Yann Fouéré

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Yann Fouéré en exil
Publiciste à l'énergie indomptable, docteur en droit, Yann Fouéré, né en 1910 à Aignan dans le Gers et mort le 20 octobre 2011 à Saint-Brieuc dans les Côtes-d'Armor, est une des têtes pensantes du régionalisme breton, qu'il a contribué à remettre sur les rails après la guerre, et un fédéraliste européen. Sa carrière est prolixe : fondateur de l'Union pour l'enseignement du breton, sous-préfet de Morlaix, secrétaire général du Comité consultatif de Bretagne, président-fondateur du Mouvement pour l'organisation de la Bretagne (1957) et du bi-mensuel L'Avenir de la Bretagne, co-fondateur avec l'ancien candidat à la présidence Guy Héraud du Parti fédéraliste européen de France, animateur de l'Union fédéraliste des communautés ethniques européennes, auteur d'ouvrages remarqués comme La Bretagne écartelée (1962) et L'Europe aux Cent Drapeaux (1968).



Biographie

Jeunesse

Dès sa jeunesse Yann Fouéré exerça des responsabilités au sein du mouvement breton. Il fut ainsi président de l'Association des étudiants bretons de Paris (1933-1937), président fondateur d'Ar Brezoneg er Skol (le breton à l’école) (1934-1945), vice-président de l'Union régionaliste bretonne (1939-45), directeur de Peuples et frontières, organe de coordination des partis autonomistes. Son influence était alors non négligeable : en 1934, 346 communes bretonnes adoptèrent le vœu d’Ar Brezoneg er Skol proposé par Yann Fouéré, en faveur de l'enseignement du breton.

Deuxième guerre civile européenne


Nommé sous-préfet de Morlaix en 1940 , il fut renvoyé moins de deux mois après par le gouvernement de l’Etat français.

Il fut le fondateur (en mars 1941) et le directeur (de 1941 à 1945) du quotidien brestois La Bretagne développant un point de vue régionaliste opposé au séparatisme du Parti national breton, et ne contestant pas la légitimité de Vichy [1]. Ce quotidien fut financé par l'industriel Jacques Guillemot, et quelques chefs d’entreprises quimpérois. Yann Fouéré affirmait dans l’éditorial du premier numéro de ce journal : « Il n'y a pas chez nous de haine de la France. Trop d'épreuves, trop de jours de deuils et de joies vécues en commun ont forgé notre union pour que, malgré des dissentiments passagers ou des rancœurs légitimes, nous pensions à la rompre. On peut être bon Breton sans négliger du même coup d'être bon Français ».

D’avril 1942 à 1945, il fut directeur politique de La Dépêche de Brest. Durant la même période il fut membre, puis secrétaire général du Comité consultatif de Bretagne (CCB) auprès du préfet de région.

Exil


Arrêté le 10 août 1944 et jeté en prison sous l'inculpation de collaboration, il est remis en liberté provisoire un an plus tard par un juge d'instruction qui ne trouve rien de compromettant dans son dossier. Fureur de ses ennemis. L'instruction est brutalement close, le dossier d'accusation remanié en haut lieu et le procès arrêté dans ses moindres détails et jusque dans sa conclusion. Refusant cette parodie de justice, Yann Fouéré fausse compagnie à ses juges et se réfugie au Pays de Galles, puis en Irlande où il investit les biens qu’il avait pu sauver dans une société de pêche. Le 28 mars 1946, il est condamné aux travaux forcés à perpétuité par contumace et à la dégradation nationale. En 1955, à la suite d'un changement de compétence des juridictions, il rentre en France et demande réparation. Un tribunal militaire révise son procès et l'acquitte purement et simplement. Yann Fouéré n'est pourtant pas au bout de ses peines. A chacun de ses retours en Bretagne, ses faits et gestes sont notés, son courrier, ses relations, épiés. On ne lui épargne aucune tracasserie administrative. En 1969, on murmure qu'il est le véritable chef du Front de libération de la Bretagne (FLB) et on perquisitionne chez lui, sans résultats. En 1971, il se voit refuser le renouvellement de son passeport sous le prétexte que l'octroi d'un passeport n'est pas une obligation, mais une libéralité gracieuse de l'administration. Un peu plus tard, on fait pression sur la Commission européenne pour amener celle-ci à lui interdire de prendre la parole à un colloque de l'Union fédéraliste européenne à Bruxelles.

Affiche demandant la libération de Yann Fouéré (1975)

Fédéralisme


Yann Fouéré est un des animateurs et financiers du Mouvement pour l’organisation de la Bretagne (MOB), créé en 1957, avec Ronan Goarant et Yann Poupinot, et de son journal L’Avenir de la Bretagne.

