Race humaine

De Metapedia
Aller à : navigation, rechercher

La notion de race humaine est l'application à l'espèce homo sapiens du concept de race, terme qui définit des sous-groupes dans une espèce animale. La définition biologique du terme "race" est la suivante: "subdivision d'une espèce qui hérite des caractéristiques la distinguant des autres populations de l'espèce. Au sens génétique une race est une population qui diffère dans l'incidence de certains gènes des autres populations, conséquence d'une isolation, le plus souvent géographique".

L'analyse d'un nombre important de polymorphismes par Luigi Luca Cavalli-Sforza et son équipe a permis de diviser l'espèce homo sapiens en neuf grandes races. On y trouve les Africains, les Européens, les Nord-Africains et Sud-Asiatiques, les Asiatiques de l'est, les Amérindiens, les peuples de l'Arctique, les aborigènes d'Australie, les Asiatiques du sud-est et les habitants des îles du Pacifique (voir ci-dessous). Durant la seconde moitié du XXe siècle, un nombre important de scientifiques ont affirmé qu'il n'était pas possible de déterminer l'ascendance d'une personne par ses gènes (Albert Jacquard en France, Stephen Jay Gould et de nombreux antiracialistes). Cette assertion est aujourd'hui invalidée. Il n'est pas non plus exact qu'un individu d'une ascendance donnée puisse montrer une proximité génétique supérieure avec un individu d'une ascendance différente. Si on analyse un nombre suffisant de gènes différents, la probabilité tombe rapidement à 0. Au début du XXIe siècle, on peut donc parler de revirement. Feldman, Lewontin et King résument ainsi la situation dans un article du magazine Nature, daté de 2003 : "Contrairement à l'idée défendue depuis le milieu du XXe siècle, on peut définir scientifiquement des races dans l’espèce humaine. La connaissance du génome humain permet en effet de regrouper les personnes selon les zones géographiques d’où elles sont issues."

Csffff.jpg

Quelques arguments fallacieux

Il s'agit dans ce paragraphe d'examiner certains arguments fréquemment entendus mais qui se révèlent scientifiquement fallacieux.

  • 1. "Il n'existe pas de race humaine, car il n'existe pas de gène ou de lots de gènes spécifiques à une race."
  • Réponse: il y a une double erreur dans cette affirmation.

Tout d'abord il est faux d'affirmer qu'il n'existe pas de gènes spécifiques à une race donnée. Le gène pour l'hybridation des yeux est présent chez les Asiatiques et absent chez les Européens par exemple. Cavali-Sforza montre que l'espèce humaine se divise en neuf clusters génétiques. Revenons à la définition biologique d'une race:

"subdivision d'une espèce qui hérite des caractéristiques la distinguant des autres populations de l'espèce. Au sens génétique une race est une population qui diffère dans l'incidence de certains gènes des autres populations, conséquence d'une isolation, le plus souvent géographique".

Donc pour que race il y ait, il faut une isolation géographique pendant un laps de temps suffisant pour qu'apparaissent des fréquences alléliques différentes.

  • 2. "Il y a un changement graduel dans l'espèce humaine; la variation est continue et non discontinue, comme pour la couleur de peau qui va du blanc au noir en passant par de très nombreux intermédiaires."
  • Réponse: c'est inévitable, et cela découle du métissage.

Cependant ce métissage, s'il est suffisant pour créer des formes intermédiaires, n'invalide en rien l'existence de races humaines en tant que telles. En mélangeant du jaune et du rouge, on obtient certes de l'orange ; mais cela n'invalide pas l'existence du rouge et du jaune : le métissage vient au contraire valider l'existence de races distinctes. Si continuum il y a, cela signifie obligatoirement l'existence de races différentes, sinon il n'y aurait nullement de continuum mais plutôt une répartition complètement aléatoire des caractéristiques à travers le globe.

  • 3. "La classification raciale se base sur des critères aléatoires et l'on pourrait de ce fait regrouper des groupes différents et les dénommer pareillement races."
  • Réponse: cela n'est pas exact ; ce qui est à l'origine de l'apparition de groupes humains possédant une homogénéité génétique supérieure entre eux, c'est l'isolement géographique.

Cette classification ne prend pas en considération des éléments quelconques, elle découle d'un isolement d'une population par rapport à une autre qui a donc causé une variabilité interne pendant un certain laps de temps. On trouve le gène de la pigmentation supérieure de la peau chez les Africains, mais plus chez les Européens qui l'ont perdu ; de même que les gènes codant pour un plus haut taux de testostérone chez les Africains, une densité osseuse plus importante, des bras et avant-bras plus longs, un âge osseux plus précoce, ou encore l'apparition de la puberté un an plus tôt que chez un Européen.

Il existe comme des similitudes internes aux groupes mais qui diffèrent d'autres groupes comme les Européens, ce qui est la conséquence d'un isolement géographique. La classification raciale au sein de l'espèce homo sapiens n'est donc pas plus ou moins aléatoire que la subdivision raciale au sein de n'importe quelle autre espèce animale.

  • 4. "Nous sommes à 99,9 % les mêmes"
  • Réponse: ce chiffre est fréquemment utilisé pour accréditer l'idée qu'il ne puisse pas exister de base biologique à la taxinomie raciale, dès lors que nous serions tous virtuellement identiques. Cependant, ces 0,1 % contiennent une part très importante d'information génétique.

L'ADN est formé de quatre bases : l'adénine, la guanine, la thymine et la cytosine. Des combinaisons de ces quatre nucléotides (A,T,C,G) constituent le code génétique présent dans chacune de nos cellules. Il y a 3,2 milliards de paires de bases dans le génome humain, ce chiffre de 0,1 % de différences permet donc une différence allant jusqu'à 3,2 millions de nucléotides. L'homme partage en revanche 90 % de ses gènes avec la souris, personne ne proclamant pour autant que les souris et les hommes sont virtuellement identiques. Pourtant elles sont suffisamment similaires pour être utilisées dans des recherches médicales destinées à évaluer l'effet de traitement de maladies humaines. Les hommes et les femmes présentent une proximité génétique encore supérieure : personne n'affirme pourtant que le sexe est principalement une construction sociale. Les effets des CNV (Copy Number Variation) sont seulement en train d'être décryptés. Il s'agit d'un segment d'ADN qui montre une délétion, une multiplication ou d'autres réarrangements qui changent le nombre de copies de cette séquence dans l'entièreté du génome. Les CNV peuvent avoir une taille très importante de plusieurs millions de bases appariées. Au moins 12 % de l'ADN humain est constitué de CNV. On a par ailleurs déjà trouvé 1447 CNV affectant 2900 gènes. La relation entre des CNV et des pathologies commence à être élucidée, et il y a déjà 17 maladies du système nerveux qui seraient impliquées, incluant la maladie de Parkinson ou d'Alzheimer. L'affirmation suivant laquelle les hommes partageraient 99,9 % de leur ADN est impossible étant donné ces découvertes, et ne peut être considérée que comme une malheureuse erreur qui continuera à sévir chaque fois qu'elle apparaîtra dans la presse.

  • 5. La confusion fréquente entre race et espèce

Elle mérite un point de discussion car elle est très fréquente particulièrement au sein de l'espèce homo sapiens.

Nous appartenons effectivement tous à l'espèce homo sapiens, et cette espèce se subdivise en 9 races distinctes, résultant d'un isolement géographique pendant un temps suffisant.

Les 9 races humaines sont :

-Africains
-Européens
-Asiatiques de l'est (Chine, Japon)
-Nord-Africains
-Sud-Asiatiques
-Eskimos
-Amérindiens
-Aborigènes d'Australie
-Habitants des îles du Pacifique.
  • 6. Arguments d'autorité.

Il s'agit de convaincre les gens que ce qu'ils voient avec leurs yeux n'est pas réel, en citant des experts de la question censés avoir des connaissances supérieures.

Réponse : Il est vrai qu'il est judicieux de s'en remettre à de plus hautes autorités quand un sujet nous dépasse ; cela n'empêche pas de se faire sa propre idée en restant de bonne foi, faute de quoi on s'interdit le droit de penser par soi-même. Il ne faut pas non plus négliger les pressions idéologiques incroyablement puissantes qui s'exercent à travers cette question. Le rejet du terme "race" est, très largement, intellectuellement malhonnête ; certains scientifiques préfèrent le terme "ethnie" ou bien "cluster" alors que la réalité sous-jacente reste exactement la même.

  • 7. L'argument de la perte de pertinence du concept de races.

La race serait basée sur un concept désuet, hérité de l'époque coloniale.

