Paganisme

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Attitude philosophique et/ou religieuse, généralement polythéiste et panthéiste, à l'antipode des religions révélées du Salut comme des dogmes monothéistes religieux ou laïcs, ou encore du matérialisme occidental.

Le paganisme aujourd'hui

Etat des lieux

Pour Christopher Gérard, un des principaux connaisseurs (de l'intérieur) du paganisme : « Le paganisme, en tant que vision du monde cohérente [...] est fidélité à la lignée, considérée dans le cadre d'une très longue mémoire, enracinement en des terroirs multiples et ouverture à l'invisible [...], participation active au monde, équilibre recherché entre microcosme et macrocosme. Le Paganisme est la religion naturelle par essence, la religion de la nature et de ses cycles éternels, la plus ancienne du monde car "née" avec lui ; si tant est que notre monde soit jamais né. Loin d'être une marotte réservée à quelques farfelus, une élégante nostalgie pour quelques lettrés réfugiés dans quelque mythique âge d'or, j'ose affirmer que le paganisme est en passe de devenir la première des religions »[1].

Il chiffre à 1500 millions le nombre de païens sur les cinq continents, ce qui en fera bientôt le premier groupe religieux mondial. C. Gérard ajoute : « Sans tomber dans un moralisme étroit [...], le paganisme vécu me paraît incompatible avec tout ce qui rabaisse l'homme. Exaltation de la vie, de l'élan éternel, il doit déboucher sur le refus de tout ce qui asservit : les drogues, toute forme de dépendance, tout genre de vie malsain ».

Vrais et faux paganismes : nécessité d'une définition

Autrement dit, le paganisme vécu n'est pas déstructuré, ni lié de près ou de loin aux mœurs laxistes et anti-vitalistes de l'Occident actuel, comme voudraient le faire croire certains prélats d'aujourd'hui. La Gay Pride n'a rien d'une bacchanale païenne ! D'autre part, le paganisme n'est nullement superstitieux et platement ritualiste, alors que l'islam (la croyance qui lui est le plus opposée) l'est au plus haut point.

De son côté, Pierre Vial a pu écrire que le paganisme n'est pas antichrétien mais à la fois achrétien et post-chrétien. Il ajoute : « Etre païen, c'est refuser cette inversion des valeurs que Nietzsche dénonce dans le christianisme. C'est prendre pour modèle le héros et non le martyr. Le dolorisme chrétien m'a toujours révulsé. Célébrer la valeur rédemptrice de la souffrance me paraît relever tout simplement du masochisme ».

Il faut ici remarquer qu'aujourd'hui les chrétiens modernistes célèbrent l'ethnomasochisme et le culpabilisme européen face à l'immigration de colonisation ; ils célèbrent aussi, en tous domines, le « devoir de repentance ».

Pierre Vial ajoute : « Exalter le chétif, le souffreteux, le malingre me paraît malsain et je lui préfère l'idéal grec appelant l'athlète au dépassement permanent, ou encore le stoïcisme d'un Marc-Aurèle. Mais le paganisme ne doit pas être confondu avec l'anticléricalisme ou l'athéisme. Un autre point important : une définition purement intellectuelle du paganisme [...] est insatisfaisante. Elle est certes nécessaire mais pas suffisante [...]. Or le paganisme, pour exister, doit être vécu. Et cela passe par els gestes les plus simples de la vie. Le paganisme se définit d'abord en référence au sacré. [...] Le paganisme affirme d'immanence du sacré [...] »[2].

Pour ces deux auteurs, le paganisme est donc l'authentique « religion », plus que les monothéismes, puisqu'il « relie » les hommes d'une même communauté entre eux et ces derniers à un cosmos où le divin est partout, où les divinités ne sont pas séparées, dans les nuées d'un monde « profane ».

De même le gnosticisme, dont s'inspire la franc-maçonnerie, n'a rien à voir avec le paganisme.

Les traits communs

Les traits fédérateurs de tous les paganismes sont : la présence du sacré et du surnaturel au sein de la nature, une conception cyclique ou sphérique du temps (au rebours des eschatologies du Salut ou du progrès, dans lesquelles le temps est linéaire et se dirige vers une fin de l'histoire); le refus de considérer la nature comme une « propriété » de l'homme qu'il pourrait exploiter et détruire à sa guise ; l'alternance de la sensualité et de l'ascèse ; l'apologie constante de la force vitale (le « oui à la vie » et la « Grande Santé » du Zarathoustra de Nietzsche); l'idée que le monde est « incréé » et correspond au fleuve du devenir, sans commencement ni fin ; le sentiment tragique de la vie mais le refus de tout nihilisme ; le culte des ancêtres, de la lignée et de l'identité biologique et culturelle de son peuple ; le refus de toute Vérité révélée et universelle et donc de tout fanatisme, de tout dogmatisme et de tout prosélytisme de contrainte.

