Traité du rebelle

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Traité du rebelle ou le recours au forêts est un essai d'Ernst Jünger, paru en allemand sous le titre original de Der Waldgang en 1951.

Edition en anglais du texte. On remarque que le traducteur, Thomas Friese, a fait un choix plus littéral qu'Henri Plard pour le titre.

Problématique de la traduction française

Henri Plard, a fait le choix de ne pas effectuer une traduction littérale:

« J'ai traduit par "Rebelle", faute d'un équivalent français tout à fait exact, le mot allemand de Waldgänger, emprunté lui-même à une coutume de l'ancienne Islande. Le proscrit norvégien, dans le haut Moyen Age scandinave, avait " recours aux forêts " : il s'y réfugiait et y vivait librement, mais pouvait être abattu par quiconque le rencontrait. Il serait aussi facile que vain de citer les " Rebelles " qui, à diverses époques, ont élu la solitude, la misère et le danger, plutôt que de reconnaître une autorité qu'ils tenaient pour illégitime, Robin Hood et ses compagnons, le Grand Ferré, les Camisards [...]. Le Partisan est le Waldgänger oriental, comme le Maquisard est le Rebelle du Midi. Tous ces termes eussent fixé l'esprit du lecteur sur une réalité historique, alors que le Waldgänger de Jünger est une " figure ", au sens que notre auteur donne à ce mot : intemporel, de sorte qu'il peut et doit être actualisé à tout moment de l'histoire ».

Dans plusieurs endroits du texte, le lecteur francophone rencontre des choix de traduction qui semblent discutables. Ainsi, dans les chapitres 24, Jünger emploie plusieurs fois les termes d' « Überwelt » et d' « Unterwelt », que Plard a traduit respectivement par mondes transcendants et mondes de larves. On peut se demander si les termes de supramonde et d'inframonde n'auraient pas été plus judicieux. Plus étonnant, au chapitre 25, l'auteur affirme : « Hier deutet sich die Möglichkeit eines neuen Ordens an »[1], que Plard transcrit par C'est ici que s'esquisse la possibilité d'un nouveau monarchisme[2]. Le fait que le traducteur ait d'une certaine manière occulté ici la notion d'Ordre, qui renvoie à l'idée d'une communauté réunie par une solide fidélité à des objecitfs politiques ou spirituels, est pour le moins inattendu, d'autant plus que, contrairement à la langue française, l'allemand distingue nettement les mots Orden, Ordnung, Befehl, Ordentlichkeit, Reihenfolge, etc.

Éditions

  • Der Waldgang, Klostermann, Frankfurt am Main 1951.
  • Der Waldgang, in: Sämtliche Werke [Oeuvres complètes], Band 7: Essays I, Klett-Cotta, Stuttgart 1980, p. 281–375.
  • Der Waldgang, mit Adnoten von Detlev Schöttker, Klett-Cotta, 2016; 7ème rééd. 2022, 104 p.

Traduction française

  • Traité du rebelle ou le recours aux forêts, trad. Henri Plard, éd. du Rocher, 1957; rééd. Seuil, 1986, 171 p.

Notes et références

  1. Op. cit., Klett-Cotta, 2022, p. 67.
  2. Op. cit., trad. Henri Plard, éd. du Rocher, rééd. Seuil, 1986, p. 100.