Hermann von Salza
Hermann von Salza est né en 1162 à Langensalza et décédé le 20 mars 1239 à Salerne en Italie et est enterré à Barletta, dans la chapelle du siège du quartier général de l'Ordre.
Parmi les figures les plus représentatives dans l'histoire des chevaliers teutoniques celle qui domine est celle d'Hermann von Salza, qui est le quatrième Grand Maître de l’Ordre teutonique, de 1209 à 1239. Il remplace Heinrich von Tunna. Originaire de Thuringe, il naît aux environs d'Eisenach dans une famille de ministerialis (= ministériaux). Durant son magistère, le rayonnement des chevaliers teutoniques ne se cantonne pas uniquement à la Terre Sainte. Ils fondent un Etat, le Burzenland, puis en 1226, les chevaliers teutoniques vont défendre le duché de Mazovie et obtiennent de l'Empereur et du duc de Mazovie le droit de conquérir et d'évangéliser la Prusse. Ils participent aussi à la Reconquista en Espagne. Les activités diplomatiques de Salza renforcent considérablement le prestige de l'Ordre, notamment ses interventions dans les conflits entre le pape et l'Empereur qui lui valent la faveur des deux personnages les plus importants de l'Europe d'alors. Salza est conseiller de Frédéric II et entretient en même temps de bons rapports avec le Pape Honorius III. L'Empereur fait la connaissance du Grand Maître en 1216 à Nuremberg, à l'occasion d'une donation qu'il fait à l'Ordre. Dès cette année-là le Grand Maître de l’Ordre teutonique est inscrit parmi la famille de la cour impériale, nous dit Sylvain Gougenheim. En 1221, la protection spéciale et la défense de l'Empereur s'appliquent à l'Ordre, à ses biens impériaux et aux hommes qui en dépendent. L'Empereur, Frédéric II, voulant donner à Salza une preuve de la haute estime qu'il avoit pour son mérite & ses talens, lui de Prince, conféra, pour lui & tous íes successeurs , l'aigle de la dignité de Prince de l'Empire, avec la permission de porter l'aigle dans leurs armes, & fur leurs enseignes. Les Grands Maîtres ne vont cesser de jouir de cette prérogative si honorable, en portant l'écu d'or à l'aigle de fable de l'Empire sur la croix de sable, chargée de la croix d'or de Jérusalem.
Sommaire
Biographie
Jeunesse (1172-1209)
Hermann est le fils de Buchard von Salza et le frère d'Hugo.
Dès son jeune âge, le jeune noble sert à la cour de Thuringe. Au lieu d'y trouver un écueil, comme il n'est que trop ordinaire, il y acquiert toutes les connaissances qui peuvent former l'homme d'Etat.
Lorsque Guy de Lusignan entreprend le siège d'Acre, une partie de la chrétienté se met en mouvement pour arracher la Terre Sainte des mains des infidèles. Il y arrive trois croisades particulières qui précèdent les grandes armées de l'Europe. La première ayant pour chefs le landgrave de Thuringe et le comte de Gueldre, il est très vraisemblable que Salza passe dès lors en Palestine à la suite du Landgrave, et qu'il est un des quarante premiers seigneurs qui se vouent à Dieu dans l'Ordre des Frères chevaliers de la maison Teutonique. La charge de maréchal qu'il exerce, avant de parvenir à la Grande-Maîtrise, atteste sa bravoure et ses talents militaires.
L'on va voir dans le reste de sa vie que la piété et l'humilité, une éloquence insinuante et persuasive, l'amour de la paix et l'esprit de conciliation, enfin une prudence consommée, sont les autres traits qui le caractérisent. Il succède à Heinrich von Tunna en 1209.
Développement considérable de l'Ordre en Orient
Entre 1209 et 1210, les chevaliers teutoniques redeviennent plus nombreux. Cette transformation est due en grande partie à Frédéric II, roi de Sicile et roi de Rome, empereur en 1220. Hermann est très lié aux Stauffen qui voient dans les chevaliers teutoniques le bras armé de l'Empire, le nouveau pape Honorius III, successeur d'Innocent III en 1216, les considérant comme un moyen d'étendre son pouvoir en Terre Sainte .
