Parti syrien nationaliste social

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La zawba’a
Monument aux martyres à l'entrée de Bhamdoun (Liban) ville natale de Sa’ade et fief du PSNS
Militante du PSNS
Militant du PSNS saluant
En 1973, François Duprat présentait ainsi ce parti :« Le Parti populaire syrien (autre nom du PSNS) représente la tendance la plus authentiquement fasciste du mouvement nationaliste arabe, et cela depuis sa fondation. »


Le parti de la Grande Syrie


Créé par l’instituteur libanais Antoun Sa’ade (de confession grecque orthodoxe) en 1932, il a toujours été un parti essentiellement libanais malgré sa dénomination. Laïque et multiconfessionnel, il compte dans ses rangs de nombreux chiites et maronites bien que son recrutement soit majoritairement grec-orthodoxe et druze.

Le PSNS, dont l’insigne est une zawba’a, une sorte de croix gammée, et qui pratique le salut du bras levé, milite pour la formation d’une « Grande Syrie » (ou Syrie naturelle), englobant la Syrie proprement dite, l’Irak, la Jordanie, le Liban, la Palestine le Koweït et Chypre dont « les habitants forment une seule et unique nation » (programme électoral du PSNS, lors des élections du 25 mai 1947). Cette vision d’un « croissant fertile », élargi à la Palestine et à Chypre (l'étoile), a été reconnue comme ayant des bases historiques sérieuses par certaines recherches érudites récentes.

Le PSNS s’est créé en tant que symbole de l’hostilité aux tentatives françaises (résident Puaux) de faire éclater la Syrie sous mandat français en plusieurs états différents : Syrie, Liban, territoire des alaouites, djebel druze, afin d’affaiblir le nationalisme local. Le PSNS mène, dès sa naissance, de violentes campagnes de propagande au nom de la « Grande Syrie ». Il ne cache pas ses sympathies pour le IIIème Reich et est soupçonné par les autorités françaises d’être en contact étroit avec certains services d’espionnage allemands, et, spécialement, avec le SD des SS. Lors de la deuxième guerre mondiale, les sympathies nationales-socialistes du PSNS lui valurent d’être interdit par le gouvernement français, celui de Daladier d’abord, puis celui du Maréchal Pétain, qui goûte peu la propagande anti-française de Sa’ade. Après la conquête de la Syrie par les forces anglo-gaullistes, Sa’ade relança son parti qui va porter, pendant un certain temps, le nom de Parti populaire syrien. Les autorités gaullistes s’inquiètent de cette reconstitution. A juste titre, car lors des graves troubles de 1943 et 1945, qui entraînent la fin du mandat français sur le Liban et la Syrie, le PSNS, qui dispose de militants convaincus et énergiques, joue un grand rôle dans les manifestations de rue contre les troupes françaises. Les milices PSNS feront même, à plusieurs reprises, le coup de feu contre les unités françaises.

Mais le PSNS se montre très déçu par la proclamation de l’indépendance, car celle-ci enterre les espoirs mis dans la création d’une « Grande Syrie » ; deux Etats sont nés et Sa’ade va aussitôt commencer à combattre, en cherchant par tous les moyens à les faire fusionner.

La voie des urnes puis des armes


Installé au Liban, Sa’ade joue d’abord la carte de la légalité et de la voie électorale. Il s’allie au Parti nationaliste du président de la République, Becharra Khoury (1944-1952) et se présente avec lui aux élections de mai 1947, où le PSNS obtient un très net succès au sein des communautés grecque-orthodoxe et druze.

Mais bientôt les rapports vont se tendre entre les deux alliés provisoires. En effet, le président de la République est un nationaliste libanais et se montre opposé aux projets unionistes de Sa’ade avec la Syrie.

Déçu par Becharra Khoury, Sa’ade entreprend de se rapprocher de certains milieux syriens afin de réaliser de force cette « Grande Syrie » pour laquelle il se bat depuis le fondation du PSNS. Sa’ade s’installe alors en Syrie, recrute d’assez nombreux partisans et entreprend d’organiser une action subversive à l’intérieur du Liban. Il veut profiter du désarroi général qui s’empare alors du monde arabe à la suite des désastres militaires éprouvés par les forces arabes dans la première guerre contre l’entité sioniste. Le Liban n’a pas été épargné par la défaite et il a peur d’une action expansionniste des sionistes vers les sources du Litani, dans le Sud du pays. Le moment paraît donc favorable pour une action qui viserait à renforcer le pays par l’union avec le voisin syrien, plus puissant.

Mais les services de sécurité libanais démasquent l’affaire en juin 1949 (il s’agissait de l’invasion de la zone de la Bekka, fief du PSNS, par quelques centaines de militants venus de Syrie et équipés par l’armée de celle-ci). Des raids ont lieu, cependant, sur des postes frontières, au début de juillet 1949 et Sa’ade, probablement attiré dans un guet-apens, se rend au Liban clandestinement. Il est arrêté le 6 juillet, venant de Damas, et aussitôt transféré devant une Cour martiale qui le condamne à mort sommairement. Il sera fusillé le 8 juillet et mourra bravement, devenant ainsi le martyr du PSNS et de la « Grande Syrie » et le seul homme politique libanais à être condamné à mort et exécuté dans toute l’histoire de ce pays. Quant à son parti, il est déclaré hors la loi, pour sa « trahison » à l’égard du Liban.

