Waffen-SS
Le terme de Waffen-SS était une branche de la Schutzstaffel (SS), créée en 1940 et distincte de l' Allgemeinen SS (SS générale).
Sommaire
- 1 Histoire
- 2 Une « Internationale » antibolchévique ou une armée européenne transnationale
- 2.1 Les volontaires étrangers
- 2.1.1 Albanie
- 2.1.2 Belgique
- 2.1.3 Bulgarie
- 2.1.4 Bohême et Moravie
- 2.1.5 Croatie
- 2.1.6 Danemark
- 2.1.7 Estonie
- 2.1.8 Finlande
- 2.1.9 France
- 2.1.10 Hongrie
- 2.1.11 Inde
- 2.1.12 Italie
- 2.1.13 Lettonie
- 2.1.14 Pays-Bas
- 2.1.15 Norvège
- 2.1.16 Roumanie
- 2.1.17 Espagne
- 2.1.18 Union soviétique
- 2.1.19 Suède
- 2.1.20 Suisse
- 2.1.21 Serbie
- 2.1.22 Royaume-Uni
- 2.1 Les volontaires étrangers
- 3 Documents
- 4 Bibliographie
- 5 Notes et références
Histoire
Une « Internationale » antibolchévique ou une armée européenne transnationale
A ses débuts, en 1939, la Waffen-SS comprend en tout 28.500 hommes. Avec la guerre et ses développements, ses effectifs ne vont cesser de croître, pour atteindre, fin 1944, 910'000 hommes, répartis en 38 divisions. Parmi ceux-ci on doit distinguer :
- les Reichsdeutsche (les Allemands domiciliés dans le Reich): 400.000
- les Volksdeutsche (les Allemands domiciliés en dehors des frontières du Reich, ainsi que les groupes ethniques considérés comme Allemands, dont les Alsaciens, etc.) : 310.000
- les Ausländer (volontaires étrangers, non Allemands) : 419.000[1].
Les volontaires étrangers
Parmi ces 419'000, on compte:
Albanie
Total : 6 500 à 7 00030
- 21e division SS Skanderbeg
Belgique
Total: 18 000 (Flamands et Wallons)
- Légion SS-Freiwilligen Flandern (1941) : 875
- SS-Freiwilligen-Standarte Nordwest
- 28e division SS Wallonien
- 6e Volontaires SS Sturmbrigade Langemarck
- 27e Volontaires SS Langemarck
- Volontaires flamands de la 5e division SS Wiking
Bulgarie
- Régiment de grenadiers Waffen SS (1er bulgare)
Bohême et Moravie
Total : 77. Créé à la mi-mars 1945, n'a jamais combattu.
- Compagnie Saint-Venceslas
Croatie
- 13e division SS Handschar
- 23e division SS Kama
Danemark
Total : 6 0009
- Corps franc danois (1941): 1 164
- Volontaires danois dans la Waffen-SS, la majorité d'entre eux dans la 5e division SS Wiking et la 11e division SS Nordland
Estonie
Total : 20 000
- 20e division de grenadiers de Waffen des SS (1er estonien)
Finlande
Total : 1 180 à 3 000
- Bataillon de volontaires finlandais de la Waffen-SS
France
Total : 20 000
- Französisch SS-Freiwilligen-Sturmbrigade
- 33e division SS « Charlemagne »
- Bezen Perrot (80 hommes)
Hongrie
Total : 20 000
- 22e division SS Maria Theresia
- 25e division SS (hongroise no 1)
- 26e division SS (hongroise no 2)
- 33e division SS (hongroise no3)
Inde
Total : 4 500
- Légion des volontaires indiens de la Waffen SS (à partir de 1944)
Italie
Total : 15 000
- Italienische Freiwilligen Legion
- 1e Sturmbrigade Italienische Freiwilligen Legion
- 24e division SS Karstjäger
- 29e division SS (italienne no 1)
Lettonie
Total : 80 000
- Légion lettone
- 15e division SS (lettone no 1)
- 19e division SS (lettone no 2)
Pays-Bas
Total : 20 000
- Légion SS Freiwilligen Niederlande (1941) : 2 559
- SS-Freiwilligen-Standarte Nordwest
- Freiwillige SS Grenadier-Brigade Landstorm Nederland
- 4e brigade de volontaires SS Panzergrenadier Nederland
- 23e division SS Nederland
- 34e division SS Landstorm Nederland
Norvège
Total : 6 000
- SS Freiwilligen Legion Norwegen (1941) : 1 218
- SS-Schijager-Batalljon Norwegen
- SS-Panzergrenadier-Regiment 23 Norge
Roumanie
Total : 50 000
- Volontaires roumains dans la Waffen-SS
- Waffen Grenadier Regiment der SS (1er roumain)
- Waffen Grenadier Regiment der SS (2e roumain)
Espagne
- Spanische-Freiwilligen-Kompanie der SS 101
- Spanische-Freiwilligen-Kompanie der SS 102
- Division Azul
Note : les volontaires portugais, probablement au nombre d'un millier, ont été incorporés aux unités espagnoles.
