Ludwig Ferdinand Clauss

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Ludwig Ferdinand Clauss
Ludwig Ferdinand Clauss (1892-1974) anthropologue, islamologue et raciologue allemand.


Biographie

Universitaire, disciple d'Edmond Husserl, Ludwig Ferdinand Clauss fut un des représentants du nordisme en Allemagne. Il théorisa la notion de « race de l'âme » liée au caractère que lui emprunta Julius Evola[1].

Il devint l'un des raciologues et des islamologues les plus réputés de l'entre-deux-guerres, cumulant dans son œuvre une approche spirituelle et caractérielle des diverses composantes raciales de la population européenne, d'une part, et une étude approfondie de la psyché bédouine, après de longs séjours au sein des tribus de la Transjordanie.

Sous le IIIe Reich, Clauss tenta de faire passer sa méthodologie et sa théorie des caractères dans les instances officielles. En vain. Il fut exclu de l'université parce qu'il refusa de rompre ses relations avec son amie et collaboratrice Margarete Landé, de confession israélite, qu'il cacha jusqu'à la fin de la guerre. Pour cette raison, les autorités israéliennes ont fait planter un arbre en son honneur à Yad Vashem en 1979. L'amitié qui liait Clauss à Margarete Landé ne l'a toutefois pas empêché de servir fidèlement son pays en étant attaché au Département VI C 13 du RSHA (Reichssicherheitshauptamt), en tant que spécialiste du Moyen-Orient.

Après la chute du IIIe Reich, Clauss rédigea plusieurs romans ayant pour thèmes le désert et le monde arabe ; il remit ses travaux à jour et publia une étude très approfondie sur l'islam, qu'il était un des rares Allemands à connaître de l'intérieur.

Ludwig Ferdinand Clauss décéda le 13 janvier 1974 à Huppert dans le Taunus. Considéré par les Musulmans comme un des leurs, par les Européens enracinés comme l'homme qui a le mieux explicité les caractères des ethnies de base de l'Europe, par les Juifs comme un Juste à qui on rend un hommage sobre et touchant en Israël.

Thèses

L'originalité de la méthode d'investigation raciologique de Clauss a été de renoncer à tous les zoologismes des théories raciales conventionnelles, nées dans la foulée du darwinisme, où l'homme est simplement un animal plus évolué que les autres. Clauss renonça aux comparaisons trop faciles entre l'homme et l'animal et focalisa ses recherches sur les expressions du visage et du corps qui sont spécifiquement humaines ainsi que sur l'âme et le caractère.

Il exploita donc les différents aspects de la phénoménologie pour élaborer une raciologie psychologisante (ou une « psycho-raciologie ») qui conduit à comprendre l'autre sans jamais le haïr. Dans une telle optique, admettre la différence, insurmontable et incontournable, de l'Autre, c'est accepter la pluralité des données humaines, la variété des façons d'être-homme, et refuser toute logique d'homologation et de centralisation coercitive.

Ludwig Ferdinand Clauss était un disciple du grand philosophe et phénoménologue Edmund Husserl. Il a également été influencé par Ewald Banse (1883-1953), un géographe qui avait étudié avant lui les impacts du paysage sur la psychologie, de l'écologie sur le mental. Ses théories cadraient mal avec celles, biologisantes, du national-socialisme. Les adversaires de Clauss considéraient qu'il réhabilitait le dualisme corps/âme, cher aux doctrines religieuses chrétiennes, parce que, contrairement aux darwiniens stricto sensu, il considérait que les dimensions psychiques et spirituelles de l'homme appartenaient à un niveau différent de celui de leurs caractéristiques corporelles, somatiques et biologiques. Clauss, en effet, démontrait que les corps, donc les traits raciaux, étaient le mode et le terrain d'expression d'une réalité spirituelle/psychique. En dernière instance, ce sont donc l'esprit (Geist) et l'âme (Seele) qui donnent forme au corps et sont primordiaux. D'après les théories post-phénoménologiques de Clauss, une race qui nous est étrangère, différente, doit être évaluée, non pas au départ de son extériorité corporelle, de ses traits raciaux somatiques, mais de son intériorité psychique. L'anthropologue doit dès lors vivre dans l'environnement naturel et immédiat de la race qu'il étudie. Raison pour laquelle Clauss, influencé par l'air du temps en Allemagne, commence par étudier l'élément nordique de la population allemande dans son propre biotope, constatant que cette composante ethnique germano-scandinave est une “race tendue vers l'action” concrète, avec un élan froid et un souci des résultats tangibles. Le milieu géographique premier de la race nordique est la Forêt (hercynienne), qui recouvrait l'Europe centrale dans la proto-histoire.

