Karl von Trier
Karl von Trier est né vers 1265 à Trèves, et mort le 11 février 1324, à Trèves.
Karl von Trier succède à Siegfried von Feuchtwangen comme seizième Grand Maître de l'Ordre teutonique et le reste de 1311 à 1324. Beffart est un homme d'esprit, sage et très éloquent, qui parle les langues latine et italienne aussi parfaitement que l'allemande, science rare dans un siècle où beaucoup de gentilshommes ne savent ni lire, ni écrire. L'Ordre parvint à son apogée sous la maîtrise de Charles Beffart de Trêves. Les chevaliers entrent alors en lutte avec leurs voisins les Lithuaniens, qui forment une alliance avec les Polonais. Charles Beffart de Trêves fait une tentative de réforme. Trouvé trop sévère, il doit partir de la Prusse et démissionner en 1317. La scission au sein de l'Ordre est évitée par le Pape Jean XXII qui condamnent les dissidents prussiens et organise une nouvelle élection, qui a lieu à Erfurt le 12 mars 1318. Karl redevient Grand Maître, mais ne retourne pas à Marienburg.
Sa jeunesse.
Carolus de Treviris, selon quelques historiens, est d'une famille sortie de Rome, sous l'empire de Caracalla -les principales maisons allemandes ont à cette époque la manie de rapporter leur origine aux Romains. Il appartient à une famille de petite noblesse, mais riche, de Trèves, les von Oeren, du nom du château familial sur les bords de la Moselle.
Non loin de Troyes, la commanderie teutonique de Beauvoir est le centre de cet Ordre en France. Charles Beffart de Trêves, provincial de Lorraine et de Bourgogne, prend et reçoit, de 1301 à 1311, le titre de commandeur de Beauvoir dans les actes relatifs à la cure de Vaudeville. Il présente successivement deux candidats à cette cure; ces candidats reçoivent l'institution canonique. Le second est dépossédé ultérieurement par l'évêque de Toul, d'où un procès devant l'officialité de Trèves. Mais dès 1296 Charles Beffart de Trèves prend le titre de Grand commandeur de France et de Bourgogne, des maisons de Beauvoir, de Neuvy et de l'Hermitage. En 1304, il est conseiller du Grand Commandeur et après le bras droit du Grand Maître de Siegfried von Feuchtwangen à Venise.
Les Lituaniens et Riga
Karl von Trier pousse vivement à la guerre contre la Lituanie. L'an 1313, le Grand Maître Charles bâtit le château de Mémel, pour contenir les Lithuaniens.
L'an 1320, le Commandeur provincial fait une irruption dans le pays de Médenike. Les ennemis lui coupent le retour, et il y périt avec la plupart de ses troupes. L'an 1323, l'Ordre, ayant reçu des princes d'Allemagne de grands secours, défait les ennemis dans une bataille. Mais les Lituaniens font une diversion du côté de Dorplen, où ils prennent leur revanche. Le nombre des morts et des prisonniers qu'ils font monte à plus de 12.000 hommes, et plus de 130 villages sont brûlés.
En entrant dans le magistère, Karl doit répondre à de grandes contestations avec les archevêques de Gnesne et de Riga. L'excommunication lancée contre lui par le légat de Pape, François de Moliano, n'a aucune valeur. Le Pape tranche en faveur de l'Ordre teutonique.
La Poméranie
Ladislas Lokietek, roi de Pologne, intente un procès à l'Ordre teutonique, au sujet de la Poméranie. Le Pape, à qui il s'est adressé, nomme trois Polonais, dont deux forment des prétentions contre les chevaliers teutoniques, pour juges de cette querelle. Les protestations des Teutoniques n'empêchent pas que les nonces portent une sentence, en 1322, par laquelle ils condamnent l'Ordre teutonique à rendre la Poméranie au roi, avec les dommages et intérêts. Si cette sentence n'est pas cassée en forme, ce qu'on ignore, elle est au moins regardée comme nulle et reste sans effet. Le Grand Maître, s'étant rendu à Avignon, y gagne plusieurs procès importants, notamment une décision du pape qui lui est favorable pour la Pologne au sujet de la Poméranie Orientale.
La fin de sa vie
Karl von Trier contracte dans la cité papale une maladie qui altère fort sa santé, ce qui le détermine à se rendre à Trèves, où il meurt au sein de sa famille, l'an 1324. Il est probable qu'il est inhumé dans la grande commanderie que l'ordre a dans cette ville.
Werner von Orseln succède à Karl von Trier, comme dix-septième Grand Maître de l'Ordre teutonique et le reste de 1324 à 1330. Son successeur, Werner von Orselen, est assassiné par un chevalier qu'il a puni pour mauvaises mœurs.
Sources
- Histoire de l'Ordre teutonique, Volume 1, Wilhelm Eugen Joseph Wal (Baron von), Veuve Valade, 1784.
- Henry Bogdan, Les Chevaliers teutoniques, Perrin, 1995.
- Kristjan Toomaspoeg, Les Chevaliers teutoniques, Flammarion, 2001.
- Alain Demurger, Chevaliers du Christ : Les ordres religieux-militaires au Moyen Âge, XIe-XVIe siècle, Seuil, 2002.
- Sylvain Gouguenheim, Les Chevaliers teutoniques, Tallandier, Paris, 2007.
- Danielle Buschinger, Les Chevaliers teutoniques, Ellipses Marketing, 2007.
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