Bernard Mamy
Biographie
Bernard Mamy est le fils de Jean Mamy, alias Paul Riche, journaliste, cinéaste et écrivain, rédacteur en chef de plusieurs journaux pendant la guerre et fusillé pour ses idées à la "libération".
Il fréquente les lycées Rollin et Janson de Sailly puis va suivre des cours à la faculté de Droit à Paris. C’est là qu’il fait la connaissance de Jean-Marie Le Pen.
De 1955 à 1957, il est agent technico-commercial d’Air France, collaborateur de Léon Delbecque, président du Comité de salut public d’Algérie et du Sahara (1958), ingénieur à l’Union industrielle africaine (1958-1961), administrateur de la régie syndicale des transports d’Alger (1960-1961), ingénieur conseil à l’institut européen pour la promotion des entreprises, délégué général pour la Suisse (1962-1963), puis pour la Belgique (1964), vice-président et directeur de Wofac-France (1965-1969), directeur (1969) à la compagnie parisienne d’ingénieurs conseils (1970), gérant de la société Audit service international (1970-1972), directeur général (1971-1974) de l’Institut technique d’études et de recherches en écologie, et (1974-1976) de la Société de micro-informatique France, administrateur depuis 1975 de la Chambre des ingénieurs conseils de France (CICF Ile-de-France), co-éditeur de L’Annuaire biographique VIP, puis enfin antiquaire dans le Var.
Son parcours politique est aussi riche que son parcours professionnel. En 1949 il est adhérent au quartier Latin de divers mouvements nationalistes. Il participe à la rédaction du journal Contre Révolution. En 1951 il rencontre Jean-Marie Le Pen. Il est adhérent aux Jeunesses indépendantes de Paris, avec Alain Jamet futur secrétaire départemental du FN dans l’Hérault. De 1952 à 1956, il est sous-lieutenant engagé volontaire en Tunisie. En 1956 il est responsable pour la Seine-et-Oise des jeunes du mouvement Poujade (UDJF), dont le président est Le Pen. En 1957, il participe à l’organisation de la Caravane pour l’Algérie française. A cette époque, il croise à nouveau la route politique de Jean-Marie Le Pen, en étant membre du Front national combattant, dont le président est Le Pen. Bien que père de trois enfants, il est engagé volontaire en Algérie, au grade de lieutenant commandant de compagnie. Il est affecté au 584° B.T. commandé par Jean Pouget. En 1958, Bernard Mamy reste en Algérie et participe pleinement sous l'impulsion de Pouget avec l'équipe entourant [Léon Delbecque]] au Comité de salut public. Représentant de Jeune Nation à Alger pendant quelque temps, il est, en 1960, commandant en second de l’unité territoriale de choc d’Alger, fer de lance des barricades. Il est élu le 29 mai 1960 conseiller général d’Alger avec l’appui de Jean-Marie Le Pen sur la liste de Pierre Lagaillarde.
En 1961, il participe activement au Putsch d’Alger. Inculpé d’atteinte à la sûreté de l’État par De Gaulle, il rejoint les mouvements clandestins. De 1962 à 1965, Mamy réside en Suisse et en Belgique, où par le biais des réseaux nationalistes il arrive à trouver du travail. En 1965, date de sa rentrée en France, il rejoint les Comités Tixier-Vignancour. En 1967 il se présente comme candidat dans l'Essonne sur les listes Tixier. Le secrétaire général de ce mouvement n’est autre que Jean-Marie Le Pen. En 1969, Bernard Mamy s’éloigne politiquement de Jean-Marie Le Pen. Après la mort de De Gaulle, il dirige dans les Yvelines la campagne de Poher contre Pompidou. Il est ensuite candidat Centre démocrate aux législatives l'année suivante à Versailles. Son parcours politique rejoint alors celui de la droite plus classique, comme une partie des militants de l’Algérie française. De 1970 à 1974, il est membre du comité directeur du Centre démocrate dans les Yvelines. Il le quitte quand le Centre démocrate devient le Centre des démocrates sociaux. En 1977, il est élu président de la commission municipale chargée de gérer la commune de Magny-Les-Hameaux [1]. Il adhère au Parti républicain dans les Yvelines. En 1979, il est élu président de la commission municipale de la même commune. La même année, il démissionne du Parti républicain , en désaccord avec la politique giscardienne.
Pendant quelques années son parcours politique est flou ou inexistant. C’est seulement en 1983 que Bernard Mamy se rapproche de Jean-Marie Le Pen qui lui demande de venir lui donner un coup de main pour organiser le Front national, c’est-à-dire s’occuper de le doter d'un système informatique et d’en améliorer l’organisation. En 1984, il est nommé délégué national à l’organisation interne du FN, puis secrétaire départemental du Var. Il est 24e sur la liste FN pour les élections européennes. Aux élections cantonales de 1985, il réalise le meilleur résultat du FN en France.
Par son passé politique, ses connaissances, notamment ses rapports avec Jean-Marie Le Pen, par son poids politique (il est le patron d’une des plus importantes fédérations FN), Bernard Mamy a la carrure nécessaire pour se présenter aux élections législatives de 1986 et devenir député. Le parti en décide cependant autrement. En octobre 1985, Jean-Pierre Stirbois nomme Yann Piat à sa place au secrétariat varois. Bien qu'il soit nommé formateur des élus régionaux, Bernard Mamy fait sécession et, en mars 1986, il se présente en tête de liste, pour les législatives et régionales, de la Fédération nationaliste varoise (dont l'insigne est un olivier), qu’il vient de créer. L'échec sera sanglant : aux régionales, la FNV arrive à Toulon tout juste à passer la barre des 1% (1,06% des suffrages exprimés),et aux législatives Bernard Mamy regroupe sous son nom 819 votants, soit 0,97% des suffrages exprimés.
Après l'échec de sa dissidence, Bernard Mamy se fera plus discret politiquement. Il serait actuellement proche de la mouvance identitaire, après, selon certaines sources, avoir transité par le Rassemblement pour la République (RPR).
Professionnellement, il exerce le métier d'antiquaire et d'expert et s'est fait connaître par des travaux sur les pipes de collection et autres objets proches du tabac.
Notes
- ↑ Magny-les-Hameaux constitue avec six autres communes (Elancourt, La Verrière, Guyancourt, Montigny-le-Bretonneux, Trappes et Voisins-le-Bretonneux) l’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines. Le Conseil de la Communauté d’agglomération se compose de représentants élus par les conseils municipaux des 7 communes
Lien externe
- Le Front national à Toulon : de la sous-société des débuts à la contre société de juin 1995, Frédéric Delmonte, résumé d'un mémoire de maîtrise préparé sous la direction de M. Schor et soutenu à la Faculté des Lettres de Nice.