Réponse: Il y a eu de tout temps des croyances fausses en science, dans de nombreux domaines, mais ce n'est pas pour autant qu'on se débarrasse de l'entièreté de la branche étudiée. La physique permit aux Américains de mettre au point la bombe H ; beaucoup aimeraient peut-être qu'il n'en ait jamais été ainsi, - à juste titre parfois, ça se débat -, mais on n'en est pas arrivé à jeter la physique à la poubelle.

Les nazis ont certainement tronqué le concept de races de manière à ce qu'il leur soit plus favorable, mais de la même manière, nous tronquons aujourd'hui pareillement la science par une idéologie, certes différente.

  • 8. La notion de race est une construction politique et sociale qui n'a pas de pertinence biologique.

Réponse: Nous avons déjà examiné la question et montré que cet argument était inexact. Le plus ironique est sans doute que c'est en fait la négation de la pertinence des races qui est une construction politique et sociale bâtie ces dernières décennies.

  • 9. La censure.

Réponse: Dans la mesure où les arguments niant la pertinence du concept de race sont assez facilement démontables, il s'est instauré une censure de toute discussion. Il ne s'agit plus de chercher la vérité. La négation des races humaines est devenue un dogme, et les contre-arguments ne sont pas tolérés.

  • 10. Les bonnes intentions.

La négation du concept de races est niée avec raison car il s'agit de combattre le racisme.

Réponse: Il s'agit d'un argument ouvertement idéologique, auquel la science ne devrait même pas avoir à rendre des comptes. A une époque, certains étaient convaincus que faire savoir à l'humanité que la terre n'était pas au centre de l'univers pourrait avoir des conséquences dramatiques. De toute manière il s'agit là d'un totalitarisme idéologique: il n'est pas tolérable de camoufler ou -pire- de pervertir la réalité. Comme l'a bien dit Goethe: "je préfère une vérité dérangeante à une erreur utile, la vérité guérit le mal qu'elle a pu causer". J'ajouterai à cela la prétention idéologique intolérable de certains qui s'octroient donc le droit de décider de ce qui est à savoir et de de qui est à censurer, ce qui est bon et ce qui est mal ; on peut parler de dérive totalitaire.

  • 11. Les gènes peuvent être déterminants pour des traits physiques et des susceptibilités à certaines maladies, mais pas pour des traits mentaux.

Réponse: Si le processus de sélection naturelle influence le développement de systèmes physiologiques tel que le système digestif, le système immunitaire, le système cardiovasculaire ou le système endocrinien, pour quelle raison le système nerveux (principalement le cerveau) en serait-il exempt ? La cognition humaine (fonctions cérébrales) est la plus importante caractéristique qui nous distingue des autres animaux, et cela pourrait bien être le système biologique qui réponde le plus à des demandes adaptatives. En fait, les recherches ont montré que le cerveau humain continuait d'évoluer (Meckel-Bobrov et al., 2005 ; Evans et al., 2005). La proposition suivant laquelle les processus d'évolution se sont produits principalement sur des traits physiques pousse le dualisme corps-esprit à une limite absurde. Qui plus est, et bien que cela fût fortement sous-estimé jusqu'à la fin des années 1990, il est aujourd'hui clairement accepté qu'il existe des influences génétiques sur la personnalité et sur les capacités cognitives (Loehlin, 1992 ; Pennington, 2007).

  • 12. L'argument de Lowentin.

Lowentin (1974) argue que la probabilité de mal classifier le groupe racial d'un individu en examinant un seul locus génétique est de 30 %. Il en a conclu qu'une telle erreur de mesure pouvait exclure la possibilité d'une définition génétique de la race. Cet argument de Lowentin a très souvent été utilisé par les sociologues pour affirmer qu'il n'y avait pas de "gène blanc", pas de "gène noir" ou pas de "gène asiatique".

Edwards (2003) se réfère à cette affirmation: "une notion simpliste qui ignore la possibilité d'analyse de plusieurs locus !" En analysant plusieurs locus en effet l'erreur approche les 0 % et devient négligeable.

Cavali-Sforza d'ailleurs utilisa le même processus d'analyse de plusieurs locus pour définir 9 grands clusters raciaux. Pour ce faire il analysa plusieurs centaines de polymorphismes. L'idée de cette approche était justement que les clusters ne soient pas déterminés par un ou quelques polymorphismes, mais bien par la corrélation existant entre de larges nombres de polymorphismes.

L'évolution des différences raciales dans l'intelligence

On trouvera, ci-dessous, une analyse de l'évolution de l'intelligence humaine, avec ses deux catalyseurs principaux : les deux périodes glaciaires. -La première, entre -70.000 et -50.000. -La seconde, entre -28.000 et -10.000, période glaciaire principale.

La perspective comparative portera sur les dix races d'homo sapiens telles qu'on peut les distinguer génétiquement : 1. Africains. 2. Bushmen. 3. Nord-Africains et Sud-Asiatiques. 4. Asiatiques du sud-est. 5. Insulaires du Pacifique. 6. Aborigènes d'Australie. 7. Européens. 8. Extrême-Orientaux. 9. Eskimos. 10. Amérindiens.

Nous allons analyser pour chacune des races où et quand ces différences sont apparues. Commençons par l’homo erectus qui est apparu en Afrique équatoriale il y a 1,7 million d’années, et y a vécu jusqu'à il y a 200.000 ans. Durant cette période, son volume crânien passa de 885 cm3 à 1186 cm3. La raison de cette augmentation est que l’intelligence des mammifères fut soumise à une sélection continuelle, les individus les plus intelligents laissant le plus grand nombre de descendants. A la fin de cette période, soit il y a 200.000 ans, homo sapiens est apparu. La qualité de leurs outils suggèrent que l’homo erectus était doté d’un Q.I. d’environ 50 (âge mental d’un Européen de 7-8 ans).

  • 1. Africains

Durant les 200.000 dernières années, les ancêtres des Africains ont continué à habiter des environnements tropicaux et subtropicaux de l’Afrique subsaharienne. Cet environnement ne fut pas cognitivement très contraignant pour eux car les primates se sont adaptés à ce genre d’environnement il y a déjà 60 millions d’années. L’homo erectus fut un grand mangeur de plantes, et il complétait ses repas en se servant sur les carcasses des animaux tués par les lions, les léopards et les guépards. La plupart des Africains vécurent en tant que chasseurs-cueilleurs, de la même manière que les populations de chasseurs-cueilleurs des régions tropicales et subtropicales d’aujourd’hui. Leur régime alimentaire est constitué en grande partie de plantes disponibles toute l’année, d’insectes et d’œufs, avec des suppléments occasionnels de viande obtenue par la chasse.

La disponibilité immédiate de plantes comestibles, d’insectes et d’œufs toute l’année signifie que les Africains des régions tropicales et subtropicales n’ont pas dû chasser d'animaux pour obtenir de la nourriture. En 1966 se tint une conférence d’anthropologues dans laquelle on s'accorda pour dire que "la viande était de faible importance nutritionnelle dans le régime des Africains". En 1999 une conférence similaire eut lieu dans laquelle on convint que "le régime alimentaire des premiers hominidés était à l’origine constitué de plantes, identique à celui des populations vivant en régions tropicales et subtropicales". De ce fait les Africains n’ont pas eu à développer une intelligence nécessaire pour des méthodes de chasse, des outils et des armes pour tuer les grands mammifères.

Qui plus est, la température en Afrique équatoriale varie annuellement entre 17°C et 32°C; de ce fait les Africains n’ont pas rencontré les demandes cognitives de fabrication de vêtements ou de tentes, d'établissement et de maintien de feux, ou encore de préparation et de stockage de nourriture pour une consommation future. Il était relativement facile de garder les bébés, les enfants et les jeunes enfants en vie puisqu’il n’était pas nécessaire de leur fabriquer des vêtements, et à un âge relativement jeune ils étaient capables d’obtenir de la nourriture par eux-mêmes. Cependant, le cerveau des Africains a augmenté durant les 200.000 dernières années, passant de 1186 cm3 à 1276 cm3, ce qui permit une augmentation de leur intelligence à la valeur actuelle de 67 de Q.I. Cette augmentation se produisit de la même manière que pour l’homo erectus, grâce à une sélection directionnelle pour davantage d’intelligence, les individus les plus intelligents ayant de plus grandes descendances. Le processus génétique a consisté en une augmentation de la fréquence des allèles pour de plus hauts Q.I. par sélection naturelle, et est aussi probablement le fait de quelques mutations vers une plus haute intelligence. Si ces dernières sont apparues, elles se sont ensuite répandues dans toute la population parce que l’intelligence confère un avantage sélectif ; cependant l’apparition et sa propagation ne furent pas aussi rapides et importantes que chez les races soumises à des climats froids, parce que la pression de sélection pour une plus haute intelligence n’était pas très forte dans le climat de l'Afrique équatoriale.