En 1961, avec Alan Heusaff, ancien du Bezen Perrot, Gwynfor Evans et J. E. Jones, respectivement président et secrétaire général du Plaid Cymru, il fonde sur l'Ile de Rhos au Pays de Galles, la Celtic League (Ligue celtique), mouvement visant à fédérer les différents partis nationalistes des régions. Par la suite, il sera co-fondateur avec Guy Héraud du Parti fédéraliste européen de France, et un des animateurs de l'Union fédéraliste des communautés ethniques européennes.

Dans les années 1970, il anime le parti Strollad ar vro. En 1975, il est arrêté pour les attentats du FLB-ARB. Il est libéré en décembre 1976. L'expérience de sa détention sera relatée dans son livre En prison pour le FLB. De 1982 à 2005 il est actif au POBL (Parti pour l'organisation d'une Bretagne libre) et à son journal L'Avenir de la Bretagne. Il lance finalement la Fondation Yann Fouéré.

L’Europe aux cent drapeaux


L'ouvrage de Yann Fouéré ayant eu le plus d'influence est L'Europe aux Cent Drapeaux. Il s'agit d'un essai politique préconisant l'organisation de l'Europe sur une base fédérale, fédération basée non plus sur les États-nations historiques qui auraient atteint leur apogée au XIXe siècle avant d'outrepasser au siècle suivant leur rôle, leurs pouvoirs et leur utilité, mais sur les communautés humaines fondamentales que sont les régions et les "nations vraies" de notre continent. Cet ouvrage a profondément marqué la pensée fédéraliste européenne et sert de base commune à la philosophie politique fondamentale des mouvements de contestation et de libération qui agitent les régions et les peuples de l'Europe à la recherche de leur identité. Il a conduit, plus récemment, à la création à Bruxelles du Bureau permanent des nations européennes sans État. On doit noter aussi l'influence de ce livre sur toute une partie de la mouvance identitaire française.

Notes


  1. Il déclara à ce propos dans son livre La Patrie interdite (p. 238) : « Je n'avais pas plus de sympathie pour le gouvernement de Vichy que je n'en avais eu pour les gouvernements qui les avaient précédés. Ils étaient tous pour moi de simples faits dont il fallait tenir compte dans mon action. La présence des Allemands ne me paraissait qu'un autre incident de parcours ».



Textes a l'appui

Évocation par Jean Mabire

Yann Fouéré âgé

"Mais alors d'où vient l'idée de cette Europe des régions dont nous nous réclamons aujourd'hui ? Absolument pas des partisans de l'unité Européenne de l'Entre-Deux-Guerres, à commencer par le fameux comte Goudenhove-Kalergi, né en 1894 à Tokyo de père Autrichien et de mère Japonaise, et pour qui les Etats-Unis d'Europe de son mouvement paneuropéen, fondé à Vienne en 1922, n'étaient que les Etats alors existants.

La réaction viendra de la base, c'est à dire des militants des "minorités". C'est au début de l'année 1937 que paraît le premier numéro de la revue Peuples et frontières, consacré, déjà, au Pays Basque péninsulaire, alors que la Guerre d'Espagne faisait rage et que le franquisme, férocement unitaire, était en train de triompher. Qui était l'animateur de Peuples et frontières (qui portait le sous-titre de "revue d'information sur les peuples opprimés d'Europe occidentale") ? Tout simplement le Breton Yann Fouéré, né en 1910, qui devait par la suite écrire un superbe livre-manifeste L'Europe aux cent drapeaux (1968) et qui vit toujours à Saint-Brieuc, portant allègrement et combativement ses 94 printemps.

Alors que s'affrontaient démocraties et fascismes, nationalismes et internationalismes, droites et gauches, naquit un mouvement précurseur que la Seconde Guerre Mondiale ne pourra que totalement fracasser. Mais les 25 numéros de Peuples et frontières n'avaient pas semé en vain.

Le plus européen des penseurs politiques européens, Pierre Drieu La Rochelle, avait accueilli, il faut le dire, le mouvement Breton de Breiz atao par des sarcasmes de Normand (vieille querelle gauloise du Couesnon) dont on trouve un triste témoignage dans un articulet fielleux de la Nouvelle Revue Française. Pendant la guerre, cependant, Drieu fut le seul à entrevoir l'idée d'une Europe fédérale. Il faut lire à ce sujet deux textes essentiels dans Le Français d'Europe. Le premier fut écrit en 1942 et parut en 1943 dans la revue Deutschland-Frankreich. Il s'intitule France, Angleterre, Allemagne. Le second, encore plus significatif, fut publié dans la NRF, en mars 1943, sous le titre Notes sur la Suisse. On y voit évoqué le mythe d'une Europe en quelque sorte helvétique qui serait celle des peuples et non des nations. Drieu se suicida. Le Français d'Europe fut pilonné et on n'en parla plus.

