Bal Gangâdhar Tilak

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Bal Gangadhar Tilak, ou Lokmanya Bal Gangadhar Tilak (लोकमान्य बाळ गंगाधर टिळक) ou parfois simplement Tilak, né le 23 juillet 1856 à Marathi et décédé le 1er août 1920, est un militant nationaliste indien, ainsi qu'un chercheur traditionaliste.

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Ses recherches sur les Védas l'ont amené à affirmer l'origine polaire de ces textes et, par conséquent, l'origine polaire de toute la Tradition indo-européenne, en opposition avec le Ex oriente lux à la mode à son époque. Ses travaux ont particulièrement influencé Julius Evola.

Biographie

Né en 1856, Tilak effectue des études universitaires en mathématiques. Devenu enseignant, il commence à écrire dans la presse d'information.

Une figure de premier plan

Tilak va jouer un rôle de tout premier plan pour protéger son peuple de l’acculturation occidentale. Il sera le principal catalyseur de la lutte pour son indépendance, bien avant Gandhi alors en Afrique du Sud. En cela, il suit les pas de Ram Mohan Roy (1774-1833), l'éveilleur du nationalisme indien.

À la différence de Gandhi[1], Tilak n’est jamais allé chercher ses références en dehors de la Tradition à laquelle il appartenait : il était reconnu comme le représentant incontesté de l’orthodoxie hindoue au sein du Parti du congrès, auquel il a adhéré en 1890, et qu’il a contribué à transformer de club politique favorable aux Anglais en un instrument de combat contre la puissance coloniale. La conscience populaire va décerner à Tilak deux titres de souveraineté : Maharj (Grand roi) pour sa renommée politique, et Lokamanya (Honoré du monde entier) pour sa renommée culturelle et religieuse. C’est que, en effet, Tilak incarne l’idéal de souveraineté des Aryas, en ce qu’il réalise, en lui-même et dans sa vie, une synthèse du brahmane et du Kshatriya, du prêtre et du guerrier.

Tilak anime aussi la Ligue pour l’indépendance avec Motilal Nehru (le père) et milite pour un Parlement qui définirait l’avenir du pays. Il est le premier à lancer l’idée de la swaraj, l’indépendance organisée, ainsi que de nombreuses autres formes d’action, reprises plus tard par Gandhi : l’ ahimsa ou non violence active, la swadeshi ou achats de produits exclusivement indiens, le boycott de tout service gouvernemental, le refus de payer l’impôt, les jeûnes, la résistance passive. Il admet l'idée de la révolte armée, si elle se révèle nécessaire[2].

Principal animateur du Parti du congrès avant le retour de Gandhi (alors avocat à Londres puis en Afrique du Sud), il doit alors subir l’arbitraire anglais pour avoir défendu la tradition culturelle de son peuple : il est jeté en prison.

Tilak fonde deux journaux : le Késari (en langue marathi, la sienne) et le Mahratta (en anglais).

En février 1918, Tilak lance une campagne de grande envergure pour l’autonomie du pays. Mais il décède le 1er août 1920, le jour même où Gandhi lance, à son tour, sa première Satyagraha, ou opération non violente, qui se solde par un échec sanglant, bien connu sous le nom de « massacre d’Amristar », au Panjab.

La « Lumière du Nord »

Tilak termine fin 1898 un travail de recherche, rédigé pour la plus grande part en prison, qu'il ne publie qu’en 1903 : Origine polaire de la tradition védique, sous-titré Nouvelles clés pour l’interprétation de nombreux textes et légendes.

En brillant commentateur des Védas, Tilak écrit dans sa préface :

« Il est déjà établi que les débuts de la civilisation aryenne doivent dater de plusieurs millénaires avant la plus ancienne période védique ; et si les prémices de la phase post-glaciaire sont ramenés à -8000, il n’est pas du tout surprenant que le départ de la culture aryenne remonte à cette époque, puisque la plus ancienne période védique date de -4500. C’est là le sujet principale de ce livre.»

