Eugen Diederichs

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Eugen Diederichs, né le 22 juin 1867 à Löbitz et mort le 10 septembre 1930 à Iéna, était un important éditeur allemand. En 1896, il fonde sa maison d'édition à Florence, dont le vaste programme comprend des œuvres de l'époque romantique et classique allemande ainsi que des écrits de l'Antiquité et de Friedrich Nietzsche. Aujourd'hui, Diederichs Verlag est une marque du groupe d'édition Random House de Munich.

Eugen Diederichs et la SERA

La diffusion du mouvement de jeunesse Wandervogel est incompréhensible sans référence à la culture alternative qui se répand en Allemagne à cette époque. La figure-clef de ce renouveau culturel et métapolitique est l'éditeur Eugen Diederichs, qui fonde à Florence, Leipzig et Iéna une maison d'édition en 1896 (qui existe toujours aujourd'hui, sans renier son passé). Diederichs est également inspiré par Langbehn et Paul de Lagarde. Mais il ne sombre pas dans un nationalisme étroit, il vise une universalité plurielle et alternative, qu'il oppose à l'universalisme monochrome et conventionnel du libéralisme dominant.

La pensée et les objectifs de Diederichs peuvent être résumés en 8 points (que la dite Révolution conservatrice radicalisera après 1918) :

1) donner priorité à la vie et au dynamisme (apport de Bergson, dont il sera l'éditeur allemand) ;

2) nécessité de promouvoir une nouvelle mystique religieuse, en dehors des institutions confessionnelles rigides ; recours aux patrimoines germaniques (Edda) ainsi qu'aux religiosités traditionnelles et non chrétiennes de Chine et d'Inde ;

3) valoriser un art organique (Langbehn, les Pré-Raphaëlites anglais, Ruskin et ses cités-jardins, les prémisses de l'art nouveau/Jugendstil) ;

4) retour au romantisme en littérature ;

5) revaloriser les liens légués par le sang et le passé ;

6) penser la nature (pensée écologique avant la lettre) ;

7) forger un socialisme dynamique, anti-bourgeois, éthique, inspiré de la Fabian Society anglaise, de Jean Jaurès et de Henri De Man ;

8) susciter sans relâche la créativité chez les adolescents (Raison pour laquelle Diederichs soutient le mouvement Wandervogel).

On doit noter que Diederichs fonde lui-même une société juvénile et festive (alors qu'il a largement dépassé la quarantaine) : la société SERA, qu'il finance généreusement, où des artistes et des musiciens de renom viennent animer les initiatives. La société SERA fête les solstices, milite en faveur d'une joie de vivre débarrassée des conventions rigides.

Bibliographie

  • Robert Steuckers, La Révolution conservatrice allemande - Biographies de ses principaux acteurs et textes choisis, tome I, éditions du Lore, 2014, 348 p.