Cependant l'esprit de Peuples et Frontières, tel qu'il avait été développé jusqu'à la mi-juin 1939, ne pouvait disparaître. On va le retrouver au lendemain de la guerre, dans le cadre de la revue Fédération et surtout du Mouvement européen des régions et minorités, animé par Joseph Martray, l'ancien bras droit de Yann Fouéré, alors "empêché" et exilé en Irlande. Curieux mouvement qui enchanta mes vingt ans. Pour la première fois, on y était intégralement Européen sans renier sa communauté d'origine. On était Européen parce que Breton ou Flamand, Écossais ou Catalan. Je me souviens d'un magnifique congrès à Versailles, ce devait être en 1947 ou 1948. L'amphithéâtre était décoré des blasons de tous les peuples alors "interdits". De chacun d'eux partait un ruban écarlate rejoignant une vaste couronne de feuillage dominant l'assemblée. Cela avait une allure de solstice des peuples et j'avais passé quelques nuits avec des copains à assurer cette multicolore décoration d'une salle frémissante d'enthousiasme. Un second congrès eut lieu à Leeuwarden, capitale de la Frise occidentale, aux Pays-Bas. j'y étais aussi..."

Extrait de l'article de Jean Mabire, "Ils ont rêvé l'Europe des Patries charnelles", Réfléchir et agir, n° 17.

Entretien avec l'Agence de presse bretonne (novembre 2008)

Merci d'avoir accepté cette interview. À 98 ans vous êtes le patriarche du mouvement breton. Quels ont été vos principaux succès, mais aussi vos regrets ?

Mes principaux succès restent certainement la formation du MOB, le Comité consultatif de Bretagne et Ar Brezoneg er Skol... J'ai travaillé sans relâche pour la Bretagne. Il faut savoir tirer parti de la situation telle qu'elle est. À chaque fois, en effet, j'ai essayé, en dehors des querelles de chapelles, de faire avancer la cause de la Bretagne. D'abord dans les années 1930 en suscitant une campagne – sans précédent – de signatures de municipalités exigeant l'enseignement de la langue bretonne à l'école. Il faudra attendre longtemps, et souvent grâce à la mobilisation militante, pour voir enfin une petite part de jeunes Bretons accéder à un tel enseignement. Le Comité consultatif de Bretagne, pendant la période de l'Occupation allemande, a tenté de faire avancer cette même cause. Force est de constater qu'en toute période le jacobinisme français reste réfractaire à tout progrès pour la Bretagne. Le MOB, à la fin des années 1950, a permis au mouvement breton de refaire surface après la guerre et surtout d'accompagner, voire impulser, une réelle politique de développement régional. Aux côtés du CELIB, le MOB a, pendant sa courte existence mais avec ses plusieurs milliers de militants, donné l'occasion aux Bretons de se faire entendre de Paris.

Votre Fondation vient de sortir un nouveau recueil de vos textes et une biographie. Est-ce une sorte de testament politique ?

Mon testament politique est dans l'ensemble de mes livres, de mes articles et de mon action. Il est vrai qu'en reprenant des éditoriaux rédigés sur près d'un quart de siècle, mon dernier ouvrage, Des mots pour l'Avenir de la Bretagne, synthétise les idées fortes que j'ai toujours défendues : défense de l'intégrité bretonne ; renforcement du pouvoir régional ; insertion européenne afin de voir émerger une Europe des peuples, l'Europe aux cent drapeaux !

Quel est l'objet de la Fondation Yann Fouéré ?

Les objets de La Fondation sont sur la page d'accueil du site de la Fondation. La Fondation Yann Fouéré a été créée, indépendamment de tout parti politique, dans le but de sauvegarder diverses archives, livres, publications, collections et documents relatifs à l'histoire de la Bretagne, puis dans un second temps, l'éventuelle mise à la disposition des chercheurs et historiens de ce fond. La Fondation entend palier un manque, un de plus, de lieu de conservation des archives du mouvement breton. Il manque toujours une Bibliothèque Nationale de Bretagne. Un jour peut-être...