Le PSNS, clandestinement reformé et toujours très actif, ne va pas tarder à essayer de venger son chef. Plusieurs projets d’attentats, qui avortent, sont tramés contre le premier ministre Ryad al-Solh. Finalement, le 16 juillet 1952, à Amman, en Jordanie, un militant du PSNS abat celui-ci, lors d’une visite diplomatique. Parallèlement, le PSNS multiplie les attentats à Beyrouth et joue un rôle non négligeable dans les émeutes qui obligent Becharra Khoury à démissionner de son poste de président de la République.

Un combat sans merci contre la Phalange


L’élection à la présidence de la République de Camille Chamoun, le 23 septembre 1952, permet au PSNS de redevenir un parti légal et de participer sous ses propres couleurs aux élections de juillet 1953, où il s’oppose avec violence aux Kataëb (Parti phalangiste de la famille Gemayel), qui s’efforcent de s’installer dans les anciens fiefs du parti. C’est le début d’un combat sans merci qui perdure encore entre le PSNS et la famille Gemayel puisqu’en novembre 2006, le parti a été soupçonné d’avoir été l’organisateur de l’assassinat de Pierre Amine Gemayel.

Les années qui suivent, le Parti social nationaliste syrien va se consacrer à un patient travail de noyautage au sein de l’armée libanaise en vue de prendre le pouvoir par un brusque coup de force. C’est ainsi que dans la nuit du 31 décembre 1961 au 1er janvier 1962, le PSNS tente un coup d'État qui échoue. Trois mille cinq cents membres du parti sont arrêtés, cinquante meurent dans les combats. Les principaux cadres sont emprisonnés et soixante-dix-neuf d’entre eux condamnés à mort (mais aucun ne sera exécuté). Le parti est naturellement interdit. Dirigé par la fille de Sa’ade et son gendre, il ne sera autorisé à refaire surface que lors des élections législatives de 1973.

La vengeance étant un plat qui se mange froid, le 13 avril 1975, un commando du PSNS tue le garde du corps personnel de Pierre Gemayel pour venger la mort et la torture de ses membres emprisonnés à la suite du coup d'État de 1961. Mieux, Habib Chartouni, un militant maronite du parti, organise l’assassinat du président de la République libanaise Bashir Gemayel le 14 septembre 1982, tant pour venger les morts du PSNS que pour punir le président d’avoir des liens étroits avec l’entité sioniste.

En effet, le PSNS est très favorable à la résistance palestinienne et multiplie les actions contre l'occupation israélienne du Liban, organisant de nombreux attentats à la voiture piégée, ainsi que des attentats-suicides comme le 9 avril 1985 lorsque Sana Khyadali, militante du PSNS, devient la première femme kamikaze du Proche-Orient.

Durant la guerre civile, la milice du PSNS affronta durement celle des Forces libanaises. Le PSNS fut ensuite l'un des libérateurs du Sud-Liban, avec Amal, l'armée libanaise et surtout le Hezbollah.

Le PSNS aujourd’hui


A partir des années 1970, le PSNS fut toléré en Syrie par Hafez el-Assad. En 2005, Bachar el-Assad légalisa le parti, en faisant la première organisation politique du pays à ne pas être nationaliste arabe. Il compterait actuellement quatre-vingt dix mille membres en Syrie, soit trois fois plus qu'au Liban.

Avec la diaspora libanaise, on trouve des cellules du PSNS en Australie, aux États-Unis, au Canada, au Brésil, en Argentine, en Europe. Dans les pays arabes, il est implanté en Jordanie, au Koweit et en Palestine. En Irak, le parti avait été interdit par Saddam Hussein, mais y existait dans la clandestinité.

Lors de l’agression sioniste contre le Liban à l’été 2006, le PSNS a participé aux combats à côté du Hezbollah, fournissant deux mille cinq cents miliciens.

Dans le contexte libanais actuel le PSNS se positionne comme pro-syrien. Il est membre du Bloc de la résistance et du développement, une des trois coalitions parlementaires au sein de l’Assemblée nationale libanaise, avec le mouvement Amal, le Hezbollah, le Parti Ba’as et le Parti phalangiste de Karim Pakradouni.

Pour la petite histoire, on notera que Karim Nasrallah, le père d’Hassan Nasrallah, actuel dirigeant charismatique du Hezbollah, était un militant du PSNS.

Bibliographie


  • L’écrivain libanais Hisham Sharabi a relaté dans La Braise et la cendre (Harmattan, 2005) ses années de jeunesse où il fut un activiste du PSNS et un proche d’Antoun Sa’ade.
  • Le mensuel Résistance a publié dans son n° 39 un dossier sur Antoun Sa'ade et le PSNS. Les informations ci-dessus en sont extraites.

Glossaire


  • Al Hizb al Souri al Qawmi al Ijtimaa'i : Parti syrien nationaliste social
  • Symboles : la Zabawa'a (tourbillon / tempête) rouge dans un cercle blanc sur fond noir et le faucon
  • Slogan principal : La société c'est le savoir et le savoir c'est le pouvoir
  • al-Nahdah : Renaissance (journal historique de Antoun Sa'ade)
  • Rafiq : camarade (Roufaqa : camarades)

Liens externes