Patrick Buchanan

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Patrick Joseph Buchanan, dit Pat Buchanan, né le 2 novembre 1938 à Washington, D.C., est un journaliste et homme politique américain. Il est l'une des figures les plus importantes du courant paléo-conservateur au sein du Parti républicain.

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Il a été le cofondateur du magazine The American Conservative et cofondateur de la fondation The American Cause.

Buchanan a été conseiller politique des présidents Richard Nixon, Gerald Ford et Ronald Reagan. Il a été le porte-parole de l’administration Reagan à la Maison-Blanche lors du premier mandat de ce président.

Par deux fois, il s'est présenté aux primaires présidentielles républicaines.

Biographie

Né en 1938 dans une famille catholique de neuf enfants, Buchanan fait toutes ses études secondaires dans des écoles catholiques, avant d’entamer des études supérieures de journalisme. Il fait ses débuts en politique à l’occasion de la campagne présidentielle de 1964 : il y soutient la candidature de Goldwater en tant que membre de l’organisation The Young Americans for Freedom[1].

Ascension d'un journaliste politique

Buchanan commence à travailler pour Nixon en 1966, devenant l’un de ses « nègres ». Il l’accompagne en Chine en 1972. Resté conseiller spécial de Nixon durant le scandale du Watergate, Buchanan ne voit pas sa carrière compromise pour autant. Après la démission du président, il est question de le nommer ambassadeur en Afrique du Sud. Mais le successeur de Nixon, Gerald Ford, s’oppose à sa nomination. Pour Buchanan commence alors une brillante carrière de commentateur politique à la radio et à la télévision. Il travaille pour la NBC de 1978 à 1984 et pour CNN à partir de 1982. Sous le second mandat de Ronald Reagan, il exerce la fonction de directeur de la communication de la Maison Blanche de 1985 à 1987.

Buchanan est donc plutôt, au début de son itinéraire, un homme du sérail, du moins en apparence. En fait, bon nombre de ses convictions profondes vont bientôt le mettre en porte à faux avec le Système. En ce qui concerne les questions éthiques, ce catholique pratiquant et défenseur de la messe tridentine va se montrer très sensible aux thèmes de la « guerre culturelle », dénonçant avec vigueur toute législation favorable à l’avortement ainsi que les revendications des milieux gay. Il s’insurge aussi contre la vulgarité de la culture populaire américaine répandue par les grands médias, y voyant la « décadence impériale de l’Amérique païenne6 ». Il combat également la « discrimination à rebours » qui s’exerce contre les Blancs avec la politique des quotas et de l’affirmative action. Mais ce sont surtout les positions de Buchanan en politique étrangère qui vont faire de lui une sorte de pestiféré et qui vont le pousser, par réaction, à radicaliser son discours.

Buchanan se définit comme un « conservateur traditionnel ». À ce titre, il est un défenseur intransigeant de l’isolationnisme, conformément à la tradition du conservatisme américain. Il reprendra d’ailleurs le slogan America First qui était celui des opposants à l’entrée en guerre des États-Unis contre l’Allemagne nationale-socialiste, et notamment de Charles Lindbergh. Pour Buchanan, l’Amérique est une république, non un empire, comme le dit le titre d’un de ses livres. Il s’oppose donc à tous les tenants de la doctrine de la vocation impériale des États-Unis, cette Manifest Destiny (expression forgée en 1845 pour expliquer alors l’expansion territoriale du pays par une forme d’élection divine) revue et corrigée par Lincoln et Wilson, selon laquelle les États-Unis doivent répandre et défendre la démocratie partout dans le monde. Pour Buchanan, au contraire, l’Amérique doit recouvrer sa véritable destinée, se la réapproprier : non pas celle d’une nation universaliste reposant sur un « projet » ou une « idée », mais celle d’un État-nation, certes très singulier mais forgé, comme toutes les autres nations, dans et par l’histoire, avec son identité propre. Très tôt, Buchanan dénonce l’influence particulièrement nocive des néoconservateurs sur l’ensemble du mouvement conservateur. Il les rend responsables du dévoiement du reaganisme et les qualifie, songeant au passé trotskiste des néocons de la première génération, de « sans-papiers de la gauche, charriant avec eux les virus de l’étatisme et du mondialisme ».