Les imposteurs

A ce propos, il faut se méfier des discours de certains soi-disant païens qui soutiennent que le paganisme serait « tolérance absolue », au nom d'un « polythéisme social ». Ces gens-là, par exemple, partagent avec l'Eglise postconciliaire œcuméniste et humanitariste, l'approbation de l'accueil de tous les immigrés, l'« accueil » de l'islam, ou encore un refus de combattre la décadence des mœurs. Ce pseudo-paganisme de clercs laïcs donne de l'esprit païen une image gauchie. En effet, le paganisme tel que croient les défendre certains publicistes est un pseudo-paganisme purement négatif et réactif, un judéo-christianisme en creux, un anticatholicisme passionnel.

Il ne s'agit en rien d'une philosophie de la vie, mais d'une attitude de ressentiment. D'ailleurs ces pseudo-païens, faute de vraie culture, n'ont jamais pu définir ni évidemment vivre positivement leur prétendu « paganisme ». Ce faux paganisme débouche donc de manière totalement absurde sur le pro-islamisme (alors que le Coran réserve aux païens - les « idolâtres » - le sort des moutons de l'Aïd-el-Khébir) et sur l'égalitarisme de la tolérance absolue envers toutes les déviances, ce, au nom d'un « polythéisme social » purement casuistique (homophilie, antiracisme, ethnopluralisme, tribalisme, etc.). Ce n'est pas la peine de critiquer l'Eglise pour se retrouver exactement sur les mêmes positions objectives que le pape François et l'humanitarisme postconciliaire décadentiste.

Présence païenne

Il faut affirmer tout au contraire que le paganisme est par essence partisan de l'ordre social, reflet de l'ordre cosmique; il est également opposé à la fusion des peuples et aux mélanges, ainsi qu'à l'individualisme massificateur. La vision païenne du monde est organique et holiste, et considère le peuple sous l'angle d'une communauté de destin apparentée et hiérarchisée. Comme on le vit dans le paganisme grec, la notion de Cité, soudée par le patriotisme et l'identification ethnique (reflet de la diversité des divinités et de la nature), semble fondamentale dans cette vision du monde. De même, la notion nietzschéenne de volonté de puissance est parfaitement compatible avec le paganisme, à condition qu'elle respecte l'ordre naturel et cosmique, et qu'elle ne s'apparente pas à une hybris aveugle et frénétique du court-terme.

En Europe, le paganisme - qui fut son ancienne religion, avant l'arrivée du christianisme - est présent de trois manières : d'abord, un paganisme « philosophique » (ou néo-paganisme), avec ses composantes helléniques, romaines, germaniques, scandinaves, etc., qui ne s'accompagne nullement d'une croyance en des dieux personnifiés mais plutôt d'une vision sacrale, polythéiste et panthéiste du monde, dans lequel les divinités sont des allégories éternelles, représentant les multiples facettes de la vie et du cosmos : ce paganisme connaît de nombreux rites communautaires liés aux moments de la vie et aux cycles saisonniers ; il se repère aussi dans l'art européen de puis de nombreux siècles ; puis on remarque un paganisme « sauvage », qui va du New Age (qu'on peut aussi qualifier de pseudo-paganisme) au bouddhisme européanisé. Signalons aussi dans 'arsenal des faux paganismes : le paganisme intellectualisant, qui n'est souvent qu'un athéisme mâtiné d'anticatholicisme haineux, les « païens de salon » selon l'expression de C. Gérard, et enfin, un paganisme souterrain et implicite présent dans le catholicisme traditionnel et l'orthodoxie, notamment dans les cultes polythéistes qu'ils impliquent.

Il n'y a pas d'« Eglise » païenne. Le paganisme n'est pas sociologiquement unifié, il faut plutôt parler des paganismes. Le mot d'ailleurs es un peu ambigu puisque, forgé par les Chrétiens, il désigne la religion des paysans (pagani).

Il convient de noter que les sectes n'appartiennent nullement au paganisme et à sa philosophie, mais à des dérivés des religions mystiques monothéistes du Salut.

Paganisme et christianisme

Les païens doivent aujourd'hui avoir la sagesse et l'intelligence de ne pas rejeter a priori les chrétiens traditionnels, et vice-versa, car la lutte contre l'ennemi commun est plus importante. Il ne doit y avoir en ce domaine aucun sectarisme, mais un compromis historique. En revanche, avec le judéo-christianisme de gauche postconciliaire, aucune entente n'est possible.

