Volksunie

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La Volksunie était un parti politique nationaliste flamand. Fondé le 15 décembre 1954, il se dissout en 2001.

Histoire

Le 21 novembre 1954, quelques Flamands se réunissent au premier étage du café Saint-Michel sur la Grand-Place de Bruxelles. C'est l'acte de fondation de la Volksunie (Union populaire). Frans van der Elst est le premier président du nouveau parti.

La Volksunie a pour premier objectif la promotion du nationalisme flamand mais elle se montre pragmatique : elle affirmera défendre les intérêts flamands dans le tracé de la frontière linguistique de 1963.

La Volksunie s'engage dans tous les combats : elle prend part aux manifestations pour l'amnistie des condamnés pour faits de collaboration (120'000 personnes défilent à Anvers en 1959), aux « marches sur Bruxelles  » pour réclamer la parité linguistique dans la capitale belge, elle encadre le mouvement étudiant nationaliste de 1968 qui veut « flamandiser » l'université de Louvain.

En 1966, le parti défend les mineurs en grève du Limbourg, parce que ceux-ci tenaient à conserver une source d'énergie nationale et à limiter la dépendance énergétique du pays. La répression contre le mouvement de grève par la gendarmerie belge est sévère : trois ouvriers mineurs, non armés, sont abattus dans le dos (dont un homme âgé, Théo Van Hercken) et une mère de famille, enceinte, est défigurée à coups de crosse. Cet épisode tragique renforce la Volksunie, qui apparaît désormais comme le défenseur des luttes sociales et des ouvriers, bien plus que les sociaux-démocrates[1].

Sur le plan électoral, le parti entre au Parlement en 1961, avec cinq députés. Il en a 12 en 1965 et 20 en 1968 vingt.

La Volksunie devient le porte-parole d'un nationalisme populaire à dimensions sociales. C'est ce dont témoigne notamment son programme de 1976, où transparaissent les références à Herder, à Henri De Man, à James Connolly, à Proudhon et même à Nasser.

Mais les programmes suivants témoignent d'une évolution vers un conformisme post-68-ard : les références au nationalisme flamand s'estompent, pour laisser la place à un discours humanitariste et droits-de-l'hommesque, à la mode écologiste, aux tendances d'une certaine gauche chrétienne qui entend s'implanter dans l'électorat catholique, en se présentant comme l'héritier de Vatican II. La direction du parti a en effet choisi de faire profil bas, espérant pouvoir ainsi participer à des coalitions gouvernementales[2].

Une scission de l'aile la plus nationaliste du parti aboutit en 1977 à la création du Vlaamse Volkspartij de Lode Claes, qui s'unit l'année suivante au Vlaams Nationale Partij de Karel Dillen (qui avait quitté la Volksunie dès 1971 pour protester contre le virage vers la gauche) pour former le Vlaams Blok (« bloc flamand »), devenu en 2004 Vlaams Belang (« intérêt flamand »).

La Volksunie, de son côté, va s'entêter dans sa réorientation à gauche, ce qui accentuera son déclin, au profit du VNP et du VVB, puis du Vlaams Blok. Dans les années 1980, elle en vient même à défendre les allocations aux populations immigrées extra-européennes, alors que les autres partis flamands font de la lutte contre l'immigration l'un de leurs chevaux de bataille.

Notes et références

  1. Roger De Schutter, « Nationalisme en Belgique - L'Histoire montre la voie », Révolution européenne, no 21, novembre 1989, p. 6-7.
  2. ibidem