Discours de Jean-Marie Le Pen du 10 juillet 2008 au Parlement européen

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Jean-Marie Le Pen au parlement européen, avec Bruno Gollnisch

Le 10 juillet 2008 au parlement européen, Jean-Marie Le Pen, député du Front national, prononça un discours à l'occasion de l'entrée en fonction de Nicolas Sarkozy au poste de président de l'Union européenne. Dans cette tirade qui fit date furent abordés plusieurs sujets, tels que les rejets successifs des différents traités européens, l'avenir de l'Europe ou encore la politique de Nicolas Sarkozy en général.

Discours

Monsieur le Président,

Vous voici investi pour six mois dans la fonction tournante et éphémère de Président de l'Union Européenne. A l'opposé de la majorité des électeurs français, vous vous êtes révélé comme un européiste zélé, allant même jusqu'à oser représenter, sous la forme à peine différente du Traité de Lisbonne, la Constitution qu'avec les Hollandais, les Français avaient rejetée en 2005.

Las, votre projet vient d'achopper sur la volonté du peuple irlandais. Le Traité de Lisbonne est donc caduc, malgré toutes les manœuvres qui chercheraient à imposer aux peuples européens la volonté de la camarilla euro-mondialiste dirigeante.

Jeune député, j'avais, en 57, voté contre le Traité de Rome, première étape d'un processus qui devait conduire selon ses promoteurs, Monnet et Coudenhove-Kalergi entre autres, aux Etats-Unis d'Europe; cette Tour de Babel ne pouvant être construite que sur les décombres des nations, et d'abord de ma patrie la France, j'en fus depuis l'adversaire résolu.

On nous dit que la mondialisation entraîne partout des changements fondamentaux, auxquels nous devons nous soumettre. Mais à la vérité, dans le monde, les nations se renforcent, appuyées sur des patriotismes fervents, sauf, sauf dans un seul espace, l'Europe, où nations et patries sont bradées, démantelées, démoralisées au profit d'un projet sans puissance, sans identité, tandis que les vagues migratoires étrangères l'envahissent progressivement et que l'ouverture de nos frontières économiques la livre à la concurrence effrénée du reste du monde.

Aucune des promesses faites pour que les Européens acceptent la perte de leur indépendance, de leur souveraineté, de leur identité, de leur culture n'a été tenue : ni la croissance, ni le plein emploi, ni la prospérité, ni la sécurité.

Et c'est l'angoisse qui prévaut à l'orée de la crise systémique qui s'annonce : crise énergétique, alimentaire, financière.

D'ici là, il est vrai, le manège médiatique continuera de tourner ; hier, l'euro de football, le tennis à Roland Garros, demain les JO de Pékin et aujourd'hui la saga miraculeuse d'une icône : Ingrid qui rit, qui pleure, qui prie, qui va et vient à votre bras fraternel.

Dans votre désir d'être le libertador, vous vous êtes fourvoyé dans la voie de la négociation avec les terroristes des FARC, mais ce n'est ni vous, ni Monsieur Chavez qui avez libéré la sénatrice colombienne Madame Bétancourt, c'est le président Uribe, qui avec ténacité, contre la mobilisation générale du progressisme mondial, a remporté une victoire décisive sur le terrorisme criminel.

Vous avez multiplié les démarches stériles et vous avez même été jusqu'à inviter les terroristes des FARC communistes repentis à venir bénéficier de l'asile en France, mais pour les protéger de qui ? Du démocrate Uribe ! Au point où vous en êtes, pourquoi pas les talibans, le Hezbollah, ou les tigres Tamouls?

Vous êtes comme l'amphisbène, cher à Césaire. N'en doutez pas, Monsieur Le Président: tout votre talent de metteur en scène médiatique ne suffira pas à conjurer les périls qui s'annoncent imminents et que vous devrez affronter avant la fin de l'année.

Votre Europe est un vaisseau qui part à la dérive battu des vents et des flots. Seule région du monde à avoir délibérément démantelé ses structures politiques et morales.

Sans frontières, progressivement envahie par une immigration de masse qui n'est qu'à ses débuts, ruinée économiquement par l'ultra-libéralisme, socialement appauvrie, démographiquement affaiblie, sans esprit et sans forces de défense, elle est vouée au mieux au protectorat américain, au pire à la servitude de la dhimmitude.

Il n'est que temps d'abandonner l'illusion mortelle du fédéralisme et de construire une Europe des nations, unie dans des alliances concrètes, plus modestes sans doute, mais plus efficaces.

Les deux échecs de la Constitution et du Traité doivent servir d'avertissement. Les peuples d'Europe ne veulent pas de ces projets. Ils ne se les laisseront pas imposer car ils ne veulent pas mourir !

Réactions

Durant l'intervention, Jean-Marie Le Pen fut interrompu plusieurs fois, une part importante de l'assistance huant ses propos. On peut également apercevoir sur la vidéo du discours Daniel Cohn-Bendit (député écologiste) rire ouvertement, tout comme Martin Schulz (président du groupe socialiste au Parlement).

Nicolas Sarkozy, à qui l'intervention était adressée, eut donc le droit de réagir. Voici sa réponse :

« Quant à vous, Monsieur le président Le Pen, en vous entendant je me disais que pendant des années, la France avait eu le grand malheur d'avoir l'extrême droite la plus puissante d'Europe. Bien en vous entendant Monsieur le président Le Pen, je suis bien content que ce soit terminé ».

Liens externes

  • Le discours en vidéo : [1]