Fronte Nazionale (1990)
Fronte Nazionale était le nom d'une organisation politique italienne, fondée par Franco Freda en décembre 1990. Elle a été active jusqu'en 1993 et finalement dissoute en 2000.
Le mouvement
Franco Freda, figure du « traditionalisme révolutionnaire » avait passé 13 ans en prison et restait à l'écart des activités politiques, préférant se concentrer sur la formation culturelle d'un petit nombre. Alarmé toutefois par le développement de l'immigration extra-européenne, il place d'abord ses espoirs dans l'accession de l' « évolien historique » Pino Rauti à la tête du Mouvement social italien en janvier 1990. Mais les dissensions au sein du movimento et le jeu des tendances qui s'y manifestent le convainquent d'agir lui-même.
Le Fronte Nazionale est fondé le 21 décembre 1990, non comme un parti mais comme une communauté militante. La date choisie, le Solstice d'hiver, est hautement symbolique : elle entend souligner le caractère sacré. Les militants présents ont tous été personnellement sélectionnés par le Franco Freda, « Régent » de l'organisation, désigné pour 3 ans. La date fait aussi écho à la fondation du Movimento Politico Ordine Nuovo, fondé le 21 décembre 1969. La création est officialisée le 12 janvier à Ferrara.
Le nouveau mouvement est historiquement la première organisation politique italienne qui met au premier plan la question raciale, le problème de l'homogénéité ethnique et qui met en garde contre les conséquences à long terme de l'immigration extra-européenne massive incontrôlée.
La structure se définit ainsi dans ses statuts : « Le Fronte Nazionale est une association politique qui entend préserver les caractéristiques essentielles de l’État-nation, assumant incarner un Ordre social [...] Poursuivant le bien de la communauté nationale dans sa totalité et sa transcendance vis-à-vis du bien individuel et de l'intérêt privé, l'association a pour but de guider le bien transitoire de la communauté nationale actuelle - synthèse historique des générations passées, présentes et futures - au bien perpétuel de la nation. Dans cette perspective, le respect de l'homogénéité ethnique du corps social de l'État national revêt une signification fondamentale pour la société. »
Le symbole du FN est représenté par un monogramme, qui redéfinit l'acronyme F.N., en rouge, inséré dans le cercle blanc, ce dernier étant inclus dans un carré bleu.
Les fonctions structurelles de l'association sont exercées par les organes suivants : le « Régent », le comité de régence, le bureau de régence, le conseil des gestionnaires territoriaux et le conseil national.
Le rôle de représentation et de coordination de l'activité du Fronte Nazionale est confié à Franco Freda, qui assume le rôle de régent. Cesare Ferri est nommé régent suppléant.
Structure nationale
Des dizaines de militants rejoignent le Fronte Nazionale, coordonnés par des responsables locaux. En janvier 1993, la structure est réorganisée : Cesare Ferri, Aldo Gaiba, Gianfranco Nini et Vincenzo Campagna prennent en charge la coordination des bureaux territoriaux du Nord-Ouest, du Nord-Est, du Centre et du Sud. Il existe des sièges locaux à Milan, Varèse, Vérone, Padoue, Pordenone, Bologne, Ferrare, Rimini, Terni, Chieti, Naples, Salerne, Tarente, Catanzaro, Lamezia Terme, Catane et Pérouse.
Le Front national publie une revue d'études économiques, Antibancor, et le bulletin interne Rubric.
Dissolution
Le 8 juillet 1993, le parquet ordonne l'arrestation des cadres nationaux du Fronte Nazionale pour « reconstitution de parti fasciste » (loi Scelba) et « incitation à la haine raciale » (loi Mancino). 49 cadres sont arrêtés le 13 juillet.
En 1995, la cour d'assise de Vérone condamne le Régent Franco Freda à 6 ans de réclusion pour « incitation à la haine raciale ». La sentence est confirmée en 1998. En 1999, la Cour de cassation annule la sentence et reprend le procès. A l'issue du procès, en mai 1999, la Cour de Cassation condamne 41 accusés pour « violation de la loi Mancino ». Freda est condamné à 3 ans de détention, Ferri à 20 mois, Gaiba à 16 mois.
L'organisation est définitivement dissoute par décret du Conseil des ministres le 9 novembre 2000.
Bibliographie
- Carlo Taormina, Un delitto di eresia, Padoue, Edizioni di Ar, 1998.
- Chiara Stellati, Una ideologia dell'Origine. Franco Freda e la controdecadenza, Padoue, Edizioni di Ar, 2001.
- Francesco Ingravalle, L'automa della legge, Padoue, Edizioni di Ar, 1999.
- Franco G. Freda, Il Fronte Nazionale, Padoue, Edizioni di Ar, 1994.
- Franco G. Freda, L'albero e le radici, Padoue, Edizioni di Ar, 1996.
- Franco G. Freda, I lupi azzurri. Documenti del Fronte Nazionale, Padoue, Edizioni di Ar, 2000.