Votre livre L'Europe aux cent drapeaux, traduit en plusieurs langues, est votre œuvre majeure. Elle est toujours d'actualité. On semble aller vers une indépendance de l'Écosse, de la Catalogne, du Pays Basque et même du pays de Galles. Il semblerait que ça soit une question de quelques années. Vous avez donc eu raison 50 ans avant les faits. Certains vous considèrent comme un visionnaire. Nul n'est prophète en son pays semble malheureusement le cas. Les Bretons doivent-ils soutenir une Europe dont les institutions sont si peu démocratiques et si peu représentatives des petits États et des peuples sans États ?

Oui, car il vaut encore mieux n'importe quelle Europe, pourvu qu'elle soit une réalité, qu'un pouvoir parisien centralisateur et négateur des réalités régionales. D'ailleurs les Bretons l'ont bien compris, en offrant favorablement leurs suffrages pour plus d'Europe lors des consultations référendaires sur l'Union. N'oublions pas non plus que les mouvements bretons se sont pratiquement toujours montrés favorables à cette construction européenne. Je repense à cette liste unitaire bretonne pour les régionales de 1992 : « Peuple Breton, peuple d'Europe ». Mais il semble que nous avons souvent raison trop tôt...

Avoir été le directeur d'un journal autonomiste breton pendant la guerre ne veut pas dire que vous étiez un agent allemand. Pourtant certains de vos adversaires ont franchi ce pas. Vous avez été victime de persécutions qui sont injustes en regard des faits et les accusations de collaboration sont non-fondées, puisque la fameuse liste d'agents des Allemands où vous figurez s'avère avoir été une fausse liste fabriquée de toutes pièces pour discréditer certains leaders du mouvement breton à la faveur de la libération. Si vous en aviez encore l'énergie, porteriez vous plainte pour diffamation au sujet de cette liste dont on reparle à nouveau à l'occasion de la réédition du livre d'Henri Fréville Archives secrètes de Bretagne 1940-1944 ? N'avez-vous pas vous-même écrit un livre sur cette période pour rétablir la vérité ?

Ce livre est un tissu de mensonges et ne mérite pas de considérations. Il ya toujours eu ceux qui feront n'importe quoi pour démolir le mouvement Breton. Mon livre La Bretagne écartelée raconte cette période, et L'Histoire du quotidien La Bretagne et les silences d'Henri Fréville était écrit pour rétablir la vérité à la suite du livre écrit par Henri Fréville La Presse Bretonne dans la tourmente 1940-1946. Vous faites sûrement allusion à la récente réédition – et révision – de l'ouvrage de Fréville. Non seulement la partie rajoutée ne fait que reproduire des documents contestés et depuis longtemps rejetés, mais, en plus, elle n'est pas signée même si personne n'ignore de quelle plume malhonnête et dérangée elle provient. Les Éditions Ouest-France, pourtant elles-mêmes dénigrées par cet auteur, ne sortent pas grandies de ce genre de procédé... Pourtant, il y a eu quelques recherches universitaires plus sérieuses qui ont permis d'y voir plus clair. Je pense au Colloque de 2001 à Brest (Bretagne et Identités Régionales pendant la Seconde Guerre Mondiale), autrement plus constructif.

Le fait que Vichy vous ait démissionné de votre position de sous-préfet en 1940 ? N'est-il pas une preuve que vous étiez contre ce gouvernement fantoche à la solde des Allemands ?

Je n'étais que sous-préfet par intérim à l'automne 1940 (page 198, dans la première éditions de La Patrie Interdite) en attendant le remplaçant de ce poste et je n'étais pas à la solde des Allemands. Il s'agissait bien d'un poste provisoire que je n'ai occupé que de octobre à novembre 1940, moins de deux mois. De retour au ministère de l'Intérieur à Paris, j'ai fait une demande de mise en disponibilité pour me consacrer au journal La Bretagne. En fait, mes choix étaient très clairs. Ce poste me permettait de tenir financièrement avant de consacrer mon temps et mon énergie au lancement d'un quotidien consacré à la défense des intérêts bretons et, le cas échéant, de faire pression sur les autorités françaises face à la question régionale.

On ne pourra vous reprocher que d'avoir passé les communiqués allemand dans votre journal, mais n'était-ce pas le lot de tous les journaux pendant la guerre ?

Oui, exactement. De plus, il y a eu une période où La Bretagne a été le seul quotidien à passer les compte-rendus des Alliés, avant que la censure allemande ne l'interdise formellement. Les historiens, sérieux et honnêtes, affirment que les différents numéros de La Bretagne n'ont pas à rougir de la comparaison avec leur concurrents de l'époque...