Le rôle du lobby juif: frénésie et paradoxes

Les choses vont se gâter très sérieusement pour Buchanan à partir de 1990. Ses déclarations à la radio hostiles à la volonté israélienne d’entraîner les États-Unis dans une guerre contre l’Irak et ses critiques sur le rôle du lobby juif dans la détermination de la politique étrangère américaine déclenchent un véritable tir de barrage. En septembre 1990, Buchanan qualifie la colline du Capitole, où siège le Congrès, de « territoire occupé israélien ». Plus tôt cependant, il s’était dit favorable à « un État d’Israël fort et indépendant », précisant : «  Les Israéliens sont les amis de l’Amérique et ont droit à la paix et à des frontières sûres. Nous devons les aider à défendre ces droits. » Buchanan avait même soutenu que le fait de reconnaître à Israël le droit de se défendre était un «  devoir moral » pour les États-Unis, tout en ajoutant : «  Mais les intérêts des États-Unis et ceux d’Israël ne sont pas identiques. Ils divergent souvent, et quand cela arrive, les intérêts des États-Unis doivent prévaloir. » Pour le lobby sioniste américain et sa tendance à « hystériser » la vie politique du pays, c’était déjà beaucoup trop, c’était déjà de l’antisémitisme.

Vers la présidence ?

En 1992, Buchanan se lance pour la première fois dans la course aux primaires républicaines. Les débuts sont fracassants. Buchanan obtient 37% dans le New Hampshire et fait ensuite d’excellents scores dans le Sud, recueillant 36% des suffrages en Géorgie et 32% en Floride. Au terme de la compétition, il est très largement devancé par George Bush père, mais n’en obtient pas moins près de trois millions de voix, soit 22,96%. En 1996, Buchanan se présente de nouveau à l’investiture républicaine. Cette fois, les attaques portées contre lui sont encore plus violentes. Une forme de panique semble gagner la communauté juive américaine. C’est l’occasion pour un vieil ami et collègue de Buchanan, le chroniqueur Joseph Sobran (1946-2010), qui publie une newsletter très informée, de faire le point sur la puissance de l’establishment juif. Également catholique traditionaliste, Sobran écrit : « Il est permis de discuter du pouvoir de n’importe quel autre groupe, depuis les Black Muslims jusqu’à la Droite chrétienne, mais c’est interdit pour le pouvoir beaucoup plus grand de l’establishment juif. Cela, de fait, est la principale mesure de sa puissance : sa capacité à imposer ses propres tabous tout en déchirant ceux des autres — on pourrait presque dire son privilège d’offenser. Dans des publications contrôlées par les Juifs — depuis le New York Times jusqu’à Commentary [principale revue théorique des néoconservateurs] —, vous pouvez lire des articles rendant le christianisme responsable de l’Holocauste ou bien accusant le pape Pie XII d’indifférence, mais ne cherchez pas, dans n’importe quelle publication importante désireuse de durer, des articles examinant, même de façon modérée, le rôle des Juifs dans le communisme et le progressisme[2]. »

Quelques mois plus tard, au tout début des primaires républicaines, Sobran enfonce le clou en revenant sur l’atmosphère de frénésie qui entoure la deuxième candidature de Buchanan. Sobran prend date de la façon suivante : «  Il sera impossible de raconter toute l’histoire de la campagne [de Buchanan en 1996] tant qu’il sera tabou de discuter des intérêts juifs aussi librement que de ceux de la Droite chrétienne. Parler de la politique américaine sans mentionner les Juifs, c’est un peu comme parler de la NBA [le championnat américain de basket-ball] sans mentionner les Chicago Bulls. Non que les Juifs soient tout-puissants, a fortiori tous mauvais. Mais ils sont prospères, et donc plutôt puissants. Et leur pouvoir a ceci d’unique qu’il est inaccessible à toute critique normale, bien qu’il soit particulièrement visible. Eux-mêmes se comportent comme si leur réussite était un secret inavouable, et ils paniquent et lancent des accusations dès que le sujet est abordé. Le contrôle juif sur les grands médias à l’âge des médias rend ce silence forcé à la fois paradoxal et paralysant. Pour survivre si vous avez une vie publique, vous devez tout savoir à son sujet, mais n’y faire jamais allusion. Un usage hypocrite nous oblige à affirmer que les Juifs sont des victimes désarmées ; et si vous ne respectez pas leur victimisme, ils vous détruiront. En réalité, ce n’est pas une phénoménale démonstration de perversité, mais d’ethnocentrisme véhément, une sorte de sournois superpatriotisme racial[3]. » En 1996, Buchanan fait mieux en voix que la fois précédente (300 000 suffrages de plus), mais un peu moins bien en pourcentage, 20,76% pour être précis, finissant loin derrière un politicien couleur de muraille, Bob Dole. Quelques mois plus tard, en novembre 1996, le Démocrate Bill Clinton est donc réélu pour un second mandat. Désormais, les chiffres se passent de commentaire : 84% des Noirs, 78% des Juifs, 72% des Hispaniques ont voté pour Clinton. Celui-ci n’a obtenu que 38% des suffrages des Blancs, mais encore 48% des suffrages des Blanches.

