Jean Varenne

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Jean Varenne, né à Marseille le 12 juin 1926 et mort à Paris le 12 juillet 1997, était un indianiste français, considéré comme l'un des meilleurs sanskritistes français.

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Il était un spécialiste de l'hindouisme, du sanskrit, des cosmogonies védiques (Upaniṣad védiques), et de nombreux sujets touchant la tradition de l'Inde et les religions de l'Iran ancien.

Biographie

Professeur d'enseignement général de l'enseignement technique, Jean Varenne a soutenu en 1959 une thèse de sanskrit à l'EPHE, IVe section, publiée en 1960. Il était détaché au ministère des Affaires étrangères en tant que lecteur de français à l'université de Poona d'avril 1959 à avril 1960. Il était par la suite détaché à l'École française d'Extrême-Orient, de mai 1960 à octobre 1962, pour occuper un poste contractuel de chargé de recherches indianistes. Il séjournait alors au Cambodge puis retourne à Poona.

En 1962, il a été nommé maître de conférences à l'Université d'Aix-Marseille où il enseigna jusqu'en 1980. Durant cette période il enseignait aussi au Colegio de Mexico en 1965 et à l'Université de Chicago en 1967. De 1981 jusqu'à sa retraite en 1987, il enseignait en tant que professeur de sanskrit et de civilisation indienne à l'Université de Lyon III. En 1982, il y fonde l'Institut d'études indo-européennes avec Jean-Paul Allard et Jean Haudry. En 1987, il fonde la collection « Études indo-européennes » aux éditions des Belles Lettres.

Il a utilisé le pseudonyme « André Gimel ».

Personnalité de la Nouvelle Droite, il a été l'un des cofondateurs du GRECE, qu'il présidera. Il a contribué à de nombreuse publications, dont Défense de l’Occident, Nouvelle École (il a appartenu à son comité de patronage), la revue Identité. De mars 1985 à décembre 1986, il dirige la revue Panorama des idées actuelles.

En 1990, il est nommé membre du Conseil scientifique du Front national.

Publications

  • Mahâ-Nârâyana Upanisad, [éd. critique et trad.], 2 vol., Paris, Éditions de Boccard (PICI), 1960.
  • Mantra védiques dans le « Raurava-âgama », JA 250/2, p. 185-189, 1962.
  • Zarathushtra et la tradition mazdéenne, Paris, Seuil [rééd. 1977], 1962.
  • Mythes et légendes, extraits des Brâhmanas, Paris, Gallimard, 1968.
  • Grammaire du sanskrit, Paris, PUF (Que sais-je ?, 1416), 1971.
  • Upanisads du Yoga, traduits du sanskrit et annotés, Paris, Gallimard (Connaissance de l'Orient, 39), 1971.
  • Le Yoga et la tradition hindoue, Paris, Denoël, 1971.
  • Célébration de la Grande Déesse (Dévî-mâhâtmya), Paris, Les Belles Lettres, 1975.
  • « L'itinéraire spirituel de Julius Evola » et « Le tantrisme de Julius Evola », in : Pierre Pascal, Jean Varenne et alii, Julius Evola, Le visionnaire foudroyé, Paris, Editions Copernic, 1977, 247 p., p. 21-26 et 125-131.
  • Cosmogonies Védiques, Milan, Archè Milano, 1981, Paris, Les Belles Lettres, 1982.
  • Aux Sources du Yoga, J. Renard, 1989.
  • La Gîta- Govinda, Le Rocher, 1991.
  • L'Enseignement secret de la divine Shakti, Grasset, 1995.
  • Le Tantrisme : mythes, rites, métaphysique, Albin Michel, 1997.
  • Zoroastre, le prophète de l'Iran, Dervy, 1996.

Direction d’ouvrages collectifs

  • Le Véda, éd. Planète, 1967, 453 p. Réédition 2003, Les Deux Océans.
  • Dictionnaire de l'hindouisme, éditions du Rocher, 2002 (avec Michel Delahoutre)
  • Vocabulaire de l'hindouisme, Dervy, (avec Jean Herbert), 1985.

Textes à l'appui

Hommage à Jean Varenne, par Pascal Garnier

« C'est avec stupéfaction que j'ai appris le décès de notre ami Jean Varenne. J'avais connu Jean Varenne au cours de sa der­nière année d'enseignement à l'Université de Lyon III en 1986-87, alors que je préparais ma licence d'histoire. Pour moi, Jean Varenne était plus qu'un simple professeur, c'était aussi le Président du GRECE et le directeur de la revue éléments, organe d'un milieu que j'apprenais à connaître à l'époque. Chose étrange pour un si grand savant — en dehors des cours d'histoire des religions et d'histoire de l'Inde que je suivais, il était professeur de sanskrit — c'était un pédagogue remarquable ayant une facilité déconcertante à expliquer d'une manière simple des concepts compliqués. Je n'avais jamais pu observer auparavant chez aucun professeur une telle gentillesse et une telle sérénité : il arrivait les mains dans les poches, sans aucune note et parlait pendant deux heures sans jamais se tromper dans le déroulement de son plan et toujours avec une grande jovialité, prompt aussi à répondre aux interrogations des étudiants d'une manière décontractée : il adorait ce jeu, l'immense puits de cul­ture qu'il était n'étant naturellement jamais pris en défaut. C'est grâce à lui que j'ai découvert un certain nombre d'auteurs comme Mircea Eliade ou Louis Dumont, dont la lecture a été capitale pour ma formation. Je n'ai jamais pu comprendre com­ment la mouvance néo-droitiste n'a pas donné dans ses structures une place plus importante à cet homme serein, simple, immensément cultivé, calme et posé. Jean Varenne passait partout, tant chez ses pairs de l'université que chez les gens simples. Cette mouvance, où il a pourtant assuré une présidence hélas formelle et “décorative”, aurait améliorer son image de marque, serait sortie de la psycho-rigidité et de la forfanterie de faux savants qui l'ont hélas trop souvent marquée. Je retien­drais à jamais l'image du savant souriant et débonnaire, qui parlait avec tant d'aisance et d'élégance, qui était reconnu au ni­veau international, qui était célébré par l'UNESCO, qui, fait quasi unique, aimait la vie et donnait de la culture une image si originale et attrayante à la fois. Car ses cours étaient aussi le reflet de sa personnalité riche et brillante, mais qui a pu susciter chez certains esprits médiocres pas mal de jalousie. Peu en sont capables, mais, lui, c'était un professeur qui savait faire un travail métapolitique intelligent… »[1]

Notes et références

  1. Pascal Garnier, Nouvelles de Synergies Européennes, n°30-31, 1997.