Emmanuel Malynski

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Emmanuel Malynski, né le 8 avril 1875 et mort le 17 mai 1938 à Lausanne, est un essayiste polonais d'expression française.

Réédition anglaise (2016) de l'ouvrage majeur de Malysnski, publié avec la préface de Julius Evola.

Biographie

Né dans une Pologne sous territoire russe, il deviendra polonais à l'indépendance. Il portait le titre nobiliaire de comte.

Emmanuel Malynski était l'ami de Léon de Poncins avec qui il rédigea La Guerre Occulte, son ouvrage le plus connu paru en 1936, qui est un résumé établi par de Poncins des thèses exposées dans les nombreux livres formant le cycle de La Mission du peuple de Dieu et qui se présente jusqu'au chapitre IX comme une reprise d'un précédent ouvrage, La Grande Conspiration mondiale. Dès sa parution, l'ouvrage attire l'attention de Julius Evola qui le traduisit en italien.

Publications

  • avec Léon de Poncins, La Guerre Occulte, 1940
  • Capital et propriété, Éditions Saint-Remi,
  • Le Peuple-Roi, Editions Saint-Remi
  • Pour sauver l'Europe, Editions Saint-Remi
  • Le Système économique de l'avenir, Editions Saint-Remi
  • Peuples, voulez-vous manger ou être mangés ?, Editions Saint-Remi
  • Sur la Foi. Sur l'Amour. Sur la haine., Editions Saint-Remi
  • La Gauche et la Droite, Editions Saint-Remi
  • Cycle La Mission du Peuple de Dieu, 25 vol.

Articles

  • avec Léon de Poncins, « La Sainte Alliance - Metternich, champion de la Contre-révolution - Nationalisme et universalisme » (extraits des chapitres II et III du livre La Guerre occulte), paru in : Les deux Etendards, no 3, mai-août 1989, p. 28-32.
  • « L'affaire Dreyfus et les enseignements qui en découlent » (extraits du livre Le Triangle et la croix, 1928), paru in : Les deux Etendards, no 3, mai-août 1989, p. 33-40.

Texte à l'appui

Emmanuel Malynski, métaphysicien de la Guerre occulte, par Edouard Rix

« Le monde est gouverné par de toutes autres personnes que ne l'imaginent ceux dont le regard ne se porte pas derrière les coulisses ». Rien ne saurait mieux résumer Les travaux d'Emmanuel Malynski que cet aveu de Benjamin Disraeli.

« Homme de sport, escrimeur réputé, pilote d'avion de la première heure, parlant et écrivant plusieurs langues avec une égale perfection, doué d'une culture prodigieuse et universelle, il n'est pour ainsi dire pas un coin du monde qu'il n'ait visité et étudié »[1]. C'est en ces termes que son ami et continuateur Léon de Poncins dresse le portrait du comte Emmanuel Malynski, au lendemain de sa mort, survenue, à Lausanne, le 17 mai 1938. Sur un plan plus doctrinal, il précise à son sujet: « Un des premiers, il a pénétré l'essence métaphysique du mouvement révolutionnaire, montrant qu'il s'agissait d'une guerre religieuse, du choc séculaire et international de deux conceptions antagonistes du monde »[2].

Un théoricien apocalyptique de la contre-révolution

Style « incisif », « sens de la formule », « profondeur d'intuition métapolitique dans les prémisses doctrinales », « lucidité d'analyse »[3]. Telles sont, d'après l'éditeur italien Giorgio Freda, les qualités de l'œuvre prolifique - plusieurs dizaines de volumes - d'Emmanuel Malynski. Partant de l'hypothèse d'un combat incessant, sur la scène du monde, de deux principes intrinsèquement opposés et totalement irréconciliables, le Bien et le Mal, la Vérité et le Mensonge, la Tradition et la Subversion, l'aristocrate polonais s'est livré à une étude minutieuse des étapes du processus subversif menant à notre monde moderne et désincarné. Plus qu'historien, il se veut philosophe de ] 'Histoire, se rattachant en cela à cette famille de pensée que le juriste et politologue Carl Schmitt a appelée les « auteurs apocalyptiques de la contre-révolution » (« die Apokalyptiker der Gegen-revolution » ). Dans la lignée d'un Joseph de Maistre ou d'un Juan Donoso Cortès.

Loin de croire, comme certains naïfs, que les révolutions sont des «mouvements spontanés», il est persuadé que l'involution moderne résulte d'un véritable «plan » soigneusement élaboré par ceux qui mènent une véritable «guerre occulte» contre le monde de la Tradition. D'où sa conviction qu'il faut opposer à l'Internationale de la Subversion, qu'elle soit capitaliste ou collectiviste -Rothschild ou Marx, quelle différence ?-, une Internationale de la Tradition. Metternich le premier, ayant bien saisi le caractère profondément unitaire de tous les courants subversifs, n'essaya-t-il pas de « grouper tous les siens(. .. ) en un front unique sans distinction de nationalité»? Malynski ajoute, admiratif: « C'était une innovation (. .. ) créatrice dans le domaine politique, qu'on peut résumer en ces quelques mots : "désormais en Europe plus d'ennemis à droite", et ce qui en est le corollaire: "tout ce qui est à gauche, ou simplement hors de la droite intégrale, est l'ennemi". Sur ce terrain, Metternich se rencontre avec Lénine, mais il ne se rencontre avec aucun des conservateurs contemporains »[4].