Regrettez-vous de ne pas avoir mis les clés sous la porte et de n'être pas parti à Londres en 1940 ?

Non, il faut toujours continuer à agir, il fallait rester sur place pour voir ce qu'on pouvait faire, sans distinction de croyances et de partis.

Quand Sarkozy peut dire impunément durant sa campagne électorale à propos du Cross qu'il devait visiter : « Je me fous des Bretons. Je vais être au milieu de dix connards en train de regarder une carte ! » la Bretagne a-t-elle encore un honneur ?

Les Bretons ont un honneur et la devise de notre pays n'est-elle pas « Plutôt la mort que la souillure » ? À force de mépris, les Bretons finiront bien par comprendre qu'un autre chemin se dessine pour eux !

Vous vous êtes battu pour la Bretagne toute votre vie. Au crépuscule de votre vie pensez-vous que la situation s'est améliorée ? Il y a-t-il un espoir de renaissance du sentiment national en Bretagne ou l'œuvre de l'Éducation nationale et des médias, qui s'est accru au cours de la deuxième moitié du XXe siècle, nous a-t-elle donné le coup de grâce en tant que possible nation européenne ?

Il y a certainement des améliorations. Il faut garder l'espoir et ne jamais désespérer. Il y a maintenant une plus grande reconnaissance des langues et cultures régionales, et de leurs contributions à la diversité culturelle de l'Europe. Sans cette diversité, l'Europe n'existe pas.

Comment se fait-il, à votre avis, qu'aucun parti breton n'arrive à décoller comme dans les autres régions européennes à forte identité, ? Bien sûr il y a les lois électorales désignées pour exclure la percée de petits partis, mais pourquoi sommes-nous si divisés ?

Il y a toujours le même fonds de revendications parmi tous les partis et, de temps en temps, des actions d'ensemble et de réconciliation. La méthode par l'écrit, la parole et les actes est la plus efficace pour créer un mouvement d'opinion, une unanimité de cause entre toutes les tendances politiques ou religieuses, toutes les classes, tous les partis. Pour ce qui est du « décollage électoral », il faut garder espoir et se souvenir que peu de personnes croyaient à un destin national pour la Slovénie, la Croatie quelques mois seulement avant leur indépendance. La Bretagne peut bien nous réserver de telles surprises !

Avez vous un message pour la jeunesse et quel est-il ?

Il faut croire, il faut avoir la foi en l'avenir de la Bretagne, ne jamais se décourager, ne jamais cesser d'agir pour que la Bretagne ait plus de liberté qu'elle n'en a aujourd'hui.

Merci.

Publications

  • Enseigner le breton, exigence bretonne : La campagne et les efforts d'Ar Brezoneg Er Skol, un programme minimum, le rapport Desgranges, textes et documents. Ar Brezoneg er Skol ,1938. Préface de Yann Fouéré.
  • De la Bretagne à la France et à l'Europe. Editions du COB, 1956.
  • L'Europe aux Cent Drapeaux essai pour servir à la construction de l'Europe , Presses d'Europe, 1976.
  • La Bretagne Ecartelée  : essai pour servir à l'histoire de dix ans (1938 - 1948), Nouvelles éditions latines, 1962.
  • En prison pour la libération de la Bretagne. [En prison pour le F.L.B.]. Nouvelles Editions Latines, 1977.
  • Histoire résumée du mouvement breton, du XIXe siècle à nos jours (1800-1976)., Editions Nature et Bretagne, 1977.
  • L'Histoire du quotidien La Bretagne et les silences d'Henri Fréville (avec la coll. de Youenn Didro). Les Cahiers de l'Avenir, 1981.
  • La Bretagne : la période moderne. Les Editions d'Organisation, 1982.
  • Problèmes bretons du temps présent. Les Editions d'Organisation, 1982.
  • La Patrie interdite, Histoire d'un Breton, France Empire, 1987.
  • La maison du Connemara, éd. Coop Breizh, 1995.
  • Europe ! Nationalité bretonne… Citoyen français ?, Coop Breizh, 2000.
  • Projet de loi portant statut d'autonomie pour la Bretagne par Yann Fouéré, Thierry Jigourel, Jean Cevaër ; Les Cahiers de l'Avenir, 2001.
  • Des mots pour l'avenir de la Bretagne Fondation Yann Fouéré, 2008.

Bibliographie

  • Sébastien Carney, Breiz Atao ! Mordrel, Delaporte, Lainé, Fouéré : une mystique nationale (1901-1948), Presses universitaires de Rennes, Rennes, 2015.

Lien externe