Le niveau d’intelligence qui a évolué chez les Africains fut suffisant pour faire de petits progrès dans la transition de chasseurs-cueilleurs vers une agriculture, mais insuffisante pour développer quoi que ce soit qui puisse être appelé civilisation avec un langage écrit ou arithmétique, la construction d’un calendrier ou celle de villes avec des constructions en pierre.

  • 2. Bushmen

Il y a 100.000 ans, quelques groupes d’Africains archaïques ont commencé à migrer vers le sud, où ils ont évolué en Bushmen et ont occupé la plupart de l’Afrique du sud. Ils ne sont plus que quelques dizaines de milliers à survivre dans le désert du Kalahari. Durant les 100.000 dernières années, le cerveau des Bushmen a augmenté d’environ 10 % pour atteindre un volume de 1270 cm3, et leur Q.I. moyen augmenta jusqu’à 54. Les conditions de vie des Bushmen furent assez semblables à celles des Africains, avec un régime alimentaire essentiellement constitué de plantes. On peut se demander pourquoi les Bushmen ont dès lors un Q.I. inférieur à celui des Africains (54 et 67 respectivement). L’explication est sans doute que certaines mutations vers une plus haute intelligence sont apparues chez les Africains grâce à la supériorité numérique de leur population, alors qu’elles ne sont pas apparues chez les Bushmen du fait de leur plus petit nombre. Cependant, le cerveau des Bushmen n’est que légèrement plus petit que celui des Africains, 1270 cm3 contre 1276 cm3. Cela nous indique que les allèles mutants vers un plus haut Q.I. chez les Africains déterminent des processus neurologiques plutôt qu’une augmentation du volume cérébral.

  • 3. Asiatiques du sud et Nord-Africains

Les premiers groupes à migrer en dehors de l’Afrique subsaharienne ont colonisé l’Afrique du nord et l’Asie du sud-ouest il y a 100.000 à 90.000 ans. Entre -90.000 et -60.000, ils ont colonisé l’intégralité de l’Asie du sud. A ce niveau ils furent isolés des Africains par la distance et par le désert du Sahara et évoluèrent donc en une race à part : les Nord-Africains et Sud-Asiatiques. Ils rencontrèrent une température semblable à celle d’aujourd’hui, avec les hivers les plus froids à 13°C. Il y a 70.000 ans, la première ère glaciaire eut lieu dans l’hémisphère nord et dura jusqu’à -50.000. Cette période fut suivie d’une période plus chaude s’étendant de -50.000 à -28.000, puis d'une seconde et plus sévère ère glaciaire (la principale ère glaciaire), qui s’étendit de -28.000 à -10.000; puis les températures redevinrent celles que nous connaissons. Pendant la principale période glaciaire, les températures hivernales en Afrique du nord, en Eurasie et en Amérique du nord tombèrent à environ 5°C, les hivers les plus froids d’Afrique du nord et d’Asie du sud étant de 7°C.

Survivre durant les périodes glaciaires a demandé de résoudre toute une série de problèmes cognitivement exigeants, ce qui a exercé une pression sélective pour une plus grande intelligence que ce qui était requis en Afrique tropicale et subtropicale. Il y eut cinq problèmes majeurs :

-Premièrement : les plantes ne sont plus présentes en hiver et au printemps, et ne sont pas abondantes en été et en automne. Les insectes et les reptiles ne sont plus non plus disponibles car ils hibernent en climats tempérés. La source principale de nourriture devint alors les grands mammifères comme les antilopes, les cerfs, les chevaux et les sangliers que les hommes durent tuer pour obtenir de la nourriture. Il dut être difficile de tuer ces grands mammifères dans les prairies qui recouvraient la majeure partie de l’hémisphère nord durant la dernière époque glaciaire car il y a une bonne visibilité de plusieurs milliers de mètres et les herbivores ont appris à se méfier des prédateurs approchant. Se battre dans des prairies ouvertes est plus difficile que dans les régions boisées des tropiques ou subtropiques, où il y a de nombreux coins où les chasseurs peuvent se cacher. Les humains provenant d’Afrique équatoriale, largement herbivores, n’étaient pas adaptés pour combattre de grands mammifères, ce qui a dû présenter de nouveaux problèmes cognitifs pour eux. Les grands herbivores savent courir vite et sont pratiquement impossibles à attraper simplement en les pourchassant. La seule manière de tuer ces animaux était de faire usage de trappes naturelles dans lesquelles les animaux pouvaient être menés et ensuite tués. Une des trappes naturelles les plus fréquemment exploitées était les ravins étroits dans lesquels les bêtes pouvaient être amenées et tomber. Là, des membres de la troupe attendaient en embuscade. Une autre méthode utilisée était les falaises par-delà lesquelles un groupe d’hommes pouvait amener une troupe d’herbivores : certains d’entre eux tombaient du bord et pouvaient être tués ou suffisamment blessés pour que les autres membres de la troupe les achèvent. Les recherches archéologiques ont montré que de tels pièges furent utilisés par les premiers humains en Eurasie. La mise au point de telles stratégies coopératives pour tuer et attraper de grands herbivores a dû demander une augmentation des capacités cognitives.

Il a été montré que dans les populations de chasseurs-cueilleurs, la proportion de nourriture obtenue par la chasse et celle obtenue par la cueillette variaient suivant la latitude. Les hommes des zones tropicales et subtropicales sont principalement des cueilleurs, alors que les hommes vivant dans des milieux tempérés pratiquent davantage la chasse, les hommes des zones arctiques et subarctiques obtenant quant à eux leur nourriture principalement par la chasse et la pêche, forcés qu'ils sont de l’obtenir de cette manière puisque les plantes n’étaient pas disponibles, excepté de petits fruits et des noix en été et en automne. Quand les hommes migrèrent dans les régions tempérées d’Afrique du nord et d’Asie du sud, beaucoup de ceux dotés d’un Q.I. faible ne survécurent pas aux hivers froids, ce qui augmenta le Q.I. des survivants à la valeur de 84.

-Deuxièmement : la chasse efficace de grands mammifères requiert la manufacture d’outils variés à base de pierres, de bois et d’os pour faire des armes et découper les carcasses. Certains de ces animaux devaient être abattus par des armes et des pointes manufacturées dans de la pierre, ce qui demande une préparation préalable, et généralement l’établissement d’une pointe de pierre fixée sur le bout d’un bâton. Une fois le grand herbivore abattu, il fallait encore pouvoir le découper en pièces transportables jusqu’au camp pour les femmes et les enfants. Ces animaux avaient la peau dure et d’épais ligaments difficiles à couper: les hommes ont donc dû concevoir une panoplie d’outils. Dans un environnement subarctique, les animaux qui étaient tués refroidissaient très vite et devenaient impossibles à couper ; les chasseurs ont donc dû avoir de bons outils pour couper rapidement, avant que la carcasse ne durcisse. Les hommes des environnements froids ont eu besoin de plus d’outils de différents types et d’une complexité supérieure, en comparaison des hommes des régions tropicales et subtropicales. Cela a été établi par Torrence, qui a démontré une association entre la latitude et le nombre et la complexité des outils utilisés par les chasseurs-cueilleurs contemporains. Il a découvert que les chasseurs-cueilleurs des environnements tropicaux et subtropicaux comme l’Amazonie et la Nouvelle-Guinée avaient typiquement entre dix et vingt outils, alors que ceux des régions des latitudes plus froides de la Sibérie, de l’Alaska et du Groenland avaient entre vingt-cinq et soixante outils différents. De plus, les hommes des environnements plus nordiques font des outils plus complexes, nécessitant l’assemblage de différentes pièces, comme une pointe de flèche de pierre ou d’os à l'extrémité d’un bois.

-Troisièmement: une autre série de problèmes rencontrés par les peuples de l'hémisphère nord a été de garder de la chaleur. Les hommes eurent à résoudre les problèmes des feux et des abris. Les fouilles archéologiques ont montré que, pendant les siècles de l’ère glaciaire, les peuples de Chine et d’Europe ont fait des feux. Pour ce faire, ils ont dû apprendre à produire des étincelles en frottant une pierre contre une autre pour enflammer de l'herbe séchée. Ils avaient besoin d'un approvisionnement en herbes sèches et en bois sec et de déjections animales stockées dans des grottes pour pouvoir allumer leurs feux et ensuite les entretenir. Cela a nécessité de l’intelligence et de la planification. Les populations d’Afrique sub-saharienne et d’Australie ont également connu le feu, mais il leur était facile de s'en procurer dans les régions tropicales et subtropicales, car il y avait des feux spontanés, des feux de brousse allumés. Les problèmes du déclenchement des feux ont été beaucoup plus complexes en Eurasie et en Afrique du Nord que dans l'hémisphère tropical et subtropical.