A cette époque il faut à l'Ordre un Grand-Maître très habile pour le tirer de l’espèce d'anéantissement où il se trouve réduit, du fait des pertes subies en combattant les Sarrasins. Elles sont telles qu'après son élection, Salza fait le souhait de perdre un œil, si par ce sacrifice il s'assure que pendant sa vie, il aura toujours dix Chevaliers en état de combattre les ennemis de la foi. Ses vœux sont plus qu'accomplis; car l'Ordre prend bientôt un accroissement prodigieux sous son gouvernement. Il va pouvoir mener deux croisades à la fois en Orient et dans les pays du Nord. En 1239, l'Ordre compte jusqu'à deux mille gentilshommes allemands qui ont pris la croix de l'Ordre teutonique, et combattent sous ses enseignes. C'est aussi pendant le Magistère de Salza que les souverains pontifes et les Empereurs donnent à l'Ordre ses principaux privilèges, et qu'il devient puissant par les magnifiques donations qu'on lui fait dans les Pouilles, l'Achaïe, l'Arménie, la Hongrie, la Prusse, la Livonie, ainsi que dans presque toutes les provinces de l'Allemagne.
Hermann von Salza fait plusieurs voyages au service du Pape et de l'empereur, afin de convaincre les princes allemands de prendre part à la cinquième croisade (1218-1221). Celle-ci voit le déroulement de grandes opérations militaires dirigées par les chevaliers teutoniques. Honorius III écrit beaucoup de bulles et accorde à l'Ordre son statut final, symbolisé par le droit de porter le manteau blanc, orné d'une croix. Jusqu’à leur adhésion aux idées de Luther, les chevaliers teutoniques dépendent directement du pape et lui seul peut à cette époque les excommunier. Ils ont aussi le droit de construire des églises.
L'OT devient le troisième grand ordre de chevaliers de l'époque de la croisade à partir du siège de Damiette de 1219 à 1221, pendant lequel leur rôle tant au niveau militaire qu'hospitalier devient important. Il est décoré pour sa bravoure par Jean de Brienne, le titulaire du royaume de Jérusalem.
En Terre Sainte, Salza essaie avec son Ordre de libérer Jérusalem. Hermann essaie de convaincre Frédéric II d'organiser la sixième croisade. Il participe lui-même à cette croisade sans trop d'effusion de sang, en 1228.
Salza est en partie à l'origine du mariage de Frédéric à Yolanda, fille de Jean de Brienne. L'Ordre teutonique devient très puissant dans plusieurs endroits en Europe. Les chevaliers teutoniques participent même à la Reconquista.
Le Burzenland (1211)
Les chevaliers teutoniques s'étant distingués toutes les fois qu'ils en étaient venus aux mains avec les ennemis, le roi de Hongrie, André II, les engage à venir défendre ses frontières orientales en leur donnant les districts de Wurza ou Burza, en Transylvanie. Nous sommes en 1211: le Burzenland (Borzaság) est la première tentative de l'Ordre Teutonique de créer un État protégé par des forteresses, comme nous le rappelle Witt Raczka dans Aux confins de l'Europe de l'Est (2010). Leurs ennemis sont les Coumans, un peuple turcophone semi-nomade, qui vit de pillages et de chasse.
Certes, le roi de Hongrie conserve son droit de battre monnaie et sa part du butin, mais il accorde à l'Ordre teutonique le droit de justice et d'établir des marchés et des foires. Les chevaliers teutoniques ont des privilèges en matière d’impôts et autres taxes et péages. Ils édifient des forteresses en bois dans leur État autonome, mais aussi, entre 1212 et 1222, cinq châteaux en pierre: Törcsvár (Törzburg), Feketehalom (Zeiden'), Földvár (Marienburg), Höltövény (Heldsdorf), Rosznyó (Barcarozsnyó, Rosenau).
L'ordre militaire repousse les Coumans et la Transylvanie devient une région où règne la paix. Des colons venant de l'Empire créent des fermes et des villages dans cette fertile plaine à côté des forteresses. Ils viennent principalement de Wallonie, de Flandres, de Lorraine, d'Alsace et de Rhénanie. Les rendements agricoles augmentent du fait de ces immigrants. L’artisanat, la pêche et l’exploitation forestière se développent considérablement. Ceux que les Hongrois appellent Saxons ont leurs droits garantis par le Goldener Freibrief. Les chevaliers teutoniques exploitent des mines d'or et d'argent, font du négoce et des transports de marchandises et de personnes par voie fluviale. Le 19 avril 1218, le Pape les autorise à toucher des dîmes.
