Europe

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L'Europe est un continent ou une partie des supercontinents de l'Eurasie et de l'Afro-Eurasie. Elle est parfois appelée le « Vieux Continent », par opposition au « Nouveau Monde » (l'Amérique). L'Europe, et plus particulièrement la civilisation gréco-romaine, est le berceau de la civilisation occidentale.

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La Grande Patrie

Pour les nationalistes européens, "l'Europe est la Terre qui porte notre peuple, l'Europe est notre patrie, c'est-à-dire le sol, l'espace de notre enracinement, l'entité dont nous entendons faire un sujet de l'histoire et de la culture que nous voulons défendre et poursuivre. L'Europe est la valeur centrale de notre conception-du-monde".

Pour eux, aujourd'hui, dans un monde planétarisé, l'Europe peut prendre conscience de son unité. Le cosmopolitisme occidental, comme l'évolution actuelle du christianisme, la dégagent de l'Occident chrétien et lui permettent de se reconnaître dans une culture indo-européenne commune, sa mémoire fondatrice la plus profonde. Les divisions politiques et économiques de l'Europe ne sont pas un obstacle mais une difficulté, une menace et un défi qu'il faut utiliser pour cette prise de conscience identitaire. Une régénération, une "nouvelle fondation" de l'Europe, événement historial, commence par la définition d'une conception-du-monde commune, ce qu'ils s'emploient à faire au-delà de toute entreprise politicienne (cf.métapolitique). L'Europe a aujourd'hui un intérêt commun avec les peuples du Sud, en proie, eux aussi, à la civilisation occidentale. Pendant la Guerre froide, l'ennemi de l'Europe a été le système conjoint des blocs (États-Unis et URSS) qui en firent leur échiquier de conflit-coopération, qui la divisèrent pour affaiblir la puissance qu'elle constitue virtuellement ; aujourd'hui il se manifeste principalement dans cette logique américanocentrée hostile à tout monde multipolaire et bras armé du système à tuer les peuples.

Toute entreprise qui permettrait la constitution de l'Europe en un bloc autocentré a la faveur des nationalistes européens. En ce sens, certains d'entre eux, inspirés par les thèses de la Nouvelle droite, formulent quatre propositions susceptibles de guider une réflexion sur le problème européen :

  • 1 : "L'État-Nation tue toute évolution vers une unité européenne de type impérial. On ne peut construire notre unité qu'en s'opposant de façon claire et radicale aux structures libérales-jacobines. L'État-nation favorise notre division donc notre position d'infériorité. Face aux superpuissances, il est indispensable de réaliser notre unité, garante de notre indépendance."
  • 2 : "L'Europe sera impériale ou ne sera pas. L'Empire est la forme et l'essence de notre devenir historique. Ce concept est à la fois spirituel et organique. Il assure la nécessaire cohésion pour notre défense, représente un front uni dans nos relations internationales. Concept organique, l'Empire respecte les identités dont l'Europe se compose, tout en symbolisant sa spécificité universelle."
  • 3 : "L'Empire est un composé de "régions ethniques" qui, à leur niveau, sont des éléments essentiels de son existence. Dans cette optique, les "jeunes nationalismes" européens sont des mouvements positifs, puisqu'ils donnent à chaque peuple d'Europe le sens de son enracinement, de ses racines culturelles. Ces luttes, telles qu'elles sont menées par les Irlandais, les Basques, les Corses, les Bretons, etc., sont des tentatives historiques de destruction des États-nations, donc de destruction des relais du système occidental. Conjuguées avec une idéologie impériale européenne, elles sont les avant-gardes de notre unité."
  • 4 : "L'Empire européen sera le cadre historique des peuples-régions ou régions ethniques dont les contours se dessinent aujourd'hui. Il convient que les partisans de ce projet hautement traditionnel soient conscients de la stratégie à suivre."

A l'opposé, les nationalistes européens inspirés de la pensée de Jean Thiriart sont favorables à une Europe jacobine et, de ce fait, hostiles aux mouvements nationalistes centripètes, qu'ils qualifient de "petits nationalismes provinciaux".

