Ursula Haverbeck
Ursula Meta Hedwig Haverbeck-Wetzel, née le 8 novembre 1928 à Winterscheid en Hesse-Nassau en Prusse sous la République de Weimar et décédée le 20 novembre 2024 à Vlotho en Rhénanie du Nord-Westphalie en République Fédérale d'Allemagne, était une militante nationaliste allemande.
Biographie
Ursula Wetzel fait partie des Allemands expulsés de Prusse orientale après la défaite. Elle vit alors 4 ans en Suède et deux ans en Ecosse. Elle peut toutefois effectuer des études universitaires en pédagogie, en philosophie et en linguistique.
Le 31 juillet 1970, elle épouse Werner Georg Haverbeck (1909-1999). Celui-ci est le fondateur, en 1963, du Collegium Humanum à Vlotho. Après son décès en 1999, elle reprend la direction de l'institution.
En 1992, elle est la fondatrice du Verein Gedächtnisstätte e. V., une association pour la défense de la mémoire des 12 millions d'Allemands ayant perdu la vie durant la Seconde guerre mondiale. Celle-ci organise des commémorations, des dépôts de couronnes et l'érection de monuments.
De 1974 à 1983 elle est la rédactrice en chef de la Lebensschutz-Informationen LSI – Stimme des Gewissens. De 1983 à 1989 elle préside la section allemande du Weltbund zum Schutze des Lebens (Union mondiale pour la défense de la vie).
A partir de l'époque du tournant historique de 1989, elle s'engage auprès des groupes et des partis nationalistes, comme le NPD, afin de poser les bases d'un grand rassemblement national en Allemagne. Elle ne renoncera plus à cet objectif.
Le 9 novembre 2003, elle participe, à Vlotho, à la fondation de l'Association pour la réhabilitation des personnes persécutées en raison des débâts sur l'Holocauste (Verein zur Rehabilitierung der wegen Bestreitens des Holocaust Verfolgten; VRBHV). Elle en devient la vice-présidente, alors que Bernhard Schaub en est élu président.
Persécutions judiciaires
Le 12 novembre 2015, Ursula Haverbeck est condamnée à 10 mois de prison ferme, sans possibilité de libération conditionnelle, par le tribunal de district de Hambourg. Elle fait appel, et près de neuf ans plus tard, l’affaire revient devant les tribunaux. Elle est jugée en 2022, un tribunal berlinois la condamne à un an de prison sans sursis pour incitation à la haine. Le verdict est définitif, mais la peine de prison n'est provisoirement pas mise à l’exécution.
Se défendant d’avoir « jamais nié l’Holocauste », Ursula Haverbeck a toujours affirmé qu’elle n’a fait que poser des questions qui sont restées sans réponse. Elle insiste sur le fait que, lors de la Seconde guerre mondiale, beaucoup de Juifs sont morts de faim et de maladies causées par le blocus allié. Elle affirme qu’Auschwitz était un camp de travail pour l’industrie de guerre, s’appuyant sur les recherches multidisciplinaires du courant du révisionnisme historique.
En juillet 2024, son appel est rejeté et le verdict confirmé.
Citations
- « 15 millions d’Allemands des provinces perdues de l’Est, y compris moi, furent expulsés de leur maison. C’est l’équivalent de la population scandinave. Essayez d’imaginer : une note apparaissait sur la porte : “Vous devez quitter la maison d’ici demain, à telle et telle heure, les clés doivent rester sur la porte, vous ne pouvez pas amener plus de 20 kg par personne.” »Panorama interview, Mars 2015
- « Bien sûr qu’il y avait des camps de concentration et de mauvaises choses s’y sont passées. Il y a même eu quatre commandants de camp qui sont passés en cour martiale SS, parce qu’ils avaient agi envers les prisonniers en violation des Ordres du Commandement, ils les frappaient ou les tuaient même, etc. Et c’était strictement interdit et deux d’entre eux furent exécutés. […] Auschwitz était tout simplement un énorme complexe industriel et on y effectuait un travail de grande valeur pour l’industrie de l’armement ». Ibidem
- « Nous ne vivons pas dans une vraie démocratie, nous le savons parce que tout le monde a peur. Les dirigeants ont peur du peuple, c’est pour cela qu’ils imposent des lois de bâillon et les gens normaux ont peur de ceux qui sont au pouvoir, donc ils n’osent pas dire ce qu’ils pensent. » Entretien, 2007
Publications
- avec Erhard Eppler, Max Güde, Walter Hähnle (éd.), Bekommen wir eine andere Republik?, Gustav-Heinemann-Initiative, Radius, Stuttgart 1982
- avec Werner G. Haverbeck, Der Weltkampf um den Menschen. Eine deutsche Selbstbesinnung, Grabert-Verlag, Tübingen 1995
- avec Werner G. Haverbeck, Der Weltkampf um die Gemeinschaft. Die Entwicklung der Demokratie zur Volksordnung, Grabert-Verlag, Tübingen 1996
- avec Martin Schwarz, Claudio Mutti, Wolfgang Schüler, Oliver Ritter (éd.), Religion und Tradition, Verlag Zeitenwende, Dresden 2002.
Bibliographie
- Giovanni Monastra et Philippe Baillet, Piété pour le cosmos : Les précurseurs antimodernes de l'écologie profonde, Akribeia, Saint-Genis-Laval, 2017, 170 p. (ISBN 978-2-913612-66-2)