru initialement in: Criticon, n°86, 1984; lire en ligne : [1].

Liens externes

Document vidéo

  • « Entre affirmations souveraines et négations radicales, une critique du libéralisme (Donoso Cortés) », Ego Non, vidéo en ligne : [2]