Union soviétique
- 14e division SS (galicienne no 1)
- 29e division de grenadiers Waffen SS RONA (1er russe)
- 30e division SS (russe no 2)
- Osttürkische Waffen-Verbände der SS
- Kaukasische Waffen-Verbände der SS
- Brigade Waffen-Sturm Kaminski
- Brigade Waffen-Sturm RONA
- Tataren-Gebirgsjäger-Regiment der SS
- Waffen-Gebirgs-Brigade der SS (tatarische Nr. 1)
- Waffen-Grenadier-Brigade der SS (weißruthenische Nr. 1)
Suède
- Waffen-SS Abteilung Sveaborg.
Le nombre d'hommes SS suédois n'est pas clair ; les historiens l'estiment entre 100 et 300. Les volontaires suédois ont rejoint plusieurs unités SS, y compris la 5e division SS Wiking et le III Germanisches Panzer Korps, entre autres.
Suisse
Au total, 1300 volontaires suisses ont rejoint les SS[2].
Serbie
Total : 27 886
- Corps de volontaires serbes (absorbé en 1944)
- 7e division SS Prinz Eugen
Royaume-Uni
Total : 54 48
- Britisches Freikorps (Waffen-SS)
Documents
La Waffen-SS, vue par Saint-Loup
G.L. : Comment la Waffen SS a-t-elle été créée? S.L. : L'idée originale de la Waffen SS, « garde armée de la révolution nationale-socialiste » ne provient pas, comme on le croit trop souvent, du Parti national-socialiste lui-même, mais du Général-comte Von Der Schulenburg, chef d'Etat-major du Konprinz. Cette garde armée de la révolution est devenue, lors de la guerre, l'armée combattante de cette révolution. Contrairement à ce qui a souvent été dit, les Waffen SS n'avaient aucune mission policière. Rien de commun avec les fonctionnaires de l' « Allgemeine SS », ni avec le S.D., qui constituait l'organisme de sécurité des armées en campagne.
G.L. : Dans votre ouvrage, vous révélez que de fort nombreux contingents étrangers servirent dans la Waffen SS. Ce fait peu connu ne permet-il pas une comparaison avec les Brigades Internationales ?
S.L. : Effectivement, au départ, il y a de nombreux points communs. Comme je vous l'ai dit, les Waffen SS n'étaient pas de simples guerriers. Ils étaient, tout comme les miliciens des Brigades Internationales, les soldats d'une cause révolutionnaire. De plus, au début de 1944, la Waffen SS comptait, dans ses rangs, 400.000 citoyens allemands et 250.000 étrangers, dont seulement 50.000 appartenaient, tels les Hollandais ou les Scandinaves, à l'aire germanique. Dès 1941, on vit arriver des Danois, des Norvégiens, des Finlandais, des Baltes, des Hollandais, des Flamands, des Wallons, des Suédois, des Français et même - mais oui ! des Anglais et des Américains ! En fait, 32 nationalités étaient représentées dans les Unités SS.
G.L. : Vous avez souligné que ces volontaires voulaient réaliser une révolution européenne : ne se trouvaient-ils pas en opposition avec les buts pan-germanistes de la plupart des dirigeants du III' Reich?
S.L. : C'est assez vrai... Les combattants de la Waffen SS entendaient réaliser l'Europe avec les Allemands sur un grand pied de camaraderie. Ils n'étaient ni pro-allemands ni sujets allemands. En 1944, d'ailleurs, tous les particularismes nationaux s'étaient fondus dans le grand creuset des combats. De ce point de vue, ces combattants étaient des précurseurs de l'unité européenne.
G.L. : Pourriez-vous nous citer quelques anecdotes ?
S.L. : Elles composeraient un livre à elles seules ! La percée de « Fernay », dans la poche de Sanok, attaquant les rouges sur un front de 7 kms, se battant d'abord à 1 contre 10, puis à 1 contre 50, pourrait, par exemple, être enseignée sans dommage dans les écoles militaires. Le correspondant de guerre Le Marquer, breton de bonne souche, s'est spécialement distingué en prenant des instantanés de chars soviétiques fonçant devant lui, à 2 mètres, en lignes de groupe, crachant le feu... Dans l'armée allemande, en effet, on était correspondant de guerre à la condition de combattre ; le « Sturmgewehr » était inséparable de la caméra ou du Leica. Un Pedrazzini ou un Kowal, qui honorent le journalisme contemporain, avaient des précurseurs. Pour avoir la Croix de Chevalier de la Croix de Fer, il fallait avoir détruit 7 chars au << Panzerfaust », en combat rapproché. Les anciens se souviennent de deux jeunes soldats, Vaulot et Appolot, âgés respectivement de 18 et 24 ans, qui se disputaient la carcasse des T 34 ... et furent deux des trois chevaliers français de la Croix de Fer. Les combats de Berlin révélèrent d'autres personnalités tout aussi marquées. Tel Maxime de La Caze, jeune aspirant tout juste arrivé de Bad-Tölz avec le dernier contingent de << Junkers >>, qui connut une odyssée peu banale. On se battait par immeuble, d'étage en étage, les soviétiques au premier, au rez-de-chaussée, les hommes de la Charlemagne... Blessé aux jambes par un multitude de petits éclats de grenades, il s'évanouit. Le souffle d un obus soviétique tombé non loin de lui le déshabille entièrement. Ramassé, mourant, par les Rouges, il est ramené en France par avion, comme grand blessé, et soigné à l'hôpital Foch de Suresnes, où nul n'a découvert ses antécédents. Après cinq mois de traitement, sans avoir été le moins du monde inquiété, il s'évade et passe en Italie sans encombre. Il s'embarque à Naples pour l'Amérique du Sud.