-Quatrièmement: un problème supplémentaire pour retenir la chaleur fut la nécessité de confectionner des vêtements et des tentes en cousant ensemble des peaux animales. Cela nécessitait l'assèchement et le traitement de peaux de grands herbivores et la fabrication d'aiguilles à partir d'os et de fil pour coudre les peaux ensemble afin de faire des vêtements et des chaussures. Certains hommes ont profité de la chaleur des grottes, mais dans des endroits où il n'y avait pas de grottes ils ont utilisé des peaux cousues ensemble pour faire des tentes ressemblant aux yourtes toujours fabriquées en Mongolie.

-Cinquièmement: le dernier problème pour les populations des régions tempérées et froides fut le stockage des aliments. Cela était nécessaire car quand ils avaient tué et démembré plusieurs grands mammifères, ils ne pouvaient pas manger tout en quelques jours et ont eu besoin de les conserver pour une utilisation future.

Certains animaux qui pouvaient être mis à mort étaient des migrateurs qui apparaissent dans tel ou tel emplacement pour de courtes périodes chaque année. Cela offrait des possibilités de tuer un grand nombre d'entre eux : trop nombreux pour la consommation immédiate, ils pouvaient être stockés pour une utilisation future. Un exemple en est le renne qui migre régulièrement sur de longues distances à certaines époques de l'année. Dans de nombreux cas ils suivent les itinéraires de l'année, de sorte que leurs apparitions pouvaient être prédites par les premiers humains qui avaient acquis une connaissance des saisons et du calendrier à partir d'observations astronomiques. Une autre espèce migratoire fut le saumon, qui émigre en grand nombre à une certaine époque de l'année dans la mer et les rivières. Beaucoup de ces rivières sont peu profondes et il n'est pas trop difficile d’attraper un grand nombre de saumons qui remontent le courant. Il est également possible de les attraper dans des filets, dont la construction fut un autre problème sur le plan cognitif pour les peuples de l'Eurasie. Ces peuples devaient être en mesure d'anticiper les arrivées de ces troupeaux migrateurs et des poissons pour en tuer un grand nombre.

Dans les environnements très froids, le problème du stockage de la nourriture pouvait être résolu pour une partie de l'année par les glacières naturelles, qui servaient de congélateurs pour la conservation des carcasses. Une autre solution a consisté à couper en fines tranches et à sécher. Cette technique nécessite d’être correctement exécutée pour que la nourriture puisse demeurer comestible pendant un temps considérable : mal exécutée, la nourriture devient toxique ; certains des moins intelligents, incapables d'accomplir la tâche correctement, mouraient d'intoxication alimentaire. Cela a constitué une des nombreuses pressions de sélection exercées pour augmenter l'intelligence des peuples colonisateurs de la niche des milieux tempérés et froids. Il a été suggéré par Miller que le stockage de la nourriture aurait également exigé la formulation de règles de rationnement pour la consommation et que cela aurait entraîné le développement de l'arithmétique. Chez les chasseurs-cueilleurs contemporains, il a été démontré par Binford qu'il existe une relation entre la quantité de stockage de la nourriture et la température de l'environnement dans lequel ils vivent. Plus l'environnement est froid, plus ils stockent les aliments pour la consommation future.

Outre ces cinq problèmes cognitifs de survie dans l’hémisphère du Nord, une pression de sélection supplémentaire pour l’augmentation intellectuelle de ces peuples fut l'opération de sélection sexuelle par les femmes. En Eurasie, les femmes sont devenues entièrement dépendantes des hommes une grande partie de l'année pour obtenir de la nourriture pour elles-mêmes et leurs enfants. En Afrique et dans l'hémisphère sud, où des plantes et des insectes sont disponibles toute l'année, les femmes sont relativement indépendantes des hommes. Même les femmes ayant des nourrissons et de jeunes enfants à charge peuvent les emmener avec elles dans leurs déplacements pour se nourrir, ou les laisser à la charge d'autres femmes quelques heures pour aller recueillir des plantes. Il était plus difficile et souvent impossible pour les femmes ayant des nourrissons et des jeunes enfants dans l'hémisphère nord de partir à la chasse dans des expéditions qui pouvaient durer plusieurs jours, et nécessitaient de tuer et dépecer de grands mammifères, puis d’en ramener des morceaux au camp.

Pour toutes ces raisons, les femmes de l'hémisphère nord sont devenues dépendantes des hommes pour leur survie. Elles ont donc opéré une sélection pour n’accepter de s’accoupler qu’avec les hommes intelligents, bons à la chasse et à la fabrication d'outils et d'armes. L'effet de cette sélection sexuelle par des femmes fut que les hommes intelligents eurent plus d'enfants, ce qui accrut l'intelligence du groupe.

Un autre effet de la plus grande dépendance des femmes vis-à-vis des hommes en Eurasie fut que les hommes et les femmes tombèrent psychologiquement dans une servitude plus étroite. Ceci explique pourquoi les mariages et les relations non maritales de l'Europe et des peuples d'Asie orientale sont plus stables que ceux des Africains.

Pour survivre dans l'environnement froid de l'hémisphère nord, il fallut une augmentation de l'intelligence générale, définie comme une aptitude générale de résolution de problèmes et une capacité d'apprentissage; et dans la plupart des aptitudes cognitives primaires dont l'intelligence générale et ses composés, une forte capacité de raisonnement fut nécessaire pour résoudre les problèmes nouveaux rencontrés dans les latitudes froides du nord tels que la construction d'abris et de feux, la confection de vêtements et la fabrication d'outils plus efficaces pour la chasse et le dépeçage. Une amélioration de la capacité verbale fut aussi nécessaire pour une meilleure communication dans les discussions sur la façon de résoudre ces problèmes, la planification des activités futures, et pour transmettre les connaissances acquises et les compétences culturelles aux enfants.

Une amélioration de la capacité de visualisation fut nécessaire pour planifier et exécuter des stratégies de groupe de chasse utilisant des lances, et pour la fabrication d'outils plus sophistiqués et d'armes de pierre, d’os et de bois. Les pères montrèrent à leurs fils comment produire de bons outils de coupe et comment faire de bonnes lances à pointes et ces compétences furent transmises en grande partie par imitation, tout comme le savoir-faire artisanal est appris par les apprentis d'aujourd'hui en regardant les artisans qualifiés, plutôt que par des explications verbales. La chasse et la fabrication d'outils auraient été entreprises principalement par les hommes, ce qui expliquerait pourquoi on a presque toujours constaté que les capacités de visualisation étaient plus fortes chez les mâles que chez les femmes.

Les pressions de sélection aboutissant à un accroissement de l'intelligence dans les milieux tempérés de l'Afrique du Nord et de l'Asie du Sud, et plus tard dans l'environnement sous-arctique de l'Europe et de l'Asie du Nord, ont agi sur les hommes et les femmes. La pression de sélection sur les hommes pour une plus grande intelligence était nécessaire pour aller en expédition de chasse et pour tuer de gros mammifères, ainsi que pour apporter les outils nécessaires pour la chasse et pour le dépouillement et la découpe en morceaux. Cela aurait nécessité d'améliorer l'intelligence spatiale et le raisonnement, supérieurs en moyenne chez les hommes. Quant aux femmes, elles auraient eu besoin de renforcer l'intelligence générale pour l'allumage et l'entretien des feux, ainsi que pour la conservation des aliments, leur stockage et leur consommation future ; elles avaient par ailleurs la responsabilité de maintenir en vie les bébés et les jeunes enfants en les gardant au chaud.

Les processus génétiques survenant en Afrique du nord et en Asie du sud consistèrent en une augmentation des fréquences des allèles pour une plus grande intelligence (par sélection naturelle) et sans doute l'apparition de nouvelles mutations pour une plus grande intelligence et leur diffusion à travers la race.

Le scénario le plus probable est que l'intelligence des Nord-Africains et des Asiatiques du Sud a augmenté au cours de chacune des deux périodes glaciaires, dont la première s’est déroulée environ entre -70.000 et -50.000 et la seconde entre environ -28.000 et -10.000.

L'augmentation de l'intelligence à la fin du premier de ces deux âges de glace peut être déduite de leurs outils plus sophistiqués et d'autres objets. Toutefois, leur intelligence n'a pas augmenté suffisamment pour qu’ils soient en mesure de faire la transition néolithique de l'état de chasseurs-cueilleurs à celui d'agriculteurs sédentaires. Une nouvelle augmentation de l’intelligence eut lieu pendant la deuxième période glaciaire majeure. La sévérité du climat au cours de cette période fut une pression de sélection importante qui augmentera le cerveau des Sud-Asiatiques et des Africains du Nord jusqu'à 1342 cm3 et leur Q.I. jusqu'à 84. Cela fut suffisant pour leur permettre de faire la transition néolithique vers l'agriculture sédentaire, puis de construire les premières civilisations le long des vallées du Nil, du Tigre, de l'Euphrate et de l'Indus, dans lesquelles ils ont développé des villes, des langues écrites, l’arithmétique, des systèmes juridiques et tous les critères d’une civilisation.