En effet, les textes aryens de l’Inde, comme les Védas et le Mahâbhârata, gardent le souvenir d’une origine arctique, sous la forme d’allusions astronomiques et de données du calendrier, qui seraient incompréhensibles si elles ne se rapportaient pas à cette origine. Ces allusions astronomiques et calendaires coïncident avec celles figurant sur les fameuses « tables indiennes » rapportées par des missionnaires et étudiées par Jean-Sylvain Bailly, astronome et premier maire de Paris (1736-1793). Bailly avait pensé qu’elles provenaient d’un « peuple inconnu » ayant vécu sous le 49e degré de latitude nord[3].

Tilak démontre ainsi que le védisme a été apporté en Inde par des envahisseurs venus d’Hyperborée, qui ont passé par l’Iran, et qui ont pénétré en Inde par le nord. L’existence des Hyperboréens, dont ont parlé les auteurs grecs, est bien attestée (malgré l'opposition de certains historiens officiels motivés par des principes idéologiques). Les thèses de Tilak battent en brèche l’adage du Ex oriente lux, dominant au XIXe siècle, et le vieux dogme du « la civilisation commence à Sumer ».

Ses thèses influencent profondément Julius Evola[4] et seront notamment retravaillées par Jean Haudry.

Ouvrages

  • The Orion or Researches into the Antiquity of the Vedas, Bombay, 1893.
  • The Arctic Home in the Vedas, Poona, 1900; rééd. Arktos, 2011, 342 p.

Traductions françaises

  • Orion ou Recherche sur l'antiquité des Védas, traduction française de Claire et Jean Rémy, éditions Edidit & Archè, Milan et Paris, 1989, 240 pages.
  • Origine Polaire de la Tradition Védique : nouvelles clés pour l'interprétation de nombreux textes et légendes védiques, traduction de Jean et Claire Rémy, éditions Edidit & Archè, Milan et Paris, 1979, 382 pages.

Bibliographie

  • Henry Durrant, « Tilak, éveilleur du peuple indien », in: Réfléchir et agir, no 31, hiver 2009, p. 12-14.
  • Bhagwat, A.K.et Pradhan, G.P., Lokmanya Tilak – A Biography, Jaico Publishing House, 2015.
  • Mark Harvey, « Secular as Sacred? – The Religio-Political Rationalization of B.G. Tilak », in : Modern Asian Studies, 1986, 20, 2, p. 321–331.

Liens externes

  • Walther Burgwedel, « Les travaux de Tilak et Horken: sur les origines des peuples Indo-Européens » : [1]
  • Marc. Eemans, « Aux origines de la tradition primordiale d’apres le livre de B.G. Tilak », Bruxelles, Centre d'études évoliennes, 1981 : [2]

Notes et références

  1. Nombreux sont ceux qui, en Europe, considèrent Gandhi comme un authentique représentant de l’hindouisme, alors qu’en fait, la quarantaine passée, son retour à la religion de ses pères, le jaïnisme, était davantage motivé par les nécessités de l’action politique que par la conviction ou la fidélité. Il ne faut pas oublier que, par deux fois, il faillit se convertir au christianisme. C’est à Romain Rolland que le monde doit d’avoir découvert le personnage que fut le mahatma Gandhi, dont il publia la biographie dès 1924, alors que Gandhi était encore un inconnu en Europe. Ce livre fut traduit dans le monde entier.
  2. Henry Durrant, « Tilak, éveilleur du peuple indien », in: Réfléchir et agir, no 31, hiver 2009, p. 12-14.
  3. Bailly publie ses commentaires dans son ouvrage Histoire de l’astronomie ancienne depuis son origine jusqu’à l’établissement de l’école d’Alexandrie (1775). Bailly voyait déjà dans ce « peuple inconnu » l’élément commun à des traditions apparemment aussi diverses que celles des Phéniciens, des Egyptiens, des Grecs et d’autres peuples d’Asie (en particulier Perses et Indiens). Et, en effet, dans ses Lettres sur l’Atlantide de Platon à monsieur de Voltaire (1779), il écrivait : « Lorsqu’on réunit ces traditions, souvent vagues et confuses, on voit avec étonnement qu’elles tendent toutes vers un même but, qui est de placer les origines dans le Nord. » Cent cinquante ans avant Tilak, Bailly formulait sa conclusion tout en ignorant les textes védiques. Et, de son côté, Tilak ignorait tout de Bailly.
  4. Adriano Romualdi, La question d'une tradition européenne, préface de Jean Haudry, Saint-Genis-Laval, Akribeia, 2014, 105 p., p. 21-22.