Métiers de France
Métiers de France aussi connu sous le nom de Mouvement national pour la corporation fut une organisation monarchiste, liée au Bureau politique du comte de Paris, créée en 1935 par l'industriel rémois fabricant de textile Jacques Warnier (par ailleurs animateur de l'Alliance corporative des industries textiles de Reims et de sa région). Elle disposait d'une chronique régulière dans Le Courrier royal. Un de ses principaux animateurs fut Thierry Maulnier.
Dans un entretien publié par La Nouvelle revue universelle (n° 16, 2009), le comte de Paris relate lui-même ce que fut cette initiative :
"A l'origine, c'est une organisation d'information et de propagande. Nous reprenions les idées sociales de Georges Valois qui avait rompu avec Charles Maurras et à qui Maurras avait rompu les reins. Valois, influencé par les idées de Frédéric Le Play et de René de La Tour du Pin, est le seul à avoir songé que la France vive, celle qui construit la réalité quotidienne du pays, est celle des métiers. Ce sont les classes laborieuses, ce qui ne veut pas dire les seuls ouvriers, qui font la réalité d'un pays. Or nul ne s'en occupe. Ni la droite, ni la gauche qui sème et exploite les mécontentements. Je le constate assez tôt. Valois, que j'ai vu quelques fois à Louvain, m'y a sans doute sensibilisé.
Nous avons commencé par une action de propagande : tracts, brochures, puis nous avons creusé la question, nous avons organisé des réunions, nous nous sommes fait représenter à d'autres. Chaque fois que je le pouvais, j'envoyais un enregistrement de ma voix, à défaut quelqu'un lisait une déclaration de moi.
Nous avons commencé par le monde agricole qui représentait alors plus de la moitié des travailleurs du pays, puis nous nous sommes intéressés aux transports : le rail, les routiers qui commençaient à prendre de l'importance, les mariniers qui en avaient encore... C'était autant de terrains de pénétration profonde de la réalité française. Auprès des industriels, ce fut beaucoup plus difficile. Par ailleurs, nous n'avons jamais essayé d'aborder les problèmes des fonctionnaires, ils dépendaient de l'État, nous n'estimions pas que ce fût un terrain à cultiver.
Raphaël Alibert, Joseph Barthélémy, et les frères Jacques et Gabriel Le Roy Ladurie m'ont beaucoup aidé. Ils avaient des idées révolutionnaires, travaillaient à l'horizon de trente ans, au moins."