  • 4. Asiatiques du sud-est

Des peuples d’Asie du sud ont migré en Asie du sud-est il y a environ 70.000 ans et ont évolué en Asiatiques du sud-est. Cette région jouit d'un climat tropical et subtropical où la température la plus froide en hiver est d'environ 24°C. Ces peuples atteignirent cette région avant le début des périodes glaciaires qui eurent peu d'effet en Asie du sud.

Cependant, leur Q.I. de 87 est très légèrement plus élevé que celui des Nord-Africains et des Asiatiques du sud, à partir desquels ils ont évolué. L'explication la plus probable est qu’il y eut quelques mélanges avec des Asiatiques de l’est, qui ont émigré vers le sud et croisé les populations autochtones. Il y eut des migrations substantielles des Asiatiques du sud-est en Asie. Ainsi, aujourd'hui à Singapour, 76 % de la population est chinoise ; en Malaisie, 30 % ; et il existe d'importantes minorités originaires de Chine au Cambodge et en Thaïlande. Ces Asiatiques de l'est se sont croisés avec les peuples autochtones, ce qui a produit une population hybride. En raison de cette migration et des inter-accouplements, les peuples d'Asie du sud sont étroitement liés génétiquement à ceux du sud de la Chine. Le mélange chinois dans les Asiatiques du Sud a mis en place dans leurs génomes certains des allèles d'une grande intelligence et leur Q.I. s’est élevé à 87.

Ce Q.I. des Asiatiques du sud-est a permis de faire la transition néolithique de l'état de chasseurs-cueilleurs à celui d'agriculteurs sédentaires, puis de construire des civilisations assez impressionnantes du début de notre ère à l'an 1000. Ces civilisations apparaissent un peu plus tard que celles des Asiatiques du sud et du nord de l’Afrique car les vallées d'Asie du Sud étaient densément boisées et dépourvues de plaines à partir desquelles l’agriculture pût être pratiquée pour soutenir les premières civilisations de la Mésopotamie, de l'Egypte, et de la Chine. Cependant, à partir de 1000 PCN, leur Q.I. ne fut pas suffisant pour être en mesure de concurrencer sur le plan économique, scientifique et technologique les Européens et les Asiatiques de l'est.

  • 5. Insulaires du Pacifique

Il y a seulement 6000 ans, certains Asiatiques du sud-est ont commencé à migrer dans les îles du Pacifique, où ils ont évolué en Insulaires du Pacifique. Leur Q.I. de 85 n'est pas significativement différent de celui de 87 des Asiatiques du sud-est à partir desquels ils ont largement évolué, et est également plus élevé que ne le laisseraient prévoir les climats cléments, où la température mensuelle la plus froide en hiver est d'environ 24°C. Cela s'explique par un mélange avec des Asiatiques de l'est qui ont émigré vers le sud et se sont croisés avec les populations autochtones. La présence d'ascendance significative Est-Asiatique chez des insulaires du Pacifique est corroborée par leurs petites dents. Contrairement aux Asiatiques du sud-est, les Insulaires du Pacifique n'ont fait que de modestes progrès dans la transition du Néolithique à l'agriculture sédentaire et aucun progrès dans le développement de civilisations. L'explication en est que leur population a été très faible, quelques milliers, éparpillés sur des îles éloignées et séparées par de très grandes distances. Seuls les Maoris disposèrent d'un vaste territoire en Nouvelle-Zélande, mais ils n’ont colonisé les îles qu’en l'an 800 et n’ont pas eu suffisamment de temps pour produire une grande population, achever une transition néolithique complète et commencer à construire une civilisation.

  • 6. Aborigènes d'Australie

Certains des peuples d’Asie du sud et d’Asie de l'est ont émigré dans les îles de l'archipel indonésien et sont arrivés en Nouvelle-Guinée il y a environ 65.000 ans. Il y a environ 60.000 années, certains de ces peuples ont émigré en Australie, où ils ont évolué en Aborigènes Australiens. Un peuple étroitement lié à celui-ci survécut dans les hautes terres de Nouvelle-Guinée: les aborigènes de Nouvelle-Guinée.

Les ancêtres des aborigènes d'Australie et les Néo-Guinéens n'ont jamais été exposés aux hivers rigoureux qui ont commencé en Asie du sud avec le début de la première ère glaciaire il y a environ 70.000 ans. A cette époque, ils auraient été en Asie du Sud, en Indonésie ou en Nouvelle-Guinée, qui se trouvent sur l'équateur ou près de lui. Ils n'ont pas non plus été touchés par la période glaciaire principale. Ainsi, les Aborigènes d'Australie et les Néo-Guinéens ont les caractéristiques morphologiques d'un peuple qui a évolué dans des environnements tropicaux et subtropicaux et n'ont jamais été exposés à un climat tempéré. Ils sont similaires aux Africains de par leur peau sombre, leur nez épaté, leurs longues jambes, leur tronc mince, et leurs grandes dents.

Comme les autres peuples qui ont évolué dans des environnements tropicaux et subtropicaux, les Néo-Guinéens et les aborigènes australiens ont réussi à vivre grâce aux aliments végétaux, aux insectes et aux œufs tout au long de l'année.

Lorsque les aborigènes d'Australie ont été étudiés dans le désert de l'Australie occidentale au XXe siècle, il a été constaté qu'ils tiraient 70 à 80 % de leur nourriture de plantes et le reste d'œufs et d’insectes. Ils n'avaient pas de technique de chasse. On a estimé que le peuple Gadio, une tribu de Néo-Guinéens, obtenait 96 % de sa nourriture à partir de plantes et seulement 4 % de viande. La disponibilité d'aliments végétaux pendant toute l'année, ainsi que d'insectes et d'œufs, indique que les peuples autochtones de Nouvelle-Guinée tropicale et subtropicale et d'Australie n'ont jamais eu à compter sur la viande pour leur approvisionnement en nourriture et n'ont pas subi de fortes pressions de sélection pour développer les capacités cognitives requises pour chasser de grands animaux. Ils n’ont pas non plus eu besoin de faire des vêtements pour se réchauffer. Même dans l'île de Tasmanie au sud de l'Australie, la température en juillet, le mois le plus froid de l'année, s'élève en moyenne à 7°C. C'est ce qui explique pourquoi leur intelligence et la taille de leur cerveau sont faibles (Q.I. de 62 et taille moyenne du cerveau de 1225 cm3). Ces tailles sont un peu plus basses que celles des Africains doués d'un Q.I. de 67 et d'une taille de cerveau de 1.280 cm3. L'explication la plus probable est que les Africains ont une population beaucoup plus vaste dans laquelle les mutations vers plus d’intelligence avaient de plus grandes chances de se produire, alors que les aborigènes d'Australie ont été beaucoup moins nombreux. Le nombre d'autochtones néo-guinéens dans les hautes terres de Nouvelle-Guinée est d'environ un quart de million. Le nombre d'Aborigènes australiens au XVIIIe siècle - lorsque les premiers Européens sont arrivés - est estimée à environ 300.000. Dans une population aussi réduite, la probabilité de nouvelles mutations vers une plus grande intelligence était faible et l'isolement géographique des Aborigènes d'Australie et de Nouvelle-Guinée aurait empêché l'acquisition de mutations d’autres races. Lorsque les Européens ont découvert les aborigènes à la fin du XVIIIe siècle, ils les ont trouvés à un niveau primitif de développement culturel : "Leur culture en était à l’âge de la pierre; leur culture ne connaissait (et ne connaît toujours) ni poterie, ni agriculture, ni métaux". Ils ne plantaient pas de semences pour cultiver des aliments ou élever des troupeaux d'animaux. Ils ne conservent pas d’aliments pour la consommation future. Comme décrit par Bleakley : "l'indigène semble n’avoir aucune idée de l'approvisionnement contre la faim." Thomas décrit l'Aborigène comme "un nomade, qui ne connaît ni la poterie, ni le travail des métaux, n'a pas d'animaux domestiques - le dingo étant au plus apprivoisé - et n'aime pas cultiver le sol ; il se nourrit au jour le jour de serpents et de lézards, de larves, et de légumes simples. Leurs principaux instruments sont la hache de pierre emmanchée et le couteau, et des microlithes. Leurs armes se composent de massues et de lances. Les femmes utilisent le bâton à déraciner l'igname et autres racines". Ils n'ont jamais inventé ou acquis l'arc et la flèche. Plusieurs des explorateurs de Colombie et des anthropologistes qui ont étudié les Aborigènes au XIXe siècle ont conclu qu'ils avaient un faible niveau d'intelligence: "ils ne sont encore que des enfants dans leur développement mental". Leurs langues manquaient de chiffres, à l'exception des nombres un et deux : «un et deux représentent l'étendue de leurs nombres. Leurs langues sont également très faibles en concepts abstraits et "pauvres en noms collectifs", signe de l'absence de capacité à formuler des concepts généraux, qui est l'une des principales caractéristiques de l'intelligence. Les Aborigènes ont toutefois fait des dessins primitifs qui survivent dans l'abri sous roche de Jinmiun dans les Territoires du Nord et qui ont été datés d'environ -58.000.