Textes à l'appui

"EUROPE" ET "OCCIDENT", DEUX CONCEPTS ANTAGONISTES par Claudio Finzi

Nos hommes politiques et nos intellectuels parlent continuellement de l'Europe et de l'Occident, comme s'il était évident que la première était contenue toute entière dans le second. L'Occident, dans une telle acception, indiquerait ainsi un ensemble formé par les pays d'Europe, surtout d'Europe occidentale, et les États-Unis d'Amérique, avec l'appendice canadien. En d'autres mots, l'Occident coïncide avec l'OTAN.

Mais si nous examinons l'origine du terme "Occident", non pas au sens géographique évidemment, mais au sens politique, nous découvrons quelque chose de très différent de cette acception "otanienne" : au début du XIXe siècle, aux États-Unis d'Amérique, cette expression est née, non pas pour englober l'Europe dans un contexte atlantique plus vaste, mais, au contraire, pour que le jeune Etat américain prenne ses distances par rapport aux pays du Vieux Continent.

Nous trouvons les premières traces de cette distinction dans les discours de l'un des plus intéressants présidents américains, Thomas Jefferson, dont on a fêté en 1993 le 250ème anniversaire de la naissance. Déjà en 1808, Jefferson affirmait que l'Amérique était un "hémisphère séparé" ; ensuite, en 1812, et plus nettement encore en 1820, il évoquait un méridien destiné à séparer pour toujours "notre hémisphère" de l'Europe. Dans l'hémisphère américain, prophétisait-il, c'est-à-dire l'hémisphère occidental, "le lion et l'agneau vivront en paix l'un à côté de l'autre".

L'étape suivante fut celle de la fameuse déclaration du Président Monroe, le 2 décembre 1823, par laquelle il interdit à toute puissance européenne d'intervenir dans l'hémisphère occidental-américain. Depuis lors, l'affirmation de cette spécificité occidentale-américaine est allée crescendo, jusqu'aux prises de position du Président Théodore Roosevelt au début de notre siècle, puis aux déclarations diplomatiques de 1940 et de l'immédiat après-guerre. Ce qui compte, c'est que dans tous ces discours, dans toutes ces déclarations, dans tous ces documents diplomatiques américains, par hémisphère occidental, par Occident, on entend quelque chose de radicalement opposé à l'Europe. Il ne s'agit pas seulement d'indiquer et de délimiter une sphère d'influence ou une zone de défense dans laquelle on exclut la présence de tout ennemi potentiel. Si tel était le cas, l'Occident ne serait que l'une de ces innombrables dénominations utilisées en politique et en diplomatie pour définir un lieu ou une situation géographique ou stratégique.

Il s'agit de bien autre chose. En réalité, l'idée de choisir un méridien qui séparerait l'Europe de l'Occident se fonde sur l'idée que l'Occident, c'est-à-dire l'Amérique comprise comme Occident par opposition à l'Europe, serait fondamentalement différent de l'Europe dans son essence et sa signification. Cette idée se fonde donc sur la présomption que ces deux mondes, le vieux et le nouveau, sont radicalement différents par nature, selon la tradition et la morale. Dans un tel contexte, l'Amérique finit par être différente de l'Europe, parce que l'Amérique est la terre de l'égalité et de la liberté, opposée à l'Europe, terre où existent des stratifications sociales et où règne l'oppression. L'Amérique, comprise comme États-Unis d'Amérique, est la terre où l'homme bon a réussi à créer un ordre social et politique bon, tandis que l'Europe est la terre du vice et de la corruption; l'Amérique est la terre de la paix, l'Europe, celle de la discorde et de l'esclavage.

Le méridien, qui devrait séparer l'Occident de l'Europe, revêt donc une fonction de préservation des bons contre les mauvais, signale une opposition radicale et insurmontable, du moins tant que l'Europe ne renonce pas à ses perversités (mais sera-ce un jour possible ?).

Ce type de raisonnement trouve ses racines dans les plus anciennes traditions politiques américaines, celles des pères fondateurs. Rappelons-nous qu'ils étaient des puritains, des protestants extrémistes, animés par une profonde foi en Dieu et en eux-mêmes, parce qu'ils croyaient être des élus de celui-ci, contraints d'abandonner l'Angleterre pour échapper aux persécutions et aux contacts entre protestants corrompus et papistes diaboliques. Pour eux, l'Amérique était une terre vierge, où ils pouvaient construire un monde nouveau, un monde de "purs", un monde pour le peuple de Dieu, un monde libéré des règles impies de l'Europe, heureusement séparé de celle-ci par des milliers de miles d'océan.