L’Ordre est à l’origine du mariage de Gertrude de Méranie, ou d'Andechs (1185-1213), d'une vieille famille carolingienne, avec le roi André II de Hongrie. Elle est assassinée en 1213 par des membres de la noblesse hongroise, inquiets de l’influence allemande. Ils sont soutenus par huit évêques hongrois et veulent récupérer le Burzenland (Borzaság).
Mais les chevaliers teutoniques repoussent à nouveau les Coumans et s’emparent d’une partie de la Coumanie. Les Coumans vont se convertir au catholicisme en 1227. Le Pape et le roi constatent que leur État est bien géré, très peuplé et qu’ils édifient un peu partout de nouvelles églises.
Une décision pontificale, répondant à la demande de l'Ordre, de prendre le Burzenland in ius et proprietatem provoque la riposte des Hongrois. Bela, le prince héritier, et la noblesse expliquent à André II la nécessité d'expulser les chevaliers, après son retour de la Ve croisade. Le Grand Maître Hermann von Salza essaie bien de trouver un compromis, mais André expulse l'Ordre en 1225. Les chevaliers défendent leur État l'arme à la main. Le pape Honorius III proteste, en vain: le pays de Burzen, qui a coûté des sommes immenses aux chevaliers teutoniques, et qu'ils ont si souvent arrosé de leur sang, est perdu pour eux. Les chevaliers teutoniques repartent vers l'Empire, puis un an plus tard se regroupent en Mazovie à l’appel du duc polonais de cette région.
Une invasion de Tartares, après leur expulsion, sous la conduite d'un petit-fils de Gengis Khan, ravage le royaume pendant trois ans, et force leur ancien ennemi, le nouveau roi Bela, à se retirer en Dalmatie. Il doit faire appel aux chevaliers teutoniques, regrettant certainement vivement de n'avoir pas soutenu ces braves chevaliers qui protégeaient les portes de la Hongrie.
Dès la seconde moitié du XIIIe siècle, des Roumains viennent s’installer à la place d’une partie des Saxons. En 1450, sur neuf villages du fief de Bran sept sont désormais peuplés de Roumains et seulement deux de Saxons. Dans le Burzenland les Teutoniques s'en vont et Dracula, Vlad III l'Empaleur, les remplace. Des villages et des châteaux sont brûlés. De nombreux marchands et des paysans saxons finissent sur le bûcher ou empalés.
Frédéric II (1216)
Le renforcement de la puissance de l'Ordre commence dès 1209. L'Empereur fait la connaissance du Grand Maître en 1216 à Nuremberg, à l'occasion d'une donation qu'il fait à l'Ordre. Dès cette année-là, le Grand Maître de l’Ordre teutonique est inscrit parmi la famille de la cour impériale, nous dit Sylvain Gougenheim. En 1221, la protection spéciale et la défense de l'Empereur s'appliquent à l'Ordre, à ses biens impériaux et aux hommes qui en dépendent. L'Empereur, Frédéric II, voulant donner à Salza une preuve de la haute estime qu'il avoit pour son mérite & ses talens, lui de Prince, conféra, pour lui & tous íes successeurs , l'aigle de la dignité de Prince de l'Empire, avec la permission de porter l'aigle dans leurs armes, & fur leurs enseignes. Les Grands Maîtres ne vont cesser de jouir de cette prérogative si honorable, en portant l'écu d'or à l'aigle de fable de l'Empire sur la croix de sable, chargée de la croix d'or de Jérusalem.
Hermann von Salza vit plus de vingt ans à la cour de Frédéric II, où il est son plus proche conseiller et son ami, à cause non seulement de sa fidélité en tant que Grand maître aux Hohenstaufen, mais aussi de ses qualités d'administrateur et de diplomate qui le rendirent indispensable à Frédéric pendant toutes ces années.
Les possessions territoriales deviennent rapidement si nombreuses et si vastes qu'en 1218 un Landkomtur est élu pour l'Allemagne. Dans les décennies à venir, la propagation de l'Ordre dans toutes les parties de l'Empire va être favorisée par de nombreuses fondations et l'adhésion de hauts et puissants seigneurs.
Parmi ceux qui participent le plus à son essor figurent les landgraves de Thuringe. L'Ordre compte en 1220 une douzaine de maisons en Terre Sainte, en Grèce, en Italie méridionale et en Germanie.
