Georges Pinault

De Metapedia
Aller à : navigation, rechercher

Georges Pinault, connu aussi sous le pseudonyme de Goulven Pennaod[1], né le 5 mars 1928 à Saint-Malo et décédé le 29 novembre 2000 à Paris, était un linguiste français, spécialiste des langues et cultures celtiques, spécialistes des études indo-européennes, ainsi qu'un militant nationaliste breton et européen.

Biographie

Georges Pinault grandit dans une famille de la gauche radicale-socialiste de Saint-Malo. Il apprend le breton assez jeune, après des études secondaires au collège de Saint-Malo, où ses parents tenaient un commerce.

Il milite déjà au Parti National Breton quand éclate la Seconde guerre mondiale. Après l'armistice, il opte pour les Jeunes de l’Europe Nouvelle, mouve­ment de scoutisme multiculturel créé à l’origine par le spor­­tif et écrivain Marc Augier. Après la guerre, il est arrêté et interné au camp de Sainte-Marguerite de Rennes, alors qu'il n'a que quinze ans. Il est condamné à cinq ans d'indignité nationale, avec interdiction de résider dans les cinq départements bretons, comme tant d'autres, mais étant mineur, il fut autorisé à devenir pensionnaire dans un lycée rennais. Il y reprit donc ses études, après l'été 1945 où il avait été libéré. Il passe encore son baccalauréat sous la surveillance des gendarmes.

Il part travailler à Paris dans une banque. Après un an passé au Pays de Galles, où il fréquente les partisans de l’Armée de Libération galloise et de l’IRA et où il fait toutes sortes de métiers, tour à tour vacher, employé d'un prêtre catholique..., avant de rentrer, fuyant précipitamment devant Scotland Yard sous l'accusation de « terrorisme »[2], il effectue son service militaire, puis il s'engage dans l'armée, et y reste faire carrière, notamment en Indochine. Il a ainsi participé à la bataille de Dien-Bien-Phu. Il accom­plira ensuite diverses missions au Maroc et en Afrique noire comme consultant en pacification et gestionnaire de res­sour­ces hu­maines avant de solliciter un congé pour conve­nances personnelles.

Revenu à la vie civile, il se lance dans des études de lin­­­guistique et d’archéologie, s’intéresse de près au calen­drier gaulois de Coligny. Devenu profondément païen dès sa prime jeunesse, hostile au totalitarisme communiste et à tous les matérialismes, rêvant d'une Bretagne libre et d'une Europe unie, il offre ses services aux revues culturelles et métapolitiques en rupture avec le système : Europe-Action, puis le De­venir européen d'Yves Jeanne et Nouvelle École.

Il publie des études érudites sur plusieurs langues anciennes rares, comme sur le vieux-breton (à l'École Pratique des Hautes Etudes) et sur le gaulois (entre autres travaux par la publication, en collaboration, du calendrier de Coligny, aux éditions CNRS, vers 1980). Il devient chargé de cours de gaulois à Lyon III en 1989.

Il est alors l'une des cibles des campagnes de haine orchestrées par la gauche universitaire contre les enseignants de l'Université Lyon III. En effet, la gauche lyonnaise, qui règne sur l'université de Lyon-II, considère depuis toujours Lyon-III comme une dangereuse concurrence droitière. Les professeurs de Lyon-III soupçonnés à tort ou à raison d'être liés au GRECE ou simplement d'« être de droite » (comme les linguistes Jean Haudry et Jean-Paul Allard, l'africaniste Bernard Lugan, le médiéviste Pierre Vial, l'économiste Bernard Notin et bien d'autres) vont tous être l'objet d'attaques de diverses formes. En 1990, il doit renoncer à son poste de chargé de cours associé.

Publications

Travaux de linguistique publiés en français

  • « Langues et littérature celtiques », in Nouvelle École, no 15, 1971, p. 17-36.
  • « Le calendrier gaulois de Coligny », in Les Celtes [numéro thématique], Nouvelle École, no 17, 1972, p. 48-59.
  • Inventaire du système consonantique du breton, Kêr Vreizh, 1973, 19 pages.
  • Leçons de moyen-breton, 1984.
  • Recueil des inscriptions gauloises, Tome III : Les calendriers (sous la direction de P.-M. Duval) ; P., Cnrs (supplément à Gallia, 45), 1986, 442 p.
  • « Quelques rois dans le Mabinogi », Études indo-européennes : Georges Dumézil in memoriam (vol. 2), sans date, p. 132-144.

Varia

  • « L’Alsace interdite », in Éléments, no 35, juin 1980.

Travaux de langue et de littérature publiés en langues bretonne et cornique

  • Darleadurioù kêr Vreizh, splet an henvrezhoneg evit ar yezh arnevez
  • Ur gudenn a vannouriezh : an tennañ ouzh an aerloc'hennoù (Un problème de balistique, le tir contre les missiles aériens) ; Preder, 1959.
  • Yezhadur berr ar c'herneveg (Précis de grammaire cornique) ; 1960.
  • avec Abeozen : Yezhadur nevez ar c'hembraeg (Nouvelle grammaire galloise) ; 1964.
  • Dornlevr krennvrezhoneg. Eil embannadur azveret (Manuel de moyen-breton) ; Plomelin, Preder, 1966 ; nouvelle éd., 1979.
  • Kentskrid d'ur studi frammadel eus ar brezhoneg (Introduction à une étude structurale du breton) ; 1966.

Travaux d'édition

Publiés en breton

  • Doue ha mem Bro, de Y.V. Joubioux ; 1973.
  • Bourrapted an tiegezh, de J.M. Heneu ; 1974.
  • Oberennoù klok', de Prosper Proux ; 1975.
  • Levr al labourer, adembannet ha skoueriekaet gant G.P.; Plomelin, Preder, 1979, 151 pages (édition du poème de Joakim Gwilhom : Livr el labourer, Vannes 1849, avec traduction en breton unifié en regard).
  • Passyon agan arluth - Pasion hon aotrou : barzhoneg kernevek eus ar 15t kantved testenn orin diwar…; Preder, 1978.
  • An Novelov ancien ha devot : les Noëls anciens et dévots (texte de 1650 accompagné d'une traduction française de G.P.) ; Preder, 1984, 175 pages.

Traduction

  • avec Alain Le Berre et Guy Étienne, « Le combat des arbrisseaux du Pseudo-Taliesin » , in Poésie Bretagne no 8, 1987, p. 23-39.

Bibliographie et littérature secondaire

  • Francis Favereau, « Goulven Pennaod, Jon Mirande et la Bretagne », Lapurdum, 5, 2000, 293-305.

Notes et références

  1. Il ne s'agit pas en fait d'un nom de plume, mais d'une bretonnisation du nom de Georges Pinault, ce qui correspond à une pratique courante alors chez les militants bretons.
  2. Francis Favereau, art. cit.