Carl Ludwig Dyrssen

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Carl Ludwig Dyrssen, né le 7 mai 1888 à New York aux États-Unis et décédé le 19 août 1957 à Goslar en Basse-Saxe en République fédérale d'Allemagne, était un journaliste et un auteur allemand, associé à certains courants de la Révolution conservatrice allemande.

Biographie

Carl Ludwig Dyrssen naît en 1888 à New York d'un père originaire la Frise.

A partir de 1908, il effectue des études de philosophie et de science politique aux universités de Paris, Jena, Munich, Strasbourg et Marbourg.

Il participe à la Première guerre mondiale comme officier.

Après la guerre, il reprend ses études. En 1922, il obtient un doctorat en philosophie en soutenant la thèse Bergson und die deutsche Romantik (Bergson et le romantisme allemand).

La même année, il devient rédacteur en chef de l' Oberhessische Zeitung à Marbourg. Il quitte ce journal pour prendre le même poste en 1923 aux Frankfurte Nachrichten, en 1925 au Pommersche Tagespost à Stettin et en 1930 au Schlesische Zeitung à Breslau.

En 1939, il est mobilisé comme officier.

Après la fin de la guerre, il se réfugie avec sa famille à Goslar, où il travaille comme journaliste indépendant. En mai 1946, il est l'un des fondateurs de l'université populaire locale.

Une certaine conception de la prussianité

Les thèses principales de Dyrssen sont développées dans son ouvrage Die Botschaft des Ostens. Fascismus [sic!], Nationalsozialismus und Preußentum, paru en 1933.

Pour Dyrssen, il existerait deux mondes opposés, plus ou moins séparés par le Rhin : l'« Orient » et l'« Occident ». L'« Occident » serait le monde du libéralisme, de la démocratie, de l'internationalisme et du capitalisme, mais aussi le principe de l'individualisme à l'intérieur et de l'impérialisme à l'extérieur. L'« Orient », germanique, représenterait un Etat essentiellement agraire, , l'esprit social, une économie de consommation directement liée au sang et au sol. La Grande Guerre de 1914-1918 aurait constitué un assaut de l'Occident libéral et financier contre cet « Orient ».

Dyrssen oppose ensuite le fascisme, vu comme un « courant réformiste-romain », et le national-socialisme, vu comme un courant « germanique-révolutionnaire ». Le fascisme ne romprait pas avec l'individualisme occidental et mènerait à un capitalisme autoritaire soutenu par l'Etat « impérialiste ». Le courant « germanique-révolutionnaire », lui, remonterait au « Los von Rom ! » luthérien et aux révoltes paysannes, vue comme présocialistes, et à un « prussianisme mystique ». Adolf Hitler se trouverait face à une alternative : fascisme ou socialisme national.

L'influence de Dyrssen sur la vie intellectuelle et politique allemande, ou sur le Troisième Reich, semble être restée plutôt faible. L'auteur et les thèses émises dans son principal ouvrage sont surtout connues pour les critiques sévères que leur a administrées Julius Evola, qui souligne chez lui une approche unilatérale, économiste et, surtout, une profonde méconnaissance de la tradition indo-européenne, de la tradition allemande, de l'idéal gibelin et de la prussianité. Les jugements de Dyrssen sur le fascisme italien sont loin de toute analyse réelle. Evola démontre aussi que Dyrrsen est incapable de distinguer personnalité et individualité. En synthèse, « Dyrssen appelle "Occident" ce qui n'est qu'une décadence récente de l'Occident véritable, traditionnel; et lorsqu'il tente de nous faire rentrer dans une telle décadence, en s'appuyant sur tous les prétextes au nom de l'anti-Rome, la vérité c'est que ses points de référence, précisément, doivent être qualifiés d'"occidentaux", au sens de cette perversion et de cette décadence récente ». Evola voit chez Dyrssen le représentant d'une certaine potentialité négative du national-socialisme, que l'on retrouve partiellement chez Walther Darré : « anti-aristocratie, socialisme, fumeuse tradition "nordique" comme prétexte pour une antitradition, grossière passion antiromaine débouchant dans des attitudes philobolcheviques »[1].

Publications

  • Hamann und Oetinger. Ein Beitrag zur Geschichte des deutschen Protestantismus, in: Die Zeitwende. 1. Jahrgang, 1925, S. 376–396.
  • Die Botschaft des Ostens. Fascismus [sic!], Nationalsozialismus und Preußentum, Verlag Wilhelm Gottlieb Korn, Breslau, 1933[2].
  • Die Jahrhunderthalle das Nationaldenkmal. In: Schlesische Monatshefte, 11, Graß, Breslau 1934, S. 81–92.
  • Besinnung über dem Abgrund. Gedanken zur geistigen Krise der Gegenwart, Verlag Deutsche Volksbücherei, Goslar, 1948, 38 p.
  • Wegbereiter der Vernunft. Ein philosophisches Lesebuch, Westermann, Braunschweig, 1949.

Bibliographie

  • Dyrssen, Karl, in: Deutsches Literatur-Lexikon, Band 3: Davidis–Eichendorff, De Gruyter, 1971.
  • Günter Scheel: Dyrssen, Carl Ludwig, Dr, in: Horst-Rüdiger Jarck, Günter Scheel (Hrsg.), Braunschweigisches Biographisches Lexikon – 19. und 20. Jahrhundert, Hahnsche Buchhandlung, Hannover 1996, p. 149.
  • Dyrssen, Carl Ludwig, in: Rudolf Vierhaus (Hrsg.), Deutsche Biographische Enzyklopädie (DBE), 2, Band 2, Brann–Einslin, De Gruyter, Berlin 2005, p. 786.
  • Armin Mohler, La Révolution conservatrice en Allemagne, 1918-1932, Editions Pardès, Puiseaux, 1993, p. 606.

Notes et références

  1. Julius Evola, « Le nazisme sur le chemin de Moscou ? [1935] », in : Essais politiques : idée impériale et nouvel ordre européen, économie et critique sociale, germanisme et nazisme, trad. Philippe Baillet, Pardès, 1988, 386 p., p. 307-319.
  2. La préface de l'ouvrage est datée de l'automne 1932 mais le livre ne paraît qu'en 1933.