Dieu avait donc donné l'Amérique à ses habitants et ceux-ci devaient la garder pure et incorrompue, libre de toutes les turpitudes européennes qu'ils venaient d'abandonner. La Doctrine de Monroe et la notion d'"hémisphère occidental" sont la transposition politique et laïcisée au fil des décennies, de cette mentalité qui, au départ, était religieuse et qui aspirait à une séparation plus nette d'avec l'Europe.

Ceux qui, aujourd'hui, utilisent indifféremment les termes "Europe" et "Occident", comme s'ils étaient synonymes, ou comme si le second comprenait la première, et adoptent cet usage erroné, commettent une grave erreur historique et politique. A moins qu'ils n'acceptent, consciemment ou inconsciemment, la vision américaine du monde, espérant de la sorte que l'Europe soit entrée tout entière dans l'Occident.

Il me semble bon de relever le fait suivant: dans la définition de l'Occident, telle qu'elle est née chez un Jefferson, s'inscrivent d'emblée les deux formes américaines de la conception des relations internationales, que l'on a coutume de considérer comme exclusive l'une de l'autre : l'interventionnisme et l'isolationnisme. En effet, si l'Occident est le "bien", est le monde non infecté par les perversités européennes, alors il faut en tirer deux conséquences. D'une part, on peut décider de se refermer sur soi-même, pour empêcher la contagion d'entrer; d'autre part, on peut décider de sortir de sa propre tranchée pour s'élancer et sauver le monde. C'est cette seconde politique qui a prévalu dans l'histoire américaine, surtout parce que l'idée d'un Occident incorrompu s'est unie à celle du "destin manifeste" des États-Unis (cette expression a été forgée en 1845 durant le contentieux qui opposait les USA à l'Angleterre pour l'Oregon) pour former le pire des impérialismes.

Ainsi, toute action américaine sur le continent américain relève de la défense des intérêts propres des États-Unis ; toute action outre-mer est dès lors une "mission" du Bien pour sauver le monde. Tandis que la réciproque ne vaut pas pour les Européens, porteurs du "mal", qui ne pourront jamais s'ingérer de bon droit dans les affaires du continent américain, comme le prétendait précisément la Doctrine de Monroe, qui interdisait aux Européens tout mouvement à l'Ouest du méridien "séparateur". Ceux qui en Europe aujourd'hui s'imaginent être des paladins de l'Occident, sont tout simplement des individus qui se sont intégrés dans le mode d'être et de penser des Américains et qui, consciemment ou inconsciemment, estiment avoir été "sauvés" par eux et "libérés". En réalité, ils se sont soumis dans l'âme, en renonçant aux traditions européennes[1].

FAIRE DE L'EUROPE UN SUJET DE L'HISTOIRE par Guillaume Faye

L’Europe est notre véritable patrie, culturelle, historique, ethnique, civilisationnelle, qui surplombe et englobe les patries nationales ou les patries charnelles.

Il s'agit de faire enfin de l'Europe un sujet de l'histoire. Il convient dès maintenant de se définir d'abord comme Européens, avant de se déterminer selon une nationalité juridique, tout simplement parce qu'un étranger peut se dire Belge, Allemand ou Français, amis beaucoup plus difficilement « Européens » (ou Castillan, Breton, Bavarois, etc.). L'Europe doit donc se penser comme la première communauté de destin qui, désormais, au cours du XXIe siècle devra se substituer à celles des Etats-nations.

D'ailleurs les autre peuples de la Terre nous envisagent de plus en plus comme Européens et non plus comme Allemands, Italiens, Français, etc. Le regard des autres est un signe qui ne trompe pas. dans un monde planétarisé, en proie au choc des civilisations, l'Europe, démographiquement déclinante, victime de menaces mortelles, doit impérativement se regrouper pour survivre parce qu'isolés et menant chacun leur politique, ses Etats-nations ne font plus le poids dans un monde où toute entité de moins de 300 millions d’habitants ne pourra plus assurer son indépendance.