En politique étrangère, les prises de position de Buchanan autres que celles concernant le conflit israélo-palestinien ne sont pas non plus de nature à plaire aux maîtres des médias. Après avoir condamné la première guerre du Golfe, Buchanan affiche en effet son hostilité à l’intervention de l’Otan dans l’ex-Yougoslavie et se déclare favorable au retrait des troupes américaines encore stationnées en Europe. Il estime que l’Union européenne favorise « l’essor d’un super-État athée et socialiste » qui est «  le prototype du gouvernement mondial à venir ». Il redit très clairement que si les vrais conservateurs américains n’ont eu de cesse de combattre le communisme, ils n’ont évidemment rien contre le peuple russe. Buchanan saluera bientôt en Poutine « un patriote et un nationaliste qui pense d’abord à la Russie et qui est un gardien résolu des intérêts nationaux russes ».

Buchanan se lance pour la troisième et dernière fois dans la course présidentielle en 2000. Il a quitté le Parti républicain un an plus tôt et a décidé de concourir cette fois sous l’étiquette du Parti de la Réforme, comme l’avait fait avant lui et avec succès, en 1992, le milliardaire texan Ross Perot, qui avait ébranlé le bipartisme américain traditionnel en obtenant, au terme d’une triangulaire (il n’y a pas de second tour à la présidentielle américaine), 18,9% des suffrages. Mais Buchanan est très loin de disposer de moyens équivalents à ceux de Perot. Et la même haine frénétique et inexpiable le poursuit. Un article paru dans le Jewish Press — premier tirage, à l’échelle mondiale, parmi les journaux de langue anglaise destinés aux Juifs —, s’en prend à lui comme suit : «  Émergeant de la boue des égouts pour pénétrer dans la saleté du caniveau, Patrick J. Buchanan, le néonazi prêt à tout, s’est faufilé en rampant dans l’arène politique, employant l’antisémitisme comme principal moyen de s’assurer un avenir[4]. » Buchanan commet aussi l’erreur fatale de penser que sa base populaire naturelle est moins radicale que lui et choisit donc comme colistière une enseignante à la retraite d’origine afro-américaine, Eloza B. Foster, qui avait autrefois milité à la John Birch Society. La déroute est totale : Buchanan ne recueille que 448 895 voix, soit, à l’échelle nationale, un score microscopique de 0,4%. C’en est fini de sa carrière d’homme politique au sens propre. Désormais, Buchanan se consacrera essentiellement à l’écriture d’ouvrages politiques et historiques[5].

Publications

  • Suicide of a Superpower: Will America Survive to 2025?, 2011
  • Suicide Watch: America's Plunge Toward Self-Destruction, 2008
  • Churchill, Hitler and the Unnecessary War, 2008
  • State of Emergency: The Third World Invasion and Conquest of America, 2007
  • Where the Right Went Wrong: How Neoconservatives Subverted the Reagan Revolution and Hijacked the Bush Presidency, 2004
  • The Death of the West: How Dying Populations and Immigrant Invasions Imperil Our Country and Civilization, 2002
  • A Republic, Not an Empire: Reclaiming America's Destiny, 2002
  • The Great Betrayal: How American Sovereignty and Social Justice Are Being Sacrificed to the Gods of the Global Economy, 1998
  • Right from the Beginning, 1988
  • America Asleep: The Free Trade Syndrome and the Global Economic Challenge : A New Conservative Foreign Economic Policy for America, 1991
  • Conservative votes, liberal victories: Why the right has failed, 1975
  • The New Majority: President Nixon at mid-passage, 1973

Notes et références

  1. Philippe Baillet « Le mouvement nationaliste blanc aux États-Unis — Quatrième partie : La décennie du mûrissement (1990-2000) », in: Écrits de Paris, n° 753, mai 2012.
  2. Joseph Sobran, « The Jewish Establishment », Sobran’s, septembre 1995, p. 4.
  3. Id., « The Buchanan Frenzy », Sobran’s, mars 1996, p. 3.
  4. Howard L. Adelson, « Another Sewer Rat Appears », The Jewish Press, 1er octobre 1999 ; cité par W. L. Pierce, Fierté blanche. La libre parole d’un racialiste américain, White Revolution Books (diffusion : Akribeia), Londres, 2011, p. 146.
  5. Philippe Baillet, art. cit.