Hermann von Salza convainc plus tard Frédéric II de diriger la sixième croisade et arrange partiellement le mariage entre l'empereur et la fille de Jean de Brienne, Régente de la couronne de Jérusalem. Dans le Saint-Sépulcre de Jérusalem, c'est Salza qui en 1229 prononce l'éloge lors de l'auto-couronnement de l'empereur Frédéric II comme roi de Jérusalem.
À la fin de cette croisade, Hermann revient en Europe et œuvre pour lever l'excommunication dont l'empereur a fait l'objet, chose obtenue en 1230. C'est la Convention de Ceprano. Ce compromis est difficile à obtenir, car des troupes mercenaires du Pape ont dévasté les possessions de l'Empereur dans les Pouilles, alors qu'il était à la croisade. Les conflits sont nombreux entre l'Empire et la papauté.
Le jeudi saint 1239 le pape prononce une autre excommunication de Frédéric II, mais celle-là est irrévocable. C'est aussi le jour de la mort de Hermann von Salza, constate Ernst Kantorowicz, dans son Frédéric II.
Une autre croisade (1230)
En 1211, en effet, les chevaliers teutoniques se sont installés sur les bords de la Vistule. La Prusse, vaste pays encore plongé dans les ténèbres de l’idolâtrie aux yeux des chrétiens, va être l'arène où les chevaliers vont affronter les ennemis de leur foi. Ce n’est qu'après l'avoir arrosée de leur sang, pendant plus d'un demi-siècle, qu'ils vont avoir enfin la consolation de la voir éclairée des lumières de l'évangile.
En 1215, le premier évêque de Prusse, Christian de Prusse, de Kulm (= Chełmno), tente de christianiser les Prussiens, notamment la tribu des Prutènes.
Pendant l’invasion des Prussiens de 1216, Kulm, son château, ses églises et les villages aux alentours sont détruits. La population polonaise et les colons allemands s’enfuient. En 1222/1223, le duc Conrad de Mazovie, avec la participation d’autres princes de Pologne, reconquiert une partie du Kulmerland, mais en raison de conflits entre les princes cela échoue. Les chevaliers de l’Ordre de Dobrin participent à cette croisade. Ils construisent un château à Dobrzyń en 1224. Mais les chevaliers, originaires soit de cette ville, soit de Basse-Saxe et du Mecklembourg, sont 35. En conséquence, le territoire est de nouveau dévasté par des raids de pillards prussiens et la province se dépeuple. De là les incursions des Prutènes ravagent la Mazovie et les autres terres du duc.
Comme il craint une alliance de certains Polonais avec les Prussiens, le duc Conrad de Mazovie se sent menacé. Il demande, suivant ainsi les conseils d'Henri le Barbu, duc de Silésie, l’aide des chevaliers teutoniques.
C’est en 1225 que le duc Conrad de Mazovie demande à l'Ordre teutonique de protéger la Mazovie et de l’aider à convertir les Prussiens au christianisme. En retour, les chevaliers reçoivent le Kulmerland qui va être l’origine de l'État monastique des chevaliers teutoniques (Deutschordensstaat), et pour les Allemands de la politique d’expansion à l’est (Ostsiedlung). Seule la Bulle d’or de Rimini, en mars 1236, signale cet accord. Pourtant celui-ci ne parle pas de fief et de bénéfice, mais d'une troupe armée au service du duc de Mazovie.
Certainement du fait de son âge et de ses nombreuses tâches, Salza confie cette mission au Preceptor Prussie Hermann von Balk.
Hermann von Balk, s'apprêtant à partir pour une patrouille dans le désert de Palestine, reçoit l'ordre de Hermann von Salza de quitter la Terre Sainte pour retrouver l'Allemagne et y préparer la conquête des territoires baltes.
Lors d'une longue conversation, au mois d'août 1230, le Pape, l'Empereur et le Grand Maître étudient les intérêts des chevaliers teutoniques, qui, de l'aveu du Pape et de l'Empereur, se sont lancés dans la plus grande entreprise qu'aucun Ordre ait jamais tentée : la conquête de la Prusse sur les idolâtres.
Entre 1230 et 1249, Hermann von Balk bâtit des châteaux :
- Thorn (1231),
- Kulm (1232),
- Marienwerder (1233),
- Graudenz (1234),
- et Elbing (1237).
