Homo oeconomicus

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Le terme d'homo oeconomicus désigne l'être humain réduit à sa seule fonction économique de consommation et de production.

Origines du terme

C'est Bernard de Mandeville (1670-1733) qui forge le concept central d'homo œconomicus. C'est la naissance de l'anthropologie libérale. Dans l'optique de Mandeville, les vices privés suscitaient les bénéfices publics, en favorisant la consommation. Une idée qui, deux siècles plus tard, trouvera sa concrétisation dans le narcissisme consumériste qui afflige notre époque et dissout tous les liens organiques de la société. Pour Mandeville, le moteur principal de l'activité humaine est l'intérêt personnel.

L'homme domestiqué

Quoiqu'elle s'en défende, l'idéologie égalitaire et humanitaire, sous ses versions libérale et socialiste, ne prend en compte l'homme que comme atome économique interchangeable. Seules comptent pour le différencier les performances productives ou les capacités de consommation, c'est-à-dire l'argent. Ramenés à une dimension mercantile et monétaire, les hommes sont privés de leur valeur personnelle, culturelle et ethnique . Pour le socialisme marxiste, comme pour le libéralisme, l'homme est d'abord un producteur consommateur. L'Occident est principalement économiste, tandis que l'islam a d'abord des visées de conquêtes, des ambitions militaires et religieuses. Le second est probablement mieux loti que le premier.

L'immigration colonisante catastrophique a été amorcée dans les années 60 par les recruteurs de main d'œuvre, qui n'avaient d'autre préoccupation qu'économique. Seuls comptaient la docilité et le faible coût de ces travailleurs. Le souci d'une possible défiguration ethnique de l'Europe par des apports allogènes ne concernait en rien les entrepreneurs ou les syndicats. La vision de l'homme comme être strictement économique, une force de travail ou de consommation partout équivalente, tel est un des grands dogmes de l'égalitarisme.

Pourtant, aujourd'hui, l'homo oeconomicus, né des utopies des XVIIIe et XIXe siècles, entre en crise au moment où il semble triompher. Car son préjugé repose sur l'hypothèse d'un « citoyen du monde », uniquement motivé par des besoins de consommation. Or, on assiste à un retour planétaire des « besoins d'identité » (culturels, ethniques, religieux), comme des « besoins de volonté de puissance ». Et la sphère économique ne pourra jamais les récupérer ou les soumettre. Le but principal du politique de nos jours n'est que de rendre l'homme heureux par l'unique voie de l'économie, le bien-être n'étant envisagé que sous la seule catégorie de la richesse[1].

Animal économique ou animal politique ?

Pour résumer, la vision de l'homo oeconomicus est fondée sur une interprétation totalement erronée des pulsions humaines, sur une anthropologie irréaliste. Car, mise à part la parenthèse illusoire des deux derniers siècles, les motivations profondes des hommes ne se limitent nullement à la maximisation des besoins matériels et au consumérisme. L'être humain est beaucoup plus sentimental que matérialiste ; ses pulsions profondes le portent, au-delà de l'acquisition de biens économiques, vers des satisfactions immatérielles (affectivité, ardeur religieuse, patriotisme, etc.).

L'homo oeconomicus représente donc un homme réduit, domestiqué, et surtout privé de la plupart de ses dimensions naturelles. Les Européens ont succombé à une telle domestication. Mais elle n'est pas éternelle ; car la nature reprendra ses droits. Et puis, ce type d'homme est malheureux: c'est dans les sociétés occidentales marchandes les plus riches, les plus obsédées par l'accumulation de richesses et de services économiques, que le taux de suicide est le plus fort, bien plus que dans les sociétés pauvres du passé ou du présent.

La civilisation occidentale se méprend donc totalement sur la nature humaine. L'homme n'est pas d'abord un homo oeconomicus , mais plus généralement, au sens très large des philosophes grecs, un zôon politikon, un « animal politique ». La sanction d'une telle erreur ne saurait tarder[2].

Citations

« Une historiographie de Droite devrait embrasser les mêmes horizons que l’historiographie marxiste, avec la volonté de saisir la réalité et l'essence du processus historique de ces derniers siècles, en dehors des mythes, des superstructures et aussi de la plate chronique. Cela, naturellement, en inversant les signes et les perspectives, en voyant dans les processus essentiels et convergents de l’histoire moderne, non les étapes d’un progrès politique et social, mais bien les étapes d’une subversion globale. Logiquement, la prémisse économico-matérialiste devrait être éliminée, l’ homo oeconomicus et le soi-disant déterminisme inexorable des différents systèmes de production étant reconnus comme de pures fictions. Des forces bien plus vastes, bien plus profondes et bien plus complexes ont été et sont à l'œuvre dans l'histoire. Pour entrer dans le détail, disons aussi que le mythe du « communisme primitif » doit être rejeté; il faut lui opposer, pour les cultures qui précédèrent celles de type féodal et aristocratique, l'idée d'organisations essentiellement fondées sur un principe d'autorité spirituelle, sacrale et traditionnelle. »[3]

Julius Evola

Articles connexes

Notes et références

  1. Guillaume Faye, Pourquoi nous combattons : Manifeste de la Résistance européenne, Paris, L'AEncre, 2002, 292 p., p. 171-173.
  2. Ibidem
  3. Julius Evola, Explorations. Hommes et problèmes, trad. Philippe Baillet, Pardès, 1989, 312 p., p. 297.