Heinrich von Hohenlohe
Heinrich von Hohenlohe est né dans le Wurtemberg et décédé le 15 Juillet 1249.
Malgré ses succès en Orient Gerhard von Malberg est contraint, le 7 juillet 1244, pendant la tenue du chapître général à Montfort à démissionner. Heinrich von Hohenlohe lui succède comme septième Grand Maître de l'Ordre teutonique. Il le dirige de 1244 à 1249. Heinrich est le fils de l'un des plus hauts et puissants seigneurs du Wurtemberg et a quatre frères et une sœur.
Sommaire
Sa jeunesse
Heinrich rejoint en 1219, avec deux de ses frères Andrew et Frederick l'Ordre teutonique. Ils font cadeau du château de Mergentheim à l'Ordre. Du temps d'Hermann von Salza il est dans les années 1232-1244 de maître allemand des chevaliers teutoniques, ce qui fait de lui tous les chevaliers de l'Empire ses subordonnés.
En 1244, le Grand Chapitre de l'Ordre, assemblé à Venise, ne peut s'accorder sur le choix d'un Grand Maître, de sorte que les suffrages sont partagés entre Henri de Hohenlohe et Louis de Quede. Ce dernier étant mort quelques mois après, les chevaliers de la Basse Allemagne donnent un autre compétiteur à Hohenlohe, dans la personne de Guillaume d'Urenbach. Mais cet anti-Grand Maître, à peine connu de nom, n'empêche pas Hohenlohe d'être reconnu en Prusse, en Livonie, en Allemagne, enfin par l'ordre entier, et même par l'empereur, pour seul et légitime Grand Maître.
Peu après sa démission Gerhard von Malberg rejoint l'Ordre des Templiers. Il falsifie le sceau du Grand-Maître de l'Ordre teutonique et contracte d'énormes dettes. Le pape Innocent IV règle ses 500 marcs d’argent de dettes. Gerhard von Malberg ne reste pas Templier et, contrairement aux promesses, il contracte de nouvelles dettes aux nom de l'Ordre. Le pape autorise le nouveau Grand Maître des Teutoniques, Heinrich von Hohenlohe, à punir Gerhard von Malberg et quelques semaines après on le retrouve mort.
La Poméranie et la Prusse
Le duc de Poméranie, Świętopełk II de Poméranie (1195-1266), qui n'a juré la paix que pour avoir le temps de se préparer à la rompre, soulève de nouveau les apostats de la Prusse, et taille en pièces un détachement de 400 chevaliers, près du lac Rensen.
Les chevaliers teutoniques, réduits aux plus grandes extrémités dans la ville de Culm, en sortent avec une poignée de monde, pour attaquer l'armée du duc. Ils tuent 1.500 Poméraniens, et poursuivent les vaincus si chaudement, que la plupart se noient en voulant passer la Vistule à la nage. Cette perte oblige Suantopelck à redemander la paix ; mais ce n'est que pour la rompre une seconde fois.
Le légat du Saint siège fait prêcher la croisade contre le duc de Poméranie et les Prussiens. Les Teutoniques battent Suantopelck sous les murs de Schwedt, et une autre fois en rase campagne. Ces deux victoires coûtent 3.000 hommes aux ennemis.
Un nouveau traité de paix est conclu en 1246, par l'entremise du duc d'Autriche. Les Teutoniques bâtissent la forteresse de Christbourg.
Le duc de Poméranie, rompant encore la paix, se ligue avec les Prussiens pour en faire le siège. Les chevaliers teutoniques battent l'avant-garde des Prussiens, dont l'armée se disperse, et mettent en déroute celle de Poméranie. Le duc, qui a failli être pris, demande encore la paix, qui est faite au mois de novembre de l'an 1248, par la médiation de Jacques Pantaléon, légat du Saint siège. Le 7 de février de l'année suivante, le légat ménage un accord entre les chevaliers et les Prussiens, que ces derniers rompent aussitôt.
Les Teutoniques, secourus par plusieurs princes de l'Empire, les forcent à la fin à rentrer dans l'obéissance. Świętopełk II de Poméranie (1195-1266), qui a encore essuyé une sanglante défaite, est obligé de renouveler la paix, en 1253, avec des conditions très humiliantes pour lui. C'est la première fois qu'il la signe avec intention de la maintenir. Elle est le terme d'une guerre cruelle, qui dure depuis treize ans.
La Livonie et la Lithuanie
Les armes des chevaliers teutoniques de Livonie ont encore des succès plus brillants. Le maître provincial, André de Stuckland, oblige, par ses victoires, Mendog, grand-duc de Lithuanie, à demander la paix, et lui persuade d'embrasser le christianisme, promettant de lui faire accorder le titre de roi par le pape. Innocent IV, déférant aux instances du Maître provincial et de Meudog, prend la Lithuanie aux droit et propriété de saint Pierre. Il l'érige en royaume, et ordonne anx évêques de Prusse et de Livonie, de sacrer Mendog, qui est couronné avec sa femme, l'an 1251.
En Palestine
En Palestine, les chevaliers teutoniques combattent vaillamment sous les yeux de saint Louis, pendant la malheureuse expédition qu'il fait en Egypte. Ce grand prince, les honorant d'une affection particulière, leur fait plusieurs dons, et ajoute quatre fleurs de lis à la croix du grand-maître, comme une marque perpétuelle de ses bontés.
Cette concession est du 20 août de l'an 1260. Le septième Grand Maître de l'Ordre teutonique est mort depuis onze ans. Ce prince est inhumé dans l'église du château de Mergentheim, qu'il a donné à l'Ordre.
Gunther von Wüllersleben lui succède comme huitième Grand Maître de l'Ordre teutonique.
Sources
- Histoire de l'Ordre teutonique, Volume 1, Wilhelm Eugen Joseph Wal (Baron von), Veuve Valade, 1784.
- Henry Bogdan, Les Chevaliers teutoniques, Perrin, 1995.
- Kristjan Toomaspoeg, Les Chevaliers teutoniques, Flammarion, 2001.
- Alain Demurger, Chevaliers du Christ : Les ordres religieux-militaires au Moyen Âge, XIe-XVIe siècle, Seuil, 2002.
- Danielle Buschinger, Les Chevaliers teutoniques, Ellipses Marketing, 2007.
- Sylvain Gouguenheim, Les Chevaliers teutoniques, Tallandier, Paris, 2007.
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