Christian Simenon

De Metapedia
Aller à : navigation, rechercher

Christian François Maurice Joseph Simenon était un militant et un homme politique belge, cadre du mouvement rexiste de Léon Degrelle.

Christian et Georges Simenon vers 1907

Il était le frère de l’écrivain Georges Simenon.

Biographie

Christian Simenon est né le 21 septembre 1906 à Liège.

La « tuerie de Courcelles »

Au cours de l'occupation de la Belgique par l'Allemagne, le parti rexiste, dirigé par Léon Degrelle, mène une politique de collaboration active. Le 17 août 1944 à 12h40, le bourgmestre[1] du Grand-Charleroi, une ville importante de la province du Hainaut, Oswald Englebin, membre de Rex, ainsi que sa femme et son fils, sont assassinés, par cinq hommes, lors d’une embuscade, probablement par des résistants, à Courcelles, près de Charleroi.

Le chef ad interim de Rex – le vrai dirigeant du parti, Léon Degrelle, combattant sur le Front de l’Est au sein de la Waffen SSVictor Matthys, réunit des hommes à l’état-major de Rex à Bruxelles. Des actions de représailles sont décidées. Christian Simenon est chef de section III du service II au département politique de l’état-major de Rex. Il s’occupe des restaurants de Rex et est chargé d’intervenir auprès des services de contrôle afin d’obtenir la diminution ou l’annulation des sanctions visant des membres du parti. Il est le membre 40211 de Rex et son épouse Blanche Binet le 40210. Il prend son révolver dans un tiroir de son bureau et emprunte la route de Charleroi. Il dirige un groupe d’hommes et dispose d’une liste dactylographiée de personnes qui peuvent devenir des otages, car considérées comme hostiles aux milieux de la Collaboration.

Les personnes capturées au cours de cette nuit-là sont rassemblées au sein du nouveau local de Charleroi de Rex. Elles sont ensuite transférées à Courcelles, à l’endroit où le bourgmestre rexiste Englebin a été assassiné. Tôt le matin, à 6h15, la tuerie débute : une balle dans la tempe et une dans la nuque pour chaque otage. Au total, 27 hommes et femmes sont abattus le 17 et 18 août 1944 par des rexistes.

La fin de la guerre approchant, Christian Simenon laisse sa femme et son fils, dénommé Georget, et fuit en France. Il rencontre, à Paris, sur un banc place des Vosges, Georges, qui lui donne à choisir entre assumer ses actes devant la Justice belge, fuir en Espagne ou au Portugal, ou s’enrôler dans la Légion étrangère. Il s’engage donc dans les troupes de la grenade à cinq flammes en juin 1945, sous le nom de Christian Renaud.

Le procès

En 1946 s'ouvre le procès des responsables de la « tuerie de Courcelles ». Christian Simenon est condamné à mort par contumace le 3 août 1946, à l’issue d’un procès qui a débuté le 21 mai, par le Conseil de guerre de Charleroi. Deux témoins l’accusent d’avoir déchargé son pistolet sur le curé doyen de Charleroi Pierre Harmignie et trois autres d’avoir abattu une victime. L’acte judiciaire précise : « A participé aux commandos qui avaient pour but, le premier les arrestations de MM. Delvaux, Mayence et Stilmant, et le second les arrestations manquées de Mrs Chantraine et Cristel. » Il lui est aussi reproché d’« avoir participé à la transformation par l’ennemi d’institutions ou d’organisations légales ; avoir ébranlé en temps de guerre la fidélité des citoyens envers le Roi et l’État ou sciemment servi la politique et les desseins de l’ennemi ; avoir dirigé ou favorisé une propagande contre la résistance à l’ennemi, tout cela en étant membre d’une organisation rexiste ou d’ordre nouveau. »

Le parquet rejette en bloc l'appel contre le jugement pour tous les inculpés. La peine de mort frappant Christian Simenon est donc confirmée par la Cour militaire à Bruxelles le 22 février 1947.

27 prévenus sont exécutés le 10 novembre 1947. D’autres le seront plus tard en raison de leur implication dans d'autres affaires en cours de procédure. Christian Simenon est déchu de la nationalité belge le 16 novembre de la même année. Pourtant, tout le monde ignore ce qu’il est advenu de sa personne.

On doit noter que le système judiciaire, soumis aux fortes passions de l’époque, est à l’origine du nombre de 27 exécutés en réponse au nombre de 27 victimes. Cela laisse supposer que Christian Simenon, en fuite, puis décédé, aurait dû figurer parmi eux et qu’un autre a été tué à sa place.

Georges Simenon, son frère, dépeindra cette atmosphère dans son roman La neige était sale, paru en 1948 aux Presses de la Cité.

Décès en Indochine

Durant ces années, Simenon sert toujours dans la Légion. Il participe au conflit d'Indochine. Dans la nuit du 31 octobre au 1 novembre 1947, il est blessé lors d'un assaut du Vietminh, entre Dong Kue et Thatke. Il décède quelques heures plus tard à l’infirmerie de son unité. Il sera enterré en Indochine[2].

Bibliographie

  • Lionel Baland, Léon Degrelle et la presse rexiste, Déterna, Paris, 2008. Réédition : Léon Degrelle et la presse rexiste, L'Æncre, Paris, 2021.
  • BOCQUET José-Louis, FROMENTAL Jean-Luc, SIMENON John, LOUSTAL, Simenon, l'Ostrogoth, Dargaud-Lombard, s.l. (Bruxelles), 2023.
  • BOUYSSE Grégory, Encyclopédie de l’Ordre nouveau. Hors-série – Wallonie (partie III), 2019.
  • CROIX (de la) Arnaud, Degrelle 1906-1994, Racine, Bruxelles, 2016.
  • RODOLPHE et MAUCLER Christian, Simenon. Le roman d’une vie, Philéas, Paris, 2022.
  • ROEGIERS Patrick, L'autre Simenon, Grasset, Paris, 2015.

Liens externes

  • Article de Lionel Baland sur Breizh Info : « Christian Simenon, le frère du romancier Georges Simenon, a été impliqué dans une tuerie de masse durant la Seconde Guerre mondiale. » : [1]
  • Émission (en néerlandais, avec une partie en français) de Maurice De Wilde « De Tijd der Vergelding » (Le temps de la vengeance) (Episode 8/8)  : Moordenaars in de stad (Meurtriers dans la ville) : [2]

Notes et références

  1. maire
  2. cf Lionel Baland, art. cit.