Pierre Rusco
Pierre Rusco était un combattant de la LVF puis de la Division Charlemagne. Il est connu pour être l'auteur d'un long récit autobiographique centré sur son expérience du front de l'Est.
Biographie
Pierre Rusco n'a pas vingt ans lorsqu'il s'engage dans la Légion des Volontaires français contre le bolchevisme (LVF). Après une période d'instruction, sa compagnie est envoyée sur le front russe, où elle est engagée dans la lutte contre les partisans.
En 1944, avec la plupart de ses compagnons, il rejoint la division de Waffen-SS Charlemagne.
« Nous sommes à un tournant de l’histoire. Je me sens européen. La France doit faire abstraction de son nationalisme en s’intégrant dans une organisation européenne plus vaste, suivant en cela l’exemple de l’Allemagne, pays revigoré. Sa place s’y justifie d’elle-même grâce à sa contribution à la civilisation européenne »[1].
Document
Entretien avec l'éditeur
Entretien avec Philippe Randa, réalisé par Fabrice Dutilleul
FD: Vous avez été le co-auteur de Pierre Rusco dans la rédaction de ses souvenirs sur le Front de l’Est… Comment cela s’est-il fait ?
PhR: Dès la fin de la guerre, à l’aide de ses notes et de ses souvenirs encore récents, il avait voulu conserver un texte de son engagement militaire en Russie de 1942 à 1945. À l’époque, il ne songeait pas à écrire un livre. Qui donc les aventures d’un vaincu pourraient-elles intéresser, à part lui-même ? Les années passant, il s’aperçut à la lecture d’autres récits que son témoignage pouvait aider à la compréhension de l’Histoire contemporaine et de cette période tragique qu’a été la guerre civile européenne. Aussi a-t-il décidé de publier ce livre qui n’est ni l’histoire de la LVF, ni celle de la Waffen SS, mais simplement celle de ses quarante mois de combat sur le Front de l’Est. Il n’a rien romancé. Les faits relatés sont véridiques, il les a tous vécus !
FD: Pierre Rusco n’a pas vingt ans lorsqu’il s’engage dans la LVF, la Légion des Volontaires français contre le bolchevisme ?
PhR: Oui… Après un entraînement intensif, la Compagnie où il se trouve est engagée dans la plus dure des guerres du Front de l’Est : celle de la lutte contre les partisans russes.
FD: La population, dans son ensemble, fait plutôt bon accueil aux légionnaires ?
PhR: En effet, mais dans les bois, les Rouges sont aux abois, prêts à égorger les sentinelles ou à attaquer les postes isolés. Jour après jour, nuit après nuit, les Français livrent d’atroces combats, traquant les partisans, prenant d’assaut les fortifications ennemies, luttant contre la vermine, la faim et le froid. Les partisans, parfaitement camouflés au cœur des immenses forêts russes, entretiennent des espions au sein de la population qui les informent sur les mouvements des troupes allemandes et celles de leurs alliés ; surgissant à l’improviste sur de petits postes ou attaquant les convois de ravitaillement, ils occasionnent de grosses pertes et désorganisent les liaisons.
FD: Pierre Rusco été une véritable « bête de guerre » ?
PhR: Pour mettre hors d’état de nuire les partisans russes, il a fallu des hommes décidés, structurés en unités de combat autonomes, disposant d’une forte puissance de feu et d’un culot monstre : ce seront les « commandos de chasse ».
Après le terrible hiver 1941-1942, les légionnaires vont quitter les premières lignes pour les arrières. Patrouilles, embuscades, grandes opérations d’encerclement, retraite… Le destin de la LVF se confondra alors avec celui de l’armée allemande.
FD: Vers la fin de la guerre, certaines de ces légions de volontaires étrangers sont versées dans les unités de la Waffen SS…
PhR: Sur un million d’hommes que comportera l’Ordre Noir, une moitié seulement sera allemande. Les Européens de l’ouest seront pour leur part 840 000… 360 000 tomberont au combat, 42 000 seront portés disparus, ce qui situe les pertes de la Waffen SS au deuxième rang en pourcentage (50 %) de l’armée européenne, après les équipages de sous-marins (80 %). En 1944, avec la plupart de ses compagnons, Pierre Rusco rejoindra les rangs de la division de la Waffen SS Charlemagne pour livrer les ultimes combats d’un Reich agonisant sous les coups de boutoirs de l’Armée rouge.
FD: Il termine son livre en s’étonnant de ne pas être mort sur le Front de l’Est, d’avoir survécu à l’enfer rouge…
PhR: Les Dieux, méfiants, sont restés sans doute incrédules devant la calomnie et des mensonges que les vainqueurs répandraient sur leur compte
Publication
- en collaboration avec Philippe Randa, Stoï ! Quarante mois de combat sur le front de l´Est, Avalon (éd.), 1988, 287 p.; rééd. Paris, Jacques Grancher (éd.), 1988, 284 p.; rééd. Dualpha, coll. « Vérités pour l'histoire », 2006, 452 p.; rééd. Déterna, 2013, 452 p.
Notes et références
- ↑ Op. cit, p. 17.