National Front

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Le National Front (NF) est un parti nationaliste britannique, fondé en 1967.

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Il connaît sa période de gloire dans les années 1970 et dans la première moitié des années 1980, où il s'implante particulièrement bien dans la jeunesse des couches populaires. Par la suite il n'a cessé de décliner, devenant un petit groupe marginal.

Historique

Origines

De décembre 1964 à 1967, John Tyndall, l'un des deux chefs du Greater Britain Movement, lance dans sa revue Spearhead une série d'appel à fédérer les forces patriotiques et nationalistes de la droite britannique. Tyndall écrit notamment : « La défaite humiliante des conservateurs [en 1966] a seulement servi à souligner ce que nous avons affirmé maintes fois, à savoir que maintenant en Grande-Bretagne il n’existe plus de grande force politique qui représente des principes patriotiques de droite»[1]. Il condamne sévèrement la politique extérieure du Parti conservateur, impulsée par le discours du « Vent du Changement » d’Harold Macmillan en 1960, qui vise à peu à peu sacrifier l’Empire britannique. Il répudie également la loi de 1962 qui n’a eu aucune incidence sur les flux migratoires. Pour Tyndall, « le vrai patriotisme ne doit pas être confondu avec le produit synthétique superficiel tory ». Il ajoute : « Nous sommes prêts à rencontrer et à négocier avec tous les groupes de la droite en faveur d’un projet d’unification de toutes les forces nationalistes de droite, et pas seulement avec une partie d’entre elles ».

C’est ainsi qu’en février 1967, lors d’une réunion dans Caxton Hall, à Westminster, est fondé le National Front. Cette union regroupe dans un premier temps : la League of Empire Loyalists (LEL), sous la houlette de A. K. Chesterton, anciennement proche des idées de Mosley, le British National Party (BNP), dirigé par Andrew Fountaine et John Bean, ainsi que de la Racial Preservation Society (RPS). Ils sont rejoints six mois plus tard par le Greater Britain Movement (GBM), conjointement présidé par John Tyndall et Martin Webster. Le National Socialist Movement est écarté de la nouvelle formation politique[2].

Les débuts

Après la mise à l'écart d'Enoch Powell par le Parti conservateur, le National Front se retrouve seul à oser prôner une politique ferme vis-à-vis de l'immigration extra-européenne.

Il recrute alors de nombreux nouveaux membres, dont beaucoup d'anciens adhérents du Parti conservateur, essentiellement issus des milieux populaires et mécontents des orientations de leur parti. Il se fait connaître en participant à des élections locales et en présentant dix candidats aux élections législatives de 1970. Puis, après des guerres intestines et l’éviction de Chesterton de la tête du parti en 1970, le National Front entre dans une période de tension qui se solde par le remplacement de son Président, John O’Brien, en 1972, par John Tyndall.

En 1973, son candidat Martin Webster obtient un score de 16,2 % à l’élection législative partielle de West Bromwich en 1973.

Après avoir présenté 90 candidats aux élections législatives d’octobre 1974, le National Front connaît une nouvelle phase d’expansion jusqu’en 1976, tirant parti d’un soutien accru de ses nouvelles vagues de recrutement, mais il doit également gérer des crises internes aigües entre John Tyndall, nouveau dirigeant du parti, et son aile dite « populiste ». Ses succès ne sont pas négligeables, dans un système électoral peu favorable aux petits partis[3].

Lorsque Enoch Powell quitte le Parti conservateur en 1974, le National Front espérait qu’il rejoindrait ses rangs. mais cela ne sera pas le cas. Powell adhère au Parti Unioniste d’Ulster. En effet, s'il est certain que, en matière d'immigration, le NF est sur la même ligne que Powell (« ce que Powell a dit ne diverge d’aucune façon de notre propre point de vue »[4]), de nombreuses divergences existent. Le National Front est ainsi partisan d'un Etat social et corporatif, tandis que Powell reste un conservateur, défenseur d'un capitalisme libéral.

Le NF ne cesse de montrer le fossé qui le sépare des conservateurs : « La presse nous appelle un mouvement de ‘droite’. […] Cela devient de plus en plus problématique quand on voit que l’on fait parfois référence aux conservateurs comme ‘la droite radicale’. Non seulement nous nous distinguons de la ligne politique officielle des conservateurs sur bien des sujets, mais nous nous distinguons aussi dans une large mesure des conservateurs de la droite radicale. Nous sommes en fait un parti à la philosophie révolutionnaire »[5]. De même, « le National Front, depuis ses débuts, a rejeté les grands principes économiques conservateurs obsolètes, et a décrété que le capitalisme permettait en fait le développement du puissant complexe nocif et antinational des banques internationales et des entreprises multinationales qui sont responsables de la destruction des intérêts britanniques à travers le monde, de la transformation de la Grande-Bretagne en une société multiculturelle, de l’entrée forcée de la Grande-Bretagne dans la CEE, et de la mise en danger générale du mode de vie britannique »[6].

Les années 1980

En 1982, Tyndall fera sécession et refondra le British National Party.

Au cours des années 1980, le NF se divise en deux. Le Flag NF représente le courant invariant, qui maintient la même ligne, tandis que le Official NF s'oriente vers une ligne nationaliste-révolutionnaire ou de « troisième voie ». Cet Official NF disparaît en 1990.

En 1995, le parti connaît une nouvelle scission, qui forme le mouvement des National Democrats.

Notes et références

  1. John Tyndall cité dans Spearhead, juillet 1966, p. 8 Spearhead fut le nom donné en décembre 1964 à la revue de propagande du Greater Britain Movement dirigé par John Tyndall et Martin Webster, qui restera l’organe principal de diffusion des idées du National Front après sa création en février 1967.
  2. Philippe Vervaecke, (dir.). À droite de la droite : Droites radicales en France et en Grande-Bretagne au xxe siècle, Nouvelle édition, Villeneuve d'Ascq : Presses universitaires du Septentrion, 2012, p. 323-352.
  3. Ibidem
  4. Chesterton cité dans ‘The Jordans and Mosleyites are Rejoicing’, The Times, 24 avril 1968, p. 10.
  5. Spearhead, août 1970, p. 6.
  6. Spearhead, mai 1973, p. 16.