Konrad von Thüringen

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Gravure ancienne de Conrad de Thuringe.

Konrad von Thüringen, surnommé Konrad Raspe, est né vers 1206 et décédé le 24 juillet 1240 à Rome. Il est inhumé dans l'église Sainte-Elizabeth à Marbourg.

Frère Konrad, Landgrave de Thuringe, comte de Gudensberg (Hesse), succède à Hermann von Salza, comme cinquième Grand Maître de l'Ordre teutonique (1239-1240). Il est le plus jeune fils du Landgrave Hermann de Thuringe et de Sophia, fille du duc de Bavière. Konrad est le frère du Landgrave Louis IV qui épouse Elisabeth, princesse de Hongrie, qu'il va faire canoniser. Son autre frère, Heinrich Raspe von Thüringen, est nommé roi des Romains l'an 1246 par les trois Electeurs ecclésiastiques.

Conrad de Thuringe ne peut être comparé à Hermann von Salza. Néanmoins on doit reconnaître que, pendant le peu de temps qu'il vit après son élévation à la dignité de grand-maître, il montre autant de sagesse que d'activité. Il n'est donc nullement responsable des malheurs qui fondent sur l'ordre teutonique presque aussitôt après son élection.

Ce Landgrave de Thuringe de 1231 à 1234, beau-frère d'une princesse de sang royal, est le premier membre de la haute noblesse à se joindre à l'Ordre teutonique. Conrad est un Ludowinger, petit-fils du duc Othon Ier de Bavière (1117-1183) et de Judith de Hohenstaufen, sœur de l'empereur Frédéric Barberousse. On a vu les Landgraves de Thuringe très généreux avec l'Ordre teutonique. Sa belle-sœur devient une sainte et son frère un bienheureux. Les Ludowinger sont très présents aux croisades.

Hermann, son père, aime aussi la société des hommes de lettres. Walther von der Vogelweide et d'autres Minnesingers sont accueillis dans son château, la Wartburg. A cet égard, il figure dans le Tannhäuser de Richard Wagner.

Conrad, qui honore l'Ordre par ses vertus, n'a pas toujours mené une vie si édifiante. Il a des excès à se reprocher, il va les réparer d'une manière admirable.

Un grand seigneur laïc

Château des Landgraves de Thuringe (timbre de la république de Weimar).

Son frère aîné, Louis IV, meurt en 1227, au cours de la sixième croisade. Le cadet, son frère Heinrich Raspe von Thüringen, devient régent de Ludwig et Conrad, en tant que puîné, prend le titre de comte de Gudensberg, en Hesse. Il conseille aussi son frère lors de prises de décision. Konrad est comte de 1227 à 1234. A partir de 1231 son frère le laisse gouverner le landgraviat de Hesse. A la mort d'Elisabeth le 17 novembre de la même année, Heinrich Raspe von Thüringen a tous les pouvoirs en Thuringe, et avec Konrad, il va les consolider.

En 1232, il mène plusieurs campagnes contre l'archevêque Siegfried III de Mayence. Le comte menace de fendre d'un coup d'épée l'archevêque de Mayence, parce qu'il a puni l'abbé de Reinsborn, son protégé. Le beau-frère de sainte Elizabeth de Hongrie saccage la ville de Fritzlar, sans même épargner les églises.

L'hôpital de Marbourg fondé par Elisabeth n'est légué au Grand bailliage de Brandebourg de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem du fait du defensor de la princesse, Konrad von Marburg. Le Pape Grégoire IX envoie une commission qui tranche en faveur de Konrad von Marburg, le 2 août 1232. À l'été 1234, Konrad, encore seigneur laïc, se rend à Rome afin de convaincre le Pape de donner l'hôpital et l'église paroissiale de Marbourg à l'Ordre teutonique.

Le cinquième Grand Maître

Sainte Elizabeth de Hongrie dans la chapelle des chevaliers teutoniques (cpa).

Le Landgrave prend la résolution de devenir un membre de l'Ordre teutonique. Il fait remercier le duc d'Autriche, qui lui a offert sa fille en mariage, et se hâte de faire part de son projet aux différents seigneurs qui lui sont attachés, pour les engager à suivre son exemple. Mais avant tout il veut réparer les ravages qu'il a faits à Fritzlar, ville qu'il dédommage amplement de ses pertes.

Ce Prince prononce ses vœux avec Heldrungen, Gruningen & beaucoup d'autres chevaliers et gentilshommes, en novembre 1134, à Marbourg dans l'hôpital de Sainte-Elisabeth, qui appartient à l'Ordre.

