Groupe Thucydide
Le Groupe Thucydide était un cercle de réflexion, dirigé par Jean-Baptiste Santamaria et fondé en 2008.
Il se décrivait comme « centrés sur l’élaboration théorique, mais naturellement portés sur une praxis toute européenne ».
Présentation
Ce groupe prend historiquement la suite du Groupe Sparte qui était directement lié au Bloc identitaire.
Selon son document de présentation :
« Le Groupe Thucydide se veut plus indépendant. Il se situe toujours dans un projet de défense de l’identité européenne en conservant ce qu’il y a de meilleur dans sa tradition libérale : respect de la personne, libre examen, pratique des humanités, respect de la part maudite comme de la raison dans l’âme humaine.
Le maître ouvrage de Thucydide : « La guerre du Péloponnèse » nous semble avoir planté, dès le V° siècle A.C., le décor historique et politique dans lequel allait se débattre notre Europe, puis tout l’Occident dans ses guerres civiles dont elle a le secret.
Une Sparte militariste, communautaire, rurale, intravertie, dorienne. Athènes l’ouverte, la maritime, la commerçante, l’ionienne. La première dotée d’une caste aristocratique, élevée pour la guerre, très minoritaire sur son propre territoire (Périèques, Ilotes, esclaves, métèques fournissant la main d’œuvre essentiellement rurale). Athènes où le Démos prend une place de plus en plus large, mais dirigée par une magistrature d’extraction noble (par exemple Périclès, « démocrate » issu de la meilleure famille, est le J.F. Kennedy athénien); Démos qui s’impose dans des guerres essentiellement navales. Les hoplites spartiates ne sachant manœuvrer au début qu’en rase campagne, inaptes aux actions commandos, aux sièges de citadelles et aux combats navals, ne pouvant s’absenter longtemps de sa glèbe.
Tout cela du moins au début de la (seconde) guerre du Péloponnèse. Ensuite, tout va se gâter : les massacres de prisonniers, de populations civiles, l’appel aux finances perses, abandon des règles de combat, des références et limitations religieuses. La guerre du Péloponnèse se soldera par la victoire d’une des fédérations (celle de Sparte). Mais très vite Thèbes supplante Sparte et à son tour se voit bousculée par l’alliance des Phalanges macédoniennes épaulées par la cavalerie et l’infanterie légère. Rome mettra rapidement un terme au rêve d’Alexandre.
Le décor et ses acteurs sont plantés : conflit des valeurs, des classes, des nations, brouillage des règles du jeu (notamment du droit des gens). Après la réunification européenne, sous l’égide de la chrétienté, le Schisme va ouvrir une nouvelle période : celle des grandes guerres civiles européennes. La révolution anglaise, la guerre de trente ans, la révolution française, la guerre de sécession U.S., 1848, 1870, 1914, 1917, la guerre d’Espagne, l’opposition triangulaire entre fascisme/libéralisme/communisme, la décolonisation soutenue en sous-main par les « super-puissances », 1968 et la montée en puissance de la petite bourgeoisie salariée, l’idéologisation des Droits de l’homme, l’imposition du mondialisme métisseur, voient certes s’affronter des idoles diverses mais selon une modulation de différents thèmes mis en avant dès l’aube de notre civilisation.
Certes les outils forgés dans le domaine du Politique depuis Thucydide sont de tout premier secours : ceux d’Aristote, Saint Thomas d’Aquin, Hobbes, Machiavel, Saint Thomas More, Suarez, Vico, Burke, de Maistre, Marx, Schmitt, Ortega y Gasset, Freund, Monnerot et bien d’autres ; mais les grands ancêtres grecs ont ouvert et balisé, en politique comme dans d’autres domaines de l’homme ou de la nature, les principales voies dans lesquelles l’imaginaire occidental se débat.
Fidèle à un héritage, une identité, mais mu par l’éternel imaginaire critique européen, le Groupe Thucydide, avec ses modestes moyens humains, mais riche d’une bonne volonté immense, relève le défi d’une nouvelle période ouverte par la chute du dernier opposant messianique au Capitalisme (1989 chute du mur de Berlin), période que nous pouvons appeler par commodité Post-moderne, sans référence particulière aux penseurs ainsi étiquetés.
Le groupe Thucydide possède dans ses rangs toute la palette politique présente dans le paysage européen au moins sous la forme d’ex-quelque chose ou de toujours quelqu’un. Judéo-chrétiens déclarés, trotskistes ou ultra-gauches repentis, libéraux, agnostiques sincères et philosophant, anciens du GRECE, occidentalistes assumés, ennemis déclarés du Capital U.S. ou européen ou chefs d’entreprise fiers de l’être… »