Sterie Ciumetti

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Sterie Ciumetti

Sterie Ciumetti (né vers 1906 à Bérée, en Grèce (aujourd’hui en Macédoine) - 30 décembre 1933 à Bucarest), militant nationaliste Aroumain et membre de la Garde de fer.

Sterie Ciumetti, de nationalité grecque, était issu de la minorité aroumaine, à laquelle toute sa vie fut liée. Ardent défenseur des droits de son peuple, (dont les membres se répartissent dans de nombreux pays de la région : Grèce, Macédoine, Roumanie, Bulgarie, Serbie actuelles), il fut contraint à l'exil en Roumanie à cause de la politique grecque d’assimilation forcée des Aroumains.

Poursuivant son combat pour son peuple en Roumanie, il y fut emprisonné avec d'autres militants à la suite d'un attentat contre le ministre Anghelesco. Mis en cause dans cette affaire par la justice et par la presse du système, Corneliu Zelea Codreanu, qui connaissait peu la question aroumaine, en vint à s’y intéresser et prit parti pour les prisonniers. À la suite de la publication d’un manifeste en leur faveur, Codreanu fut arrêté et emprisonné à Vacaresti.

C'est durant cette détention que Corneliu Codreanu et Sterie Ciumetti se rencontrèrent. Ils se lièrent d’amitié et Sterie Ciumetti, pour lequel Codreanu développa une grande considération, rejoignit la Garde de fer. Il en devint l’un des cadres, et occupa les fonctions de secrétaire de Codreanu ainsi que de trésorier du mouvement.

Ion mota (d.) et Sterie Ciumetti (g.) dans le camp de Jilava en 1933

Dans son livre Pour les Légionnaires, Codreanu évoque leur rencontre : « Là, en prison, j’appris à connaître ces jeunes gens aroumains, venus des montagnes du Pinde. Une culture sérieuse, une haute santé morale, de bons patriotes. Des lutteurs, des vaillants, des hommes de sacrifice. Là, j’appris à connaître de près la grande tragédie des Macédo-Roumains, cette branche des Roumains qui, depuis mille ans, seule, isolée dans ses montagnes, a défendu, les armes à la main, sa langue, sa nationalité et sa liberté. Là, je fis la connaissance de Sterie Ciumeti, que Dieu a choisi, à cause de son âme bonne et pure comme la rosée, pour être, par sa mort tragique et douloureuse, le plus grand martyr du mouvement légionnaire, de la Roumanie légionnaire. Là, nos pensées et nos cœurs se sont unis pour toujours. Nous nous promîmes de lutter ensemble pour notre peuple tout entier, depuis Pinde jusqu’au Dnièstre. Pas de plaintes, pas d’interventions auprès des gouvernements, sourds aux réclamations des Roumains de l’extérieur ou de chez nous. C’est seulement une nation roumaine puissante et maîtresse d’elle-même qui pourra résoudre tous les problèmes des Roumains de partout. Alors ces Roumains, dispersés dans le vaste monde, seront ramenés dans le pays. Car leur sang à tous est nécessaire ici, où la Roumanie lutte avec la mort. Et il est bon qu’on sache que, dans cette lutte, il a existé des gouvernements qui ont ouvert les portes du pays à des milliers de juifs, et qui en même temps ont interdit l’entrée du pays aux Roumains d’au-delà des frontières. »

En 1933, Sterie Ciumetti participa activement à la campagne électorale de Tout pour la Patrie en Transylvanie. Il fut membre de « l'équipe de la mort », un groupe d'une quinzaine de légionnaires qui accepta de parcourir le pays, pacifiquement mais en acceptant de mourir, pour dénoncer les trahisons et les crimes du pouvoir. Durant un long voyage de deux mois, ils allèrent de village en village et ils affrontèrent la police qui parfois manipulait les populations contre les légionnaires. Ainsi, dans le village de Cher, les policiers avaient fait courir le bruit que le groupe qui arrivait était composé de Hongrois rouges. Les paysans attaquèrent le groupe : « Les paysans, armés de fourches, de haches, de gourdins, se ruèrent sur les légionnaires. Ceux-ci n'eurent même pas le temps d'expliquer qui ils étaient. Déjà, ils étaient couverts de blessures et de sang. Ciumeti, qui avait la main droite cassée, gisait évanoui sur le bord du chemin. […] Tous furent blessés, puis arrêtés, emmenés à Arad, et enfermés dans des cellules séparées à la prison de la ville. » Par ses souffrances et son courage, « l'équipe de la mort » acquit au Mouvement légionnaire une grande popularité dans le Banat et en Transylvanie.

L'engagement de Sterie Ciumetti, d'abord à la tête des étudiants de Macédoine, puis comme membre du Mouvement légionnaire, fut total : « Sterie Ciumetti vivait jour et nuit avec moi. C’était un jeune homme d’une grande honnêteté et d’une fidélité de chien. Il devint le trésorier central de la Garde. Tous les jours, quoi qu’il pût arriver, il ne pensait qu’à la Garde, il ne se préoccupait et n’agissait que pour la Garde, il ne vivait pas sa propre vie, mais la vie de la Garde. »

Il devait payer de sa vie son dévouement au Capitaine. Arrêté lors de la vague de répression déclenchée par le Premier ministre Duca au début du mois de décembre, il est libéré le 29 décembre. Il ne reste en liberté que quelques heures ; ce même jour, Duca est abattu par les Nicadori. Sterie Ciumetti est à nouveau arrêté ce même jour. Il est torturé par la police du régime mais jusqu’à la fin refuse de révéler où se cache Codreanu. Son mutisme lui valut la mort, le 30 décembre 1933, dans les locaux de la préfecture de police de Bucarest où il avait été torturé. Les policiers abandonnèrent son corps sur un lac gelé. Son courage héroïque – s'il avait parlé, Codreanu aurait pu être retrouvé et assassiné dans l'heure – fit de lui l’une des figures les plus honorées du Mouvement légionnaire avec Ion Mota et Vasile Marin pour avoir sauvé la vie de Codreanu et permis la survie de la Garde. Son corps semble par la suite avoir été enterré dans un lieu secret.

La Garde de fer fit son possible pour trouver et châtier les coupables. Mais un premier procès se révéla vain : dans une parodie de procès, la cour d’assises de Bucarest relaxa les criminels, alors que les pressions des autorités se multipliaient sur les témoins, les jurés, les avocats, jusque sur la veuve de Ciumetti. La justice fut appliquée quelques années plus tard : les deux commissaires de police responsables de sa mort, Ion Panova et Aurelian Negrescu, furent châtiés pour leur crime en 1940.