Sacré

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Qualité de toute valeur collective transcendante capable, par des rites ou des symboles, de provoquer une mobilisation psychologique.

Le lien du sacré

Le sacré est le dépassement de soi-même, l'appel à une dimension supérieure, quelles que soient les croyances qu'on adopte. Il peut être ou non empreint de divin et ne s'attache à aucune religion particulière.

Le sacré est l'attribut d'un phénomène ou d'un mouvement de conscience dont la nature est tout à la fois de porter un sens puissamment mobilisateur, de créer un lien religieux et spirituel, et d'engendrer une valeur telle qu'elle incite à la distance, (et/ou) au mystère, (et/ou) à l'intensité comprise comme fulguration, comme embrasement intérieur.

Notion essentiellement païenne - et dénoncée comme telle aujourd'hui par certains auteurs judéo-chrétiens (B.-H. Lévy) - le sacré se différencie de la "sanctification" du christianisme, qui ne renvoie qu'à l'obéissance à une loi manichéenne. Le peuple, la guerre, la mort, l'éros, la souveraineté peuvent devenir, dans des circonstances précises, porteurs de sacralité. De même que chaque fonction avait son dieu dans le polythéisme, de même dans notre vision-du-monde non-dualiste, toute activité humaine, étant polymorphe, est porteuse à la fois de sacré et de profane (cf. antiréductionnisme). C'est d'ailleurs le christianisme qui, historiquement, a introduit la distinction entre sacré et profane dans les sociétés européennes. Dans le paganisme traditionnel, la nature est productrice de sacré que l'homme recueille (alors que dans la Bible, elle est profane); dans le polythéisme moderne, caractérisé par la conscience faustienne, où l'homme se fait démiurge, ce dernier devient maître du sacré et non plus seulement son interprète (cf. sens). Par exemple, le risque et l'aventure, ressentis par un peuple qui choisit d'affronter un défi, constituent des éléments de cette immanence et de cette maîtrise du sacré. C'est vrai pour chacun de nous car le sacré est en nous - si nous le voulons.

L'Europe et le déficit du sacré

La civilisation actuelle est désacralisée, désenchantée ; le sacré y a été travesti et récupéré, sous forme de simulacres, par un bazar de superstitions New Age inspirées d'une mystique d'origine américaine.

Le drame de l'Europe actuelle, la cause de la crise qu'elle traverse et de son déclin ethno-démographique sont en partie imputables à un déficit de sacré. Face à l'islam conquérant, dont l'un des moteurs est la foi religieuse (quel que soit le jugement que l'on porte sur cette dernière), les Européens n'ont plus de motivation collective intérieure; le seule ressort qui leur reste est strictement immanent : le désir de maximiser leur consommation, la possession de signes de richesse. En elles-mêmes, ces aspirations sont parfaitement naturelles (l'opulence matérielle fait intégralement partie de la psychologie humaine) mais demeurent insuffisantes pour insuffler des forces vives à une culture et à un peuple.

Prenons l'« art contemporain » : sa dégénérescence évidente provient du fait, non pas tellement que l'artiste n'ait plus de « talent » ou de savoir-faire esthétique, mais qu'il ne veut plus en avoir, parce qu'il ne possède plus le sens du sacré, c'est-à-dire d'inspiration, cette flamme intérieure qui devrait le relier à l'invisible. Ce déficit de sacré est éa conséquence du règne généralisé de l'esprit bourgeois, mais aussi de l'abandon par le christianisme (protestant et postconciliaire) de la dimension sacrale qu'il avait héritée du catholicisme médiéval, lui-même inspiré par le paganisme.

Les éléments essentiels du sacré sont le culte des morts et des ancêtres, les fêtes calendaires, les rites de la naissance des enfants, etc., c'est-à-dire tout ce qui rend transcendant la perpétuation de la lignée-du-peuple. En ce sens, le sacré n'est pas une notion éthérée, radicalement séparée du « profane », mais un lien vertical entre la vie, la réalité biologique, et ce qu'on pourrait, faute de mieux, appeler l'âme.

Le sacré est inconcevable sans un lien permanent entre les ancêtres, dont on recueille l'héritage, et les descendants qui ont autant d'importance que les générations présentes, idée qui apparaît absurde et incompréhensible à la mentalité contemporaine.

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