Groupe d'Ur

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Le Groupe d'Ur est une association de recherche ésotérique italienne, active dans les années 1920 et à laquelle a notamment participé Julius Evola.

Ur et Krur

Le groupe est créé en janvier 1927, mais il est probable qu'il existe de manière informelle au moins depuis 1926. Le cercle est d'abord l'œuvre de Julius Evola, autour duquel se rassemblent Arturo Reghini, Giovanni Colazza, disciple de Rudolf Steiner, et d'autres chercheurs intéressés par l'ascèse initiatique et les études ésotériques. On estime que les membres du groupe devaient être entre douze et quinze personnes. Le groupe publie alors la revue Ur. Suite à des divergences de vue entre Evola, d'une part, et Arturo Reghini et Giulio Parise, d'autre part, Evola fonde, en janvier 1929, une nouvelle revue, Krur.

Des antennes du groupe sont créées à Rome et dans d'autres villes de la péninsule, comme à Gênes (5 membres).

En 1927, le groupe d'Ur fait l'objet de violentes attaques dans la presse catholique, notamment par la revue Studium, où Giovanni Battista Montini, en fait le futur pape Paul VI, qui accuse le groupe de propager un fanatisme magique et superstitieux.

Selon Jean-Paul Lippi, dans sa biographie de Julius Evola parue aux Editions Pardès, le Groupe d'Ur eut comme principale action visible la publication d'un bulletin du nom d'UR puis de KRUR :

« Evola dirige la publication de monographies qui se présentent sous la forme de fascicules mensuels et pour lesquelles l’anonymat des collaborateurs constitue la règle. Les textes se donnent pour but de faire connaître, autant que faire se peut, l’antique science de la transformation de soi-même, de la « dignification » (Evola dixit), science « précise, rigoureuse, méthodique, [qui] s’est transmise de bouche à oreille, d’initié à initié, par une chaîne ininterrompue, sans que le profane s’en aperçoive » depuis la plus haute Antiquité.

Dans cette optique sont publiés tant des textes classiques (tantriques, hermétiques, bouddhiques ou encore pythagoriciens) que des extraits d’auteurs contemporains, souvent décriés ailleurs (Gustav Meyrink, Giuliano Kremmerz qu’Evola estime tout particulièrement, ou encore Aleister Crowley), ainsi que des analyses relevant de la symbologie.

À cela s’ajoutent des comptes rendus d’expériences telles que des tentatives pour constituer des chaînes magiques. Car le Groupe d’Ur se réclame explicitement de la magie, terme qui ne signifie nullement que l’on recherche à y produire des phénomènes plus ou moins « extraordinaires », mais que « son attention se port[e] essentiellement sur la formulation spéciale du savoir initiatique qui obéit à une attitude active, souveraine et dominatrice par rapport au spirituel ». Cette orientation théorique n’en est pas moins suivie fort loin au plan pratique, jusqu’à mener à la tentative (infructueuse) de créer « une sorte de corps psychique » sur lequel pourrait « se greffer, par évocation, une véritable influence d’en haut », grâce à quoi il deviendrait possible « d’exercer, dans les coulisses, une action jusque sur les forces prédominantes dans le milieu général de l’époque ». En clair, les membres du Groupe se proposent d’engendrer un égrégore.

Membres du groupe les plus connus

Les règles du groupe stipulaient que les auteurs écrivent sous pseudonyme (mis entre parenthèses), en vertu du principe de l'impersonnalité active, ce qui entraîne que la totalité des membres ne sont pas connus.

  • Julius Evola (Agarda, Arvo, Ea, Iagla).
  • Guido De Giorgio (Havismat)
  • Giovanni Colazza (Leo), anthroposophe, disciple direct de Rudolf Steiner.
  • Giovanni Antonio Colonna di Cesarò (Breno, Krur), anthroposophe.
  • Girolamo Comi (Gic), poète catholique, ami d'Arturo Onofri.
  • Raffaello Prati (sans pseud.), poète.
  • Aniceto Del Massa, ami et disciple d'Arturo Reghini, pythagoricien, puis anthroposophe.
  • Nicola Moscardelli (Sirio, Sirius), poète catholique inspiré par la poésie d'Onofri.
  • Roggero Musmeci Ferrari Bravo (Ignis).
  • Arturo Onofri (Oso), poète, anthroposophe.
  • Giulio Parise (Luce), franc-maçon.
  • Ercole Quadrelli (Abraxa, Tikaipos), disciple de Kremmerz.
  • Arturo Reghini (Henìocos Arìstos, Pietro Negri), pythagoricien, franc-maçon.
  • Corallo Reginelli (Taurulus), prima anthroposophe, puis hermétiste.
  • Domenico Rudatis (Rud), alpiniste ésotériste.
  • Massimo Scaligero, anthroposophe, disciple direct de Giovanni Colazza.
  • Emilio Servadio (Es), psychanalyste, poète.

Postérité

A la fin des années 1960 et au début des années 1970, un groupe issus du Centro Studi Ordine Nuovo crée une structure qui reprend les travaux du groupe d'Ur. Il prend pour nom celui de Groupe des Dioscures.

Textes

  • Julius Evola, Ur 1927, Roma, Tilopa, 1980.
  • Julius Evola, Ur 1928, Roma, Tilopa, 1980.
  • Julius Evola, Krur 1929, Roma, Tilopa, 1981.

Ces textes ont été republiés en trois volumes sous un nouveau titre :

  • Introduzione alla magia (1971), volume primo, Roma, Mediterranee, 2004.
  • Introduzione alla magia (1971), volume secondo, Roma, Mediterranee, 2006.
  • Introduzione alla magia (1971), volume terzo, Roma, Mediterranee, 2006.

Traduction française

  • Julius Evola, « Ur » et « Krur » - Introduction à la magie, Archè, 1983, 1984, 1985, 1986.

Bibliographie

  • [coll.], La Dimensione Magica del Gruppo di Ur. Atti del Simposio Internazionale svoltosi a Napoli nel 2017 in occasione del 90° Anniversario della costituzione del Gruppo di Ur, Ed. Rebis, Viareggio, 2021.
  • Claudio Mauri, La catena invisibile. Il giallo del fascismo magico, Milano, Mursia, 2005.
  • Renato Del Ponte, Evola e il magico Gruppo di Ur. Studi e documenti per servire alla storia di Ur-Krur, Borzano, Albinea, Sear Edizioni, 1994.
  • Gianfranco De Turris, Esoterismo e fascismo: storia, interpretazioni, documenti, Edizioni Mediterranee, 2006.
  • Geneviève Dubois, Fulcanelli. Svelato l'enigma del più famoso alchimista del XX secolo, Edizioni Mediterranee, 1996.
  • Hans Thomas Hakl, « Julius Evola and the UR Group », Aries, 12, Leida, Brill, 2012, pp. 53–90.