Pangermanisme
Le pangermanisme est une conception et une tendance politique qui vise à réunir tous les peuples d'origine germanique au sein d'un même ensemble politique. Ce mouvement, apparu à la fin du XIXe siècle, prône l'idée d'une identité commune entre les peuples germanophones et souhaite, de manière générale, créer un État unique regroupant ces populations.
Si de nombreux nationalistes allemands prônent l'idée pangermaniste, ils n'emploient que très rarement ce terme (qui est en revanche usité par leurs adversaires comme une injure politique). Ainsi les Autrichiens partisans de la réunion de l'Autriche à l'Allemagne se définissent comme Deutsch-National.
Histoire d'une idée
Les sources intellectuelles de l'idée pangermaniste se rencontrent exprimées déjà de manière explicite chez Johann Gottfried von Herder (1744-1803), chez Johann Gottlieb Fichte (1762-1814), chez Georg Wilhelm Friedrich Hegel (1770-1831) et chez Friedrich Wilhelm Joseph von Schelling (1775-1854).
L'idée pangermaniste n'est pas l'apanage de la Droite allemande. Dès le début du XIXe siècle, la gauche libérale luttait pour une unification allemande contre l'Allemagne morcelée par les principautés. Les tentatives révolutionnaires de 1848 tentèrent de réaliser ces objectifs. Elles échouèrent, et il faudra attendre Otto von Bismarck pour réaliser l'unité allemande, mais sans l'Autriche.
C'est ainsi que le rattachement de l'Autriche à l'Allemagne devient le point d'orgue des revendications pangermanistes, même si nombre de ses partisans, souvent proches de la mouvance völkisch, incluent dans l'espace germanique à réunir la Suisse alémanique et les Flandres, ainsi que tous les territoires peuplés d'Allemands dans d'autres parties de l'Europe.
Plus tard, les sociaux-démocrates autrichiens sont, au sortir de la Première Guerre mondiale, favorables au rattachement à l’Allemagne et des dirigeants du parti – Karl Renner, resté en Autriche, et Otto Bauer, en exil – ont salué en 1938 l’Anschluss.