Diamond attribue l'échec des Aborigènes d'Australie à domestiquer des animaux ou à développer l'agriculture à "l'absence d'animaux domesticables, la pauvreté des plantes domesticables, et des sols et un climat difficiles"; mais à la page voisine il ajoute que l'igname, le taro ou l'arrow-root existent à l'état sauvage dans le nord de l’Australie et auraient pu être plantés, et que deux herbes sauvages auraient pu être cultivées pour produire des céréales. Le kangourou et le dingo auraient pu être domestiqués par la reproduction sélective sur un certain nombre de générations. Le climat de l'Australie est vert et varié et en dehors des déserts de la région centrale, il est propice à l'agriculture qui a été développée au cours des XIXe et XXe siècles par les Européens. Les Tasmaniens ont un niveau de développement culturel encore inférieur à celui des aborigènes du continent australien. L’anthropologue russe Vladimir Kabo a écrit qu'ils sont "la seule société qui persiste à un stade paléolithique jusqu'au début de la colonisation européenne. Le capitaine William Bligh qui a visité la Tasmanie en 1788 les a décrits comme des chasseurs-cueilleurs nomades qui avaient des wigwams misérables, dans lesquels on ne trouvait que des peaux de kangourous étendues sur le sol. (...) Ils se déplacent d'un AREC (Australian Rural Education Center) à l'autre, recherchent de la nourriture sur leur passage ; la recherche de baies et de fruits et les graines des arbustes constituent leur alimentation" et "ils allaient généralement nus, mais parfois le corps drapé d'une peau de kangourou". Ils sont le seul peuple qui n'ait jamais découvert comment faire du feu, bien qu'ils fussent parfois en mesure d'obtenir le feu des bûches de brousse. Ils n'ont jamais inventé le dispositif de l'emmanchement d’une pierre pointue dans un puits en bois pour faire une lance ou une hache.

Lorsque les Européens découvrirent les Néo-Guinéens aux XVIIe et XVIIIe siècles, ils les trouvèrent à un stade de développement culturel un peu plus avancé que les aborigènes d'Australie. En grande partie chasseurs-cueilleurs, les Néo-Guinéens pratiquaient cependant un peu l'agriculture consistant en la plantation d'ignames et de bananes, et avaient domestiqué les poules. Mais "jusqu'à ce que les Européens commencent à les coloniser, les Néo-Guinéens étaient des illettrés, dépendant des outils de pierre, et politiquement non encore organisés en États, ou (à quelques exceptions près) chefferies". A la suite de la colonisation européenne, certains d'entre eux ont emménagé dans des villages et d'autres sont restés dans les zones rurales. Les Européens ont construit des écoles dans les villes et les villages et des internats ont été créés pour ceux des zones rurales, bien que certains enfants des zones rurales ne fréquentent pas l'école. Kelly décrit le style de vie des ruraux typiques du village et des tribus en Papouasie-Nouvelle-Guinée dans les années 1970: ils ont vécu en grande partie par subsistance, d'agriculture sur brûlis effectuée principalement par les femmes. Les hommes pratiquent certaines activités de chasse, et certains d'entre eux travaillaient dans les plantations de café gérées par les Européens. Leurs vêtements se composent de jupes faites de feuilles et d'écorce. Certaines de ces tribus avaient des systèmes de comptage qui leur a permis de compter jusqu'à un millier tandis que d'autres avaient seulement des mots pour "un", "un plus", et "beaucoup". La principale raison pour laquelle les Néo-Guinéens étaient un peu plus avancés que les Aborigènes d'Australie est que les régions côtières de l'île ont été atteintes par les Asiatiques du sud, qui ont apporté avec eux le taro, une racine comestible qu'ils cultivaient, et également domestiqué les poules. Les Néo-Guinéens ont adopté certaines de ces innovations culturelles, mais n’ont jamais développé tout ce qui pourrait être appelé une civilisation avec des villes, des bâtiments solides, la métallurgie, une langue écrite, ou l'arithmétique.

  • 7. Européens

Quelques-uns des peuples qui ont colonisé le Proche-Orient entre -100.000 et -90.000 ont migré vers le nord et, il y a environ 60.000 ans, ont atteint le Caucase, à partir duquel ils se sont répandus dans l'Ukraine, puis, il y a environ 40.000 ans, en Europe centrale et occidentale. D'autres peuples de l'Asie du sud-ouest ont commencé à coloniser l'Europe du sud-est et l' Anatolie. Ces peuples ont évolué en Européens avec leur peau pâle et, dans le nord de l'Europe, leurs cheveux blonds et leurs yeux bleus. Les Européens furent isolés des Sud-Asiatiques et des Africains du Nord par la mer Méditerranée, et à l'est par les mers Noire et Caspienne, les hautes montagnes du Caucase et de l'Himalaya et le désert du Karakoum au Turkménistan. Dans la principale période glaciaire, qui a duré environ de -28.000 à -10.000, les hivers étaient nettement plus froids que ceux de l'Asie du sud, le mois le plus froid de l'hiver tombant à environ -5°C. Le sol de l'Europe est devenu semblable à celui de l'Alaska et de la Sibérie. Le nord de l'Angleterre, l’Allemagne, la Russie et l'ensemble de la Scandinavie ont été recouverts d'une couche de glace permanente, le reste de l'Europe étant constitué de prairies froides et de toundra avec quelques bouquets d'arbres dans des endroits abrités.

Ces hivers froids ont dû exercer la pression de sélection principale ayant permis une augmentation de la taille du cerveau et de l'intelligence des Européens, poussant la croissance jusqu'à 1369 cm3 et leur Q.I. jusqu'à 99. Exprimant l'augmentation de la taille de leur cerveau sous forme de quotients d’encéphalisation (Q.E.) pour contrôler la taille du corps, Cutler a estimé que l’Européen avait, avant la période glaciaire principale, une valeur de 7,3 et, à la fin de la glaciation, un Q.E. de 8,1. Quand la glace qui recouvrait l'Europe du Nord a reculé il y a 10.000 ans, les Européens, avec leur intelligence accrue, ont été en mesure de faire la transition du Néolithique à l'agriculture sédentaire. Toutefois, malgré leur Q.I. élevé, ils n'étaient pas en mesure de développer les premières civilisations comme celles édifiées par les Sud-Asiatiques et les Africains du Nord parce que l'Europe était encore froide, couverte de forêts, les sols difficiles à labourer, et il n'y avait pas de plaines pour recevoir des dépôts alluviaux très fertiles, condition d'une production agricole abondante nécessaire à l'apparition d'une civilisation urbaine et d'une classe intellectuelle. En -2500, les Européens ont surmonté ces problèmes dans le climat relativement propice de l'Europe du sud, où ils ont développé les premières civilisations européennes, en Crète et en Grèce. En -700, les Italiens ont commencé à construire une civilisation qui allait devenir l'empire romain et, en 200 après J.-C., embrasser l'ensemble de l'Europe de l'ouest du Rhin au bassin du Danube, le Proche-Orient et l'Afrique du Nord. Ces premières civilisations européennes de Grèce et de Rome ont dépassé celles des Sud-Asiatiques et des Africains du Nord dans les sciences, les mathématiques, la technologie, la littérature, la philosophie et les arts. L'Empire romain d'Occident s'effondra en 455 après J.-C. et la culture européenne subit un revers dans les âges sombres qui suivirent, mais à partir de l'an 1000 de notre ère elle revit et les Européens deviennent le premier peuple dans pratiquement tous les domaines de la civilisation.

Le processus génétique par lequel le Q.I. des Européens a évolué a consisté en des changements dans la fréquence des allèles vers une plus grande proportion d'allèles, entraînant une grande intelligence. Il a probablement consisté aussi en l'apparition de nouvelles mutations ayant abouti à une plus grande intelligence et à la propagation rapide de ces produits dans la population. La probabilité de nouvelles mutations aboutissant à une plus grande intelligence des Européens a été augmentée par le stress du froid extrême à laquelle les Européens ont été exposés.