<< Laune », le marin, qui ramène les débris de plusieurs bataillons à lui seul, au milieu de contrées infestées de troupes soviétiques, commande aujourd'hui, avec un grade important, l'une des unités de la Flotte française ... << Chabert », l'un des as du << Panzerfaust >>, est chef de rang d'un restaurant réputé du littoral. Il a eu l'occasion de faire goûter les meilleurs crûs français aux << célébrités >> de ce monde : Churchill et Eisenhower, entre autres.
G.L. : Vous citez, dans Les Hérétiques, le cas de plusieurs prisonniers français qui viennent d'eux-mêmes s'engager à la Charlemagne ...
S.L. : Le fait est authentique. Le prisonnier qui est venu s'engager à Starttgart juste avant la montée sur Berlin a eu beaucoup d'imitateurs. Le contact avec les unités de choc soviétiques, qui massacraient sans discernement ceux qui leur tombaient sous la main, après d'horribles tortures, a été certainement déterminant dans leur décision. La participation des requis du S.T.O. à la défense de Berlin, qui ne laisse pas d'étonner maints observateurs n'a pas été un mythe ... Lacq, qui manie le « Panzerfaust >> comme un vétéran avec les hommes du Kampfgruppe >> Weber, ce plombier-zingueur de Toulouse un tantinet communiste au départ ne sont pas des isolés.
G.L. : Quand Berlin eut capitulé faute de combattants, tous les soldats de la « Charlemagne >> tombèrent-ils aux mains des Rouges ?
S.L. : Non ! L'aventure de Maxime de la Caze n'est pas unique. Le lieutenant Weber parvint, par les couloirs du métro, le fameux << U-Bahn >>, dans lequel on s'était battu à l'arme blanche, à rejoindre la zone américaine. D'autres commandants de compagnie s'évadèrent le 2 mai : et ils ne furent point seuls !
G.L. : Il apparaît, en fait, que l'on peut reprocher tout ce que l'on voudra aux combattants de la Charlemagne, sauf d'être des tricheurs ...
S.L. : Les hommes de la Charlemagne vivaient quotidiennement leur idéal. Leur hiérarchie préfigurait celle de l'Europe qu'ils espéraient. Un caporal était un << monsieur >>, à qui nul n'avait idée de taper sur le ventre », un peu comme à la Légion. Cependant, les relations, en dehors du service étaient parfaitement amicales, empreintes de camaraderie. Dans une armée révolutionnaire, les besoins du général et du 2' classe étaient les mêmes, identiques étaient les rations. Je ne connais pas d'autres exemples dans les armées contemporaines.
G.L. : Il ressort de votre livre qu'en 1965, rien ne devrait séparer les patriotes de la Charlemagne des patriotes qui combattirent dans les unités FFL ou dans la Résistance. Votre livre montre également que pour eux, lutter pour la Patrie européenne à laquelle ils aspiraient, c'était lutter pour la France.
S.L. : Mais bien entendu ! Souvenez-vous de Bassompierre, lançant une proclamation devant ses troupes, engagées sur le Front de l'Est, au lendemain de Bir Hakeim, pour exalter le courage des Français qui se battaient sous un autre uniforme, à quelques dizaines de milliers de kms d'eux, animés par un même patriotisme. Je souhaite, quant à moi, que la fraternité profonde de tous ces combattants devienne la réalité d'aujourd'hui !
Entretien accordé par Saint-Loup à Europe-Action, pour la sortie de son livre Les Hérétiques[3]
Bibliographie
- François Duprat, Histoire des SS, Paris, Les Sept Couleurs, 1968, 432 p.
- Edwige Thibaut, L'ordre SS, éthique et idéologie, préface de Léon Degrelle, Avalon, Paris, 1991 (rééd. Librairie du savoir-SERP, 2006), 667 p.
- Edwige Thibaut, Wewelsburg - Histoire d'un nouveau Montsalvat, Versipellis, Maraye-en-Othe, 2018, 352 p.
- Jean-Luc Leleu, La Waffen-SS - Soldats politiques en guerre, Perrin, 2007, 1248 p.
- Robert Forbes, Pour l'Europe - les volontaires français de la Waffen-SS, L'Aencre, 2005, 740 p.
Notes et références
- ↑ Vincenz Oertle, Ein Appenzeller in der Waffen-SS, Appenzell, Verlag Appenzeller Volksfreund, 2010, p. 15-17.
- ↑ François Wisard, Un major biennois dans l’Ordre noir, Saint-Imier, W. von Känel, 1999, p. 8.
- ↑ Europe-Action, no 28, avril 1965.