Itinéraires
Itinéraires était une revue catholique traditionaliste française, qui a paru de mars 1956 au printemps 1996.
Son fondateur et directeur, tout au long de son existence, était Jean Madiran.
Sommaire
Historique
Genèse et création
La revue est née à la suite de la parution en 1954-55 de deux pamphlets de Madiran, Ils ne savent pas ce qu’ils font, et Ils ne savent pas ce qu’ils disent, aux N.E.L. Ce sont deux charges contre les milieux catholiques progressistes, contre leurs revues (La Vie catholique illustrée, Témoignage chrétien, Esprit (revue), etc.) et leurs animateurs (Georges Hourdin, les R.P. Boisselot et Gabel, rédacteur en chef de La Croix, etc.). Madiran leur reproche d’ignorer la dimension corporatiste de la doctrine sociale de l’Eglise – leurs revues laissent leurs lecteurs catholiques « ignorer jusqu’au nom, jusqu’à la dénomination de l’ordre social que recommande l’Eglise » écrit-il - et il dénonce leur philocommunisme. La déclaration liminaire publiée dans le premier numéro en 1956 affirme la fidélité au pape et à l'Eglise ainsi qu'un solide anticommunisme: « Le Christ est la Voie, la Vérité, la Vie. Nous sommes d’accord pour reconnaître que la fidélité dans la doctrine et l’unité de la discipline ne peuvent être maintenues que sous l’autorité du pape et des évêques en union avec le pape. Nous sommes d’accord sur l’identification du plus grand péril temporel de notre époque : l’appareil publicitaire, idéologique, politique, militaire et policier du communisme soviétique. Nous sommes d’accord sur la première urgence temporelle, (…) le combat politique contre l’organisation communiste internationale et ses dépendances ».
Principaux contributeurs
Madiran obtient l’accord de relations et d’amis lors de la fondation de la revue : Louis Salleron, Marcel Clément, Henri Charlier et l’homme de lettres Henri Pourrat promirent une collaboration régulière sans attendre d’avoir lu le premier numéro, tandis que l’amiral Gabriel Auphan, Henri Massis, Marcel de Corte et Jean de Fabrègues « n’avaient consenti que le principe d’une collaboration occasionnelle ». Henri Rambaud participe également régulièrement à la revue par sa chronique des temps difficiles. Un numéro spécial est édité à l'occasion de sa disparition en 1974. Salleron et l’amiral Auphan figurent parmi les membres et les fondateurs de l’association des « Compagnons d’Itinéraires », fondée en 1962 afin d’assurer le soutien financier de la revue.
Parmi les autres contributeurs d' Itinéraires, on compte des membres du clergé (l'abbé Victor-Alain Berto, l'abbé Dulac, le dominicain Roger-Thomas Calmel, dom Edouard Guillou), des collaborateurs du quotidien Présent (François Brigneau, Hugues Kéraly et Bernard Antony, cofondateurs du journal avec Madiran, Georges-Paul Wagner, Francis Bergeron, Yves Daoudal, Alain Sanders, Christian Langlois, Jacques Ploncard d'Assac), Alexis Curvers, André Charlier, Gustave Thibon, Hyacinthe Dubreuil, Luc Baresta, Jacques Perret, Jean Dumont, Judith Cabaud, le romancier Michel de Saint Pierre, Thomas Molnar, François Natter, Georges Laffly, Jean-Baptiste Morvan, Jean Crété, Luce Quenette, Louis Jugnet, François Saint-Pierre, etc. La revue publie aussi des articles de traditionalistes étrangers, tels que le brésilien Gustavo Corção ou Charles De Koninck. On trouve également des personnalités issues de la gauche, devenues anticommunistes et catholiques (Henri Barbé, Georges Dumoulin, Georges Sauge, Achille Dauphin-Meunier). La revue organise une réunion en mars 1975 avec ses collaborateurs traditionalistes et des personnalités ayant participé de manière significative au combat pour l'Algérie française, comme le général Raoul Salan, le colonel Antoine Argoud.
Orientations
Itinéraires était avant tout une revue de réflexion, au service des conceptions catholiques traditionalistes. Elle entendait lutter en priorité contre le « modernisme », le progressisme chrétien, la gauche chrétienne et ses collusions avec le socialisme et le communisme, les réformes qui ont suivis le Concile Vatican II, etc. Elle a donc apporté un soutien sans faille au combat mené par Mgr Marcel Lefebvre, même si certains contributeurs ont désapprouvé les sacres de 1988.
Liens externes
- Site des archives d'Itinéraires : [1]