Le Q.I. moindre, dans la fourchette de 90 à 94, en Europe du Sud est probablement imputable à certains flux de gènes entre les Sud-Asiatiques et les Européens à travers le détroit des Dardanelles et la mer Égée, à un déclin par l'Asie du Sud et à la production d’hybrides dans les Balkans dont le Q.I. est intermédiaire entre celui des Européens (99) et celui des Asiatiques du Sud (84). Le métissage est présent en Turquie où le Q.I. d'environ 90 n'est que légèrement inférieur à celui des Balkans.

  • 8. Asiatiques

Des peuples du sud et du centre de l’Asie ont commencé à coloniser l'Asie du nord entre -60.000 et -50.000, où ils ont évolué en Asiatiques. Les Asiatiques étaient très isolés des Européens par le désert de Gobi à l'ouest et des Sud-Asiatiques par l'Himalaya au sud. Les hivers auxquels ils ont été exposés étaient beaucoup plus sévères que ceux de l'Asie du sud et un peu plus sévères que ceux de l'Europe, avec des températures plus froides en hiver d'environ -12°C pendant la glaciation principale. La raison de cette plus grande rigueur de l'hiver par rapport à l'Europe est que l'Asie du Nord constitue une masse de terres beaucoup plus grande que l'Europe, cette dernière étant réchauffée par les vents dominants de l'ouest venus de l'Atlantique. C'est en réponse aux hivers froids que les Asiatiques de l'est ont développé des adaptations au froid telles qu’un nez aplati pour éviter les engelures, de petites jambes et un tronc épais pour conserver la chaleur, une couche de graisse sous-cutanée donnant à la peau une apparence jaunâtre, de rares poils de visage chez les hommes (une barbe abondante gèlerait et produirait des engelures), et des yeux bridés afin d'atténuer l'effet d'éblouissement de la lumière réfléchie par la neige et la glace. Les hivers rigoureux auraient agi comme une forte sélection favorisant l’intelligence faisant monter le Q.I. des peuples d'Asie orientale à 105. Les processus génétiques en cause étaient probablement une hausse dans les fréquences des allèles d'une grande intelligence par sélection naturelle et aussi de nouvelles mutations vers une plus grande intelligence résultant du hasard et du stress dû au froid sévère. De nouvelles mutations améliorant la vision sont apparues chez les Asiatiques et se sont répandues dans la population, utiles pour la chasse, la fabrication d'outils et la navigation sur de longues distances à travers un terrain sans relief.

Comme chez les Européens, il est probable que la plupart de l'augmentation de l'intelligence des Asiatiques s'est produite pendant la glaciation principale. Cela aura exercé une pression sélective accroissant la place du cerveau et conduit leur Q.I. jusqu'à sa valeur actuelle de 105. Ce n’est qu'après la fin de la glaciation de Würm que leur intelligence a atteint le niveau auquel ils ont pu faire la transition du Néolithique à l'agriculture sédentaire, puis édifier la civilisation de la vallée du fleuve Jaune et les développements ultérieurs des civilisations de Chine, du Japon et de Corée. Au cours de la période comprise entre le début de notre ère et l'an 1500, les Chinois ont construit des civilisations impressionnantes, en avance, à certains égards, sur celles de l'Europe. Ainsi, les Chinois ont inventé l'imprimerie, le papier, le papier-monnaie, la poudre à canon, la boussole, et la construction de chaînes à serrures plusieurs siècles avant les Européens. Au cours de la période allant de 1500 à nos jours, cependant, le bilan intellectuel de l'Asie de l'est fut moins impressionnant que celui des Européens. Les historiens considèrent cela comme une énigme majeure qu'on ne s'accorde pas à expliquer. Cela peut être dû au fait que les Asiatiques de l'est ont développé un plus haut degré de conformité sociale que les Européens, ce qui se manifesterait chez les premiers par un faible taux de personnalités psychopathiques. Un faible niveau de conformité sociale et un taux élevé de personnalités psychopathiques semblent être les ingrédients de la réalisation créatrice : cela réduit en effet l'anxiété résultant d'une désapprobation sociale et semble faciliter la génération d’idées originales exigées pour les niveaux les plus élevés de la découverte scientifique. Un autre facteur suggéré par Weede et Kampf est que dans une grande partie de son histoire, la Chine était un Etat unifié autocratique dont les dirigeants ont réussi à réprimer les libertés, y compris celle de penser, plus efficacement que les dirigeants des nombreux États européens, contraints par la concurrence de concéder des libertés à leurs peuples.

  • 9. Peuples de l'Arctique

Quelque part entre -50.000 et -40.000, des peuples archaïques d’Asie ont migré dans l'extrême nord de l'Asie où ils ont évolué en peuples de l'Arctique. Ces peuples ont évolué en une race à part parce qu'ils étaient géographiquement isolés de l'Asie de l'est, au sud, par les sommets du Tcherski, le Khrebet, le Khingan, et les monts Saïan, et environ mille cinq cents kilomètres de forêt au nord du fleuve Amour. Les peuples du nord ont connu les conditions les plus sévères avec les plus froides températures d'hiver -environ -15°C, tombant à environ -20°C pendant la glaciation principale de Würm. En réponse à ces hivers froids, les peuples de l'Arctique ont évolué avec des adaptations morphologiques au froid plus prononcées que celles de l'Asie, comprenant le nez épaté, les jambes courtes et le tronc épais, la couche de graisse sous-cutanée donnant à la peau une apparence jaunâtre, et l'hybridation des yeux. On s'attendrait à ce que ces hivers rigoureux aient constitué une forte sélection pour une intelligence accrue, mais cela ne s’est évidemment pas produit puisque leur Q.I. n'est que de 91.

L'explication en est la faiblesse numérique des peuples de l'Arctique dont la population à la fin du XXe siècle n'était que d’environ 56.000 personnes par rapport à environ 1,4 milliard d'Asiatiques. Bien qu'il soit impossible de faire des estimations précises de la taille des populations pendant la glaciation principale, il ne fait aucun doute que les Asiatiques ont été beaucoup plus nombreux que les peuples de l'Arctique. L'effet de la différence de taille de la population aura été que des mutations vers une plus grande intelligence avaient beaucoup moins de chance d’apparaître chez les Eskimos. Les Asiatiques comprennent les Chinois, les Coréens et les Japonais ; ils ont formé une population unique de reproduction dans laquelle les allèles mutants de haute intelligence se sont répandus, mais n'ont pas été transmis aux peuples de l'Arctique isolé par de hautes montagnes et une longue distance. Les peuples de l'Arctique ont cependant évolué vers une plus grande taille de cerveau, supérieure à celle des Asiatiques ; aussi est-il curieux qu'ils n'aient pas l'intelligence proportionnée. Une explication possible est que les peuples de l'Arctique ont évolué vers une mémoire visuelle forte dont ils ont eu besoin quand, lors de leurs longues expéditions de chasse, ils devaient se souvenir des points de repère afin de rentrer chez eux dans des environnements largement dépourvus de relief et recouverts de neige et de glace. Une augmentation de cette capacité aura mené à une augmentation de la taille du cerveau, mais ne se mesure pas aux tests d'intelligence. Une autre possibilité est qu'un ou plusieurs nouveaux allèles mutants dans des processus neurophysiologiques plus efficaces sont apparus chez les Asiatiques mais pas chez les peuples de l'Arctique.

Il y a une autre anomalie dans l'intelligence des peuples de l'Asie du nord concernant le Q.I. des Mongols de la Mongolie et les Samoyèdes étroitement liés du nord de la Sibérie. Il n'existe aucune étude de l'intelligence de ces peuples, mais leur faible niveau de développement culturel et technologique donne à penser qu'elle n'est pas si élevée que celle des Asiatiques de la Chine, du Japon et de la Corée. Pourtant, ces peuples ont également connu plusieurs milliers d'années de conditions hivernales sévères qui ont produit les adaptations morphologiques prononcées de l’hybridation des yeux, des jambes courtes, et du tronc épais qui a évolué dans les peuples de l'Arctique. L'explication probable de cette anomalie est la faiblesse numérique de ces peuples (la population de l'actuelle Mongolie est d'environ 2,4 millions d'habitants, et celle des Samoyèdes du Nord de la Sibérie se montait il y a peu à quelques milliers d'individus). Ils ont par ailleurs été isolés des peuples voisins par le désert de Gobi et de hautes chaînes de montagnes: des mutations ne pouvaient se produire, et leur isolement géographique en aurait empêché l'acquisition parmi les autres races.

  • 10. Indigènes d'Amérique

Les Américains ont évolué à partir de peuples qui ont émigré d'Asie du Nord en Alaska par le détroit de Béring et ont ensuite fait route vers l’Amérique.