La guerre occulte

L' œuvre la plus connue de Malynski a pour titre La Guerre occulte[5]. Parue en 1936, il s'agit d'un résumé, établi par de Poncins, des thèses exposées dans les nombreux livres formant le cycle de La Mission du Peuple de Dieu, qui se présente jusqu'au chapitre IX comme une reprise pure et simple d'un précédent ouvrage, La Grande conspiration mondiale[6].

Dès sa parution, La Guerre occulte attire l'attention de Julius Evola qui la traduit en italien et lui rédige une introduction[7]. Le philosophe romain résumera ainsi la thèse de Malynski: << Alors qu'on reconnaît que toutes le maladies de l'organisme individuel proviennent de bactéries, on prétend que les maladies du corps social, c'est-à-dire les révolutions et les désordres, sont au contraire des phénomènes spontanés, qu'elles naissent d'elles-mêmes au lieu d'être produites par des agents invisibles comparables aux microbes et aux gènes pathogènes qui agissent dans l'organisme de l'individu »[8]. L'on retrouvera ultérieurement ce concept de «guerre occulte» dans l'œuvre d'Evola, qui le définira comme «la guerre menée dans l'ombre par ce que l'on peut appeler, d'une façon générale, les forces de la Subversion mondiale, avec des moyens et dans des circonstances dont l'historiographie courante ignore tout. Il relève d'une vue tridimensionnelle de l 'Histoire qui, outre les deux dimensions de surface comprenant les causes, les faits et les acteurs apparents, considère aussi la dimension en profondeur, souterraine, où se meuvent des forces, des influences, dont l'action est souvent décisive et qui ne peuvent se ramener au seul plan humain, individuel ou collectif ». Pour Evola, une telle vision « ne saurait s 'établir que sur une métaphysique de l 'histoire à base dualiste, telle que la connurent plusieurs traditions antiques »[9], à savoir la lutte des « forces du cosmos » contre les « forces du chaos ».

L'unité d'action anti-bourgeoise

Malynski est avant tout un ennemi irréductible de la civilisation du Tiers-Etat, caractérisée par l' accession au pouvoir de la bourgeoisie. D'où des propos qui peuvent sembler iconoclastes sous la plume d'un contre-révolutionnaire intransigeant. En effet, dans L' Empreinte d'Israël[10], publié en 1926 , il n'hésite pas à relever « une certaine affinité profonde entre ce qu'on appelle l'extrême-droite et l'extrême-gauche, car quelque étrange que cela paraisse, ce sont précisément les deux partis de l'échiquier social contemporain entre lesquels, si l'on ne regarde pas superficiellement, il n'y a pas, en réalité, d'irréductible intérêt, ni d'antithèse d'aspiration. Par contre, cette irréductibilité et cette antithèse existent nécessairement des deux côtés à l'égard du bourgeois ». D'où son appel à l' unité d'action anti-bourgeoise: « Contre ce bloc de l'insolence démocratique, de la rapacité financière et de la domination judaïque, il devrait y avoir le bloc de l'extrême-gauche et de l'extrême-droite ».

Dès lors, l'on comprend mieux la redécouverte enthousiaste dont Malynski fut l'objet , dans les années 70, de la part d'un courant de la droite radicale italienne. Son principal animateur, Giorgio Freda, ne s'était-t-il pas adressé, dès 1969, à l'ultra-gauche extra-parlementaire, en lui proposant « une loyale unité d'action dans la lutte contre la société bourgeoise»[11], estimant qu'il n'y avait pas d'opposition fondamentale entre l'extrême-gauche et l'extrême-droite d'alors ?

Bibliographie

  • Edouard Rix, « Emmanuel Malynski, métaphysicien de la Guerre occulte », in : Réfléchir et agir, n°18, automne 2004, p. 48-49.
  • François Maistre, « Un grand contre-révolutionnaire "oublié" : Emmanuel Malynski », suivi d'un « Essai de bibliographie d'Emmanuel Malynski », in : Les Deux Étendards, no 3, mai-août 1989, p. 11-21 et 22-27.

Liens externes

  • édition en ligne de La Guerre occulte : [1]

Notes et références

  1. Malynski et Léon de Poncins, La Guerre occulte, édition hors commerce, 7940, p. IX-X
  2. ibid.
  3. G. Freda, Appunto dell 'editore, in E. Malynski, Fedeltà feudale e dignità umana, Ar, Padoue, 1976.
  4. E. Malynski et L de Poncins, op. cit., p 9-70.
  5. E. Malynski et L. de Poncins, La Guerre occulte, Beauchesne, Paris, 1936.
  6. E. Malynski, La Grande conspiration mondiale, Cervantès, Paris, 1928.
  7. E. Malynski, La Guerra occulta, Hoepli, Milan, 1939.
  8. Julius Evola, Les Hommes au milieu des Ruines, Pardès-Trédaniel, Puiseaux-Paris, 1984, p. 185.
  9. ibid, p. 187-182.
  10. E. Malynski, L'Empreinte d'Israël, Cervantès, Paris, 1926. Réédité en italien sous le titre Il proletarismo, fase suprema del capitalismo, Ar, Padoue, 1979.
  11. G. Freda, La Désintégration du Système, supplément au n°9 de Totalité, Paris, 1980, p 45.