Otto Koellreutter
Otto Koellreutter, né en 1883 à Fribourg-en-Brisgau dans le Grand-duché de Bade dans l'Empire allemand et décédé en 1972 à Fribourg-en-Brisgau au Bade-Wurtemberg en République fédérale d'Allemagne, était un juriste allemand.
D'abord militant du NSDAP, il adhère à l'opposition conservatrice au régime à la fin des années 1930.
Biographie
Il naît à Fribourg-en-Brisgau le 26 novembre 1883. Étudiant en droit, il rédige une thèse sur la figure du juge anglais puis poursuit ses investigations après la Première Guerre mondiale, où il est appelé sous les drapeaux, en se spécialisant dans le droit administratif anglais. Enseignant à Halle et à Iéna, il formule un antiparlementarisme couplé à la recherche d'une forme d'« État populaire » (Volksstaat) reposant sur des principes radicalement autres que ceux du positivisme juridique. Il reçoit à cette époque l'influence des idées d'Oswald Spengler. De 1927 à 1944, il est le co-éditeur de la célèbre revue Archiv des öffentlichen Rechts.
Militant national-socialiste depuis les élections du 14 septembre 1930, il espère que le nouveau régime transposera dans le réel ses théories de l'« État populaire ». D'essence bourgeoise et d'inspiration anglo-saxonne, les idées de Koellreutter peuvent être qualifiées de conservatrices. En fait, elles relèvent d'un conservatisme particulier qui croit percevoir une alternative viable au libéralisme dans le mouvement hitlérien. De 1933 à 1942, Koellreutter édite la revue Verwaltungsarchiv (= Archives d'administration). Au fil du temps, ses espoirs sont déçus : le régime déconstruit l'État de droit sans rien construire de solide à la place.
Il visite le Japon, en étudie le droit, et se transforme, à partir de 1938/39 en adversaire du régime dont il s'était fait le propagandiste zélé entre 1930 et 1936, en écrivant à son intention une longue série de brochures didactiques et précises. Ces nombreux écrits recèlent tous de pertinentes polémiques à l'encontre des thèses de Carl Schmitt, notamment de celle qui fait de la distinction ami/ennemi le fondement du politique. Pour Otto Koellreutter, le politique ne consiste pas à désigner l'ennemi, mais plutôt le « camarade ». En 1942, la rupture est consommée : dans un article de la revue Verwaltungsarchiv, il compare le droit et la figure du juge tels qu'ils sont perçus en Allemagne et en Angleterre, démontrant que ce dernier pays respecte davantage les principes du vieux droit germanique.
Koellreutter quitte l'université en 1952, rédige pendant sa longue retraite trois sommes sur le droit constitutionnel et administratif. Il meurt le 23 février 1972 dans sa ville natale.
Publications
- Staatslehre im Umriß, Göttingen, 1955.
- Grundfragen des Verwaltungsrechts, Köln, 1955.
- Deutsches Staatsrecht, Stuttgart, 1953.
- Das politische Gesicht Japans, Berlin, 1943.
- Japaner, Berlin, 1943.
- Die Verwaltungs-Akademie: ein Handbuch für den Beamten im nationalsozialistischen Staat / 1,2,23: Die weltanschaulichen, politischen und staatsrechtlichen Grundlagen des nationalsozialistischen Staates; Gruppe 2, Die politischen und verfassungsrechtlichen Grundlagen; 23, Grundzüge des Völkerrechts, Berlin, (1942).
- Der heutige Staatsaufbau Japans, Berlin, 1941.
- Zum Wesen des heutigen japanischen Verfassungsrechtes, Tübingen, 1940.
- Das politische Gesicht Japans, Berlin, 1940.
- Die Verwaltungs-Akademie: ein Handbuch für den Beamten im nationalsozialistischen Staat / Die weltanschaulichen, politischen und staatsrechtlichen Grundlagen des nationalsozialistischen Staates; Gruppe 2, Die politischen und staatsrechtlichen Grundlagen; 16, Der nationalsozialistische Rechtsstaat, Berlin, [1938].
- Der nationalsozialistische Rechtsstaat, 1938. [1]
- Deutsches Verfassungsrecht: ein Grundriß, Berlin, 1938.
- Die Verwaltungs-Akademie: ein Handbuch für den Beamten im nationalsozialistischen Staat / 1,2,19: Die weltanschaulichen, politischen und staatsrechtlichen Grundlagen des nationalsozialistischen Staates; Gruppe 2, Die politischen und staatsrechtlichen Grundlagen; 19, Der Aufbau des deutschen Führerstaates, Berlin [1937]
- (Sous la direction de) Rechtswissenschaftliche Grundrisse, Berlin, 1937.
- Die weltanschaulichen, politischen und staatsrechtlichen Grundlagen des nationalsozialistischen Staates ; Gruppe 2, Die politischen und staatsrechtlichen Grundlagen; 18, Der
- Aufbau des deutschen Führerstaates, Berlin, [1936].
- Die Verwaltungs-Akademie: ein Handbuch für den Beamten im nationalsozialistischen Staat / 1,2,16: Die weltanschaulichen, politischen und staatsrechtlichen Grundlagen des nationalsozialistischen Staates; Gruppe 2, Die politischen und staatsrechtlichen Grundlagen; 16, Quellen des nationalsozialistischen Staatsrechts, Berlin [1936]
- Die Verwaltungs-Akademie: ein Handbuch für den Beamten im nationalsozialistischen Staat / 1,2,15: Die weltanschaulichen, politischen und staatsrechtlichen Grundlagen des nationalsozialistischen Staates; Gruppe 2, Die politischen und staatsrechtlichen Grundlagen; 15, Der nationalsozialistische Rechtsstaat, Berlin [1936]
- Deutsches Verwaltungsrecht: ein Grundriß, Berlin, 1936.
- Deutsches Verfassungsrecht: ein Grundriß, Berlin, 1936.
- Grundfragen unserer Volks- und Staatsgestaltung, Berlin, 1936.
- Volk und Staat in der Weltanschauung des Nationalsozialismus, Berlin-Charlottenburg, 1935.
- Quellen des nationalsozialistischen Staatsrechts, Berlin, [1935].
- Grundfragen des völkischen und staatlichen Lebens im deutschen Volksstaate, Berlin, 1935.
- Der deutsche Führerstaat, Tübingen, 1934.
- Die Gestaltung der deutschen politischen Einheit. Rede, gehalten bei der Reichsgründungsfeier der Universität München am 18. Januar 1934, München/Berlin/Leipzig, 1934.
- Grundriß der Allgemeinen Staatslehre, Tübingen, 1933.
- Vom Sinn und Wesen der nationalen Revolution, Tübingen, 1933.
- Die nationale Revolution und die Reichsreform, Berlin, 1933.
- Der englische Staat der Gegenwart und das britische Weltreich, Hirt Verlag, 1930.
- Die politischen Parteien im modernen Staate, 1926.
- Ausländisches Staatsrecht. 1. Verfassungsrecht der Angelsächsischen Staatenwelt, Springer, 1923.
Bibliographie
- Pierre Chassard, 12 Théories de l’État et de la société, Dualpha, 2008, 258 p. [l'un des 12 chapitres est consacré à Koellreutter].