Afrikaans

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Le terme Afrikaans désigne une langue indo-européenne, appartenant au rameau occidental du groupe germanique. Elle est parlée en Afrique australe par une partie importante des communautés blanches. Ecrite en caractères latins, la langue afrikaans est assez fortement phonétique. Son nom signifie simplement africain(e), en forme adjectivale.

Carte des langues en Afrique du Sud, par municipalités

Origines et développement d'une langue indo-européenne en Afrique australe

Taalmonument à Paarl

Le 6 avril 1652, le médecin néerlandais Jan van Riebeeck débarque dans la Baie de la Table et fonde la ville du Cap (Kaapstad), pour le compte de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales (la VOC), une ville qui doit servir de station de "rafraîchissement" pour les marins en route vers les possessions néerlandaises de l'Océan Indien (Indonésie, Malacca, Ceylan...). Le Cap devient la capitale d'une Colonie du Cap qui émerge peu à peu, et où s'installent des Blancs (Néerlandais, Allemands, Scandinaves et Huguenots français) dont la fusion en terre sud-africaine va donner naissance à un peuple original, les Boers ("paysans", en néerlandais) ou Afrikaners, c'est-à-dire les "Africains".

Dans le système esclavagiste de la Colonie, une partie des Blancs pauvres se mélange avec les esclaves (d'origines diverses, mais non-noires: khoïsan, indonésienne, malaise, malgache...), ce qui, parallèlement à l'évolution du peuple boer lui-même, donnera naissance au peuple kleurling, les "Métis". Dans cette société coloniale, la langue néerlandaise parlée localement évolue, se simplifie, intègre des idiotismes khoïsan, malais (comme la double négation), anglais et xhosas, et se transforme en une nouvelle langue que partagent Boers et Kleurlinge, l'afrikaans.

Après 1815, la Colonie du Cap devient définitivement une colonie britannique, cédée par les Pays-Bas. Les tracasseries et humiliations, l'anglicisation culturelle et politique, ainsi que l'interdiction de l'esclavage, exaspèrent les Boers, qui émigrent en masse vers le nord, entre 1835 et 1850. Ce "Grand Trek" constitue un épisode glorieux de l'histoire de l'Afrique australe. Les Boers fondent plusieurs Etats indépendants, dont l'Etat Libre d'Orange et le Transvaal. Cependant, ces deux Etats conservent le néerlandais comme langue officielle, langue administrative formelle de moins en moins comprise par la population, qui parle désormais l'afrikaans au quotidien. Au Cap, en 1875, le pasteur et historien Stephanus Jacobus Du Toit fonde la "Genootskap van regte Afrikaners", la Société des vrais Afrikaners et milite pour l'utilisation officielle de l'afrikaans comme langue nationale, aussi bien au Cap que dans les républiques du nord, au travers d'une revue, "Die Afrikaanse Patriot".

Après la Guerre des Boers (1899-1902), au cours de laquelle les Britanniques inventent les camps de concentration, l'Afrique du Sud est unifiée sous le joug colonial britannique et l'Union sud-africaine est créée le 31 mai 1910. Une Union au sein de laquelle sont reconnues comme langues officielles l'anglais et le néerlandais. Tout au long des années 1920, le Broederbond milite inlassablement lui aussi pour la reconnaissance et la valorisation de l'afrikaans. Le Dr Hendrik Frensch Verwoerd, membre du Broederbond, futur Premier ministre et inventeur des Bantoustans, sera du reste le premier étudiant de Stellenbosch à rédiger sa thèse universitaire en afrikaans, en 1924. La même année, le nationaliste James Barry Munnik Hertzog, héros de la Guerre des Boers, devient Premier ministre, et en 1925 l'afrikaans est enfin reconnu comme langue nationale, en remplacement du néerlandais. La Bible est traduite en afrikaans en 1933. Langue des Afrikaners, l'afrikaans va être identifié par les ennemis du pouvoir blanc comme la langue de l'Apartheid, après la mise en place de celui-ci, en 1948. A Paarl, près du Cap, sera élevé en 1975 le seul monument au monde dédié à une langue, le "Taalmonument", preuve de l'amour quasi-charnel que portent les Afrikaners à leur langue.

Après la chute du régime d'apartheid, en 1994, le revanchisme noir anti-afrikaner s'exprime par la volonté d'effacer une grande partie des symboles politiques et culturels afrikaners (des villes, rues, bâtiments publics... sont débaptisés, des statues sont déboulonnées, des musées fermés). Depuis 1994, l'Afrique du Sud compte onze langues officielles, et cet éclatement joue bien entendu au profit de l'anglais, langue "mondiale". L'afrikaans est donc en recul, d'autant que la population blanche a diminué entre 1994 et 2008 (passant de 5,2 à 4,4 millions). Aujourd'hui, la majorité des locuteurs de l'afrikaans sont des Kleurlinge (Métis), essentiellement dans les Provinces du Cap-Nord et du Cap-Occidental. Environ 6,5 millions de personnes, en Afrique du Sud et en Namibie, sont de langue maternelle afrikaans, et environ 6,7 millions l'utilisent en seconde langue.

La production culturelle, littéraire et musicale afrikaans est toutefois bien vivante, et la langue s'est largement déconnectée de la politique. Cependant, en 2006, la chanson dédiée au général boer Koos De La Rey du chanteur folk Bok van Blerk, disque de platine l'année suivante, a provoqué un véritable séisme dans le monde culturel sud-africain.