Or, l'Union européenne actuelle est un objet rampant non identifié et bâtard.

Les défauts rédhibitoires de l'Union européenne actuelle sont bien connus: bureaucratisme réglementaire allié au libre-échangisme planétaire, soumission globale aux Etats-unis, abandon des souverainetés nationales au profit d'un « machin » sans consistance politique ni volonté, comportement erratique d'une monnaire commune sans direction, multiracialisme affiché, immigrophilie, etc. Le procès est connu. Les institutions de l'Union européenne actuelle desservent tous les intérêts des peuples européens.

Mais un retour à une Europe des Etats-nations cloisonnées ne semble pas non plus envisageable. L'Etat-nation français n'a jamais su préserver l'identité des peuples de France, C'est lui qui, le premier sous le coup de son idéologie cosmopolite, a ouvert la porte à la colonisation allogène. Nous sommes donc en face d'un terrible dilemme: la France ou l'Europe? En réalité, la question est mal posée. Il faut se demander, en « dépassant » par le haut, et non par le bas, cette contradiction: comment faire l'Europe, la véritable Europe, sans défaire ni renier la France? La réponse est la suivante: c'est l'Etat français qui est critiquable, pas la France en tant qu'entité historique et culturelle. D'autre part, ce n'est pas parce que l'organisation européenne actuelle est mauvaise qu'il faut renoncer à construire une autre Europe.

Quels seraient les grands principes d'une « bonne » construction européenne?

1) L'Europe doit s'édifier selon les principes de souveraineté, d'indépendance et de puissance qui animèrent le meilleur de la tradition française. En évacuant bien entendu le pire de cette tradition, c'est-à-dire le centralisme niveleur. Ce qui exclut toute idée d'Europe privée d'un Etat souverain et central, et implique au contraire une instance surplombante et fédérale douée d'une politique stratégique et économique propre, chose inconnue actuellement. Il est inconcevable de raisonner en faveur de la « construction européenne » à partir du moment où l'on n'envisage pas clairement un pouvoir exécutif central et un chef d'Etat.

La situation actuelle est complètement bâtarde: monnaie commune, embryon d'armée, Parlement, Etats membres dépossédés de 50% de leur législation, Tribunal, mais pas de fonction souveraine! De deux choses l'une: ou bien on en revient aux Etats souverains (avec leur monnaie) et dans ce cas l'Union européenne n'est qu'un ensemble de traités, de pactes, d'accords et d’instances de concertation (modèle du « Concert des Nations » du traité de Vienne de 1815): c'est l'Europe du XIXe siècle; ou bien l'on abandonne clairement toutes les souverainetés nationales au profit d'un véritable Etat impérial européen digne de ce nom.

2) Selon cette seconde hypothèse d'un Etat central européen,en effet, l'Europe sera impériale et fédérale ou ne sera pas.

A terme, elle ne peut se contenter d'être, comme aujourd'hui, un regroupement coopératif bancal d'Etats inégaux sans vraie politique mondiale commune, sous la houlette d'une technocratie incompréhensible et incontrôlable, et vaguement cimentés par un ensemble flou de « valeurs » libre-échangistes, démocratistes et humanitaires, sur fond de règlements bureaucratiques et de mécanismes financiers.

A terme donc, une Europe impériale ne peut être qu'une fédération de grandes régions ethniques apparentées.

3) L'Europe occidentale et centrale doit, dans un avenir indéterminé, lier son sort à celui de la Russie, ne serait-ce que pour parer aux menaces communes.

4) dans la perspective d'une Fédération impériale, toute nation doit pouvoir à tout moment la quitter si elle le désire.

Cela étant dit, l'édification d'une telle Europe ne se fera pas par une douce évolution de l'Union européenne actuelle, forme politique qui ne sera pas viable, mais sous la pression de circonstances dramatiques qui sont déjà prévisibles[2].

Articles connexes

Notes et références

  1. Claudio Finzi, Vouloir, 1994.
  2. Guillaume Faye, Pourquoi nous combattons : Manifeste de la Résistance européenne, Paris, L'AEncre, 2002, 292 p., p. 146-148.