Ils voient très vite des villes se développer autour d'eux. Il bâtit aussi des forts, créant ainsi une sorte de limes protégeant le Kulmerland, les terres conquises et la Mazovie polonaise. Le Preceptor Prussie favorise la colonisation allemande et Salza donne des droits aux cités nouvelles.
La politique de l'Ordre est de christianiser les Prussiens. Balk réussit par des traités avec les princes polonais et les païens à pacifier la région. Parfois la résistance vient de nouveaux convertis et même le duc chrétien de Pomérélie va combattre les croisés du Nord.
Ordre des chevaliers Porte-Glaive
Les chevaliers Porte-Glaive (= Fratres miliciae Christi de Livonia, Ritterschaft Christi von Livland) sont un ordre militaire séculier organisé en 1202 par Théodoric von Treyden et Albert von Buxthoeveden, évêque de Riga. Ce sont entre ses mains que les premiers d'entre eux font leurs vœux, en 1204. Il leur ordonne de porter pour habit une robe de serge blanche avec la chape ou manteau noir, sur lequel il y a du côté de l'épaule gauche une épée rouge croisée de noir, et sur l'estomac deux pareilles épées passées en sautoir.
Leur ordre est confirmé par Innocent III, qui leur donne pour règle celle des hospitaliers du Temple, et les envoie en Livonie pour défendre les prédicateurs de l'Evangile contre les infidèles. L'évêque de Riga, à qui ils sont subordonnés, leur abandonne le tiers des conquêtes qu'ils pourraient faire. Il est composé de moines guerriers venus de l'Empire pour christianiser les populations baltes. Après des succès durant les premières décennies du XIIIe siècle, et notamment la conquête de la Livonie et de la Courlande, les frères sont nommés chevaliers de Livonie. Ces derniers ont vaincu sous leur second Grand Maître, Foulques Schenk von Winterfeld, en 1236, durant la bataille de Schaulen contre les Samogitiens (Žemaičiai ou Žemaitē), un sous-groupe des Lituaniens. Hermann von Salza parvient à obtenir le rattachement des chevaliers Porte-Glaive survivants à son Ordre l'année suivante. Ils restent toutefois un peu à part de l'OT. Les Porte-Glaive abandonnèrent leur signe distinctif, deux épées croisées sur leur manteau blanc, pour la croix pattée noire.
Les chevaliers Porte-Glaive et quelques chevaliers teutoniques prennent ensuite l'Esthonie aux Russes et aux Danois, et Hermann von Balk s'y installe en souverain, ainsi qu'en Livonie. Les Estoniens sont évangélisés.
Avec le soutien du pape et de l'empereur du Saint-Empire romain germanique, avec l'appui des chevaliers Porte-Glaive, les chevaliers teutoniques tentent de prendre Novgorod et d'autres territoires russes. La bataille du lac Peïpous les oppose, le 5 avril 1242, au prince Alexandre Nevski. Les armées russo-mongoles sont très nombreuses. 400 chevaliers, dont une vingtaine de l’Ordre teutonique, meurent noyés du fait du poids de leurs armures. Cette bataille met une limite à l'expansion des Germains à l'est de l'Europe.
Les chevaliers Porte-glaive restent sous la dépendance des chevaliers teutoniques jusqu'en 1525, époque à laquelle Walter von Plettenberg rachète à Albert de Brandebourg le duché de Livonie et reconstitue l'ordre.
La fin de sa vie
Hermann von Salza est décédé le 20 mars 1239 à Salerne et est enterré à Barletta, dans la chapelle du siège du quartier général de l'Ordre.
Konrad von Thüringen lui succède comme cinquième Grand Maître de l’Ordre teutonique.
Bibliographie
- Histoire de l'Ordre teutonique, Volume 1, Wilhelm Eugen Joseph Wal (Baron von), Veuve Valade, 1784.
- Sylvain Gouguenheim, Les Chevaliers teutoniques, Tallandier, Paris, 200
- Henry Bogdan, Les Chevaliers teutoniques, Perrin, 1995
- Alain Demurger, Chevaliers du Christ : Les ordres religieux-militaires au Moyen Âge, XIe-XVIe siècle, Seuil, 2002.
- Kristjan Toomaspoeg, Les Chevaliers teutoniques, Flammarion, 2001.
- Danielle Buschinger, Les Chevaliers teutoniques, Ellipses Marketing 04/06/2007.