Partito nazionale monarchico
Le Partito nazionale monarchico (PNM – Parti national monarchiste) est un parti politique italien constitué immédiatement après le Référendum du 2 juin 1946 qui vit, de justesse, l'instauration de la République italienne, et les élections à l’Assemblée constituante Italienne.
Sommaire
La création
Les monarchistes italiens étaient doublement abattus de voir la République instaurée avec un écart aussi réduit dans les urnes, sans pour autant avoir été capables de s’organiser politiquement pour constituer au sein de la nouvelle Assemblée constituante un groupe politique de poids. Aussi dès la fin du mois de juin 1946, la réunion de différents groupes monarchistes dont le Blocco nazionale della libertà (BNL – Bloc national de la liberté), l’Alleanza monarchica italiana (AMI – Alliance monarchiste italienne), le Movimento democratico monarchici italiani (MDMI - Mouvement Démocratique des Monarchistes Italiens), une fraction du Partito democratico italiano (PDI – Parti Démocratique Italien) ainsi que quelques transfuges du Fronte dell'Uomo Qualunque (UQ – Front de l’Homme Quelconque) constitua un parti monarchiste unifié sous la présidence d’Alfredo Covelli, député du BNL.
L'ascension du PNM
Les élections de 1948 s’avèrent cependant bien décevantes pour le nouveau parti qui ne recueille que 729.078 voix (2,78%) et 14 sièges à la Chambre et 451.192 voix (2%) et 4 sièges au Sénat.
Pourtant, dès l’année suivante, à l’occasion des élections régionales partielles en Sardaigne, le PNM créé un mini-séisme électoral en arrivant troisième avec 11,6% des voix et 7 sièges.
En 1951, le PNM confirme sa bonne forme lors des élections régionales en Sicile, se classant quatrième avec 204.256 voix (9,6%).
Enfin, lors des élections municipales de 1952, le PNM crée une surprise de taille en emportant la mairie de Naples avec l’élection triomphale de l’armateur Achille Lauro (147.933 voix et 38 sièges de Conseillers municipaux contre seulement 15 aux démocrates-chrétiens et 10 aux communistes…).
Les élections de 1953 sont donc un succès, puisque le PNM devient le quatrième parti italien avec 1.855.842 voix (6,85%) et 40 députés. Au Sénat, le PNM obtient 1.582.653 voix (6,51%) et 14 sièges (auxquels viennent s’ajouter deux sénateurs monarchistes indépendants qui, élus dans le Piémont et les Abruzzes, réunissent 150.140 voix soit 0,61%).
La crise
Mais d’importants désaccords apparaissent bientôt entre le bouillant sénateur-maire de Naples, Achille Lauro, et le patron du PNM, Alfredo Covelli, sur la question des alliances électorales.
Lauro, qui envisage de composer avec la Démocratie Chrétienne à la mairie de Naples pour contenir les communistes, penche pour une alliance au centre-droit; Covelli préfèrerait nouer des alliances à droite, notamment avec le Movimento sociale italiano (MSI).
La crise entre dans une phase aiguë au terme de laquelle Lauro claque la porte du PNM et crée le 2 juin 1954 son propre parti, le Partito monarchico popolare (PMP – Parti monarchiste populaire).
Dès lors les deux mouvements vont se livrer à une guerre implacable qui aboutira à une débâcle attendue lors des élections de 1958, le Partito monarchico popolare remportant une victoire à la Pyrrhus avec 776.942 voix (2,63%) et 14 députés contre le PNM, 659.865 voix (2,23%) et 11 députés. La leçon est encore plus rude au Sénat où le PMP obtient 773.959 voix (2,96%) et 5 sièges, contre 510.823 voix (1,95%) et 2 sièges au PNM.
La dynamique électorale des monarchistes italiens semble définitivement enrayée...
La réunification et la fin du PNM
Devant la gravité de la situation, les dirigeants des deux partis rivaux se réunissent et conviennent d’une réunification. C’est ainsi que le 11 avril 1959 naît le Partito democratico italiano (PDI – Parti démocratique italien), qui deviendra le 7 mars 1961 le Partito democratico italiano di unità monarchica (PDIUM – Parti Démocratique Italien d’Unité Monarchiste).
Bibliographie
- François Duprat, L'Ascension du MSI, Les Sept couleurs, 1972.