Pour Clauss, la Grande Forêt hercynienne a marqué les Européens de souche nordique comme le désert a marqué les Arabes et les Bédouins. Il montrait cela en relevant que la trace littéraire la plus significative qui atteste de cette nostalgie de la Forêt primordiale chez les Germains se trouve dans le premier livre évoquant le récit de l'Évangile en langue germanique, rédigé sous l'ordre de Louis le Pieux. Cet ouvrage, intitulé le Heliand (= Le Sauveur), conte, sur un mode épique très prisé des Germains de l'Antiquité tardive et du haut Moyen Âge, les épisodes de la vie de Jésus, qui y a non pas les traits d'un prophète proche-oriental mais ceux d'un sage itinérant doté de qualités guerrières et d'un charisme lumineux, capable d'entraîner dans son sillage une phalange de disciples solides et vigoureux. Pour traduire les passages relatifs à la retraite de quarante jours que fit Jésus dans le désert, le traducteur du haut moyen âge ne parle pas du désert en utilisant un vocable germanique qui traduirait et désignerait une vaste étendue de sable et de roches, désolée et infertile, sans végétation ni ombre. Il écrit sinweldi, ce qui signifie la «forêt sans fin», touffue et impénétrable, couverte d'une grande variété d'essences, abritant d'innombrables formes de vie. Ainsi, pour méditer, pour se retrouver seul, face à Dieu, face à la virginité inconditionnée des éléments, le Germain retourne, non pas au désert, qu'il ne connaît pas, mais à la grande forêt primordiale. La forêt est protectrice et en sortir équivaut à retourner dans un “espace non protégé” (voir la légende du noble saxon Robin des Bois et la fascination qu'elle continue à exercer sur l'imaginaire des enfants et des adolescents).

L'idée de forêt protectrice est fondamentalement différente de celle du désert qui donne accès à l'Absolu : elle implique une vision du monde plus plurielle, vénérant une assez grande multiplicité de formes de vie végétale et animale, coordonnée en un tout organique, englobant et protecteur.

L’homo europeus ou germanicus n'a toutefois pas eu le temps de forger et de codifier une spiritualité complète et absolue de la forêt et, aujourd'hui, lui qui ne connaît pas le désert de l'intérieur, au contraire du Bédouin et de l'Arabe, n'a plus de forêt pour entrer en contact avec l'Inconditionné. Et quand Ernst Jünger parle de “recourir à la forêt”, d'adopter la démarche du Waldgänger, il formule une abstraction, une belle abstraction, mais rien qu'une abstraction puisque la forêt n'est plus, si ce n'est dans de lointains souvenirs ataviques et refoulés. Les descendants des hommes de la forêt ont inventé la technique, la mécanique (L. F. Clauss dit la Mechanei), qui se veut un ersatz de la nature, un palliatif censé résoudre tous les problèmes de la vie, mais qui, finalement, n'est jamais qu'une construction et non pas une germination, dotée d'une mémoire intérieure (d'un code génétique). Leurs ancêtres, les Croisés retranchés dans le krak des Chevaliers, avaient fléchi devant le désert et devant son implacabilité. Preuve que les psychés humaines ne sont pas transposables arbitrairement, qu'un homme de la Forêt ne devient pas un homme du Désert et vice-versa, au gré de ses pérégrinations sur la surface de la Terre.

À terme, la spiritualité du Bédouin développe un “style prophétique” (Offenbarungsstil), parfaitement adapté au paysage désertique, et à la notion d'absolu qu'il éveille en l'âme, mais qui n'est pas exportable dans d'autres territoires. Le télescopage entre ce prophétisme d'origine arabe, sémitique, bédouine et l'esprit européen, plus sédentaire, provoque un déséquilibre religieux, voire une certaine angoisse existentielle, exprimée dans les diverses formes de christianisme en Europe.