Le principal reproche des païens aux chrétiens, qui fut formulé par Pierre Vial, Giorgio Locchi et Louis Rougier, c'est qu'aux racines du christianisme, se trouvent l'universalisme et l'égalitarisme, ainsi que le progressisme du « sens de l'histoire » ; en sorte que les idéologies totalitaires du Salut, le libéralisme mondialiste de la fin de l'histoire et l'humanitarisme qui désarme l'Europe ne seraient que des formes laïcisées du christianisme. L'universalisme, par exemple, s'est mué en cosmopolitisme laïc, et le caritarisme chrétien en humanitarisme masochiste. Il est malheureusement évident que le caritarisme universel, issu du judéo-christianisme, et fondamentalement rejeté par la vision païenne du monde, est à la source du désarmement moral des sociétés européennes, de leur manque de combattivité face à l'invasion colonisatrice du tiers-monde.

De même, en situant Dieu hors de l'univers et en déclarant ce dernier profane, le judéo-christianisme a préparé la voie au matérialisme athée. Les chrétiens traditionalistes répondent, suivant Augustin et Thomas d'Aquin, que l'égalité et l'universalité des humains devant Dieu ne sont pas destinées à être appliquées dans la Cité, mais dans l'au-delà, après le Jugement dernier.

Il faut néanmoins reconnaitre que le virus égalitaire, universaliste et anti-nationaliste (anti-civique) des premiers chrétiens, qui avait été neutralisé par l'Eglise médiévale, celle de la chevalerie, est revenu en force avec l'Eglise postconciliaire moderne. L'Eglise chrétienne traditionnelle, en effet, qu'elle soit catholique ou orthodoxe, incorpore d'importants éléments païens, notamment le polythéisme de la Sainte Trinité, le culte des Saints et de la Vierge, etc. Mentionnons aussi que, de Pélage à Teilhard de Chardin, en passant par Giordano Bruno, fort nombreux furent les hommes d'Eglise qui tentèrent une synthèse entre christianisme européen et paganisme.

Nécessité d'un « compromis historique »

L'essentiel aujourd'hui est d'affronter l'ennemi commun, l'islam, le plus abstrait, le plus intolérant, le plus dangereux des monothéismes (modèle fondateur du totalitarisme, bien avant le communisme), dont malheureusement la hiérarchie catholique se faire de manière suicidaire la collaboratrice, et les pseudo-païens intellectualistes les alliés objectifs par leurs fumeuses théories sociales « ethnopluralistes ». Il est normal de constater que, probablement, en Europe et en Inde, au cours du XXIème siècle, ce seront les authentiques païens qui combattront en première ligne contre la religion totalitaire du désert - et non point les clercs catholiques ni les laïcs républicains.

Il serait vain d'instrumentaliser le paganisme et d'en faire une sorte de « religion politique ». Le paganisme est d'abord une attitude intérieure, une position philosophique et spirituelle, un choix de valeurs, mais en aucun cas il n'a vocation, en Europe, à devenir une religion instituée, une « nouvelle Eglise ». Le catholicisme européen, avant qu'il ne fût désacralisé par Vatican II, avec comme conséquence évidente une perte d'audience considérable, incluait d'ailleurs, par syncrétisme, de considérables éléments païens, au point que certains théologiens modernes l'accusent de « pagano-catholicisme », même reproche que lui adressèrent en leur temps Calvin et Luther. L'orthodoxie slavo-hellénique actuelle n'a pas perdu ses réminiscences païennes.

L'alliance historique des païens-philosophes authentiques, qu'ils s'inspirent e la Grèce, de Rome ou de l'Inde, avec le christianisme traditionnel européen, est la condition indispensable d'une lutte impitoyable, d'une part contre la gnose maçonnique, d'autre part contre l'obscurantisme du colonisateur musulmans et, en troisième lieu, contre le virus du matérialisme.

Citation

« Le nom de “païen” est un terme injurieux et ignoble, dérivé du latin paganus, qui signifie un rustre, un paysan. Quand le Christianisme eut entièrement triomphé du polythéisme grec et romain et que, par l'ordre de l'empereur Théodose, on eut abattu dans les villes les derniers temples dédiés aux Dieux des Nations, il se trouva que les peuples de la campagne persistèrent encore assez longtemps dans l'ancien culte, ce qui fit appeler par dérision pagani ceux qui les imitèrent. Cette dénomination, qui pouvait convenir, dans le Ve siècle, aux Grecs et aux Romains qui refusaient de se soumettre à la religion dominante de l'Empire, est fausse et ridicule quand on l'étend à d'autres temps et à d'autres peuples ».

Fabre d'Olivet, Examens des "Vers Dorés" de Pythagore : [1].

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

Notes et références

  1. Christopher Gérard, Parcours païen, L'Age d'Homme
  2. Pierre Vial, Une Terre, un Peuple