Nihilisme
Croyance profonde en l'inexistence de tout « sens de la vie »: anéantissement des valeurs surplombantes ; tendance cynique et désabusée à mépriser les principes de l'action, voire même à croire qu'il n'y en a plus (du latin nihil = rien).
Les symptômes d'une maladie contemporaine
Le nihilisme caractérise une époque où rien ne vaut puisque tout s'équivaut, où tout sens authentique du sacré disparaît, où la préoccupation principale est le consumérisme et le matérialisme immédiats. Les valeurs vitales se sont effondrées (continuation de la lignée, défense du territoire, esprit communautaire, souci des générations futures, perpétuation des traditions, esthétique, etc.) au profit d'une éthique simulée, faite de valeurs factices (humanitarisme, antiracisme, vulgate démocratistes, pseudo-discours « sociaux » ou écolos démentis par les faits, etc.). Le nihilisme est donc le produit direct de l'esprit bourgeois, obsidional, égotique et calculateur. Comme le démontre la tournure que prend aujourd'hui l'économie mondiale, la préoccupation dominante du système dirigeant et prescripteur d'ordres est le gain financier à court terme, la « maximisation de la rentabilité », à l'exclusion de tout autre souci et ce, même dans des secteurs comme celui de la santé.
Cette attitude est fondamentalement nihiliste, puisqu'elle considère que rien d'autre n'a de valeur que le matérialisme immédiat. Elle correspond à l'effondrement de toute conscience historique et au refus de toute transcendance dépassant l'égoïsme matériel individuel. Nous vivions aujourd'hui l'apogée du nihilisme : déracinement des individus, triomphe du marché pour le marché, disparition d'un sens authentique de la vie au profit de simples stratégies d'enrichissement ou de survie. Le « bonheur » recherché n'est évidemment pas au rendez-vous, mais son inverse même : le désespoir. Ce dernier se manifeste par exemple par l'ampleur inégalée des taux de suicide, mais aussi par la noirceur et la morbidité de l'art contemporain (arts plastiques, théâtre, cinéma, littérature, etc. dont la « recherche de l'absurde » est le dernier mot), par le ravalement du comique au rang de la dérision, le remplacement du rire par le ricanement, de la tragédie par la lamentation.
Nous assistons à l'implosion du sens des idéologies occidentales, dépourvues de projets sérieux, à la généralisation du narcissisme, au suicide démographique européen et à la dictature d'un monde sans but qui fait semblant d'ignorer qu'il va vers la catastrophe.
Certains voient dans l'islam un remède au nihilisme. Il est vrai que l'islam est tout sauf nihilisme. Le problème est qu'il s'agit là de choisir un mal pour un autre, puisque l'objectif de l'islam est la disparition de la civilisation occidentale. Seule une explosion pourra guérir l'Europe du nihilisme. Car, dans les grandes crises, là où la survie matérielle et physique est en jeu, par un paradoxal retournement dialectique, les hommes retrouvent un sens transcendant à leur existence. Passé un certain seuil, la régénérescence suppose la tragédie.
Articles connexes