Les dates auxquelles ces passages se sont faits sont contestées et on a fréquemment affirmé qu’il se sont produits vers -12.000 à -11.000. Contrairement à ces allégations, tout porte à croire qu'ils se sont faits beaucoup plus tôt, aux alentours de -40.000. Les preuves viennent tant des archives archéologiques que de l'analyse génétique. Les découvertes archéologiques d'objets amérindiens ont été datées par l'analyse au radiocarbone à 24.000 ans au Mexique, 30.000 ans en Californie, 32.000 ans dans le nord-est du Brésil, 35.000 à 43.000 ans pour une peinture Rockwall dans le parc national de la Serra da Capivara dans le Nordeste brésilien, et 33.000 ans à Monte Verde au Chili. Il aura fallu plusieurs milliers d'années à ces peuples pour faire route de l'Alaska à l'Amérique du Sud. Les preuves archéologiques sont corroborées par l'analyse génétique qui date aussi la première migration vers les Amériques à environ -40.000.

Il semble très probable que des Asiatiques de l’est archaïques ont migré vers le nord il y a environ 50.000 années, certains migrant vers le nord dans la péninsule du Kamtchatka et les monts Tcherski, puis faisant la traversée du détroit de Béring vers l'Alaska il y a 40.000 ans. Certains de ces peuples ont migré vers le sud jusqu'à ce qu'ils colonisent l'ensemble des Amériques et ont évolué en Indiens indigènes d'Amérique, tandis que les peuples asiatiques archaïques restés en Asie du nord ont évolué en Extrême-Orientaux. L'origine commune et relativement récente de ces deux races ressort d'un certain nombre de similitudes génétiques. Par exemple, le groupe sanguin rhésus négatif est rare dans les deux races, le groupe sanguin Diego est propre à ces deux races, et elles ont toutes deux une texture capillaire similaire et des cheveux noirs. Toutes deux ont également des incisives particulières, et l’os inca dans le crâne.

Les Asiatiques archaïques, ancêtres des Amérindiens, qui étaient présents en Asie du nord autour de -60.000 à -50.000, ont été exposés à des hivers froids, mais pas aussi sévères que ceux de la seconde période glaciaire entre -28.000 et -10.000. Les Amérindiens n'ont jamais été exposés au froid extrême et n’ont pas les adaptations morphologiques aux grands froids présentes chez les Asiatiques. Le nez n'est pas en retrait mais saillant, et ils n'ont pas d'hybridation complète des yeux pareille à celle des Asiatiques, ni les jambes courtes et le tronc épais. A ces égards, ils sont semblables aux Aïnous du Japon. On en trouve encore sur l’île d’Hokkaido. Eux non plus n’ont pas l’adaptation morphologique aux climats froids car le climat des îles japonaises était moins sévère que celui de l'Asie continentale.

Ainsi, les Amérindiens se sont établis en Amérique entre -33.000 et -30.000. Ceux de la partie sud des États-Unis et de l’Amérique du Sud ne furent pas exposés aux conditions sévères de la glaciation principale, de sorte qu'ils n'ont pas évolué vers les adaptations morphologiques du froid ou le Q.I. élevé de l'Asie.

En outre, une fois que les ancêtres des Amérindiens ont eu traversé le détroit de Béring pour se rendre dans les Amériques, ils ont trouvé un certain nombre de mammifères herbivores tels que le mammouth, l'antilope, le paresseux, le tatou et le bison, qui n’étaient pas habitués à être chassés par l'homme. Normalement, les prédateurs et les proies évoluent ensemble dans la mesure où les prédateurs deviennent plus intelligents afin de capturer leurs proies, et les proies afin d'échapper aux prédateurs. Mais les animaux herbivores des Amériques n'avaient aucune expérience de la prédation par l'homme et ont été des proies faciles pour les chasseurs qualifiés qui avaient évolué depuis plusieurs milliers d’années dans l’environnement plus sévère de l’Asie du Nord. Les Américains d'origine ont trouvé un grand nombre de ces herbivores faciles à attraper, et comme ils ont migré vers le sud, ils ont aussi trouvé des aliments végétaux plus facilement disponibles de sorte que ces derniers sont venus jouer un rôle important dans leur régime alimentaire.

L'évolution de l'intelligence chez les Amérindiens peut être reconstruite comme suit. Les Asiatiques archaïques dont ils ont évolué auraient eu plus d'intelligence que les Sud-Asiatiques, car ils ont été exposés à la rigueur du climat en Asie du Nord pendant environ 20.000 ans, entre environ -60.000 et -40.000. Les ancêtres des Amérindiens ont aussi passé quelques milliers d'années en Alaska au cours desquelles ils ont connu un climat rigoureux qui a fait monter leur intelligence. Une fois établis dans le Sud des Amériques, la pression de sélection nécessaire à toute augmentation supplémentaire de l’intelligence aura été faible en raison du climat doux et de la facilité de survie dans le continent, jusque-là inexploité par les humains. C'est ce qui explique leur Q.I. de 86, un peu plus élevé que les 84 des Asiatiques du sud, mais bien inférieur aux 105 de l'Asie. Cette reconstruction fournit une preuve supplémentaire que c'est la pression de sélection exercée par la glaciation principale de -28.000 à -10.000 qui a fait augmenter l'intelligence des Asiatiques de l'est d'environ 19 points de Q.I. de plus que les Amérindiens.

Cette reconstruction pose néanmoins un problème, car les Amérindiens de la partie septentrionale de l'Amérique du Nord, exposés à des hivers froids pendant la glaciation principale de Würm, auraient dû connaître un accroissement de leur intelligence. L'explication la plus probable du fait que cela ne se soit pas produit est la relative faiblesse de la population amérindienne.

Une estimation fiable du nombre de la population de l'Amérique du nord se montait à un million en -400. Par conséquent, la probabilité de mutations vers plus d’intelligence était assez faible et sans doute ces mutations ne sont-elles jamais survenues, ou en tout cas en proportion moindre que chez les Asiatiques ou chez les Européens, qui étaient beaucoup plus nombreux.

Les Amérindiens ont le même profil intellectuel que celui des peuples de l’Arctique et des Asiatiques, à savoir de solides capacités de visualisation spatiale et de plus faibles capacités verbales. L'explication probable de ce profil commun est qu'une ou plusieurs mutations vers des capacités de visualisation supérieures sont apparues chez des Asiatiques archaïques autour de -50.000 et ont été transmises à la suite aux Asiatiques, aux peuples de l'Arctique et aux Amérindiens. Des études génétiques ont montré qu'il existe des gènes indépendants pour déterminer la capacité de visualisation en plus de ceux qui déterminent les capacités verbales.

Avec leur Q.I. de 86, les Amérindiens ont été en mesure de faire la transition néolithique de la chasse-cueillette à l'agriculture sédentaire, puis de construire la civilisation des Mayas, des Aztèques et des Incas. La raison pour laquelle celles-ci ont été édifiées en Amérique centrale et australe et non pas en Amérique du Nord est probablement que leur nombre était beaucoup plus grand: environ 11 millions pour seulement 2 millions en -500.

Toutefois, en dépit de leurs civilisations assez impressionnantes, les Amérindiens ne furent pas de taille face aux Européens qui, dès les XVIe et XVIIe siècles, n'eurent pas de peine à les vaincre au combat, conquérant la plupart de leurs terres, et en tuant un grand nombre.

  • 11. Conclusions

Les Q.I. des races peuvent s'expliquer par les différents environnements dans lesquels elles ont vécu - en particulier à l'âge de glace dans l'hémisphère nord -, environnements ayant exercé des pressions de sélection pour une plus grande intelligence nécessaire à la survie pendant les hivers froids. Ils ont en outre permis l'apparition de mutations vers plus d’intelligence figurant dans les courses avec les populations plus nombreuses et dans le plus grand stress dû au froid. Les différences de Q.I. entre les races expliquent les différences de capacité à réaliser la transition néolithique de la chasse-cueillette à l'agriculture sédentaire, la construction des premières civilisations, et le développement des civilisations matures durant les deux mille dernières années. La position des environnementalistes qui prétendent que depuis la création il y a 100.000 ans, les hommes, séparés par des barrières géographiques dans différentes parties du monde, ayant évolué en une dizaine de races différentes avec des différences marquées dans la morphologie génétique, les groupes sanguins, et l'incidence des maladies génétiques, auraient les mêmes génotypes pour l’intelligence, est si improbable que ceux qui la soutiennent doivent être totalement ignorants des principes fondamentaux de la biologie évolutive ou avoir des arrière-pensées politiques pour nier l'importance de la race. Ou les deux.

Articles connexes