Clauss a appliqué concrètement — et personnellement — sa méthode de psycho-raciologie en allant vivre parmi les Bédouins du désert du Néguev, en se convertissant à l'islam et en adoptant leur mode de vie. Il a tiré de cette expérience une vision intérieure de l'arabité et une compréhension directe des bases psychologiques de l'islam, bases qui révèlent l'origine désertique de cette religion universelle.

Publications

Français

  • (traduction Jean-Louis Pesteil) L'Âme des races, L'Homme libre, Paris, 2001.

Allemand

  • Die nordische Seele. Artung. Prägung. Ausdruck, 1923.
  • Fremde Schönheit. Eine Betrachtung seelischer Stilgesetze, 1928.
  • Rasse und Seele. Eine Einführung in die Gegenwart, 1926.
  • Rasse und Seele. Eine Einführung in den Sinn der leiblichen Gestalt, 1937.
  • Als Beduine unter Beduine, 1931.
  • Die nordische Seele, 1932.
  • Die nordische Seele. Eine Einführung in die Rassenseelenkunde, 1940 (édition complétée de la précédente).
  • Rassenseelenforschung im täglichen Leben, 1934.
  • Vorschule der Rassenkunde auf der Grundlage praktischer Menschenbeobachtung, 1934 (en collaboration avec Arthur Hoffmann).
  • Rasse und Charakter, Erster Teil : Das lebendige Antlitz, 1936 (la 2ème partie n'est pas parue).
  • Rasse ist Gestalt, 1937.
  • Semiten der Wüste unter sich. Miterlebnisse eines Rassenforschers, 1937
  • Rassenseele und Einzelmensch, 1938.
  • König und Kerl, 1948 (œuvre dramatique).
  • Thuruja, 1950 (roman).
  • Verhüllte Häupter, 1955 (roman).
  • Die Wüste frei machen, 1956 (roman).
  • Flucht in die Wüste, 1960-63 (version pour la jeunesse de Verhüllte Häupter).
  • Die Seele des Andern. Wege zum Verstehen im Abend- und Morgenland, 1958.
  • Die Weltstunde des Islams, 1963.

Bibliographie

  • Julius Evola, Il mito del sangue, Ar, Padoue, 1978 (tr.fr., Le mythe du sang, éd. de l'Homme Libre, Paris, 1999).
  • Julius Evola, « F. L. Clauss : Rasse und Charakter », recension dans Bibliografia fascista, Anno 1936-XI (repris dans Julius Evola, Esplorazioni e disamine. Gli scritti di “Bibliografia fascista”, Vol. I, 1934-IX - 1939-XIV, Edizioni all'Insegna del Veltro, Parma, 1994).
  • Léon Poliakov/Joseph Wulf, Das Dritte Reich und seine Denker. Dokumente und Berichte, Fourier, Wiesbaden, 1989 (2ème éd.) (Poliakov et Wulf reproduisent un document émanant du Dr. Walter Gross et datant du 28 mars 1941, où il est question de mettre Clauss à l'écart et de passer ses œuvres sous silence parce qu'il n'adhère pas au matérialisme biologique, parce qu'il est « vaniteux » et qu'il a une maîtresse juive).
  • Robert Steuckers, « L'Islam dans les travaux de Ludwig Ferdinand Clauss », in Vouloir, n°89/92, juillet 1992.
  • Robert Steuckers, La Révolution conservatrice allemande - Biographies de ses principaux acteurs et textes choisis, tome I, éditions du Lore, 2014, p. 287 à 292.
  • Peter Weingart, Doppel-Leben. Ludwig Ferdinand Clauss : Zwischen Rassenforschung und Widerstand, Frankfurt, New York, Campus, 1995.
  • Robert de Herte,« Profil bio-bibliographique de L.F. Clauss », in: Études et recherches, no 2, 1983.

Cité dans :

Notes et références

  1. Hans Thomas Hakl, « Julius Evolas politisches Wirken », préface à : Julius Evola, Menschen inmitten von Ruinen, Hohenrain, 1991, p. 96-97.