Anthony Burgess

De Metapedia
Aller à : navigation, rechercher

Anthony Burgess est le nom de plume de John Anthony Burgess Wilson, écrivain, musicien et linguiste britannique, né le 25 février 1917 à Manchester et mort le 25 novembre 1993 à St. John's Wood à Londres.

Burgess.jpg

Il est l'auteur de l'ouvrage L'Orange mécanique qui a inspiré le film de Stanley Kubrick Orange mécanique, sorti en 1971. L'écrivain français Laurent Obertone a intitulé un de ses ouvrages La France orange mécanique‎‎, en référence à la thématique de la violence urbaine traitée dans le roman.

Biographie

John Anthony Burgess Wilson naît dans une famille catholique. Il fait ses études secondaires au Xaverian College. Il entre ensuite à l’université de Manchester où il effectue des études en linguistique et en littérature anglaise.

Lors de la seconde guerre mondiale, Burgess sert durant six ans dans le corps médical militaire.

Il enseigne ensuite au département extra-muros de l'Université de Birmingham (1946–1950), travaille pour le ministère de l'Éducation (1948–50) et devient professeur d'anglais à la Banbury Grammar School (1950–54). Il a ensuite envoyé comme responsable de l'éducation en Malaisie et à Bornéo (1954-1959), où il écrira trois romans inspirés par le décor malais.

De retour en Angleterre, il devient écrivain professionnel. Sous le pseudonyme d'Anthony Burgess, il écrit les romans The Wanting Seed (1962), une dystopie dans le thème principal est un monde surpeuplé, et Honey for the Bears (1963). Sous le pseudonyme de Joseph Kell, il écrit One Hand Clapping (1961) et Inside Mr. Enderby (1963).

Le roman A Clockwork Orange (1962; film 1971) a fait la réputation de Burgess en tant que romancier au pouvoir comique et mordant. Le roman est écrit dans un argot adolescent de l'invention de Burgess, combinant des éléments d'argot britannique et américain avec des mots russes et des termes fantaisistes. Le livre a pour thèmes la croissance d'une violence juvénile et gratuite dans une société corrompue, la démission parentale, les théories sur la réhabilitation des délinquants, mais aussi la disparition, à notre époque, de la personne, du sujet, et sa reconquête fragile et la recherche d'une intériorité.

Œuvre

Burgess est l'auteur de plus de 50 livres. Outre ses romans et nouvelles, il a rédigé des ouvrages de critique littéraire, notamment sur James Joyce, des scripts pour la télévision, des travaux de traduction (il a par exemple traduit le livret de Carmen de Bizet pour une représentation de l'Opéra National Anglais et adapté Cyrano d'Edmond Rostand pour une comédie musicale à Broadway en 1973) et des ouvrages biographiques (William Shakespeare, DH Lawrence et Ernest Hemingway, ainsi que son autobiographie). Burgess a également produit des dizaines de compositions musicales, y compris des œuvres chorales et des pièces d'orchestre.

Il écrit, à l'occasion de l'année Orwell en 1978, un ouvrage resté trop ignoré des médias et qui s'intitule significativement 1985[1]. Globalement, Burgess estime que la vision que transmet George Orwell dans son roman d'anticipation 1984 est exagérée et improbable. Tout d'abord, écrit Burgess dans la première partie de son 1985, les éléments essentiels de 1984 sont trop liés à une époque historique précise pour avoir réelle valeur prophétique. Selon Burgess, 1984 présente un monde qui repose sur une seule motivation : la haine. Le fonctionnaire O'Brian y explique à ses victimes que le « grand et terrible but du Parti est un monde de peur et de trahison, de torture (...), un monde d'où toute notion de merci sera progressivement évacuée ». Selon Burgess, une telle société ne peut survivre et certainement pas à l'échelle mondiale. Aucun régime ne peut s'alimenter impunément à la seule source de la haine et de la trahison. Burgess critique également la division du monde en trois blocs ou zones de puissance qui apparaît dans le 1984 d'Orwell. Il déclare cette vision irréaliste[2].

De nature plutôt pessimiste, Anthony Burgess s'est toujours méfié des théories et des systèmes politiques qui prétendent modifier la na­ture humaine en vertu de croyances utopiques. D'une manière générale, il a montré un scepticisme réaliste envers les masses, soucieux de préserver l’individu. En 1973, il se rend à Paris pour participer au IXe colloque national du Groupement de recherche et d'études pour la civilisation européenne (GRECE)[3].

Notes et références

  1. Anthony Burgess, 1985, Hutchinson, Lon­don, 1978. Edition de poche anglaise : Arrow Books, 1980/83
  2. Ralf Van Den Haute, « 1984... 1984 1/2... 1985 ou d'Orwell à Burgess », Vouloir, n°21-22, sept. 1985.
  3. Revue éléments : [1]