Le comte Hartmann von Heldrungen et Theodoric von Gruningen vont jouer un grand rôle dans l'histoire de l'Ordre teutonique. Le premier est élevé à la dignité de Grand-Maître, et le second se couvre de gloire en combattant les ennemis de la Livonie.

Konrad rejoint la commission à Rome et représente Elizabeth, sa belle-sœur décédée, lors de sa canonisation. Il fait des cadeaux à certains décideurs et demeure à la cour du Pape jusqu'à la Pentecôte de 1235 quand elle est sanctifiée.

Au printemps 1239, du fait de son appartenance à la Maison des Ludowinger et de ses liens avec Hermann von Salza, il est déjà désigné pour remplacer le Grand Maître.

Pendant que Hermann von Balk travaille à rétablir les affaires délabrées de la Livonie, où il a été envoyé par Hermann von Salza, la Prusse est gouvernée par Herman d'Altenbourg & Jean de Foxberg ses Lieutenants, jusqu'à l'an 1240. Frère Popo von Osterna est nommé à cette date Maître Provincial de Prusse. Les premières particularités que nous apprenons du gouvernement d'0sterna, c'est qu'à son arrivée en Prusse, il fait fortifier Balga et fonde un couvent de Franciscains dans la ville de Thorn.

Chevaliers teutoniques combattant des troupes mongoles (XIIIe s.).

Après la mort de Gengis-Khan, survenue en 1227, ses fils et ses petits-fils s'emparent d'une partie de l'Asie et de l'Europe orientale. En 1240, après avoir ravagé la Pologne, ils paraissaient disposés à se jeter sur la Prusse. Popon von Osterna a l'occasion de se signaler d'une autre manière. Les chevaliers teutoniques volent au secours des Silésiens et remportent avec eux une victoire sur ces barbares.

Les chevaliers teutoniques ayant jugé prudent, à la vue de ce danger, de concentrer leurs forces sur la Vistule, ce qui les oblige de dégarnir le reste du pays, les Prussiens croient cette occasion favorable pour secouer le joug qui pèse sur eux. Ils essaient de recouvrer leur indépendance. Rien de plus naturel de leur part ; mais, ce qui paraît étrange, c'est de les voir soutenus par Swantopolk, ce même duc de Pomérelie qui, sept ans auparavant (1233), conduisait une croisade en Prusse et poussait le zèle pour le triomphe du christianisme dans cette contrée jusqu'au point de compromettre la sûreté de ses propres Etats. Les chevaliers teutoniques, par leur mépris pour les Slaves et leurs ambitions, l'ont donc singulièrement blessé et alarmé.

Boleslaw, nominalement principal duc de Pologne, se sauve en Hongrie, les Tartares battent les Polonais à leur tour. Ils ne trouvent plus rien qui les empêche de dévaster le royaume. Les chevaliers teutoniques, craignant que cet orage ne vienne fondre sur la Prusse, redoublent d'activité pour mettre leurs forteresses en état. Heureusement, les Tartares prennent la route de l'Empire. Heinrich, surnommé le Pieux, duc de Silésie, jugeant qu'il va les avoir sur les bras, ne néglige aucun des préparatifs nécessaires pour pouvoir les repousser. II demande du secours à tous ses voisins. Celui qui de tous le seconde le plus puissamment est Popo von Osterna, qui accourt avec un grand nombre de chevaliers, & un corps de troupes assez considérable pour former seul une des cinq divisions de l'armée alliée. C'est la bataille de Legnica, mais Konrad est déjà mort.

Konrad voyage en Italie à nouveau, y tombe malade au début de l'été 1240. Il est décédé le 24 juillet de cette année à Rome. Son corps est inhumé néanmoins dans l'église Sainte-Elizabeth à Marbourg.

Gerhard von Malberg lui succède comme sixième Grand Maître de l'Ordre teutonique.

Sources

  • Histoire de l'Ordre teutonique, Volume 1, Wilhelm Eugen Joseph Wal (Baron von), Veuve Valade, 1784.
  • Sylvain Gouguenheim, Les Chevaliers teutoniques, Tallandier, Paris, 200
  • Henry Bogdan, Les Chevaliers teutoniques, Perrin, 1995
  • Alain Demurger, Chevaliers du Christ : Les ordres religieux-militaires au Moyen Âge, XIe-XVIe siècle, Seuil, 2002.
  • Kristjan Toomaspoeg, Les Chevaliers teutoniques, Flammarion, 2001.
  • Danielle Buschinger, Les Chevaliers teutoniques, Ellipses Marketing 04/06/2007.