Frithjof Schuon

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Frithjof Schuon, né le 18 juin 1907 à Bâle et mort le 5 mai 1998 à Bloomington (Indiana), est un poète, peintre, philosophe métaphysicien et ésotériste suisse, que l'on rattache au courant de l'école traditionnelle.

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Biographie

Frithjof Schuon naît à Bâle, dans une famille d'origine wurtembergeoise par son père.

Après un apprentissage de dessinateur d'art sur tissus dans une entreprise de Mulhouse, Frithjof Schuon qui est d'ascendance alsacienne par sa mère, effectue son service militaire dans l'armée française, tout en poursuivant des études d'Islamologie à l'Institut de la Mosquée de Paris. Il voyage au Maroc et en Algérie, approfondit ses connaissances des arts et métiers traditionnels d'Extrême-Orient, et rencontre en 1932 le Shaykh Ahmad al-Alawî, Maître d'une tariquah soufie, dont il deviendra le disciple. Lors d'une escale au Caire en 1938, Schuon rend une visite courtoise à René Guénon avec lequel il entretenait d'importantes relations épistolaires. Pendant plus de 20 ans il sera d'ailleurs le plus proche collaborateur de Guénon auprès de la revue Études Traditionnelles.

Indépendamment de son engagement au sein de l'Islam, Schuon se lie à quelques-unes des personnalités les plus remarquables des tribus sioux Lakota d'Amérique du Nord, et accomplit plusieurs séjours auprès d'elles durant les étés 1959 et 1963. Son journal, ainsi que maintes études d'une acuité exceptionnelle et de splendides fresques peintes témoigneront de son empathie à l'égard de la primordialité de cette civilisation qu'il désignera de l'épithète de “Rubérien” ou “Ruberindien”.

Cependant, la déclaration de guerre l'oblige à écourter un voyage en Égypte et en Inde pour servir sous le drapeau tricolore ; puis, la lueur des hostilités s'estompant, il gagne la Suisse où il s'établit à Pully, près de Lausanne sur les bords du Lac Léman.

En 1980, accompagné de son épouse et de quelques disciples, Schuon s’installe à Bloomington, dans l'Indiana, aux États-Unis, où un groupe déjà constitué les accueille. Durant les premières années en Amérique, il poursuit son œuvre écrite, publiant notamment Christianisme/Islam, Du Divin à l'humain, Sur les traces de la religion pérenne, Résumé de métaphysique intégrale, Racines de la condition humaine.

Selon l'universitaire Mark J. Sedgwick et l'auteur Patrick Ringgenberg, la communauté de Bloomington — nouveau siège de la tariqa — s'éloigne alors de plus en plus de la tradition musulmane soufie pour pratiquer une forme d'universalisme incluant des danses traditionnelles amérindiennes. En 1991, un ancien disciple en conflit avec Schuon et la tariqa accuse celle-ci d’avoir introduit dans ses activités des « assemblées primordiales » où se serait pratiquée la nudité en présence de mineures. Ces accusations valent à Schuon un procès pour affaire de mœurs mais se soldent par un non-lieu et les excuses publiques du procureur. Ces événements affectent toutefois Schuon et jettent un certain discrédit sur le groupe et son fondateur. D’autres sources biographiques font mention non pas d’assemblées primordiales ni de nudité, mais bien de participations occasionnelles à des danses indiennes, lesquelles n’auraient nullement interféré avec la voie soufie car ne comportant aucun rite.

Schuon continue à correspondre et à recevoir disciples, universitaires et lecteurs. Au cours des dernières années de sa vie, il compose plus de trois mille poésies associant doctrine et conseils spirituels. Celles-ci, comme ses poésies de jeunesse, sont rédigées en allemand et font suite à une série écrite en arabe et une autre en anglais. Frithjof Schuon meurt à Bloomington le 5 mai 1998 à l’âge de 90 ans.